David | Le multiculturalisme financier, Clark: The Bloc’s fake freakout over halal mortgages is ridiculous

Starting with on cue, commentary in Le Devoir and Bloc “outrage” in Parliament:

Paul St-Pierre Plamondon a sans doute péché par anachronisme quand il a dénoncé « une action concertée pour nous effacer ». En revanche, il faut reconnaître au gouvernement Trudeau un remarquable talent pour la provocation.

Après son offensive prébudgétaire dans les champs de compétence des provinces, le budget lui-même contenait une autre trouvaille : la possibilité d’introduire les « hypothèques islamiques » dans le système bancaire canadien.

Il ne suffisait pas qu’Ottawa se prépare à appuyer la contestation de la Loi sur la laïcité de l’État devant la Cour suprême ; il lui fallait aussi agiter ce chiffon rouge devant le taureau. Après tout, si la religion peut avoir sa place dans les institutions publiques, pourquoi pas dans les banques, n’est-ce pas ?

Comme il fallait s’y attendre, le gouvernement Legault n’a pas tardé à réagir. « Nous sommes clairement mal à l’aise avec cette idée », a déclaré le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge. « Traiter différemment, d’un point de vue bancaire, les personnes selon leurs croyances religieuses est en contradiction des choix qu’a faits le Québec. » La laïcité est un des rares sujets sur lesquels la Coalition avenir Québec peut encore espérer rallier une majorité de Québécois.

Sans surprise, le Parti québécois a aussi signifié son opposition, mais le Parti libéral et Québec solidaire (QS), tous deux opposés à la loi 21, sont manifestement embarrassés. « Nous allons prendre le temps d’étudier l’enjeu avant de nous prononcer », a déclaré le député libéral de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, tandis que QS préfère attendre de voir si le gouvernement Trudeau décidera d’aller de l’avant lors de la mise à jour économique de l’automne prochain. Et prier pour qu’il se ravise.

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Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a dénoncé ce qui constituerait à ses yeux « un dangereux précédent », qui serait créé pour des raisons purement « clientélistes » par un gouvernement cherchant à « racoler le vote de la minorité musulmane canadienne et québécoise ».

Les hypothèques islamiques ou « halal », qui remplacent le paiement d’intérêts par d’autres formes de frais, ne font pas l’unanimité au sein même de la communauté musulmane, qui en débat depuis des années. En 2009, le groupe saoudien AlBassam House avait demandé au gouvernement Harper l’autorisation d’ouvrir une première banque offrant ce service au Canada, ce que ne permet pas la loi.

Après avoir longuement examiné la question, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) avait écarté cette possibilité qui n’intéresse encore aucune des grandes banques. Ceux qui souhaitent contracter une hypothèque de type halal conforme à la charia peuvent s’adresser à des coopératives musulmanes.

Un des opposants les plus acharnés à ce sujet, que le Bloc québécois a pris à témoin, est Tarek Fatah, fondateur du Congrès musulman du Canada, à ne pas confondre avec le Conseil national des musulmans canadiens, vivement opposé à la loi 21.

Ce journaliste d’origine pakistanaise, qui a eu une carrière passablement mouvementée, a notamment milité pour le Nouveau Parti démocratique, dont il a claqué la porte parce qu’il le jugeait trop accueillant pour les islamistes.

Déjà, il y a quinze ans, il s’était réjoui du rejet des hypothèques islamistes par la SCHL. « Cela cible des musulmans vulnérables et marginalisés, à qui l’on dit que, s’ils font affaire à des non-musulmans, ils iront en enfer. C’est comme l’Église catholique du XIIIe siècle », disait-il.

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Au reste, comme dans le cas du port du voile, l’interdiction de l’intérêt résulterait d’une interprétation discutable du Coran par le mouvement islamiste. C’est plutôt « l’usure » que proscrirait le livre saint, c’est-à-dire un taux d’intérêt excessif.

Tous n’ont pas les mêmes réserves. Aux critiques de M. Fatah, le magazine Maclean’s avait opposé celles d’un professeur de l’Université de Toronto, Walid Hejazi, selon lequel le Canada avait tout intérêt à s’ouvrir à la « finance islamique ».

La demande va aller en augmentant et le Canada risque d’être écarté d’un marché mondial qui va atteindre des centaines de milliards, plaidait-il. Selon lui, l’hypothèque islamique est un produit financier comme les autres qui peut être utilisé aussi bien par un musulman ou un non-musulman.

Outre l’aspect économique, permettre à des gens d’avoir accès à un financement compatible avec leurs convictions religieuses « serait cohérent avec les valeurs fondamentales du Canada et notre fière histoire », ajoutait M. Hejazi. La question est de savoir si cela est cohérent avec celles du Québec.

La possibilité d’introduire des considérations religieuses dans le système financier n’avait pas été discutée lors du débat sur la laïcité, mais elle aurait probablement soulevé un tollé. Justin Trudeau ne cherche sans doute pas à provoquer volontairement le Québec. C’est simplement que ce dernier ne fait pas partie de sa vision du Canada. N’empêche qu’il joue avec le feu.

Source: Chronique | Le multiculturalisme financier

Clark provides a suitable riposte:

….Yet Bloc Leader Yves-François Blanchet and some of his MPs issued dark warnings that three paragraphs in last week’s budget will set Canada – and therefore Quebec – on a slippery slope into sharia law.

This is dumb. Or disingenuous. Probably both.

The budget passage in question indicated that the mandarins of Finance Canada will explore possible ways to expand access to halal mortgages and other “alternative financing products.”…

Source: The Bloc’s fake freakout over halal mortgages is ridiculous

About Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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