Of note, likely the next series of debates (Bill 21 and 96 would be good places to highlight issues):
La culture, la citoyenneté québécoise et le développement de la pensée critique formeront les « trois axes » du nouveau cours appelé à remplacer celui d’Éthique et culture religieuse (ECR). Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a dévoilé dimanche « les thèmes » qui seront enseignés dans toutes les écoles primaires et secondaires du Québec à partir de la rentrée 2023.
Le premier volet permettra aux élèves de comprendre la culture « des sociétés » avec un accent prononcé pour celle d’ici, a expliqué le ministre en conférence de presse.
L’« objectif du cours » se trouve dans le deuxième axe. « La visée, c’est de préparer nos jeunes à l’exercice de la citoyenneté québécoise. Nos valeurs et les principes qui sont les fondements de notre société seront présentés aux élèves », a expliqué Jean-François Roberge en citant le respect, la liberté d’expression, la liberté de conscience, les droits, les libertés et les responsabilités de chacun. Il sera aussi question d’éducation aux médias et d’éducation sexuelle.
« Le dialogue, la pensée critique et l’éthique » composent la troisième orientation du nouveau cours. Les élèves seront notamment amenés à se questionner et à aborder des dilemmes moraux. « Cette approche fera obstacle aux censeurs et à tous ceux qui s’attaquent à la liberté d’expression », a déclaré le ministre Roberge.
Il a insisté à plusieurs reprises pour dire que le cours d’ECR était « vicié à la base » et « reposait sur un dogme qui est une erreur », soit que la religion est l’unique « lunette à travers on regarde la personne ». L’analyse des identités religieuses demeurera au programme, mais perdra son aspect « prépondérant ». « On peut ne plus tolérer ce genre des biais dans nos écoles. »
Le nouveau programme n’ira pas dans la « redondance », mais dans la « complémentarité » par rapport au reste des matières, a par ailleurs mentionné M. Roberge.
La rédaction du programme est déjà « bien amorcée », a-t-il affirmé. Le ministère officialisera le contenu au printemps 2022. La matière sera testée à partir de l’automne 2022 avec « des enseignants qui [lèveront] la main » ou « des équipes-écoles qui [lèveront] la main ». Des « ajustements » suivront au cours de l’année scolaire afin de pouvoir étendre ce nouveau cours à toutes les écoles primaires et secondaires du Québec à l’automne 2023.
Le cours d’ECR, 2008-2023
Le nouveau cours de « Culture et citoyenneté québécoise » ressemble au cours d’ECR avec un « vernis national », juge Georges Leroux, professeur émérite à l’UQAM et corédacteur du programme désavoué par le ministre. « La grande question, c’est quel est véritablement le changement qui va séparer le nouveau programme de l’ancien ? À part la promotion nationale, tous les thèmes qui sont abordés en éthique sont abordés dans le programme actuel. »
À cela le ministre répond que « quelqu’un qui compare les deux cours verrait à la fin que la compétence de l’éthique et du dialogue reviennent, mais dans une perspective différente. L’ancien cours d’ECR amenait le débat et l’éthique, mais empêchait parfois la remise en question de certains dogmes. Je ne veux pas répéter cette erreur-là dans le nouveau cours. »
Avant l’arrivée de ce cours d’ECR en 2008, « on était dans un enseignement confessionnel qui sortait du XVIIe siècle », rappelle Benoit Mercier, un autre des concepteurs de l’ancien programme. Les jeunes Québécois devaient alors suivre soit un cours de morale, soit un cours de catéchèse.
Les deux spécialistes doutent surtout des consultations qui ont mené à cette nouvelle version. Plus de trois ans de discussions et d’analyses avaient été nécessaires pour accoucher du cours d’ECR. À la fin ce processus, « tous les syndicats étaient d’accord, toutes les universités, les collèges et leurs représentants étaient d’accord. […] Tout le monde était d’accord », se remémore Benoit Mercier.
Accueil mitigé
Le cours de culture et citoyenneté québécoise découle d’un processus entamé en 2020. Une consultation publique en ligne, deux consultations en personnes — à Québec et à Montréal —, des rencontres virtuelles avec les communautés autochtones et l’étude de quelque 200 mémoires ont mené à l’annonce de dimanche, a précisé Jean-Bernard Émond, adjoint parlementaire à l’Éducation.
Plusieurs se réjouissent de la fin du cours d’ECR, vu par certains comme une promotion du multiculturalisme. Le député du Parti québécois dans Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, considère le remplacement du cours comme une « victoire » pour sa formation politique, puisque « le ministre de l’Éducation ne voulait pas l’abolir, car il l’avait enseigné ».
Le cours d’ECR « va passer à l’histoire comme une aberration », selon le président du Mouvement laïque québécois, Daniel Baril, qui s’enthousiasme de la fin du « tout à la religion ». Selon lui, « dans une société polarisée, c’est la culture québécoise qui est le pôle d’inclusion ».
D’autres accueillent l’annonce avec scepticisme. Le vice-président de la Fédération nationale des enseignants du Québec, affiliée à la CSN, se questionne sur le temps alloué de deux heures par cycle. « Il y a une espèce de fourre-tout, de divers thèmes. On se demande comment ce sera possible de faire passer l’ensemble de ces éléments avec seulement deux heures par cycle », a commenté Léandre Lapointe, qui espère que la formation pour les enseignants promise par le ministre sera adéquate.
La présidente intérimaire de l’Association québécoise en éthique et culture religieuse, Line Dubé, reste aussi perplexe devant ce nouveau cours. « Pour des pédagogues, des enseignants, des didacticiens, ça ressemble encore à un gros Jello, pas encore “pogné”. On attend encore la couleur réelle de ce à quoi on nous engage rapidement. »
A new course intended to replace Quebec’s polarizing, long-standing ethics and religious culture curriculum will teach students how to be proud members of Quebec society, the province’s Education Minister said Sunday.
Jean-François Roberge held a news conference to unveil details of the new course, dubbed Culture and Citizenship in Quebec. He was joined by Isabelle Charest, the minister responsible for women, as well as various key players from Quebec’s cultural scene.
“You know Quebec is different from the rest of North America,” Roberge said. “We are not New York, Vermont, Ontario or New Brunswick. We have a Quebec way of life. We have our artists, Francophone and Anglophone, our cultural legacy. We are not ashamed to share this culture with our kids.”
The new class is intended to replace a course on ethics and religious culture that’s been taught in the province’s schools since 2008.
Roberge said the new curriculum was built around three main themes. The first will explore diverse cultures with an emphasis on Quebec. The citizenship plank of the program will teach the province’s values and responsibilities, while content intended to teach ethics is also meant to develop students’ critical thinking skills.
Roberge said the class aims to provide “national cohesion” as well as fight against sexism, racism and sexual violence. He also positioned the revamped curriculum as an “obstacle to censorship.”
The current program has faced years of relentless criticism from Quebec nationalists and committed secularists for allegedly putting too much emphasis on multiculturalism and diversity.
Roberge, however, cited different grounds for objection when critiquing the present-day course.
He said the ethics and religious culture class is not offering enough space for students to ask critical questions.
“We need to be able to discuss and debate everything respectfully,” Roberge said. “It cannot be a taboo and censorship class, it needs to be a course on freedom of expression and learning about personal relationships.”
The provincial government had announced plans to abolish the course last year following criticisms that too much time was being taken up by a section devoted to religions.
Roberge said religion will not be completely erased from the new program, but will not be the primary focus anymore.
“Of course, when you talk about culture you will have to talk about religious culture, but it’s not the only way,” he said. “… We have to modernize our program.”
Caroline Quesnel, president of provincial teachers’ union Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, offered a different but equally critical take on the current program. She asserted the present curriculum does not present enough nuance when teaching students about religions around the world, citing lack of discussions around gender equality in certain faiths.
She also said the program does not address issues related to Indigenous peoples, calling the approach “quite limited.”
Roberge said the new course will teach residents how to navigate Quebec society and take pride in their province. It will include sections on the province’s judicial system, critical thinking, social media and sex education among others, he added.
Charest said not a week goes by in the province without reports of unacceptable behaviours, such as domestic violence which disproportionately affects women and girls. She hopes the new course offering will help tackle those issues.
“Students will be invited to reflect on notions of consent, respect, self-affirmation, empathy and equal relationships between men and women,” Charest said.
The new program will be introduced in some schools as a pilot project in September 2022 before being fully implemented across all of the province’s elementary and high schools a year later.
Quesnel, however, said the curriculum’s ambitious scope risks trying to cover too many topics at once.
“Freedom of speech, democratic institutions, sex education, technology, Indigenous Peoples, the environment …,” Quesnel said. “None will really be covered properly.”
She said Sunday’s announcement looked like a “show” in which the province attempted to sell the new program, but noted that not a single teacher was present at the news conference.
“I feel like the government is kind of using this curriculum to position itself as the guardian of Quebec values and impose its vision,” Quesnel said.
She also said teachers are worried about how many hours will be allocated for the course, and if they will receive proper training beforehand.
“Teachers are used to multitasking, but when we are talking about all these topics, they are quite specific,” Quesnel said. “It’s not only about writing a good manual and teachers will follow. It really needs more training than that.”