Le débat identitaire entraîne des dérapages, dit Couillard

Indeed:

Messages haineux, auto incendiée, manifestations de La Meute; les incidents à connotation raciste semblent plus fréquents au Québec qu’ailleurs dans un passé récent. Pour le premier ministre Philippe Couillard, cela pourrait être la conséquence d’un débat identitaire plus passionné au Québec que dans le reste du Canada.

On voit des excès de ce type dans le reste du monde. Ils semblent moins fréquents dans le reste du Canada convient M. Couillard. Le débat politique autour de la question identitaire nourrit peut-être cette tension, convient-il.

«On a chez nous un sentiment un peu exacerbé, sur les questions d’identité. C’est toujours un débat important et passionné. Cela a peut-être au Québec un niveau plus élevé» a souligné M. Couillard en marge d’une mission économique en Chine, à la veille du premier anniversaire de la fusillade à la Grande Mosquée de Québec.

Il insiste toutefois : «Le Québec n’est pas une société plus raciste que d’autres. On fait face aux mêmes défis que toutes les sociétés qui ont à gérer la diversité». La montée des crimes haineux «n’est pas uniquement au Québec. Il ne faudrait pas singulariser le Québec comme le foyer de ces activités-là».

La fréquence plus grande de ces dérapages à connotation raciste «est malheureusement le résultat de plus grandes polarisations qu’on voit dans nos sociétés. Polarisations de tous types : économique avec les inégalités, géographique entre les régions urbaines et les autres régions, et identitaire, où chacun se réfugie dans son coin et craint l’autre. Et ce n’est pas unique au Québec», affirme M. Couillard.

Source: Le débat identitaire entraîne des dérapages, dit Couillard

Une bénédiction pour Couillard | Charles Taylor on Bill 62

Nothing wrong with either remaining in favour of this recommendation in favour of banning religious symbols for police and judges, as Gérard Bouchard, or having second thoughts as Charles Taylor. IMO, Taylor is more attuned to the continued risks of divisiveness of expanding the relatively narrow focus of Bill 62 on face-coverings:

Une volte-face comme une bénédiction pour le gouvernement libéral. Contrairement à ce qu’il soutenait dans le rapport de la commission sur les accommodements raisonnables, le philosophe Charles Taylor a déclaré publiquement qu’il ne croit plus qu’il faut interdire le port de signes religieux, notamment pour les policiers et les juges. De la musique aux oreilles du premier ministre Philippe Couillard, qui a réaffirmé qu’il n’entendait pas légiférer sur le sujet.

Les libéraux rejettent ainsi tout compromis avec les partis d’opposition, qui s’étaient pourtant montrés ouverts à appuyer le projet de loi 62 sur la neutralité de l’État s’il contenait une disposition empêchant le port de tout signe religieux pour les personnes détenant une fonction « coercitive » ou en situation d’autorité. « Nous, on a toujours été opposés à la discrimination vestimentaire. Ce n’est pas la première fois que je le dis ce matin. […] Je crois que ça permet de constater que, quand on a des principes, il faut s’y tenir », a affirmé Philippe Couillard.

Dans une entrevue à Radio-Canada, M. Taylor a dit qu’il était conscient qu’il intervenait dans un débat politique, confortant du même coup le premier ministre dans sa décision. « Si j’avais une intention politique, c’était d’éviter qu’on accepte ce compromis, oui, justement parce que j’y voyais un grand danger. Le but, auquel je tiens de façon passionnée, c’est que les gens commencent à se rallier et à se comprendre. Et j’ai dû intervenir », a-t-il expliqué.

Même s’il en faisait la recommandation dans le rapport Bouchard-Taylor, déposé il y a neuf ans, le philosophe croit aujourd’hui qu’il est « dangereux » de légiférer pour interdire le port de signes religieux, car cela risque « d’exclure les immigrants de certaines zones »« Maintenant, non seulement je vois que cette distinction n’est pas importante […] mais je vois les conséquences de mener ces débats. Il y a des conséquences très sérieuses. Ça crée un effet de stigmatisation. » Un effet qui, selon lui, doit être évité à tout prix dans le contexte du nouveau gouvernement de Donald Trump et celui de la fusillade à la mosquée de Québec. « Ne rouvrons pas les plaies », a-t-il écrit dans une lettre ouverte publiée mardi.

Avec cette sortie publique, M. Taylor marque son désaccord avec son collègue et coprésident de la Commission, Gérard Bouchard. Celui-ci avait précisé à maintes reprises qu’il était important, voire « urgent », de légiférer sur la question. Ce dernier n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue. « On n’a jamais vraiment été d’accord là-dessus, parce que pour lui c’était une question de principe, pour moi, plutôt une question de conjoncture. Mais je l’estime beaucoup et je suis d’accord avec lui pour tout le reste du rapport », a dit M. Taylor en entrevue à Radio-Canada.

Source: Une bénédiction pour Couillard | Le Devoir

Globe’s coverage:

Charles Taylor, a leading Canadian intellectual who has been described as one of the world’s greatest living philosophers, said such a ban raises the possibility of stigmatizing the Muslim community. Mr. Taylor was, along with academic Gérard Bouchard, co-chairman of a high-profile commission on reasonable accommodation that recommended in 2008 that figures of coercion in Quebec be prevented from wearing symbols of their faith.

Those figures include police officers, judges, prison guards and prosecutors.

However, Mr. Taylor has now said he has changed his mind. In an unusual move, he has disavowed a key section of his report.

“I did sign the report where this recommendation appears; but nine years later, I no longer endorse it,” he wrote in La Presse.

The mosque attack in Quebec City that claimed the lives of six Muslim worshippers last month created a new context, said Mr. Taylor, an emeritus philosopher at McGill University. Quebec has just started to close the divisions left by the acrimonious debate over the Parti Québécois’s Charter of Values, which would have banned religious headwear in the public service. That debate stigmatized some minorities and even led to verbal and physical assaults against women wearing head coverings, he said.

Quebeckers have now started to rally together in the wake of the mosque assault.

“I believe we cannot afford the luxury of taking new steps that would renew the stigmatization, regardless of the good intentions of some of their defenders,” Mr. Taylor wrote, in French. “Let’s not reopen the wounds. Let’s leave all the room to a time of reconciliation.”

He admitted his stance puts him at odds with Mr. Bouchard, who has pushed for the figures-of-authority ban on a matter of principle. “We disagree,” Mr. Taylor told an interviewer Tuesday about his former co-chairman. “We were never entirely in agreement.”

Quebec is in the throes of yet another discussion over the place of religion in the public realm because the Liberals have introduced Bill 62, legislation that would forbid people from giving or receiving public services with their faces covered. The government presents it as a matter of security and communication.

The opposition Parti Québécois and Coalition Avenir Québec have said they want the bill to include a headwear ban for authority figures.

Mr. Couillard argues that such a step would amount to “clothing discrimination.” He hinted on Tuesday he might propose changes to Bill 62, but has given no indication he is prepared to withdraw it.

Quebec’s Couillard rejects push for ban on officials’ religious headwear

Laïcité: Couillard reçoit froidement un appel de l’opposition, Philippe Couillard rejette l’accusation de racisme systémique lancée par QS (appointments)

Two articles of interest. First, despite the Quebec shootings, the opposition parties continue to play identity politics, deliberately or inadvertently:

M. Couillard a déclaré dans un point de presse que l’enjeu du port de ces symboles est un phénomène inexistant dans le cas des fonctionnaires qui disposent d’un pouvoir de coercition.

«On est encore une fois en train de mettre sur la table un débat pour un enjeu inexistant, a-t-il dit. Je l’avais dit il y a quelques années: à ce que je sache, il n’y a pas de policier qui porte de signes religieux au Québec. Il n’y en a pas plus aujourd’hui. On est en train d’entreprendre un débat sur un enjeu qui est plus qu’hypothétique, qui est inexistant.»

Selon le premier ministre, l’attentat qui a fait six morts dans une mosquée de Québec, la semaine dernière, ne doit pas faire dévier le débat vers la place de la laïcité dans les services publics.

«Le problème d’horreur qu’on a vécu au Québec, la semaine dernière, c’est le racisme et la xénophobie poussés à la violence extrême, a-t-il dit. C’est ça l’enjeu. Il ne faut pas le retourner et voir qu’on va régler le problème en restreignant les droits de certaines personnes dans la société.»

M. Couillard a tout de même affirmé qu’il sera possible pour l’opposition de discuter de ses propositions lors de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 62, proposant l’obligation du visage découvert dans les services publics.

«On aura des arguments importants, mais je pense que personne ne s’attend à ce qu’on mette nos principes de côté ou qu’on marchande nos principes», a-t-il dit.

Source: Laïcité: Couillard reçoit froidement un appel de l’opposition | Alexandre Robillard | Politique québécoise

Same story in the Globe:  Debate over wearing religious symbols returns to Quebec 

Secondly, the Quebec government comes under attack for the tiny number of visible minority government appointments (the provincial equivalent to GiC federal appointments, where visible minorities form 6.1 percent – see Governor in Council Appointments – 2016 Baseline):

Le gouvernement rejette les accusations de racisme systémique dans ses nominations, mais reconnaît qu’il y a un problème.

Le premier ministre Philippe Couillard estime en effet qu’«il y a beaucoup de progrès à faire au Québec».

C’est Québec solidaire qui a accusé lundi le bureau du premier ministre de racisme systémique dans ses nominations. Selon le parti de gauche, les personnes issues de minorités constituent seulement 2 % des 400 à 500 nominations par année effectuées par le Conseil exécutif.

Dans un point de presse mardi en ce jour de rentrée parlementaire, M. Couillard a dit qu’il ne pensait pas que c’était le cas.

Il a toutefois ajouté qu’il y a beaucoup de progrès à faire et que c’est clair quand on regarde les chiffres d’accès à la fonction publique des communautés culturelles.

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, a réagi à l’accusation. Selon elle, il ne s’agit pas de racisme systémique, mais elle a admis qu’il y avait un problème.

Source: Philippe Couillard rejette l’accusation de racisme systémique lancée par QS | Patrice Bergeron | Politique québécoise

 

Port du burkini: un débat futile, selon Trudeau

Not covered in English media unless I missed it: PM Trudeau’s comments on the burkini debate in Quebec, framing diversity as not merely as tolerance but rather as “acceptance, openness, friendship and understanding:”

Le premier ministre Justin Trudeau juge futile le débat qui commence à faire rage au Québec sur le port du burkini à la plage.

À l’instar du premier ministre du Québec Philippe Couillard, la semaine dernière, M. Trudeau cachait mal son irritation lundi, à l’issue d’une retraite de deux jours de son cabinet à Sudbury, de voir que certains tentent de lancer un tel débat au pays.

«Il y a des pays dans le monde où la tolérance serait essentielle. (…)  Mais je pense qu’au Canada, on devrait être rendu au-delà de la tolérance. Tolérer quelqu’un, c’est accepter qu’ils aient le droit d’exister, mais à condition qu’ils ne viennent pas nous déranger trop, trop chez-nous, là », a d’abord déclaré M. Trudeau au cours d’une conférence de presse.

« Au Canada, est-ce qu’on pourrait pas parler d’acceptation, d’ouverture, d’amitié, de compréhension ? C’est vers là que nous allons et c’est ce que l’on est en train de vivre à tous les jours quand on voit nos communautés diverses et riches, pas en dépit de leurs différences, mais bien grâce à ces différences », a ajouté le M. Trudeau.

En France, des municipalités ont décidé d’interdire le port du burkini à la plage, provoquant un vif débat en Europe sur le respect des droits de la personne. Ce débat a eu des échos au Québec, notamment à l’Assemblée nationale, où la Coalition avenir Québec a pressé le gouvernement de Philippe Couillard d’emboîter le pas aux municipalités françaises qui ont choisir d’interdire ce vêtement de plage.

 Vendredi dernier, le premier ministre Philippe Couillard a opposé une fin de non recevoir catégorique à cette demande de la CAQ. « «Je ne peux pas croire qu’on en est là», a laissé tomber M. Couillard.«L’État n’a rien à voir avec la façon [dont] les femmes se vêtent sur les plages».

Devant les journalistes, lundi, M. Trudeau a rappelé aux élus, peu importe où ils siègent, qu’ils ont le devoir d’élever le débat public et de s’assurer de respecter les droits de la personne.

« Oui, il va y avoir des petites controverses ici et là comme toujours. Mais pour moi le respect des droits et des choix des individus doit occuper la première place dans notre discours et dans nos débats », a affirmé M. Trudeau, a-t-il dit.

Quebec cabinet shuffle reflects momentum from Trudeau’s gender parity commitment: Hébert

Chantal Hébert gets it right on gender parity in her comments on Quebec Premier Couillard’s recent cabinet shuffle:

But before concluding that this only proves that merit is a casualty of gender politics, ask yourself the following question: if one has to run out of competent male candidates before filling senior posts with equally or more talented women, is it any wonder that gender parity has been so elusive in Canada?

Source: Quebec cabinet shuffle reflects momentum from Trudeau’s gender parity commitment: Hébert | Toronto Star

Voile intégral: Couillard confiant de pouvoir légiférer malgré l’approche d’Ottawa

Federal citizenship case reflected fact that Minister did not have the authority under the Citizenship Act to prohibit the niqab, not the fundamental question of whether banning the niqab would be in conformity with the Charter.

Quebec law may result in that more fundamental challenge:

Le premier ministre Philippe Couillard a maintenu que les assises juridiques du Québec sont solides pour interdire le port du voile intégral au moment de voter et dans les services publics, malgré la décision d’Ottawa de l’autoriser pendant les cérémonies de citoyenneté et lors de scrutins.

Lors d’une conférence de presse en compagnie du premier ministre Justin Trudeau, vendredi, M. Couillard a reconnu que son gouvernement approche la question du port du voile sous un angle différent de son homologue.

M. Couillard a déclaré que cette différence ne remet pas en question les fondements juridiques sur lesquels Québec s’appuie.

« On est persuadés que l’approche qu’on choisit est tout à fait conforme avec les lois du pays, en incluant les chartes, on est très attentifs à cette question-là », a-t-il dit.

Selon le premier ministre québécois, il n’est pas nécessaire de faire l’unanimité à ce sujet, qui a occupé une place importante dans la dernière campagne fédérale.

« On aborde la question d’angles différents mais avec la même préoccupation, a-t-il dit. Moi-même j’ai fait une campagne complète sur les droits et libertés des gens et c’est un enjeu important pour moi. »

Après avoir été élu il y a près de deux mois, M. Trudeau a retiré l’appel déposé par le gouvernement conservateur devant la Cour suprême du Canada, dans la cause entourant le port du niqab aux cérémonies de citoyenneté.

Par ailleurs, en 2007, les conservateurs s’étaient engagés à interdire le vote à visage couvert, mais ils avaient fait marche arrière en février 2014, au moment de réformer la loi électorale.

Plusieurs citoyens ont choisi de protester contre l’absence de balises en se présentant le visage masqué de diverses façons au moment du scrutin fédéral d’octobre dernier.

Alors que le vote à visage couvert est interdit au Québec depuis huit ans, le gouvernement de M. Couillard a déposé un projet de loi qui fixerait la même obligation lors de la prestation de services publics.

« Le cas du visage voilé va au-delà de cette question, au-delà de la question religieuse, a-t-il dit vendredi. C’est une question d’image de la femme dans une société, du message qu’on envoie aux gens. (…) Pour le Québec et dans l’histoire du Québec dans l’état actuel de nos valeurs communes, je pense que c’est un geste qu’il faut faire et qu’on va poursuivre. »

M. Couillard a affirmé que M. Trudeau et lui sont malgré tout d’accord « sur les grands enjeux, sur les grands principes ».

« Il n’est pas interdit qu’il y ait des éléments où on a des approches différentes, a-t-il dit. Il ne faut pas rechercher l’unanimité et la constance à tout prix. »

M. Trudeau a insisté sur la place du débat sur les symboles religieux dans les dernières campagnes électorales québécoise et fédérale.

« Nous nous situons dans cette lignée de refuser la politique qui divise ou qui vise à faire peur aux gens, a-t-il dit. On a tous deux gagné des élections dans les dernières années en étant raisonnables et ouverts dans le respect des droits. »

Source: Voile intégral: Couillard confiant de pouvoir légiférer malgré l’approche d’Ottawa | Alexandre Robillard | Politique québécoise

Le problème de cette majorité francophone | Le Devoir

More on Quebec debates and how Premier Couillard is addressing them:

L’accueil par le Québec de réfugiés syriens a inspiré à Philippe Couillard des réflexions sur l’intolérance des peuples, intolérance sur les braises de laquelle il accuse le Parti québécois et la Coalition avenir Québec d’avoir soufflé. Des commentateurs y ont vu un dérapage partisan. Or, il n’a fait que révéler le fond de sa pensée.​

Dans son discours d’ouverture du conseil général du Parti libéral du Québec il y a une semaine, Philippe Couillard a lancé : « Non à la xénophobie et au racisme, non à la fermeture et l’exclusion, oui à l’accueil, oui à la citoyenneté partagée. » Le sujet : l’accueil des réfugiés syriens et une bannière déployée à Québec pour s’y opposer.

Le lendemain, dans son discours de clôture, le chef libéral s’enhardissait en parlant de l’intégration des nouveaux arrivants : il a dénoncé la proposition du PQ — en fait, de Jean-François Lisée — d’imposer un délai d’un an à un nouveau citoyen canadien avant qu’il obtienne le droit de vote au Québec, question d’empêcher Ottawa de tricher. Quant à la CAQ, Philippe Couillard lui reprochait cette idée aussi singulière qu’inapplicable d’imposer aux immigrants un examen de français et de « valeurs » trois ans après leur arrivée : un échec mènerait à l’expulsion.

Le PLQ se présente comme le parti « de l’inclusion », comme l’a dit son chef, « celui d’une citoyenneté ouverte et partagée ». Le corollaire, c’est que le PQ et la CAQ ne le seraient pas. Dimanche dernier, le président de la Commission-Jeunesse du parti, Nicolas Perrino, a bien résumé dans son discours cette nouvelle posture des libéraux. « Les Québécois de tous les horizons savent que notre parti est le seul qui refusera toujours de céder aux fantasmes populistes d’un autre temps. Ils savent que notre parti se méfiera toujours de ceux qui prétendent promouvoir l’affirmation identitaire de la majorité en brimant les droits fondamentaux des minorités. Ils savent que notre parti défendra toujours les libertés individuelles et notre culture sans jamais verser dans l’intolérance et l’exclusion. »

Dans la conférence de presse de clôture du conseil général, Philippe Couillard a développé sa pensée. Tant le PQ que la CAQ « ont un lourd passif » en matière d’accueil des immigrants. « Parfois, et même parfois involontairement, en adoptant certaines politiques qui semblent faciles, qui semblent répondre à ce qu’on croit être le souhait de la population, on pose des gestes qui attisent les braises de ces démons qu’on a chez nous comme partout ailleurs », a-t-il fait observer. Devant l’intolérance, « j’ai toujours eu cette inquiétude », devant ces « démons », présents dans toutes les sociétés démocratiques, « dont la peur de l’Autre, dont la tentation facile du rejet de l’étranger, dont la xénophobie ».

À l’Assemblée nationale mardi, le chef de la CAQ, François Legault, a bien tenté d’obtenir de lui une rétractation. En vain. Jamais, jamais il ne se rétractera parce que c’est précisément ce qu’il pense, confirme-t-on dans son entourage. Ce ne sont pas là des exagérations partisanes servant à chauffer des militants qui se délectent des attaques du chef à l’endroit des adversaires politiques.

Aux yeux de Philippe Couillard, l’hypocrisie du PQ était manifeste durant ce qu’il appelle « cet épisode très regrettable de la charte des valeurs ». En prônant une neutralité religieuse qui s’incarne dans les employés de l’État, le PQ a sciemment exacerbé les sentiments xénophobes du peuple et il a divisé les Québécois.

Deux conceptions

Le débat sur cette charte, appuyée par une nette majorité de francophones à l’époque, ne confrontait pas deux conceptions légitimes du vivre-ensemble — entre les visions d’un Guy Rocher et d’un Charles Taylor, par exemple. Pour les détracteurs de la laïcité de l’État comme Philippe Couillard, le débat opposait les défenseurs des droits et libertés à une majorité pusillanime qui gonfle les muscles en brimant les minorités ; les Lumières de l’interculturalisme, l’ouverture à l’Autre étaient confrontées à l’ignorance nauséabonde d’une plèbe un brin raciste et obtuse.

À l’instar de Bouchard-Taylor, Philippe Couillard a toujours soutenu qu’il n’y avait pas eu de crise des accommodements raisonnables. Il a affirmé que la pratique était aujourd’hui bien balisée et que la charte péquiste ne réglait que des « problèmes imaginaires ». Ce qui ne va pas, c’est la majorité francophone. Il faut définir une « nouvelle identité québécoise », avait-il fait valoir alors qu’il était candidat à la chefferie du PLQ.

Source: Le problème de cette majorité francophone | Le Devoir

Immigration: la proposition caquiste est insensée, selon Couillard

Premier Couillard responds to the latest proposals of the CAQ (Immigration: la CAQ veut resserrer les exigences):

Le premier ministre s’est insurgé mardi contre la volonté de la CAQ de montrer la sortie aux immigrants qui n’arrivent pas, à terme, à s’intégrer à la majorité francophone, au marché de l’emploi et aux «valeurs québécoises».

À son avis, la proposition de la CAQ ne tient pas la route et ferait fuir «les travailleurs qualifiés» désireux de s’implanter au Québec si elle devait être appliquée.

En vertu de la proposition caquiste, les immigrants seraient soumis à un certificat d’accompagnement transitoire qui leur accorderait trois ans – maximum quatre – pour faire leur devoir.

À défaut de satisfaire aux trois exigences édictées – connaissance du français, emploi, adhésion aux valeurs de la charte des droits et libertés – les nouveaux venus se verraient privés du certificat de sélection du Québec, un document requis pour obtenir le statut de résident permanent et de citoyen canadien.

En Chambre, le chef caquiste François Legault a rappelé que 42 pour cent des 50 000 immigrants que reçoit le Québec chaque année ne connaissent pas le français et que 78 pour cent d’entre eux ne suivent pas les cours d’intégration aux valeurs communes. Endémique, le taux de chômage atteint 17 pour cent chez les immigrés installés au Québec depuis moins de cinq ans.

Le chef du gouvernement libéral a dit convenir que l’emploi «est la source la plus rapide d’intégration à la société» et que l’accès au marché du travail permet «de développer la connaissance pratique du français».

Mais à ses yeux, le projet caquiste se démarque par son «simplisme» et est carrément «insensé».

«Qu’est-ce que c’est que cette histoire? On va faire passer des examens à des immigrants trois ans après leur arrivée et s’ils ne passent pas, bien, ils s’en retournent chez eux. Bravo!», a ironisé le premier ministre pendant la période de questions.

Selon lui, les resserrements préconisés par la formation de François Legault auraient un effet repoussoir sur les travailleurs qualifiés dont le Québec a besoin.

Immigration: la proposition caquiste est insensée, selon Couillard | Martin Ouellet | Politique québécoise.

Globe editorial mocking the CAQ proposal:

This “new pact” with immigrants would be accompanied by a Law on Interculturalism, whatever that means. Half a dozen years ago, the philosopher Charles Taylor said that interculturalism and multiculturalism are really the same thing; the prevailing Quebec ideology, however, insists that there is some distinction.

Mr. Legault is invoking the fear of “radicalization” and “preachers who would denigrate fundamental values.” Similarly last month, while foolishly raising alarm over a project for a mosque in Shawinigan, he called for the creation of a new agency that would scrutinize proposed new religious institutions. The goal is to block any Muslim applicants who “denigrate Quebec values.”

All this, curiously, is accompanied by a worry, among Mr. Legault and others, that immigrants who settle in Quebec have a low rate of actually staying: Only three-quarters of those who came between 2003 and 2012 are still there. Why not welcome them more warmly, rather than spread panic about their religious practices?

 François Legault puts out the unwelcome mat 

All mosques should face ‘Quebec values’ investigation before being allowed to open: CAQ leader

Sigh …

But why stop there? What about churches? Synagogues? Gurdwaras? Is Legault really sure that they also agree or disagree with “Quebec values” as he would define them?

The leader of Coalition Avenir Québec said Tuesday all mosques should be investigated prior to being allowed to open in the province.

François Legault, head of the third-most popular party in Quebec’s legislature, said a public body should be created to investigate people who potentially disagree with so-called Quebec values.

Legault said the body would be able to find out if “applicants [for mosques] have consistently denigrated Quebec values.”

He said municipal authorities could use information collected by investigators in order to deny permits to people wanting to open mosques in the province.

Legault’s comments were in reaction to news that a Quebec town north of Montreal bowed to citizen pressure and denied a zoning change that would have allowed people to build a mosque.

All mosques should face ‘Quebec values’ investigation before being allowed to open: CAQ leader

Graeme Hamilton’s well-put commentary:

Mr. Couillard has criticized Mr. Legault’s proposal to clamp down on speech that runs counter to Quebec values. In the National Assembly Wednesday, Mr. Couillard said Mr. Legault’s plan would affect not just mosques but churches and synagogues. “There exists in Quebec a church that does not allow women to be celebrants,” he said. “There exists in Quebec another church that says women and men must be separated in religious buildings.” He said the CAQ “really likes to talk about Muslims, but religion is a much more complex phenomenon than that.”

But Mr. Couillard has stopped short of condemning Shawinigan’s actions. He simply expressed the hope that a dialogue between municipal officials and Muslim leaders will lead to a solution. Philippe Bégin Garti, a Shawinigan lawyer involved in the mosque project, declined comment Wednesday, saying his group is in talks with the city and seeking “an amicable solution.”

Mr. Legault accused the Premier of giving priority to free speech over other values and said the government’s inaction was sowing fear in the population.

If there is a segment of the population with reason to fear, it is the Muslims who are being told the mere act of worshipping is cause for suspicion. Instead of denouncing the insults thrown at Shawinigan Muslims last week, Mr. Legault sought to score political points by feeding the prejudice.

Shawinigan is a short drive from little Hérouxville. That is where the 2007 adoption of a “code of life” purporting to tell newcomers what’s what helped trigger a full-blown crisis in Quebec, as people objected to the “accommodation” of religious minorities. Then as now, strong political leadership was sorely lacking.

Graeme Hamilton: Quebec politicians playing to ‘irrational fears’ about Islamic extremism

L’intégrisme est un choix personnel, juge le premier ministre | Le Devoir

Sensible voices in Quebec:

Philippe Couillard n’a aucune intention de limiter le droit des intégristes de pratiquer une version radicale de leur religion, un choix personnel, selon lui, dans la mesure où ils respectent la loi.

« L’intégrisme, c’est une pratique religieuse poussée à l’extrême qui, tant qu’elle n’enfreint pas les droits des autres — des autres, exemple, les femmes —, bien sûr fait partie des choix personnels de chacun », a déclaré lundi Philippe Couillard, avant de participer au caucus présessionnel de ses députés.

Il ne faut pas confondre intégrisme et terrorisme. « Il y a beaucoup d’amalgames qui sont faits sur des concepts qui sont très distincts », a soutenu le premier ministre. Le terrorisme est « l’expression des extrémismes de tout type, bien sûr celui de l’islam radical, mais il y a d’autres extrémismes sur la planète. Mais celui-là est bien sûr celui dont on est préoccupé. »

Les propos de Philippe Couillard rejoignent ceux qu’a exprimés dans La Presse samedi Gérard Bouchard. « Il y a manifestement un lien entre intégrisme et terrorisme, mais l’un ne conduit pas nécessairement à l’autre. D’où la question : la prévention de la radicalisation religieuse conduira-t-elle à surveiller tous les intégristes et à restreindre leurs droits ? Ce serait inadmissible », juge l’historien et sociologue.

L’intégrisme est un choix personnel, juge le premier ministre | Le Devoir.