« Parce qu’on est en 2019 » : où en est-on avec la parité en politique?

A history of gender parity in cabinet making and how it has been portrayed:

Le 20 novembre, le premier ministre Justin Trudeau va nommer son nouveau cabinet, qu’il promet paritaire, comme le premier qu’il a formé en 2015.

Les femmes sont minoritaires tant à la Chambre des Communes que dans toutes les chambres législatives des provinces et territoires. Pour y pallier, la nomination de conseils des ministres paritaires, c’est-à-dire composés d’autant d’hommes que de femmes, s’est répandue. Bien qu’elle ne soit pas un phénomène nouveau au Canada, cette parité n’est toujours pas la norme.

C’est Jean Charest, alors premier ministre du Québec, qui a lancé le bal en 2007, en nommant le premier conseil des ministres paritaires du pays. Rachel Notley (Alberta, 2015), John Horgan (Colombie-Britannique, 2017) et François Legault (Québec, 2018)ont également répété l’exercice.

Sur la scène fédérale, la nomination du premier conseil des ministres composé d’un nombre égal de femmes et d’hommespar Justin Trudeau en 2015 avait fait grand bruit. La phrase « Parce qu’on est en 2015 » donnée en réponse à des journalistes qui voulaient connaitre les raisons derrière cette décision a d’ailleurs été reprise un peu partout à travers le monde.

Nous avons cherché à mieux comprendre les différents arguments déployés dans les médias à l’annonce de cabinets comptant un nombre égal d’hommes et de femmes. La couverture médiatique est généralement favorable à ces annonces, mais elle donne également à voir un certain nombre de réticences à l’égard des mesures visant à soutenir un meilleur accès des femmes au sein de la sphère politique.

Un portrait généralement positif

Les articles et chroniques qui abordent la composition paritaire des conseils des ministres mettent de l’avant le côté historique de l’annonce ou la présentent comme le reflet d’une société et d’une époque où l’inclusion et l’égalité sont des valeurs importantes.

L’espoir de voir une nouvelle norme s’instaurer à la suite de l’annonce du cabinet Charest, en 2007, est également très présent : « La parité entre hommes et femmes est un exploit, une première en Amérique du Nord, qui mettra de la pression sur les autres gouvernements du Canada, le fédéral en particulier », écrit le chroniqueur Michel Vastel le 19 avril 2007.

Que ce soit dans le cadre d’articles, de chroniques ou de lettres d’opinion, différentes stratégies de persuasion visent à présenter la parité et ses mesures d’implantation comme bénéfiques pour la société : recours à des statistiques sur le nombre d’élues, exemples des stratégies mises en place sur la scène mondiale, ou évocation des impacts d’un plus grand nombre de femmes sur les prises de décision. La chercheure Véronique Pronovost, de la Chaire Raoul-Dandurand, de l’UQAM, écrivait ceci dans une lettre ouverte publiée dans Le Journal de Montréal, en 2015: « les études portant sur les conséquences de la parité au sein des organisations le confirment: que ce soit au sein des entreprises ou des instances décisionnelles, la parité engendre de nombreux bienfaits ».

L’appui ne se fait toutefois pas toujours sans réserve et les revendications pour des mesures plus durables, comme des lois ou un plus grand effort des partis à nommer une parité de candidatures aux élections sont également exprimées, principalement dans les journaux francophones.

Des avis contraires

L’engouement, bien qu’il soit majoritaire dans les journaux, n’est pas généralisé.

La compétence des femmes nommées dans le cabinet Charest avait été soulignée. Mais des craintes sur ces mêmes compétences ont été exprimées dans le cas de Justin Trudeau. Pour certains, c’est le premier ministre lui-même qui est à l’origine de cette controverse, comme on peut le lire dans cette chronique écrite par Mark Sutcliffe, dans The National Post : Justin Trudeau a mis l’accent sur ce choix prédéterminé en fonction de la parité au lieu de présenter son cabinet comme le résultat naturel de son abondant choix de gens talentueux. « Cela aurait fait plus pour les femmes occupant des postes de direction que de cocher une case de sa liste de promesses. »

L’idée selon laquelle parité et compétence ne vont pas de pair figure d’ailleurs au premier plan des contre-arguments évoqués, tous cabinets confondus. Des journalistes vont même jusqu’à dénoncer l’injustice vécue par les hommes qui, plus nombreux à être députés, ont ainsi moins de chances que les femmes de se voir confier un ministère. Comme l’écrit la chroniqueuse Lysiane Gagnon dans The Globe and Mail, « le caucus libéral compte 134 hommes et 50 femmes, ce qui signifie qu’au début, chaque députée avait environ trois chances de plus que ses collègues masculins d’être nommée au Cabinet. L’équité entre les sexes ne devrait-elle pas s’appliquer également aux hommes ? »

Une question de volonté politique ?

Le choix de nommer un nombre égal d’hommes et de femmes est également dépeint comme un signe de volonté politique, une façon de démontrer l’importance que le premier ministre accorde à l’égalité. En l’absence de règles ou de lois qui forcent les partis politiques à agir, il est vrai que les personnes qui en sont à la tête jouent un rôle important dans l’augmentation de la proportion de femmes ministres.

Au Québec, il a fallu attendre 10 ans avant de voir un nouveau premier ministre, François Legault, désigner un conseil des ministres paritaire (comme Jean Charest l’avait fait en 2007 et en 2008). Justin Trudeau a quant à lui annoncé durant sa campagne que son deuxième cabinet comporterait un nombre égal de femmes et d’hommes. Il lui aurait été difficile de faire autrement sans sembler renier les valeurs d’égalité et de féminisme qui ont caractérisé le début de son premier mandat.

How do we fill the pipeline with board-ready women?

While the issues facing women are different, there may be some parallels with respect to increasing visible minority and indigenous representation:

On Tuesday, countries around the globe join in celebrating International Women’s Day, honouring the achievements of women and mobilizing with programs to close the gender gap. This year’s theme, Pledge for Parity, is a call to accelerate equality, with a special emphasis on shrinking the gender gap in leadership positions.

It’s time to consider what this means for Canada’s leadership landscape. We need to take a close examination of who our CEOs are and who is seated in our boardrooms.

It has been just over a year since new regulations required companies listed on the Toronto Stock Exchange to annually disclose the percentage of women on their boards of directors and in executive officer positions. Now companies must report their goals and the actions being taken to increase their figures, or provide reasons when no such targets exist.

Proponents of the legislation hope that the guidelines will raise the percentage of board seats held by women to 30 per cent – but even they acknowledge that progress beyond that level will require a more robust pipeline of female executive candidates. To truly achieve gender-balanced boards, we need to examine some of the root causes of the imbalance. While tremendous energy is being exerted on quick fixes, how do we take a long-term approach?

As someone who works closely with boards and CEOs to identify and develop the next generation of business leaders, I believe that we need to closely examine women in mid- to senior-leadership positions today to build a more robust executive pipeline – particularly since many companies are inadvertently hampering their own progress.

Consider what happens when a high-potential female executive returns from family leave, seeking a position that allows her to ease back into the workforce. Often, companies respond supportively by transitioning her from an operational role into a functional support role, allowing for career development that builds functional expertise and deepens her contribution and seniority without the time and travel demands of operational leadership.

At face value, this seems to be a win for all parties. But there’s a catch. These women with exceptional potential wind up in positions where they get overlooked for future growth or profit-and-loss leadership opportunities. Their steady success in transitional and functional roles limits their potential for future CEO or board roles.

As board positions become available and nominating committees seek new director candidates, they invariably prefer those who have been CEOs or heads of business units, bringing effective P&L management.

Our research shows that 21 per cent of the direct reports to the CEO of TSX 250 companies are women, while two-thirds of those women are leading support functions. Of the direct reports who have operating leadership roles, just 7 per cent are women. The pipeline of board-ready women doesn’t flow.

While we work to make the number of women in the boardroom rise above 30 per cent, both corporate Canada and female executives need to focus on building operational excellence. We must have more female contenders for CEO succession, and in order for this to happen, must collectively consider and thoughtfully engage in career-path decision-making.

Only by addressing these root issues can we hope to move toward full gender equality at the top of the corporate pyramid.

Source: How do we fill the pipeline with board-ready women? – The Globe and Mail

Quebec cabinet shuffle reflects momentum from Trudeau’s gender parity commitment: Hébert

Chantal Hébert gets it right on gender parity in her comments on Quebec Premier Couillard’s recent cabinet shuffle:

But before concluding that this only proves that merit is a casualty of gender politics, ask yourself the following question: if one has to run out of competent male candidates before filling senior posts with equally or more talented women, is it any wonder that gender parity has been so elusive in Canada?

Source: Quebec cabinet shuffle reflects momentum from Trudeau’s gender parity commitment: Hébert | Toronto Star

Liberals say overhaul of patronage appointments to include gender-parity goal

No surprise – was clearly implied in the common language in the mandate letters.

The first test, of course, will be the appointment this week (I expect) of parliamentary secretaries:

The federal Liberals say they plan to extend a promise of gender parity in cabinet to ensure the same outcome in the hundreds of appointments the government makes to boards, agencies and Crown corporations.

Just how the process will work is unclear: The Liberals vowed in the election to overhaul an appointment process that now is conducted behind closed doors and was sometimes mired in accusations of political patronage for government donors or failed candidates.

The party has vowed to create an outside body to recommend new senators, a model similar to one used in Britain for government-wide appointments to boards and agencies made by cabinet and ministers.

The Liberals didn’t provide details of how the appointments process, which they now oversee, will work.

“Appointments will be open, transparent and merit-based and we will ensure gender parity and that more indigenous peoples and minority groups are reflected in positions of leadership,” said Olivier Duchesneau, deputy director of communications to Prime Minister Justin Trudeau.

“This will apply government-wide to everything from the cabinet to the Supreme Court to boards of Crown corporations.”

Duchesneau said the opaque nature of the appointment process has fuelled cynicism about backroom politics.

Source: Liberals say overhaul of patronage appointments to include gender-parity goal | CTV News