Les questions de diversité divisent les péquistes
2017/06/13 Leave a comment
The PQ coming to terms with diversity, and its preference for a softer “encouragement” approach than one with more fixed objectives and processes:
Les 400 délégués du Parti québécois ont refusé dimanche d’appuyer les propositions phares destinées à attirer plus de Québécois d’adoption et de jeunes contenues dans le rapport « Faire partie de la solution » de Paul St-Pierre Plamondon.
Après que l’exécutif national eut rejeté les appels de l’ex-candidat à la chefferie du PQ à réserver des postes dans les exécutifs de circonscription à des personnes issues de la diversité, les délégués d’un conseil national spécial ont voté dimanche contre une proposition édulcorée proposant de « favoris [er] la présence d’au moins une personne de la diversité » dans cette instance.
Selon un militant de Saint-Henri–Saint-Anne, le PQ a raté une occasion en or d’« envoyer un bon message d’ouverture », et ce, moins d’un mois après avoir été taxé par des membres de Québec solidaire de « porter en lui » la « bête » du racisme.
Les délégués avaient été convoqués à Drummondville afin d’entériner la feuille de route d’accession vers l’indépendance avalisée par tous les membres des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec). Mais, entre-temps, Québec solidaire a renié sa signature au bas de l’entente de principe. Le PQ s’adapte à cette « nouvelle conjoncture politique », a souligné le président sortant du PQ, Raymond Archambault.
Dans ce premier Conseil national « post-convergence », la déléguée de l’exécutif péquiste de la circonscription de Vachon, Marie Imatta Pierre-Lys, a appelé ses confrères et consoeurs à battre la proposition de M. St-Pierre Plamondon, puis à déployer toute leur énergie à rédiger un « beau programme qui va inclure tout le monde » en vue des élections générales de 2018. « Avant tout, je me considère comme une Québécoise. Que je sois noire ou femme, mes intérêts sont comme [ceux] de toutes les autres personnes. Si je me présente à un poste de conseillère, [il ne faut]pas que je sois favorisée parce que je suis noire, mais par d’autres qualités que j’ai », a-t-elle déclaré lors du débat.
L’émissaire de l’exécutif de Berthier, Patrick Gaétan Parent, a aussi voté contre la proposition de l’exécutif national, estimant que le concept de « diversité » prête à différentes interprétations : il n’est pas seulement ethnoculturel. « La diversité, c’est beaucoup plus que ça. C’est pas juste d’être noir. Ça, ça se voit vite quand on est noir », a-t-il illustré, suscitant des rires amusés… et des rires gênés.
Le résultat du vote, à main levée, était flou. « Proposition rejetée », a pourtant lancé le président d’assemblée sous le regard ébahi de M. St-Pierre Plamondon. « Je pensais qu’il [le vote] avait passé », a-t-il dit dans un impromptu de presse dimanche soir. Il a attribué le rejet de sa proposition principalement à l’intervention de Mme Pierre-Lys. « Ç’a beaucoup influencé le débat. C’est une bonne nouvelle dans la mesure où quelqu’un issu de la diversité au sein du PQ nous dit : il n’y a aucun problème au Parti québécois sur le plan de la diversité », a-t-il affirmé à moins de 15 mois des prochaines élections générales.
Il ne se satisfait pas pour autant du refus opposé à cette proposition centrale de son rapport « Faire partie de la solution » par les délégués. D’ailleurs, l’avocat promet de revenir à la charge avec une proposition similaire au congrès national du PQ en septembre prochain. « Malgré les succès individuels que certains ont pu avoir […], on a de l’ambition, on veut plus de diversité. Donc, je continue à penser qu’il faut mettre des mesures pour favoriser des places à des Québécois d’adoption ou des Québécois issus de la diversité. »
Quotas ou pas, la volonté du PQ de recruter en grand nombre des Québécois issus de la diversité culturelle (16 % de la population québécoise) qui partagent à la fois ses « valeurs », ses « propositions » et son « objectif indépendantiste » est réelle, a fait valoir le chef du parti, Jean-François Lisée. Il s’est fixé dimanche l’« objectif » de présenter au moins 20 candidats issus des communautés culturelles (sur 125) aux prochaines élections générales. « Je ne dirais pas qu’il y aura un quota, a-t-il précisé. C’est un souhait. C’est un objectif. » Mais, chose certaine, ces candidats ne seront pas tous dépêchés dans des circonscriptions imprenables, a promis le chef péquiste.
Source: Les questions de diversité divisent les péquistes | Le Devoir
