Ottawa agrees to pause low-wage stream of Montreal temporary foreign worker program – with several exceptions 

Exceptions are reasonable. The degree to which these restrictions are enforceable, or are enforced, remains to be seen. But, as some Quebec commentators have noted, major step in giving Quebec a larger say with respect to Temporary Foreign Workers:

Ottawa has approved a Quebec request to impose a six-month pause on new applications to the low-wage stream of the temporary foreign worker program in Montreal, with exemptions for several sectors.

Employment Minister Randy Boissonnault announced the decision on Tuesday, saying the pause will not apply to the construction, agriculture, food-processing, education and social-services sectors.

Quebec Premier François Legault said the six-month pause would only apply to about 3,500 workers filling low-wage jobs on the Island of Montreal. During a Tuesday news conference, Mr. Legault presented this as a first step and acknowledged that it represents only a small fraction of Quebec’s temporary residents….

Source: Ottawa agrees to pause low-wage stream of Montreal temporary foreign worker program – with several exceptions

Nicolas | Paix sociale à la montréalaise

Interesting differences based on geography but the camp-in at McGill may change that:

Alors que tous les yeux sont rivés sur le campement propalestinien à McGill, j’ai envie de vous parler non pas de ce qui se passe, mais de ce qui ne se passe pas à Montréal.

Certes, l’attaque du 7 octobre contre Israël et les bombes qui n’en finissent plus de tomber sur Gaza ont élevé le niveau de tensions intercommunautaires un peu partout dans la ville. Il suffit toutefois de se comparer pour prendre la mesure de la résilience particulière du tissu social montréalais — jusqu’à présent. Il y a plusieurs pistes d’explication à ce phénomène.

D’abord, ça peut sembler étrange à dire, mais la géographie de la ville nous aide. À Toronto, plusieurs des institutions phares de la communauté juive sont en plein centre-ville, sur les grandes artères qui balisent le parcours normal des manifestations. La situation donne lieu à des moments surréels que l’on s’est épargnés ici.

Par exemple, lors d’une grande manifestation, le 12 février dernier, le Spider-Man de Toronto — un peu l’équivalent de l’Anarchopanda du printemps étudiant de Montréal — était parmi la foule à escalader les édifices le long du parcours. Une fois rendu sur la University Avenue, le personnage anonyme a grimpé sur la façade de l’hôpital Mount Sinai avant de continuer son chemin.

Des Canadiens d’origine palestinienne qui ont de la famille à Gaza ont pris la parole lors de cette manifestation, alors que l’armée israélienne annonçait vouloir se lancer dans une offensive sur Rafah. Leur message n’a pas passé. Le lendemain, toute la classe politique canadienne était en train de dénoncer… la présence de Spider-Man et de son drapeau palestinien sur un hôpital fondé par la communauté juive. Même le premier ministre Justin Trudeau a déploré sur X « cette démonstration d’antisémitisme ».

Ce n’était pas la première affaire du genre. Parce que les manifestations se retrouvent parfois en face de leurs institutions, plusieurs membres de la communauté juive de Toronto sentent qu’on manifeste contre eux, personnellement, et non contre le gouvernement d’Israël. Les organisateurs se défendent, bien sûr, d’avoir de telles intentions. Après près de sept mois de telles tensions, le dialogue social, là-bas, est devenu presque impossible.

Par « chance », à Montréal, l’Hôpital général juif n’est pas sur la rue Sherbrooke, et la plupart des écoles, des synagogues et des centres communautaires juifs de Montréal sont situés plus loin du coeur de l’action. On ne se pile pas sur les pieds de la même manière.

On a fait aussi des choix tactiques différents de ceux d’ici. Là-bas, on a manifesté à quelques reprises contre des commerces qui ont des activités dans les territoires palestiniens occupés ou qui soutiennent financièrement l’armée israélienne — et qui sont par ailleurs dirigés par des personnes juives. Alors que, d’un côté, on voit dans ces gestes une dénonciation politique de ce qui est perpétré par Israël, de l’autre, on ne voit là qu’une forme de pogrom. Là aussi, tout le monde est à cran. Plus qu’ici.

À Montréal, le plus important édifice à avoir été ciblé de la sorte est celui de Radio-Canada, qui a fait l’objet de graffitis dénonçant une « complicité avec le génocide » en novembre dernier. Le débat sur l’antisémitisme ne fait pas écran au message des manifestants de la même manière.

Je ne veux pas non plus peindre un portrait trop rose de notre situation. On se souviendra, par exemple, du discours tout à fait inacceptable prononcé par Adil Charkaoui durant la manifestation du 28 octobre dernier. Seulement, à ce point-ci, toute personne qui comprend un peu les mouvements sociaux montréalais sait que l’homme est une espèce de patate chaude opportuniste qui émerge chaque fois qu’il y a de l’action pour faire déraper le dialogue public. Personne de sérieux ne le considère comme une voix rassembleuse.

Par ailleurs, les coups de feu contre deux écoles juives de Côte-des-Neiges ont choqué la ville en novembre dernier. L’affaire a éveillé les craintes des parents, et à juste titre. Notons que des mois plus tard, aucune information ne permet d’établir l’identité ou les motifs des responsables de ces crimes haineux.

Depuis l’automne dernier, on n’a pratiquement pas entendu parler, dans les médias, de la mairesse de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Gracia Kasoki Katahwa. Si la réponse de son équipe aux attaques commises dans son arrondissement avait été complètement dépourvue de sensibilité, son nom serait partout. Le travail consistant à rassurer les communautés et à faire baisser la tension dans nos quartiers se fait loin des projecteurs. C’est par ce qui ne fait pas la nouvelle, parfois, qu’on peut comprendre que, même si la situation est loin d’être facile, les choses pourraient aller beaucoup, beaucoup plus mal.

Finalement, durant ces presque sept mois d’une guerre qui met bien des gens d’ici sur les nerfs, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a presque pas fait les manchettes. Non pas parce que la police est inactive. Mais parce que des choix ont été faits, jusqu’à présent, sur la manière d’intervenir dans les manifestations et de répondre aux plaintes pour discours haineux antisémite, antipalestinien ou islamophobe. Quand on ne parle pratiquement pas du SPVM, bien qu’on marche à Montréal semaine après semaine, c’est que, là aussi, ça pourrait aller beaucoup plus mal que ça ne va jusqu’à présent.

Cette relative paix sociale montréalaise qui subsiste malgré tout dans le contexte — j’insiste sur le mot « relative » —, elle est précieuse. Et très fragile. Les décisions du SPVM, de nos tribunaux et de l’administration de l’Université McGill cette semaine pourraient nous rapprocher du niveau de tension qui mine la plupart des grandes villes nord-américaines.

Aujourd’hui, Montréal peut décider d’asseoir fièrement sa différence, ou de l’effacer. La métropole peut se rapprocher de Toronto ou de New York, ou faire les choses à sa manière. Dans les jours, voire les heures qui suivent, son leadership choisira.

Source: Chronique | Paix sociale à la montréalaise

Nicolas: Briser le silence… systémique

Of note:

Pour bien comprendre l’enquête du Devoir sur les plaintes pour racisme à la Ville de Montréal, rappelons d’abord le contexte. En 2016, une coalition de groupes de la société civile (dont je faisais partie) interpelle le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, pour demander une commission sur le racisme systémique. Le terme « racisme systémique » est alors nouveau pour une grande majorité de Québécois. Nous sommes plusieurs à expliquer, tant bien que mal, ce que c’est, et ce que ce n’est pas, sur les tribunes qu’on veut bien nous offrir.

On parle des politiques et des cultures institutionnelles qui créent et reproduisent des inégalités sociales. En réponse, on nous accuse de faire le « procès des Québécois » et on mélange les mots « systémiques » et « systématiques »… une distinction que tout un chacun fait déjà très bien lorsqu’il est question d’enjeux politiques, avec lesquels on est déjà plus à l’aise.

On pointe les milieux où il reste tant à faire pour briser l’omerta sur le racisme systémique au Québec, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice, de l’emploi. On nous rétorque qu’on peut résoudre la situation assez facilement sans s’embarrasser de tout ça. Utilisons des CV anonymes à l’embauche, organisons des foires d’emplois pour l’immigration en région, et le tour sera joué.

La commission provinciale sur le racisme systémique n’aura finalement jamais eu lieu. Mais l’idée aura fait son chemin dans la société civile, et fait évoluer les mentalités. Et quand George Floyd et Joyce Echaquan ont perdu leur vie devant les caméras, soudainement on était plus nombreux à avoir un mot pour nommer les choses.

La fin de non-recevoir à Québec ne découragera pas pour autant la mobilisation antiraciste. À Montréal, c’est l’ex-candidat de Projet Montréal, Balarama Holness, qui reprend la balle au bond, en 2018. À la Ville, on n’est pas plus pressé de nommer le racisme systémique et d’agir contre lui. Mais il existe une faille dans le système : les citoyens ont le pouvoir d’imposer un sujet de consultation à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) s’ils collectent au moins 15 000 signatures… à la main. Un groupe de jeunes rassemblés autour de Holness se relève les manches et réussit l’exploit.

Qu’on ne le perde pas de vue, donc : si la Ville de Montréal a reconnu l’existence du racisme systémique et s’est engagée à mettre en oeuvre les recommandations du rapport produit par l’OCPM, c’est parce qu’un mouvement citoyen lui a forcé la main. Il n’y a rien, mais absolument rien, dans la lutte contre le racisme à Montréal qui s’apparente à de l’enfonçage de portes ouvertes.

Dans la foulée de ce rapport produit au terme d’une consultation dont la Ville ne voulait pas, donc, on crée le Bureau de la commissaire de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques. Plusieurs acteurs clés de la Ville de Montréal, bien sûr, n’en voulaient pas plus. Mais nous sommes au début de 2021, quelques mois à peine après George Floyd et Joyce Echaquan. Puisqu’il n’est pas exactement dans l’air du temps de nommer son malaise devant l’existence même du bureau, on concentre l’ensemble des critiques envers la personne qui le dirigera. Bochra Manaï encaisse, ne fléchit pas, et se met à l’ouvrage.

Son équipe a principalement un pouvoir de recommandations et d’accompagnement des différentes équipes de la Ville aux prises avec des problèmes de racisme. Nécessairement, dans le contexte, il est difficile de juguler les attentes des employés qui subissent du harcèlement raciste de la part de collègues, dans certains cas depuis des décennies. L’enquête du Devoir décrit une institution où les arrondissements, la ville-centre et les syndicats se passent la patate chaude des employés qui contribuent à un climat de travail toxique, sans qu’il y ait de véritables conséquences pour les fautifs. Les seules personnes qui devraient être ici surprises sont celles qui n’ont pas encore compris, après toutes ces années, le sens exact de l’expression « racisme systémique ».

Revenons donc à la question qui avait été lancée en 2016, soit l’importance de faire la lumière, de briser l’omerta et d’enfin agir contre le racisme systémique dans une foule d’institutions au Québec. L’administration municipale de Montréal s’est fait imposer ce travail, à la suite d’une mobilisation citoyenne, et on voit, notamment dans l’enquête du Devoir, ce qui se cachait. Des niveaux inouïs de harcèlement à caractère haineux, des employés qui se voient refuser des promotions sur le motif de la couleur de leur peau, des carrières brisées, des victimes dont la santé mentale finit par flancher, et bien sûr le tabou, véhiculé notamment par l’interdiction de parler aux journalistes.

Mais ce n’est pas parce que les projecteurs sont braqués sur la Ville de Montréal que les injustices y sont pires que dans les autres municipalités, ou que dans le secteur privé, les systèmes de santé et de services sociaux, d’éducation, de justice, etc. Simplement, Montréal a commencé à faire un travail qu’on refuse encore d’entamer ailleurs.

Lorsqu’on a un pied sur le terrain, auprès des communautés les plus affectées par le racisme, on a déjà entendu des centaines de témoignages semblables à ceux dévoilés par Le Devoir cette semaine, dans à peu près tous les secteurs d’emplois. Alors que le combat pour la liberté d’expression est très en vogue ces temps-ci, prenons un moment pour mesurer l’ampleur des mobilisations et de la résilience requises pour ne briser qu’une infime partie du silence sur le racisme systémique.

Source: Nicolas: Briser le silence… systémique

Nicolas: Legault’s win reveals a Quebec split in two

Good overview and interesting parallel between the Harper years and Legault:

Montreal is an island. This is a geographical fact, but now more than ever, it is also a social and political reality. Montreal is an island of red and orange, floating in an endless ocean of blue. Or so it appears, if you looked at the electoral map of Quebec the morning after the last provincial campaign.

Urban and rural voting habits tend to differ across the country – not just in Quebec. But a new phenomenon is at play here. Not so long ago, when the Liberals and the Parti Québécois were the dominant forces in Quebec politics, neither could find a pathway to a majority without a decent representation in the metropolis.

Even Maurice Duplessis, who ruled over Quebec with an iron fist during the 1940s and 50s, used to hold more ridings in Montreal than Premier François Legault now has. This is saying a lot, given that there were fewer ridings in the city, and fewer ridings overall back then.

Last Monday night, it felt accurate to speak of a tale of two Quebecs. The differences between Montreal and the “régions” have always existed, as have those between young people and their elders, French Canadians and Quebeckers of other origins. But the divisions seem to have been exacerbated by the province’s recent political debates. There is now Mr. Legault’s Quebec, and the Quebec of those who struggle to see themselves represented in his Coalition Avenir Québec party’s nationalism. Big city dwellers, immigrants and their families, anglophones and young people more generally are struggling to find their place under Mr. Legault’s leadership.

In 2018, Mr. Legault’s CAQ managed to form a majority government with only two members of the National Assembly on the island, both minor players in his caucus. The Premier, who is, interestingly enough, originally a Montrealer himself, knows he doesn’t need Montreal to govern. And it shows.

At the beginning of this first mandate, Mr. Legault put forward Bill 21. The ban on religious symbols for judges, police officers and teachers panders to Quebeckers who hardly, if ever, come in daily contact with religious diversity – while only bearing real, negative consequences for those who do. If this tension between small town and urban Quebec wasn’t already obvious, Mr. Legault stressed it after the adoption of the law. “In Quebec, this is how we live,” he felt necessary to say. To whom, one might ask, if not predominately Montrealers?

In the first year of his mandate, Quebec’s Minister of Immigration also attempted to cancel 18,000 permanent residency applications, mostly coming from newcomers who were already living in the province. The government was forced to backtrack after an intervention by the courts, but many of the applicants caught in this political storm still had to start their permanent residency process all over again, and wait years to get approved. The immigration file, once again, disproportionally affects Montreal.

During the pandemic, Mr. Legault imposed a curfew that disproportionally affected families crammed in small, urban apartments deprived of backyards. The consequences of his policy on the most vulnerable in Montreal did not move him. We learned, after the worst of the crisis was over, that Montreal’s public-health authority had had a difficult relationship with the province on a number of issues. No one was surprised.

And this year’s debate around the adoption of Bill 96, which strengthens the province’s language legislation, also implicitly frames Montreal as a problem. There’s hardly anyone in Quebec who doesn’t understand the vulnerability of French in North America. Yet not all Quebeckers agree on the best means to ensure French continues to thrive.

Those who are in daily contact with linguistic diversity – predominantly Montrealers, once again – are concerned with the sections of Bill 96 that could hinder the human rights of Quebec’s linguistic minorities. For several CAQ supporters, however, opposing parts of Bill 96 is to oppose Quebec, period. The exclusive discourse has made many in the Montreal region feel more isolated and rejected than ever.

In this context, it is not surprising that on Monday night, Mr. Legault’s CAQ made inroads everywhere, except Montreal. During the campaign, some of the Premier’s comments on immigration generated a lot of commentary – and frankly, outrage.

The day after he linked immigration to violent extremism during a press conference, Mr. Legault apologized.

After his Minister for Immigration, Jean Boulet, falsely claimed 80 per cent of immigrants don’t speak French and don’t work, Mr. Legault apologized again.

When addressing the Montreal Chamber of Commerce, the Premier argued that welcoming more than 50,000 immigrants to Quebec a year would be “suicidal.” And during the last weekend of the Quebec campaign, Mr. Legault told journalists, who were asking him about the critiques he had received for his comments, that he would not apologize for defending French and “Quebec values.”

Then on the night of the election, he insisted in his victory speech that he will be the Premier of “all Quebeckers,” including those of “all regions,” and “all origins.”

Confused? You are not alone. Will those who have been deeply wounded by his campaign declarations accept this week’s olive branch? It would have been more likely if Monday’s victory speech had not been preceded by his track record of the past four years.

What’s next for that “other Quebec” – the one that doesn’t see its values represented in some of the CAQ’s nationalism, essentially urban Quebec, diverse Quebec and younger Quebec?

On Tuesday morning, many blamed the first-past-the-post electoral system for the lack of representation at the National Assembly. It is also worth mentioning that ridings in the Montreal region tend to include more voters than those in remote areas. This is because with each review of the electoral map, authorities hesitate to compensate ever-growing urbanization with a widening of the already-gigantic territory of rural ridings.

The easier solution would be having more than a 125 MNAs sitting at the National Assembly. This might help reduce the distortion in how votes are weighted, as least while the Legault government remains firm in its resolve to not embark on an electoral reform.

Another way forward is to essentially remain patient. The CAQ’s base is mostly strong in the 55-plus cohort. As younger generations – and the different notion of “Quebec values” they tend to put forward – increase their weight in the electorate, the political order in the province is bound to shift as well.

That generation is already better represented in the province’s municipal leadership. Big city mayors have played an important role during the campaign, for example, in putting the issues of climate change adaptation and public transportation on the political agenda.

In the next four years, opposition to Mr. Legault will be present, but greatly underrepresented at the National Assembly. It will also be found, however, in city leadership, and most probably in civil society, as well as among Quebec’s culture and media personalities.

Like the unnamed resistance that emerged in urban, central Canada during the majority Harper years, you might see an informal coalition working to push to bring the values of The Other Quebec – big city dwellers, immigrants and young people – to the forefront.

Source: Legault’s win reveals a Quebec split in two

Montreal: Les Autochtones et les minorités visibles surreprésentés

Of note (longstanding, as in other municipalities):

La proportion de citoyens issus de minorités visibles tués par des policiers du Grand Montréal est presque aussi élevée que celle des personnes blanches, alors qu’ils ne constituent que 14 % de la population, selon une analyse des dossiers du coroner de 2001 à 2021 effectuée par Le Devoir. Ils représentent 44 % des décès, contre 48 % pour les personnes blanches.

L’histoire de Jean René Junior Olivier n’est pas sans faire écho à d’autres décès qui ont eu lieu au cours des deux dernières décennies, impliquant des personnes issues des minorités visibles en situation de crise, connues pour des problèmes de santé mentale ou ayant exprimé des idées suicidaires.

Rien qu’au cours des sept dernières années sur le territoire du Grand Montréal, la moitié des hommes abattus par les policiers étaient noirs et déstabilisés. Alain Magloire, René Gallant, Pierre Coriolan, Nicholas Gibbs, Sheffield Matthews et plus récemment Jean René Junior Olivier, tous ont été tués lors d’une intervention policière.

« On revient toujours à la question : est-ce que la vie des Noirs compte ? Oui, Pierre Coriolan était en détresse. On était devant un homme en crise. Mais c’était aussi un homme noir », lance Nargess Mustapha, cofondatrice de Hoodstock, un organisme communautaire créé dans la foulée du décès de Freddy Villanueva, un jeune latino de 18 ans abattu par un policier à Montréal-Nord en 2008.

La mère de Jean René Junior Olivier, Marie-Mireille Bence, se demande si l’intervention auprès de son fils a été « teintée du racisme systémique, inconscient et institutionnalisé ». Elle envisage de déposer prochainement une plainte de racisme systémique auprès de la Commission des droits de la personne et une autre en déontologie policière contre les agents impliqués.

Un rapport produit cette année par des chercheurs du département de sociologie de l’UQAM et de l’École de criminologie de l’Université de Montréal révèle que les personnes noires sont près de trois fois plus susceptibles que les Blancs d’être interpellées par les policiers de Repentigny.

La cofondatrice de l’organisme Hoodstock estime que les améliorations apportées à la formation des policiers en matière d’interventions auprès de personnes en crise sont un pas dans la bonne direction, mais restent insuffisantes pour régler la situation. « Quand la direction policière n’aborde pas la question de profilage racial au sein même de leur institution, je ne sais pas trop comment ça va s’améliorer », déplore Nargess Mustapha.

Un accès inégal aux services ?

Le manque d’accessibilité aux services en santé mentale reste un enjeu de taille dans de nombreux quartiers périphériques de Montréal. À Montréal-Nord, Mme Mustapha observe le phénomène depuis plusieurs années et le considère comme faisant partie des inégalités systémiques auxquelles doit s’attaquer le gouvernement. Mais il ne doit en rien servir à justifier les cas de violence policière.

« Pour les communautés de Montréal-Nord, qui sont majoritairement afro-descendantes et racisées ou issues de l’immigration, c’est sûr que l’accès est beaucoup plus difficile. Oui, il y a des services spécialisés, mais il y a tout l’enjeu de la mobilité qui a aussi un impact. Des enjeux de précarité viennent s’ajouter à ça », souligne-t-elle.

Selon Fama Tounkara et Ernithe Edmond, les fondatrices du site My Mental Health Matters, les personnes issues de l’immigration et les minorités visibles ayant besoin de soutien en santé mentale auraient également moins tendance à aller chercher de l’aide. « Fama et moi avons grandi dans des contextes familiaux où c’était difficile de trouver de l’aide de nos parents pour consulter des professionnels de la santé mentale. C’était vraiment tabou. Dans la génération de nos parents ou celle juste avant, quand quelqu’un avait des troubles de santé mentale, on considérait ça comme une malédiction ou on pensait qu’il était possédé par des esprits », explique Ernithe Edmond, dont la plateforme sur les réseaux sociaux tente d’éduquer les jeunes et de les sensibiliser aux enjeux de santé mentale.

Situation critique au Nunavik

Comme les minorités visibles, les communautés autochtones sont surreprésentées dans la proportion des personnes tuées par la police.

Pour l’ensemble du Québec, les Autochtones (4,5 % de la population) représentent plus de 13,5 % des décès.

Le Devoir a dénombré 11 Autochtones parmi les personnes décédées sous les balles des policiers. C’est ainsi la communauté la plus touchée et surreprésentée.

Et le service de police du Nunavik se place en troisième position des corps policiers les plus meurtriers après la Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal avec sept civils tués, dont trois entre 2016 et 2018.

L’ex-directeur adjoint de la police de Longueuil Jean-Pierre Larose a accepté en février 2018 de devenir chef de la police du Nunavik pour changer la donne.

« C’est majeur comme défi », lance-t-il d’entrée de jeu au Devoir. « Je me suis attaqué aux décès lors d’interventions à mon arrivée et je suis fier de dire que depuis, il n’y en a pas eu ! » précise le chef Larose.

Ce dernier a mis à disposition de tous ses patrouilleurs des armes à impulsion électrique. Et d’ici le mois de décembre, ils seront tous dotés d’une caméra corporelle en tout temps. Une équipe mixte d’intervention mobile composée d’un policier et d’un intervenant social a aussi été implantée à Puvirnituq, un village nordique du Nunavik situé sur la côte est de la baie d’Hudson. « C’est un autre franc succès. On réduit la judiciarisation dans 80 % des cas. Ma volonté serait de l’implanter dans toutes les communautés. On a déjà ciblé un autre village », précise-t-il.

« Je pense que ce sont des outils qui ont contribué à diminuer l’emploi de la force, à diminuer les interventions policières qui causent des blessures ou la mort », ajoute le chef de la police du Nunavik, qui se dit tout de même inquiet du manque de 30 policiers permanents au sein de son équipe.

Source: Les Autochtones et les minorités visibles surreprésentés

Carpentier et Harel: L’interculturalisme, seul choix pour Montréal

More semantic than substantive, with the main difference being reference to a French-based society rather than multiculturalism’s reference to both official languages and bilingualism. And highly ironic given that most opposition to Bill 21 is in Montreal, precisely because of its divisiveness and exclusion, not inclusion:

Les 50 ans de la politique du multiculturalisme canadien (1971-2021), commémorés par Justin Trudeau le 8 octobre dernier, conduisent à une négation telle de la nation québécoise qu’un candidat à la mairie de Montréal s’est cru autorisé à proposer un référendum pour choisir la ou les langues officielles en usage dans la métropole.

Cette déclaration et bien d’autres du même acabit sont les résultantes de la même conception qu’affiche le premier ministre du Canada lorsqu’il affirmait, cette semaine : « En plus des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits, des personnes appartenant à plus de 250 groupes ethniques considèrent le Canada comme leur foyer et célèbrent leur patrimoine culturel avec fierté. » Exit l’existence de la nation québécoise, de son histoire, de sa culture, et la nécessité d’intégrer en français la diversité ethnoculturelle qui l’habite et contribue à sa vitalité. Cet état de fait est fortement préoccupant dans le contexte d’une nation francophone minoritaire en Amérique du Nord, dont les besoins démographiques et l’épanouissement sont assurés par l’immigration.

Multiculturalisme vs interculturalisme

Alors que le multiculturalisme canadien est consacré par une politique officielle (1971), un principe interprétatif de la Charte canadienne des droits et libertés (1982) et une loi (1988), le Québec n’a jamais formalisé son approche interculturelle en matière d’aménagement de la diversité ethnoculturelle et d’intégration des personnes immigrantes. Le choix québécois de l’interculturalisme a bien fait l’objet de définitions ici et là et de déclarations publiques, mais rien sur le plan juridique ne vient le soutenir.

Pourtant, le multiculturalisme et l’interculturalisme diffèrent, notamment en ce qui a trait aux représentations de la communauté politique et nationale qu’ils proposent au regard de la diversité. L’approche québécoise insiste sur la présence d’une société d’accueil francophone, alors que celle promue par le gouvernement fédéral et les autres provinces, qui représentent une culture anglo-saxonne hégémonique, n’en ressent pas le besoin.

Sortir de l’ambiguïté et de l’imprécision

Nous sommes sensibles aux craintes exprimées par Gérard Bouchard quant aux dangers associés au laisser-faire québécois, lequel favoriserait le développement d’un véritable multiculturalisme montréalais.

D’autant que cela contribue à creuser le fossé qui sépare Montréal du Québec des régions. La présente campagne à la mairie est l’occasion de demander au gouvernement de formaliser l’interculturalisme. C’est là un élément crucial du rôle que la métropole doit assumer dans le contexte québécois !

Engagement électoral phare pour Montréal

Malgré les bonnes volontés exprimées de toutes parts, ce choix de l’interculturalisme demeurera vide de sens tant qu’il ne sera pas officialisé — et pourquoi pas constitutionnalisé, alors que le gouvernement s’apprête à modifier la Constitution interne du Québec en vertu du projet de loi 96 à l’étude.

Comme candidate et candidats à la mairie, faire preuve d’audace serait de demander à Québec cet ajout essentiel pour établir clairement les conditions du vivre-ensemble, indispensable pour une métropole cosmopolite comme la nôtre.

Il s’agit aussi pour Montréal, dans le cadre québécois, d’un engagement qui fait appel à sa responsabilité quant à la réaffirmation du caractère pluriel de la nation, où l’on ne peut faire l’économie de la conciliation entre les aspirations de la majorité francophone et la valorisation de la diversité ethnoculturelle. Autrement dit, si Montréal ne prend pas clairement position pour une nation inclusive, qui le fera ?

Source: L’interculturalisme, seul choix pour Montréal

Bouchard: Un multiculturalisme montréalais?

On the Montreal and rest of Quebec divide. Those who live the reality of diversity and those who do less. And maybe the rest of Quebec needs to approach Montreal with its greater ease with diversity rather than. vice versa:

Il faut reparler de l’interculturalisme. Le débat public sur les relations interculturelles au Québec est en retrait alors que nous sommes toujours en quête d’un modèle institutionnalisé indiquant la marche à suivre. Et cela en dépit des engagements pris depuis 20 ans par les partis au pouvoir.

Sur le plan des politiques, il s’est ainsi créé un vide. Mais comme il arrive souvent, c’est un vide qui se remplit imperceptiblement, et pas toujours comme on le voudrait. Dans ce cas-ci : c’est une forme de multiculturalisme émergent dont la métropole montréalaise devient l’épicentre. Une vision gagne du terrain parmi une bonne partie de sa population selon laquelle on est Montréalais bien avant d’être Québécois. Suivant cette logique, la métropole risque de se transformer en un électron libre où s’élaborent une identité et une appartenance en marge de l’ensemble du Québec, favorisant ainsi l’essor d’un bilinguisme non officialisé. Il ne s’agirait plus d’élaborer une conception générale de la nation reposant sur l’intégration de tous les citoyens québécois, ceux de la majorité et des minorités, en respectant les droits des uns et des autres (comme le veut l’interculturalisme).

Plusieurs observateurs voient progresser à Montréal une forme latente de multiculturalisme sans programme dont la gestion est laissée aux transactions microsociales et à la vie quotidienne, c’est-à-dire à la mouvance de la mondialisation. Ceci ouvre la voie, au cœur du Québec, à une vie civique progressivement affranchie du cadre national.

Des facteurs structurants favorisent cette évolution : le rayonnement croissant de l’anglais à l’échelle planétaire, la dynamique démographique qui laisse prévoir un plus grand nombre d’immigrants au cours des prochaines décennies, la très forte concentration des nouveaux venus dans la région montréalaise, la fracture à la fois ethnoculturelle et politique entre Montréal et le reste du Québec — une fracture que déjà en 2010 Guy Rocher qualifiait de « dramatique ».

Encore une fois, rien de formalisé ou de programmé dans la marche de ce multiculturalisme ; il suffit de laisser aller les choses. L’administration municipale ne semble pas avoir de vision intégrée de la situation et n’a toujours pas de politique officielle.

Les Cités interculturelles

Il s’est présenté depuis 10 ans une occasion d’atténuer cette fracture, mais on se demande si Montréal en a tiré tout le profit escompté. En 2010, j’ai fait des démarches auprès des dirigeants du Conseil de l’Europe afin qu’ils admettent Montréal comme membre du prestigieux projet international des Cités interculturelles. Quelques intervenants (surtout Gilles Rioux, un acteur de longue date dans ce domaine) ont ensuite amené la direction de la Ville à poser sa candidature, qui fut donc acceptée. C’était en 2011.

Actuellement, 140 villes réparties sur quatre continents participent à ce projet. L’objectif est d’encourager chacune à innover en matière de gestion de la diversité, à échanger avec les autres et à enrichir ses programmes. Fondé en 2007, ce réseau est devenu le lieu d’un formidable bouillonnement de réflexion et d’innovations dont chaque membre peut tirer un grand profit (on trouvera sur Internet des informations détaillées sur le sujet). Qu’est-ce que Montréal a fait depuis 10 ans ? De l’avis de divers informateurs proches du dossier, le bilan serait mitigé. On voudrait avoir l’assurance que la participation à ce grand projet a reçu toute l’attention qu’il méritait de la part des deux administrations municipales qui se sont succédé depuis.

En vertu d’une orientation adoptée par le Conseil de l’Europe, l’interculturalisme est l’éclairage général sous lequel les travaux se déroulent. Voilà une veine de réflexion qui a mobilisé de nombreux chercheurs québécois depuis 30 ans. Montréal, en puisant dans ces travaux (axés sur la conception d’un interculturalisme d’inspiration québécoise), pouvait donc apporter quelque chose d’original au réseau. En retour, elle en retirerait des enseignements substantiels conduisant à la mise en place de politiques originales, de programmes novateurs.

Mieux raccorder la conscience collective montréalaise à celle du Québec est une tâche complexe. Il faudrait d’abord provoquer une prise de conscience, prendre la mesure exacte du problème, amorcer une réflexion puis appliquer un plan à l’échelle tant nationale que métropolitaine. Le projet de loi 96 en discussion à l’Assemblée nationale peut constituer une avancée importante (en dépit du pessimisme de plusieurs démographes). Il est essentiel de raffermir notre identité et notre culture nationale. Sinon, il sera difficile de créer le sentiment d’appartenance et la solidarité permettant de mobiliser notre société autour d’idéaux collectifs. Et en cours de route, d’inspirer la fierté de ce que nous aurons fait ensemble.

La CAQ ne devrait-elle pas s’y engager davantage qu’elle ne le fait actuellement ?

Source: Un multiculturalisme montréalais?

Montreal blue-collar workers allege systemic racism on the job, seek compensation

Of note.

Not convinced that not providing training for truck drivers is at the same level as the other examples. And interviewing only 3 employees is hardly a representative sample:

Blue-collar workers employed by a Montreal borough say they’re seeking compensation from the city after a pair of reports earlier this spring revealed allegations of widespread discrimination against Black and other racialized employees.

Celeste, a longtime worker in the Montreal North borough who did not want to give his last name for fear of reprisals, says Black and other racialized employees of the district are passed over for opportunities because managers prefer hiring white people. He says he’s been left out of training sessions, asked to do menial work below his seniority level and subjected to racist comments on the job.

The constant rejection and humiliation over the years have affected his sleep, his marriage and especially his morale. “It was like something has been taken away from me that I had in me,” Celeste said in a recent interview. “This spirit I had to succeed, to go further.”

About 40 of Montreal North’s racialized employees have asked their union to file grievances for moral and other damages in connection with lost wages and benefits and for the attacks on their dignity, Fo Niemi of the Center for Research-Action on Race Relations said in a recent interview. Niemi’s group is supporting the workers in their quest for compensation from the city.

The union grievances follow the release of two reports commissioned earlier this year revealing Black and other racialized employees of the Montreal North borough said they faced unfair and discriminatory hiring practices that prevented them from accessing better jobs and pay.

Celeste and another longtime Montreal North borough employee told The Canadian Press they and their Black colleagues have been subjected to racist comments at work and denied the same opportunities that white colleagues are given.

The City of Montreal has acknowledged the existence of systemic racismwithin its civil service and says it’s working with the borough to improve diversity and inclusion. In a recent statement, the city said it would support the borough in implementing all the recommendations of the two reports, adding that a diversity and inclusion advisor had been hired to oversee the process.

But Niemi and the workers say Montreal needs to do more than change its culture: it needs to compensate the workers who suffered discrimination. “If you really are committed to systemic racism, it’s not about changing systems and policies but also supporting victims,” Niemi said.

Luc Bisson, president of the Montreal blue-collar workers’ union, confirmed there have been grievances filed as a result of the reports, but he could not confirm their nature.

Celeste said that on two occasions, he was discriminated against when applying for permanent jobs for which he was qualified at the Montreal North borough. The first time, he said, the posting was taken down and later reposted. In the second instance, the job was reposted to include qualifications he didn’t have. It went to a white employee who was less senior, he said.

The first report, commissioned by the city’s comptroller general and published in April, described a long-running climate of tension among blue-collar workers. Workers “almost unanimously report inequitable or discriminatory treatment,” read the report authored by Tania Sabia, an industrial relations expert with Université de Montréal.

The second report, produced by an expert hired by the union, documented the same problems as the first. Written by Université du Québec à Montréal professor Angelo Soares, the report concluded the workers’ allegations of discrimination were “founded” and urged the City of Montreal, the borough and the union to take “urgent” action to correct them.

Sabia’s report delved into the process of driving a heavy truck for the city — which is seen among workers as one of the better jobs at the borough and key to advancing within the administration. The borough, Sabia said, required employees who want to drive trucks to pass a test involving backing up a truck with a trailer — even if that skill is not part of the job description — a requirement that is seen by racialized employees as a barrier.

A Haitian employee of the Montreal North borough told The Canadian Press that many immigrants failed the course because they weren’t from a cultural background where driving a trailer is common. “We had to tell the trainer that immigrants don’t fish, don’t hunt,” the employee, who didn’t want to be identified because they feared reprisals, said in a recent interview. “When we have time off we do other things. It’s like expecting everyone to like hockey.”

The employee said the borough doesn’t offer to train employees how to drive a trailer. As a result, the employee said, some Haitian workers have had to scramble to find someone outside work to teach them or suffer the humiliation of failing the course and being permanently relegated to menial or physical jobs such as emptying trash cans.

A third borough employee, who is white, told The Canadian Press he was suspended by his employer after speaking out about the unequal treatment his colleagues experienced. He confirmed a group of employees are hoping for financial compensation.

Sabia issued a number of recommendations, including that the city conduct a wide examination of the internal relations in the borough. He also recommended the city clarify the hiring process and ensure all employees have equal chances to succeed at the courses offered to attain certain positions.

While Sabia’s report noted that the city had made improvements to its processes, none of the three Montreal North blue-collar workers interviewed by The Canadian Press said they had noticed any positive changes.

Celeste said that if he is successful in receiving compensation, he will consider quitting his job and leaving Montreal to find better working conditions.

Source: Montreal blue-collar workers allege systemic racism on the job, seek compensation

Montreal latest Canadian city to consider granting voting rights to non-citizens

Unlikely to happen given provincial decision. Relatively few studies regarding the experience of jurisdictions that have granted voting rights, with Leslie Seidle’s review of the Netherlands, Sweden and Belgium showing mixed results: “Finally, those who advocate local voting rights for non-nationals should be modest in their claims. Although the expanded franchise can have symbolic as well as practical value, more equitable elected representation of immigrant-background communities requires explicit efforts on the part of political leaders and party organizations, as well as the commitment of the broader society.“:

Montreal officials are looking into extending voting rights to more than 100,000 non-citizens in order to better integrate immigrants and encourage more racialized people to participate in municipal politics.

The idea isn’t new: for years, Canadian cities such as Toronto, Vancouver and Saint John, N.B., have debated or proposed giving the vote to permanent residents — but none have succeeded in convincing provincial or federal governments to modify citizenship and voting laws.

Montreal can “show leadership” on this issue and rekindle the debate in the country, according to an April 19 report by the city’s committee on social development and diversity.

“Granting voting rights to permanent residents is one of the ways to foster political participation and ensure better representation of the various groups that form society,” the report said.

“Montreal, the city that welcomes the largest number of immigrants to Quebec each year, should ensure it reflects the diversity of its population.”

The committee, composed mostly of elected officials from the two main parties at city hall, wants Montreal to publicly affirm its desire to grant voting rights to permanent residents who have lived “for at least 12 months on the territory of the city of Montreal.” It also wants the city to lobby the provincial and federal governments to change laws to allow non-citizens to vote in municipal elections.

The idea has its critics. Frederic Bastien, history teacher at Montreal’s Dawson College and former leadership candidate for the Parti Quebecois, says allowing non-citizens to vote could endanger the foundations of the nation state.

He says citizenship comes with an understanding of the culture, language and history of a country, adding that the idea could be a political strategy by Mayor Valerie Plante ahead of next November’s municipal election.

“It is part of a series of gestures from the Plante administration,” Bastien said in a recent interview. “It’s a ‘woke’ trend among Projet Montreal and it’s a toxic vision of social and public life,” he added, referring to Plante’s political party.

Chris Erl, doctoral candidate in McGill University’s geography department who researches municipal politics, disagrees that granting voting rights to marginalized communities would undermine the country’s democratic values. Rather, he said, doing so would provide a voice for many people who have been excluded from politics.

“Where all the political parties have failed in the past is in recruiting candidates from communities of colour,” Erl said. “Something like this could certainly help inspire people that may feel isolated from the political system to get involved.”

He said he questions the fairness of refusing to allow people who are actively engaged in the urban life of a city the right to select those who represent them in office.

“People need to look at this from the very basic idea that their neighbours, who might not have citizenship, are paying the same property taxes, they use the same services and they have the same ideas and opinions about how the city could be better run, so why shouldn’t they be able to send people to city hall to make decisions?” Erl said.

The city’s diversity committee noted that permanent residents compose about 9 per cent of Montreal’s population, equalling about 170,000 people — roughly 105,000 of whom would qualify as voters.

Montreal’s city administration says it’s interested in letting non-citizens vote in order to attract more people to the political process — especially immigrants. Voter turnout in the 2017 municipal election was 22 per cent in Cote-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grace, the most ethnically diverse borough in the city, according to government data.

But it’s unclear what the Quebec and federal governments think of Montreal’s idea. A spokesperson for Quebec’s municipal affairs minister didn’t return a request for comment. And Corinne Havard, spokesperson for federal Intergovernmental Affairs Minister Dominic LeBlanc, said Ottawa doesn’t play a role in municipal elections and directed questions about reforming voting laws to the Quebec government.

Montreal doesn’t seem interested in pushing the issue at the moment — at least not ahead of November’s city election.

Genevieve Jutras, spokeswoman for Plante, said the city will take its time to examine the report, adding that it is up to the provincial government to modify voting rights.

“The administration doesn’t have the intention to request a modification before the next municipal election,” Jutras said.

Source: Montreal latest Canadian city to consider granting voting rights to non-citizens

Pratte: Opinion: Questioning whether French is in decline should not be heresy

A very good example of how to analyze language data in a comprehensive and nuanced manner, using the wide range of language measures in the census and the Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec (mother tongue, language most spoken at home, language most spoken at work, language of instruction):

In the wake of a question from MP Emmanuella Lambropoulos that included quotation marks, Minister of Official Languages Mélanie Joly said she was “stunned” and maintained that “we cannot deny at this time that there is a decline in the French language in Montreal and across the country. The statistics show it.”

The decline of French would thus have become an absolute truth, statistical dogma that cannot be contested without risking excommunication — a punishment that was, as a matter of fact, administered to Lambropoulos.

However, the reality is much more complex. In its latest Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec, published last year (125 pages of statistics!), the Office québécois de la langue française paints a very nuanced picture of the situation.

Is there a decline? Some data suggest that there is, but several other figures show either stability or progress for francophones, particularly since the francization of immigrant children introduced by Bill 101.

In terms of mother tongue, for example, it is true that the proportion of French speakers slipped from 80.9 per cent to 77 per cent between 1996 and 2016. However, the proportion of anglophones also decreased, from 8.3 per cent to 7.5 per cent. No, the shift from French as a mother tongue has been toward “other” languages, that is, the mother tongues of immigrants. Their children, on the other hand, will go to French school, and French will slowly establish itself from one generation to the next.

Moreover, unlike previous generations, the majority (75 per cent) of recent immigrants who speak a language other than their mother tongue at home adopt French. According to this indicator, within the immigrant population, French is not declining at all, it is on the rise.

Data on language of work and language of instruction provide an equally nuanced picture. For example, on the island of Montreal, the number of children entitled to English-language education under Bill 101 dropped by one-third, from 75,256 to 50,416 students between 1986 and 2015.

Where the problem lies is in the language used in downtown retailers. The survey published by Le Journal de Montréal a few days ago confirms the data collected by the Office, according to which the proportion of stores in downtown Montreal where customers are greeted in French decreased sharply from 2010 to 2017, from 86.2 per cent to 72 per cent for stores in shopping centres, and from 89.5 per cent to 73.6 per cent for stores fronting on the street. These drops occurred in favour of English and of Bonjour-Hi. That said, once past the initial greeting, service in French was available in 96 per cent of cases, a proportion that has not changed since 2010.

We cannot therefore speak of a general decline in French. It all depends on what exactly we’re talking about. The government — and Quebec society in general — must certainly act to ensure that customers are received in stores first and foremost in French. It must be clearly indicated that the main language in Quebec is French.

However, the problems with how customers are greeted in stores do not justify an all-out linguistic offensive, even though such a policy would be popular. We will have to think twice, for example, before imposing Bill 101 on businesses under federal jurisdiction, when there is nothing to indicate that the problem of the “decline” of French is rooted in this sector, which accounts for less than four per cent of the province’s workers. It is surprising, moreover, that the government of Canada has not categorically rejected this blatant intrusion into its jurisdiction.

In short, one cannot speak of a decline of French in Quebec without putting a lot of nuances into it. We can say this while affirming that the situation of French in Quebec will always remain fragile and that, consequently, vigilance is required. However, in order to ensure that policies in this area continue to be well informed, it is absolutely necessary to authorize and encourage debate and questioning, even accompanied by quotation marks.

In short, one cannot speak of a decline of French in Quebec without putting a lot of nuances into it. We can say this while affirming that the situation of French in Quebec will always remain fragile and that, consequently, vigilance is required. However, in order to ensure that policies in this area continue to be well informed, it is absolutely necessary to authorize and encourage debate and questioning, even accompanied by quotation marks.

André Pratte, former journalist and former senator, is a principal at Navigator.

Source: https://montrealgazette.com/opinion/opinion-questioning-whether-french-is-in-decline-should-not-be-heresy