Carpentier et Harel: L’interculturalisme, seul choix pour Montréal

More semantic than substantive, with the main difference being reference to a French-based society rather than multiculturalism’s reference to both official languages and bilingualism. And highly ironic given that most opposition to Bill 21 is in Montreal, precisely because of its divisiveness and exclusion, not inclusion:

Les 50 ans de la politique du multiculturalisme canadien (1971-2021), commémorés par Justin Trudeau le 8 octobre dernier, conduisent à une négation telle de la nation québécoise qu’un candidat à la mairie de Montréal s’est cru autorisé à proposer un référendum pour choisir la ou les langues officielles en usage dans la métropole.

Cette déclaration et bien d’autres du même acabit sont les résultantes de la même conception qu’affiche le premier ministre du Canada lorsqu’il affirmait, cette semaine : « En plus des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuits, des personnes appartenant à plus de 250 groupes ethniques considèrent le Canada comme leur foyer et célèbrent leur patrimoine culturel avec fierté. » Exit l’existence de la nation québécoise, de son histoire, de sa culture, et la nécessité d’intégrer en français la diversité ethnoculturelle qui l’habite et contribue à sa vitalité. Cet état de fait est fortement préoccupant dans le contexte d’une nation francophone minoritaire en Amérique du Nord, dont les besoins démographiques et l’épanouissement sont assurés par l’immigration.

Multiculturalisme vs interculturalisme

Alors que le multiculturalisme canadien est consacré par une politique officielle (1971), un principe interprétatif de la Charte canadienne des droits et libertés (1982) et une loi (1988), le Québec n’a jamais formalisé son approche interculturelle en matière d’aménagement de la diversité ethnoculturelle et d’intégration des personnes immigrantes. Le choix québécois de l’interculturalisme a bien fait l’objet de définitions ici et là et de déclarations publiques, mais rien sur le plan juridique ne vient le soutenir.

Pourtant, le multiculturalisme et l’interculturalisme diffèrent, notamment en ce qui a trait aux représentations de la communauté politique et nationale qu’ils proposent au regard de la diversité. L’approche québécoise insiste sur la présence d’une société d’accueil francophone, alors que celle promue par le gouvernement fédéral et les autres provinces, qui représentent une culture anglo-saxonne hégémonique, n’en ressent pas le besoin.

Sortir de l’ambiguïté et de l’imprécision

Nous sommes sensibles aux craintes exprimées par Gérard Bouchard quant aux dangers associés au laisser-faire québécois, lequel favoriserait le développement d’un véritable multiculturalisme montréalais.

D’autant que cela contribue à creuser le fossé qui sépare Montréal du Québec des régions. La présente campagne à la mairie est l’occasion de demander au gouvernement de formaliser l’interculturalisme. C’est là un élément crucial du rôle que la métropole doit assumer dans le contexte québécois !

Engagement électoral phare pour Montréal

Malgré les bonnes volontés exprimées de toutes parts, ce choix de l’interculturalisme demeurera vide de sens tant qu’il ne sera pas officialisé — et pourquoi pas constitutionnalisé, alors que le gouvernement s’apprête à modifier la Constitution interne du Québec en vertu du projet de loi 96 à l’étude.

Comme candidate et candidats à la mairie, faire preuve d’audace serait de demander à Québec cet ajout essentiel pour établir clairement les conditions du vivre-ensemble, indispensable pour une métropole cosmopolite comme la nôtre.

Il s’agit aussi pour Montréal, dans le cadre québécois, d’un engagement qui fait appel à sa responsabilité quant à la réaffirmation du caractère pluriel de la nation, où l’on ne peut faire l’économie de la conciliation entre les aspirations de la majorité francophone et la valorisation de la diversité ethnoculturelle. Autrement dit, si Montréal ne prend pas clairement position pour une nation inclusive, qui le fera ?

Source: L’interculturalisme, seul choix pour Montréal

About Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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