Les longs délais de traitement des visas nuisent aux universitaires

More concern in Quebec regarding visa delays, particularly with respect to conferences and academics:

Les longs délais de traitement pour obtenir un visa de visiteur au Canada causent de plus en plus de maux de tête à des organisateurs de conférences à Montréal comme à Toronto, qui comptent sur la venue d’experts et de participants de l’étranger. Cette difficulté d’obtenir un visa dans les temps complique la tenue de plusieurs de ces grandes rencontres, allant même jusqu’à les compromettre.

Originaire du Maroc, AbdelazizBlilid collabore avec Stéphane Couture, un professeur du Département de communication de l’Université de Montréal, pour une conférence qui doit se tenir au mois de juin à Montréal. Malgré son souhait d’enfin rencontrer son collègue canadien, qu’il n’a jamais vu en personne, M. Blilid est résigné. Avec un délai officiel de 216 jours sur le site Web d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) pour obtenir un visa de visiteur, le professeur marocain n’a même pas encore pris la peine de déposer une demande.

« Si la situation reste comme telle, je ne demanderai pas de visa, et je manquerai ce deuxième colloque aussi », laisse-t-il tomber, en anticipant qu’il devra y assister à distance. Il commence à être habitué : la dernière fois, un long délai de quatre mois l’avait aussi dissuadé à déposer une demande de visa pour assister à un autre colloque.

L’été dernier, à la suite d’un article rapportant de longs délais de traitement pour les visas de visiteurs, le ministre de l’Immigration Sean Fraser avait réitéré son engagement à diminuer le temps d’attente à la fin de l’année 2022 pour le ramener aux normes de service. Or, comme Le Devoir le révélait mercredi, non seulement les délais n’ont pas baissé six mois après la promesse du ministre, mais ils ont plutôt explosé.

Stéphane Couture a reçu récemment une subvention du fédéral pourorganiser cette conférence, à laquelle40 intervenants et 200 participants sont attendus. Il avait en tête d’inviter des experts du Sénégal, du Maroc et du Cameroun avec qui il collabore. Mais devant les délais qui s’allongent, en particulier pour le Sénégal, où ils sont de 462 jours, il songe à tout reporter. « Une [solution] serait de tenir la conférence dans un autre pays », a dit le professeur.

Pour lui, ces longs délais de traitement nuisent non seulement à ses activités de recherche, mais également à toute son université. « Il y a une attractivité qui n’est pas là. Ce n’est pas très sérieux », soutient-il. « La mission de l’Université de Montréal, c’est d’être l’université francophone la plus influente du monde. Mais si ça prend un an et demi pour avoir la permission de venir visiter Montréal […] alors que mon collègue marocain dit que ça lui prend une semaine pour pouvoir aller en France… »

Les organisateurs de grands événements internationaux y penseront à deux fois avant de choisir Montréal comme ville hôte, craint M. Couture.

Plusieurs embûches

Longs délais de traitement, difficulté d’avoir de l’information concernant l’état d’une demande, acceptation ou refus de dernière minute : pour avoir été responsable de la logistique des participants pour différents congrès internationaux, Laura Sawyer, directrice générale de l’Association internationale de la communication (en anglais, ICA), sait de quoi elle parle.

Mme Sawyer a elle-même dû intervenir auprès des ambassades et des consulats pour aider des participants à obtenir le visa leur permettant d’assister aux divers congrès annuels de son association.

Cette année, le 73e Congrès de l’ICA, qui aura lieu à la fin mai à Toronto, accueillera plus de 4000 participants, dont plus de 3300 viendront de l’extérieur du Canada. Et selon leur nationalité, un grand nombre d’entre eux auront besoin du précieux sésame.

« Nous partageons la frustration des universitaires dans le monde face aux difficultés liées à ces voyages internationaux », a-t-elle affirmé au Devoir. Des difficultés qui se sont exacerbées depuis la pandémie, affirme-t-elle,et qui ont aussi un impact sur la logistique du séjour, dont la réservation des hôtels.

Sans pouvoir juger quatre mois à l’avance de l’ampleur du problème, Laura Sawyer, dont l’association compte plus de 5000 membres répartis dans 80 pays, s’attend encore une fois à devoir personnellement intervenir auprès des autorités migratoires canadiennes.

Les limites de la distance

Pour Mme Sawyer, même si les participants qui n’auront pas obtenu de visa pourront suivre le congrès à distance, il y a une limite à ne jamais pouvoir se rencontrer. « La valeur d’une conférence ne réside pas seulement dans les présentations et les panels, mais aussi dans les conversations de couloir, les événements sociaux, le réseautage », dit-elle. « C’est extrêmement frustrant quand un universitaire renommé, et qui est crucial pour un panel, se retrouve dans l’impossibilité d’entrer dans le pays hôte de la conférence. »

Assister aux conférences en ligne peut être une solution, mais c’est toutefois loin d’être idéal, croit aussi Stéphane Couture.

« Mettez-vous à la place de ces personnes-là. Si la conférence dure quatre jours en décalage horaire via Zoom, ils vont venir à deux ou trois réunions », laisse tomber le professeur. Il aurait aimé que ses collègues venus d’ailleurs restent quelques journées de plus que le colloque pour visiter la ville et tisser des liens. Toute la richesse des rencontres informelles est réduite à néant, déplore-t-il.

Une situation ironique, poursuit-il, quand on considère que la subvention fédérale qu’il a reçue se nomme Connexion, et que le but était « de connecter les gens ». « La dynamique qui permet des connexions va être grandement perdue, croit M. Couture. Les personnes africaines vont structurellement être désavantagées. »

De son côté, l’Université de Montréal indique que les universités canadiennes sont intervenues dans les derniers mois à ce sujet, au même titre que pour les permis d’études des étudiants étrangers.

Source: Les longs délais de traitement des visas nuisent aux universitaires

Longs délais pour les visas de visiteur malgré les promesses d’Ottawa

Of note, another operational issue:

Quiconque veut venir en visite au Canada pourrait devoir s’armer de patience avant de pouvoir le faire. Alors qu’Ottawa avait promis une réduction du temps de traitement et promettait un retour à la normale à la fin de 2022, Le Devoir a constaté que les délais officiels pour obtenir un visa de visiteur n’ont pas diminué et qu’ils ont, au contraire, explosé.

En six mois, entre juillet 2022 et janvier 2023, les délais affichés ont empiré dans 179 pays sur 195. Dans certains cas, les autorités consulaires canadiennes mettent parfois un an et demi à traiter des demandes de visa, selon les données officielles affichées sur le site d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) que Le Devoir a compilées.

« Ce n’est pas juste les délais en ligne qui sont longs, c’est ça aussi dans les faits », affirme Me Léa Charbonneau-Lacroix, avocate associée chez Brunel Immigration et qui traite plusieurs dossiers de visas de visiteur. Celle-ci a déposé des demandes au printemps, à l’été et à l’automne derniers pour des clients. Elle a reçu plusieurs approbations récemment et, « tous pays confondus », les délais étaient de huit ou neuf mois. « Des pays d’Afrique, d’Amérique du Sud, d’un peu partout, détaille-t-elle. Des fois, des gens veulent venir en vacances et ils vont attendre un an pour avoir une décision. C’est un peu irréel. »

En Tanzanie, les délais battent des records. Alors qu’un visa pouvait être obtenu en 64 jours en juillet dernier, il met maintenant dix fois plus de temps à être délivré, soit plus d’un an et demi (611 jours). Au Honduras, alors que le temps d’attente était de 82 jours en juillet, il est passé à 502 jours en janvier. Au Nicaragua, la situation est pratiquement la même, à quelques jours près.

Les délais s’allongent partout, même en Europe. Au Royaume-Uni, les délais sont 22 fois plus longs. Les Britanniques n’ont pas besoin de visa, mais ceux qui ne sont pas citoyens et qui ont besoin d’un visa de visiteur pour le Canada peuvent y déposer une demande. Ils doivent désormais attendre 222 jours, alors qu’un tel visa prenait à peine dix jours à être délivré il y a six mois. En Grèce, un visa qui prenait trois semaines à arriver met maintenant dix fois plus de temps.

Promesse non tenue ?

L’été dernier, à la suite d’une série d’articles du Devoir sur les longs délais de traitement pour les visas de visiteur et les permis de travail, le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, avait réitéré l’engagement d’Ottawa de diminuer les délais pour permettre le retour aux normes de service d’ici la fin de l’année.

« On est vraiment proches du pic attendu [de l’attente pour un visa], avait affirmé le ministre Fraser fin août dernier. C’est possible qu’il y ait encore une hausse pendant à peu près un mois, mais on s’attend à ce qu’il y ait ensuite une réduction considérable du temps d’attente pour la délivrance d’un visa de visiteur [ou] pour différentes voies d’immigration. »

Selon le site de l’IRCC, la « norme de service » est un délai de 14 jours pour un visa de visiteur.

« Ce n’est pas ça qui se passe, tranche Me Léa Charbonneau-Lacroix. Nous ne sommes vraiment pas à un retour à la normale, loin de là. »

Une demande déposée par son cabinet en mai pour un client résidant en Côte d’Ivoire, où le délai officiel de traitement est de 518 jours, est toujours en attente. « C’est un dossier avec un certain risque de refus, mais ce n’est pas un dossier problématique. Ce n’est pas quelqu’un avec des antécédents, dit-elle. C’est vraiment étonnant. »

« Avant la pandémie, un bureau de visa qui avait des délais d’un mois, on trouvait ça anormalement long, renchérit-elle. On avait des gens qui voulaient voyager dans trois ou quatre mois et, normalement, on avait une décision avant. Là, il faut qu’une personne s’y prenne un an en avance si elle veut voyager au Canada. »

IRCC s’explique

La pandémie COVID-19 a causé un arriéré important dans le traitement des demandes. Plusieurs demandes datant d’avant la levée des restrictions pour voyager en septembre 2021 n’ont pas été traitées, et le gouvernement fédéral assure avoir embauché les 1250 employés qu’il avait promis pour la fin 2022 afin d’accélérer le traitement.

« Il est également important de noter qu’au fur et à mesure que nous traitons l’arriéré de demandes, les délais de traitement peuvent être faussés par des valeurs aberrantes, en particulier les demandes de notre ancien inventaire qui étaient auparavant en attente pendant une longue période et qui sont maintenant en cours de traitement, écrit IRCC au Devoir. Une fois l’arriéré de ces demandes éliminé, nous commencerons à voir des délais de traitement plus représentatifs de la réalité. »

14 jours 

C’est la « norme de service » pour l’obtention d’un visa de visiteur, selon le site d’IRCC, mais dans plusieurs pays, les délais dépassent 100 jours. 

Le délai par pays est mesuré sur la base du temps qu’il a fallu pour traiter 80 % des demandes déposées au cours des deux à quatre derniers mois.

Le cabinet du ministre Sean Fraser insiste de son côté pour dire qu’il y a eu des « améliorations importantes au cours des derniers mois ». « Sur une base mensuelle, le Canada traite désormais plus de demandes de visas de visiteur qu’avant la pandémie, écrit-on. Rien qu’en novembre 2022, plus de 260 000 visas de visiteur ont été traités. En comparaison, la moyenne mensuelle en 2019 était d’environ 180 000 demandes. »

Délais « de non-traitement »

Cette explication convainc à moitié. La présidente de l’Association des avocats et avocates en immigration, Stéphanie Valois, trouve cet allongement des délais « gênant » pour le gouvernement. « Comment peut-il demander aux gens des tarifs pour le traitement des dossiers alors que manifestement, ce n’est pas traité ? »

Me Denis Girard parle même de « délais de non-traitement ». L’avocat tente depuis le 28 juillet dernier d’aider une mère résidant au Bénin à obtenir un visa de visiteur pour qu’elle puisse venir visiter son fils, un résident permanent. Celle-ci était encore sans nouvelle en date du 29 janvier, soit six mois plus tard. Les délais officiels étaient de 167 jours en septembre l’année dernière. Ils ont ensuite bondi à 209 jours en novembre, pour repasser à 160 jours le 25 janvier.

Me Charbonneau-Lacroix dénonce surtout le manque de fiabilité des délais officiels affichés. « Moi, je dis à mes clients, n’achetez pas de billets d’avion tant que vous n’avez pas de visa dans votre passeport, parce qu’en ce moment, on peut s’attendre à tout et son contraire, lance-t-elle. C’est un peu embêtant pour les personnes qui veulent organiser un voyage, visiter leur famille. Ils ne peuvent se fier à rien de tangible. »

Source: Longs délais pour les visas de visiteur malgré les promesses d’Ottawa

The future for tens of thousands of international students is in jeopardy. Here’s why

More on international study permit delays, yet another unfortunate example of government and IRCC failure in service delivery:

Leila Ghodrat Jahromi should have been sitting in class at Simon Fraser University this week, studying for her master of education degree.

Instead, the Iranian student is sitting in her temporary home in Turkey as she waits for a Canadian study permit some 14 weeks after applying for one.

“I have gone through a difficult path in my life,” said Ghodrat Jahromi, who sold off a marriage gift of land from her parents and her car to cover her tuition in Canada. “Studying abroad is a milestone in my occupation towards prosperity. This situation is shattering all my planning for the future.”

The 30-year-old is among tens of thousands of international students whose fall semester has been put in jeopardy thanks to a processing backlog of permits at Immigration, Refugees and Citizenship Canada (IRCC). As of Sept. 1, just days before classes began, 151,000 applications were still working their way through the system, according to IRCC’s latest figures, provided to the Star on Tuesday.

Universities and colleges, which have mostly returned to in-person learning, have been scrambling to offer alternatives.

But where online options don’t exist, schools are warning international students they need to be in seats this week — or else it will be too late to catch up.

Deferrals are being recommended at this point, and in most cases, tuition and residence fees are being refunded. But such deferrals come at a huge cost for both students and institutions.

“Canada is now getting a reputation on the global stage that perhaps it’s better to go to the U.S. or it’s better to go to the U.K.,” said Deborah MacLatchy, president and vice-chancellor of Wilfrid Laurier University, where at least 71 of its approximately 1,336 international students have been impacted by delays.

Canada has become the third-largest destination for international students after the U.S. and Australia. Post-secondary institutions across Canada, including Laurier, have been actively working to attract international students, who, as of 2020, made up 18 per cent of the student body nationwide.

Last year, a record 560,000 study permit applications — which are considered a step towards permanent residency — were processed by IRCC. In the first eight months of this year, the government finalized 452,000 study permits, but has struggled to keep up with demand.

A spokesperson at the University of Toronto, which has more than 20,000 international students, said that, as of last week, more than 600 permits for U of T students were still outstanding, and that the university “sympathizes with the frustration of those experiencing long delays in processing.”

Despite IRCC’s promise to hire 1,250 new employees to tackle the problem, the current wait time for a study permit from outside Canada is 12 weeks. Industry agents and consultants say processing in Canada is taking longer than in rival destinations, although IRCC told the Star that 62 per cent of the 150,000 applications in the system are within the service standard of 60 days.

IRCC told the Star it is “moving towards a more integrated, modernized and centralized working environment in order to help speed up application processing globally,” including the hiring blitz and digitizing applications.

“Honestly, I am starting to regret not having an alternative,” said Ghodrat Jahromi, who was accepted to the B.C. university in February and applied for her study permit in early June, together with her husband, who sought an open work permit so he could accompany her. They were asked for additional documentation in early July, which they provided immediately. “With such an academic background, I could simply have been admitted to top universities around the world with much less painful processing time.”

Having co-founded an online English academy, Ghodrat Jahromi is hoping to enhance her credentials by getting a M.Ed. in teaching English as an additional language. She said Simon Fraser, which has about 6,860 international students, has been helpful, but ultimately her program had to be completed in person, and time just ran out.

She has, regretfully, decided to defer to spring 2023.

Because she had already resigned from her job and broken her lease in Antalya, Turkey — where she had moved to escape Tehran’s pollution that was exacerbating her asthma, and to better access COVID-19 vaccines — she is now faced with a huge rent increase and finding work to tide her over to the next semester, assuming her permit comes through.

“Right now, I am applying to other countries, just in case,” she said, adding that through an online forum, she has been tracking similar frustrations from many other Iranian students facing delays.

University of Waterloo economics professor Mikal Skuterud has for weeks been receiving emails from students worried about what they’re missing. Of the 600 students in his Economics 101 course, about a fifth are international students.

For those still waiting on a permit, the window is nearly closed, said Skuterud: “Once you are missing two of 12 weeks, a sixth of the course, to me that’s a problem.”

Waterloo’s faculty of arts is recommending students not in class by Sept. 20 defer admission. Laurier, meanwhile, has suggested Wednesday as the last date to start in-person classes, given group work and assessment expectations.

“This is really quite unnecessary stress that we’re putting these students under. Why? Because the IRCC is a bit of a mess right now,” said Skuterud.

“This is a big, big move for many of them,” leaving behind families and homelands. And, he added, “students are paying a lot of money.”

Tuition for international students is, on average, three times higher than for domestic students, making it a vital revenue source in schools across the country. Undergraduate tuition for engineering at Waterloo, for example, is $66,000 per year compared to $18,000 for Canadian citizens.

At Laurier, permit delays this year alone could have a financial impact of $2 million, climbing to $10 million over the course of four years if those students choose to go elsewhere, according to MacLatchy.

“My worry is that if they’re not going to be able to come this year, by next year, will they have made other decisions about other opportunities?”

Although delays are not isolated to this year, MacLatchy said they are having a cumulative effect, and Laurier and other institutions like Waterloo have been advocating for solutions.

Having university-educated international students, said MacLatchy, is one of the “smartest ways for the country to get great talent” that will bring entrepreneurship and global experience to the workforce.

“We want (international students) to think of Canada as their destination for their education and also for their future careers and lives. To have visa delays be what stops them is really unfortunate.”

Source: The future for tens of thousands of international students is in jeopardy. Here’s why

La crise des passeports aboutira-t-elle à une action collective?

Unlikely that there will be a class action given the unlikelihood of success according to the experts cited:

Billets d’avion inutilisables, frais d’annulation d’hôtels, vacances gâchées : les voyageurs frustrés de ne pas avoir reçu leur passeport à temps pourraient-ils intenter une action collective contre le gouvernement fédéral pour se faire indemniser ? Des juristes consultés par Le Devoir estiment qu’un tel recours est possible, mais non sans embûches.

Il est évidemment possible de poursuivre en justice le fédéral, ce qui a déjà été fait à de multiples reprises, établit d’emblée le professeur de droit public de l’Université de Sherbrooke Guillaume Rousseau.

Il rappelle toutefois que, pour utiliser cette procédure spéciale qu’est l’action collective, il faut franchir une étape supplémentaire par rapport aux autres manières d’intenter une poursuite : celle de l’autorisation. Un juge se penche alors sur le dossier et vérifie s’il satisfait aux critères permettant aux personnes s’estimant lésées de procéder « en groupe ». Si oui, le magistrat donne le feu vert à la poursuite, qui peut aller de l’avant.

Le juge ainsi appelé à autoriser une action collective doit par exemple se demander si elle convient à la situation. On peut penser ici qu’elle serait préférable à des centaines ou à des milliers de poursuites individuelles, souligne le professeur Rousseau.

Mais pour avoir gain de cause, il faudra que les voyageurs qui ont subi des dommages (certains d’entre eux ont annulé leur voyage à grands frais ou ont manqué des jours de travail pour faire la file, même la nuit, afin d’obtenir le précieux document de voyage) prouvent que le fédéral a commis une faute.

En droit public, il y a faute quand une personne adopte un comportement qui s’écarte de celui de la personne raisonnable. « Ici, le gouvernement a-t-il agi comme un bon administrateur ? » demande le professeur Rousseau. En d’autres mots, est-il fautif de ne pas avoir eu assez d’employés pour traiter les nombreuses demandes de passeport déposées quand les restrictions sanitaires ont commencé à être levées ? Devait-il allouer plus de ressources au bureau des passeports ? Ou encore embaucher plus d’employés — et plus tôt — en prévision de la reprise des voyages internationaux ?

L’« argument pandémique »

Une telle action collective « n’est pas gagnée d’avance, mais ce n’est pas non plus impossible », juge Me Anne-Julie Asselin, avocate au sein du cabinet Trudel, Johnston et Lespérance, qui pilote de nombreuses actions collectives au Québec.

Selon elle, « la difficulté majeure du dossier » est de prouver la faute de l’État fédéral. Me Alexandre Brosseau-Wery, avocat associé chez Kugler Kandestin, est un peu plus optimiste : « Cela pourrait, à première vue, être un bon recours. »

Mais tous deux soulèvent la même embûche : pour justifier ses ratés et ses retards, l’État pourrait soulever comme moyen de défense la pandémie, qui a envoyé en congé de maladie bon nombre de ses employés et qui l’a forcé à affecter certains d’entre eux à d’autres tâches. Sans oublier la pénurie de personnel qui sévit un peu partout.

Cet « argument pandémique » a déjà été soulevé par plusieurs défendeurs devant les tribunaux ces derniers temps, rappelle Me Asselin. Mais deux ans plus tard, l’argument est-il toujours valable ? Les tribunaux pourraient y être moins réceptifs avec le passage du temps. Et puis, il y a quand même des choses qui auraient pu être prévues par le gouvernement, dit l’avocate.

Me Brosseau-Wery est du même avis : « On peut concevoir que, s’il avait agi diligemment et de manière proactive, il aurait pu mettre en place le nécessaire pour répondre à la demande plus élevée », et respecter ses propres normes et délais de traitement des passeports. De plus, c’est le gouvernement fédéral lui-même qui a levé certaines des restrictions de voyage, ce qui a mené à une forte demande pour ce document officiel.

Un autre argument fort pourrait être utilisé contre le fédéral, avance le professeur Rousseau : l’article 6 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui prévoit que « tout citoyen canadien a le droit de demeurer au Canada, d’y entrer ou d’en sortir ». 

Empêcher un citoyen de voyager à l’extérieur des frontières pourrait « être constitutif de faute. » Et quand il est question de droits protégés par la Charte, les tribunaux ne sont pas très réceptifs à des excuses du type « problèmes administratifs », ajoute-t-il.

Témérité et immunité

Par contre, Me Asselin signale que des avertissements sur le site Web du gouvernement enjoignaient aux voyageurs de ne pas acheter de billets d’avion sans avoir leur passeport en main. Cela n’exonérerait peut-être pas entièrement le fédéral, mais pourrait possiblement mener à un partage de responsabilité, estime-t-elle : Ottawa pourrait plaider que l’achat de billets était téméraire. La ministre fédérale du Développement social, Karina Gould, a elle-même soulevé cet argument.

À cela, certains pourraient répliquer qu’à une certaine période, le bureau des passeports ne traitait que les demandes des voyageurs qui avaient un vol partant dans les 48 heures.

Il y a aussi une difficulté supplémentaire quand on poursuit le gouvernement : toute la question de l’immunité dont bénéficie l’État dans certaines circonstances, rappelle Me Brosseau-Wery. Le tribunal doit déterminer si la situation dommageable résulte d’une décision politique (par exemple, dans le cas d’une piste cyclable, décider ou non de la construire) ou opérationnelle (l’entretien de ladite piste afin qu’elle soit sécuritaire), illustre-t-il.

Car l’État bénéficie d’une immunité relative quant à ses décisions de nature politique, sauf en cas de mauvaise foi.

La limite entre une décision de nature politique ou opérationnelle est toutefois souvent difficile à établir, juge l’avocat. Mais cette immunité, si elle est applicable, peut jouer en faveur du gouvernement et faire échec à la poursuite, renchérit Me Asselin.

Source: La crise des passeports aboutira-t-elle à une action collective?

Délais d’attente à Service Canada ou quand l’exception fait la règle

A reminder that Service Canada’s problems go beyond passport services and are long standing:

Relayée largement par les grands médias, « la crise des passeports » soulève depuis quelques semaines l’indignation de nombreux Canadiens qui s’étonnent de l’échec monumental de Service Canada à délivrer des passeports dans des délais raisonnables.

Les personnes sans-emploi qui ont dû composer avec la machine défectueuse qu’est Service Canada sourcillent probablement devant les propos de la ministre lorsqu’elle invoque le caractère exceptionnel de la situation. Certains se rappelleront également qu’en 2006, un syndicat d’employés de la fonction publique canadienne avait pointé du doigt l’existence de directives internes ayant pour effet de falsifier les chiffres sur les délais d’attente réels à Service Canada.

Le manque de transparence et le cafouillage chez Service Canada ne datent pas d’hier. Depuis l’instauration de cette méga-agence fédérale, les groupes de défense des droits des chômeurs de la province n’ont cessé de dénoncer l’accroissement des délais d’attente pour le traite006, pour résorber l’arriéré des 80 000 dossiers dont le traitement dépassait les 28 jours, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) recommandait d’augmenter le nombre d’agents d’au moins 20 % et de cesser la chasse aux « mauvais chômeurs ».

Le même son de cloche fut donné en 2008, 2010, 2013 et pour toutes les années subséquentes. Enfin, le rapport Massé sur la qualité des services, publié en 2015, suggérait un ensemble de solutions qui auraient pu être mises en place bien avant la pandémie. Il faut augmenter le nombre d’agents et bonifier leur formation, simplifier les procédures opérationnelles et investir dans les infrastructures technologiques.

Après dix-sept ans, force est de constater que Service Canada est non seulement devenu une machine qui fragilise les populations vulnérables, mais un véritable frein à l’exercice du droit à une protection en cas de chômage pour tous les travailleurs.

Depuis l’hiver 2022 — alors que les demandes de chômage atteignent un creux historique — Service Canada bat de tristes records. En janvier, ce sont près de 300 000 dossiers qui ne respectent pas les normes de traitement, certaines personnes pouvant attendre jusqu’à un an pour que soit traitée leur demande. Gardés dans l’ombre, les futurs prestataires doivent appeler en moyenne sept fois les services de première ligne pour obtenir un suivi de leur dossier.

Comble de l’aberration, les demandes classées « urgences humanitaires » ne sont plus considérées comme prioritaires depuis quelque temps. Des chômeurs en détresse se font dire de prendre leur mal en patience, de s’endetter et parfois même d’aller chercher de l’aide sociale. Les conséquences sont dramatiques. Connaissez-vous beaucoup de personnes capables de faire vivre leur famille sans revenus pendant deux, voire quatre mois ?

Au-delà de la pandémie

Loin d’être perméable aux vagues de réformes de l’administration publique observées depuis 1970, le Canada crée en 2005 Service Canada, un organe à guichet unique au sein duquel seront désormais administrés les programmes de quatorze ministères. Cette nouvelle structure, nous promet-on, « permettra à la fois d’améliorer la qualité des services tout en réalisant des économies ».

Service Canada importe des méthodes de gestion propres à celles des entreprises privées et témoigne d’une vision clientéliste des services publics. L’importance accrue accordée aux mécanismes d’évaluation du rendement du personnel alourdit les procédures administratives, alors que l’informatisation mur à mur des services est inadaptée aux besoins réels des chômeurs dont les demandes sont « irrégulières ».

Résultat : l’ajout d’un billet médical dans la demande d’assurance-emploi, ou la déclaration d’indemnités provenant de la CNESST par exemple, peut priver une personne sans-emploi de prestations pendant des mois.

À l’été 2020, le gouvernement Trudeau a promis d’adapter le régime d’assurance-chômage « à la réalité des travailleurs du XXIe siècle ». Or, tant et aussi longtemps que le gouvernement nie les dysfonctions profondes de l’appareil censé administrer le régime, les Canadiens risquent de ne pas voir la couleur des prestations auxquelles ils et elles ont droit.

L’amnésie du gouvernement a assez duré.

Source: Délais d’attente à Service Canada ou quand l’exception fait la règle

Passport delay task force wants something ‘tangible’ within weeks, minister says

Pure spin. IRCC and Service Canada are the responsible departments, Minister Fraser and Gould the responsible ministers. Conservative critiques of the task force as “a summer research project for Liberal ministers” is both clever and valid.

However, the broader systemic issue at play is that this government, in particular, but previous governments as well, are less interested in the nitty-gritty of service delivery as Heintzman recounts so well in Kathryn May’s The Achilles heel of the federal public service gives out again with passport fiasco:

The co-chair of a new cabinet committee struck to tackle massive passport processing delays says she’d like to see “something tangible in the next several weeks.”

Speaking at a funding announcement Tuesday in Toronto, Women and Gender Equality Minister Marci Ien said the committee is first speaking to the ministers responsible for files including passports, immigration and air transportation about the issues.

“We take that information and we go, so that process is happening right now, it’s started,” she said. “I would be a very happy camper, and I know my colleagues would be, if we had something tangible in the next several weeks.”

As COVID-19 restrictions are lifted, Canadians are returning to international travel in droves, applying for a passport for the first time or renewing passports that expired during the pandemic. This has sparked long lineups at passport offices. In some cases, the police have had to be called due to altercations.

In response to the delays, the Prime Minister’s Office announced on Saturday the creation of a “task force to improve government services,” made up of 10 ministers and co-chaired by Ien and Crown-Indigenous Relations Minister Marc Miller.

Asked about her understanding of the causes for the bottlenecks, Ien said “this is about listening first.

“That’s how I operate: I get the facts, I listen, and then I act, and my co-chair is the same,” she said. “I want Canadians to know that we are there for them, we are there with them, and we will get to the bottom of this.”

Unions representing workers who deal with passport intake and processing said they were flagging concerns to the government last year about imminent delays, partly due to the easing of COVID-19 restrictions.

“They didn’t give us a clear answer on what the plan was,” Crystal Warner, national executive vice-president of the Canada Employment and Immigration Union, told the Star last week.

“There didn’t seem to be a lot of concern or consideration.”

Warner’s union represents Service Canada workers, including those who deal with passport intake.

The task force has not reached out to the union whose members are responsible for processing passport applications, said Kevin King, national president of the Union of National Employees. But he said he’s ready to engage with the ministers “at any moment in time.”

Speaking from Montreal, where the delays have been particularly brutal, King said he was beginning to see some improvements, including extra security personnel and more managers from other departments assisting staff.

“But these are very early days,” King said.

Social Development Minister Karina Gould, who is responsible for the passport file, announced last week that some specialized passport sites in large cities would implement a triage system to prioritize individuals travelling within the next 24 to 48 hours.

The Conservatives blasted the task force as being comprised of some of the government’s “worst-performing ministers,” saying in a statement Monday that more bureaucracy is not the answer to tackling the delays.

“Rather than focusing on resolving the crisis, hard-working public servants will now need to divert their attention to help a task force of Liberal ministers study the problem,” the statement said.

“Canadians need front-line workers processing applications and working through the backlog, not a summer research project for Liberal ministers.”

Source: Passport delay task force wants something ‘tangible’ within weeks, minister says

Applicants to Canada’s skilled-worker immigration program will soon face 36-month wait times, documents reveal

Yet another article on the delays in the federal skilled worker program, reflecting in part the government focus on meeting its target of 401,000 by giving priority to those already in Canada (TR2PR):

Kartikay Sharma has a master’s degree in civil engineering and works as a researcher in building energy efficiency — knowledge and skills that are highly sought after in Canada these days.

In fact, Canada had selected and invited the Indian man to apply for permanent residence back in December 2020.

Yet more than a year after that offer, the 27-year-old is still waiting for Canada to complete his application and let him into the country.

Sharma is among thousands of skilled immigration applicants overseas whose lives and plans are in limbo, as Canada has halted the federal skilled immigration program since then in order to prioritize applicants already in Canada and to address Afghan refugee resettlement.

“Whenever anyone is talking about backlog, no one is talking about backlog for federal skilled applicants overseas,” Sharma told the Star. “As all of us are awaiting our permanent resident visa, we face huge uncertainties.”

Canada’s skilled worker program, introduced in 1967, was the first in the world to recruit the best and brightest immigrants as permanent residents through an objective system awarding points to candidates points based on their age, language proficiency, education achievements and job experience.

Despite updates through the years, it has been a signature economic immigration program that brings in people based on their general skills, knowledge and experience, in order to fill Canada’s labour market needs.

According to an Immigration Department internal memo, processing time for skilled applicants is already at 20.4 months — more than three times the six-month target — and that’s expected to climb to 36 months this year.

Anyone interested in becoming a skilled immigrant to Canada must put their names in a pool; Canada normally makes regular draws from the pool and those who meet the threshold scores in each draw will be invited to apply. However, the number of skilled immigration candidates was forecast to grow to 207,000 by last December and, said the memo, the backlog must be reduced by half before any new invitations are issued.

Source: Applicants to Canada’s skilled-worker immigration program will soon face 36-month wait times, documents reveal

Canadian immigrants turn to MPs for help with official documents, but to no avail

Of note (MPs spend a lot of time on immigration and passport issues):

Canadian immigrants say they’ve been reaching out to their federal members of parliament (MPs) for help with their long-delayed immigration files.

For some, it’s been years since they first opened their files with Immigration, Refugees and Citizenship Canada (IRCC).

“MPs used to be the higher level to try and get additional information and even MPs aren’t getting responses,” noted immigration lawyer Tamara Mosher-Kuczer.

Lately, IRCC has been blaming COVID-19 for serious delays — even though some immigrants say they applied for their visas, permanent residences and citizenship before the pandemic hit.

“We can still help them as we did before, but the answers from the department continue to reflect delays in the process due to COVID-19,” explained Anthony Housefather, MP for Mount Royal. “So, the service remains unchanged, but the processing times for almost all applications are slower.”

Mississauga – Erin Mills MP Iqra Khalid noted the federal government has proposed investing $85 million to “boost IRCC’s capacity and reduce processing times in these key areas affected by the pandemic.”

“The COVID-19 pandemic has exacerbated many of the challenges that Canadian residents face, and IRCC is no exception,” said Khalid, who adds her office alone is tracking hundreds of active immigration cases with the department.

Federal Immigration Minister Sean Fraser did not respond to CTV News’ request for comment.

Source: Canadian immigrants turn to MPs for help with official documents, but to no avail

Getting a Canadian study permit should take 13 weeks. So why are these Iranians waiting as long as two years?

Unclear but possibly security clearance-related:

Few graduate students have the experience and know-how in radiation and computer engineering that University of Saskatchewan professor Li Chen needs for his research.

In January 2020, through a network of academics in his field, he recruited Peiman Pour Momen, who had a master’s degree and appeared to be a perfect fit.

Momen was in Iran.

Now, almost two years after Chen offered the position on his team, the prospective PhD student is still waiting for a study permit to come to Canada.

And, after three deferrals for admission, the university has withdrawn his offer.

“I am devastated,” says Momen, 31, who has a master’s degree in computer engineering from the Amirkabir University of Technology in Tehran.

“I’ve wasted 18 months of my life and still there is no end to this nightmare.”

The Canadian immigration department says on its website that the processing of study permits takes an average 13 weeks even now, in the midst of the pandemic. Some Iranian students say they have been waiting as long as two years, and that the delay is costing them career opportunities.

“We want Canadian authorities to expedite this process and stop discriminating against Iranian students,” Momen said. “We are losing our funded positions and universities may stop taking us for future projects because our study permits may not be issued on time.”

Chen, an electrical and computer engineering professor, says Momen would have been “a great asset to my research project.”

“He has a strong CV and the experience,” said Chen, whose research focuses on radiation effects in microelectronics and radiation-tolerant digital and analog circuits and systems.

“We’ve received funding ($350,000) for this project. Having strong students like him is key for our research.”

The number of study permit applications to Canada from Iran has been on the rise — from 7,336 in 2017 to 19,594 in 2019, before it dipped to 15,817 last year, due to the global pandemic. In the first seven months of this year, the immigration department received 12,843 Iranian applications.

The majority of the applicants planned to attend post-secondary education programs. Last year, for instance, almost 83 per cent of the 15,817 applicants were accepted by a college or university, including 5,356 in a master’s and 2,106 in a doctorate program in universities.

There were about 3,200 Iranian study permit applications in the system pending a decision as of the end of September, and more than half of those applications were for a post-graduate program.

It’s not just the lengthy processing time frustrating Iranian applicants, but also the increasing refusal rate.

The latest immigration data shows the refusal rates of study permit applications from Iran has doubled from 22 per cent in 2017 to 46 per cent so far this year.

So far in 2021, 53 per cent of the applicants accepted for a master’s program in university were refused, up from 10 per cent four years ago.

Arian Soltani, who has a master’s degree in software engineering in Iran, was accepted by the Université de Sherbrooke in May 2019 and was supposed to start in the fall of 2020.

He says he thought 16 months would be enough time to obtain a study permit; today his application is still pending “a routine background check,” the immigration department told the Star.

“Who, in their right mind, would believe a simple study permit application could take more than two years?” asked the 29-year-old, who decided to start remotely last year, hoping his study permit would come through eventually.

Soltani said it’s hard to concentrate on his PhD studies and research, with his mind preoccupied with his study permit situation and facing financial struggles to stay afloat without getting paid.

“I don’t have any access to my (research) funding since I reside outside of Canada. So I made a deal with my supervisor that I’d live off my savings until I get the visa,” he said.

“Those savings are long gone and now I am basically living off a mortgage.”

The immigration department said there are many reasons for the processing delays, including security screening, the “complexity” of a case, missing documents and problems in establishing identity — and disruption caused by the COVID-19 pandemic.

“It’s frustrating for anyone hoping to begin their studies in Canada when their application takes longer than expected, which has been the case for too many in the Iranian community,” said department spokesperson Rémi Larivière.

“Every application is handled on a case-by-case basis, and there’s no one simple explanation for how long it takes.”

He suggested that in some countries such as Iran, it can be more challenging for immigration officials and the applicant to obtain documentation, leading to longer processing times than average.

Maryam Sattari, who applied for her study permit in September 2019 and is still waiting, said she checks her application on the immigration department website religiously and there has been literally no update to her file from day one, other than a confirmation acknowledging the receipt of her application.

“My profile still shows that the application is under a background check,” said the 31-year-old, who has a master’s degree in photonics and was to start her PhD program in science energy and material at the National Institute of Scientific Research in Quebec last year.

“Unfortunately, they are not able to determine when my application will be finalized.”

Source: Getting a Canadian study permit should take 13 weeks. So why are these Iranians waiting as long as two years?

Hundreds of thousands of Canadian citizenship hopefuls waiting for applications to be processed

While immigration has started to recover from COVID lows, citizenship has largely not: less than 9,000 January-March 2021 compared to 61,000 for the same quarter in 2020:

In March 2020, Minakshi thought her journey to Canadian citizenship was coming to a close, as Immigration, Refugees and Citizenship Canada set a date for her test.

Then the world changed before her eyes on March 11, exactly a week before her scheduled citizenship exam, as the World Health Organization declared COVID-19 a pandemic.

The IRCC cancelled all tests, including hers, except for what it called a few “urgent” exams, held virtually.

“It does look like there’s some promising signs of spring ahead,” Sharma said, referring to the online testing process flowing more smoothly now.

But it is little comfort for Minakshi: “If I get the fourth fingerprint request next year, I’m going to withdraw my file,” she said.

Source: Hundreds of thousands of Canadian citizenship hopefuls waiting for applications to be processed