Quebec and the rest of French-speaking Canada are at a crossroads

Interesting contrast on how Francophones outside Quebec are embracing Francophone immigration and multiculturalism:

rebelle and rêveur, my father was a young audacieux, venturing from Sudbury, Ont., the Nickel City where he had come of age, off to the Université Laval in pursuit of graduate studies in 1978.

But after he arrived in la ville de Québec (a wonderful city, he insists), he was excluded by his Québécois peers — “from Ontario,” he had lived among les anglais. Among the Anglos

It did not matter that he was born and raised in la belle province, that he was French Canadian and Catholic, or that he spoke eloquent French and then-incomprehensible English. He was, as René Lévesque said in 1968, a dead duck. A “cadavre encore chaud,” the still-warm corpse of a Francophone outside Quebec. A spectre that (falsely) reminded this société distincte of what would happen if it did not seek refuge from the empire and its dominion, which had worked to uproot the fait françaisin Canada over centuries. 

rebelle and rêveur, my father was a young audacieux, venturing from Sudbury, Ont., the Nickel City where he had come of age, off to the Université Laval in pursuit of graduate studies in 1978.

But after he arrived in la ville de Québec (a wonderful city, he insists), he was excluded by his Québécois peers — “from Ontario,” he had lived among les anglais. Among the Anglos

It did not matter that he was born and raised in la belle province, that he was French Canadian and Catholic, or that he spoke eloquent French and then-incomprehensible English. He was, as René Lévesque said in 1968, a dead duck. A “cadavre encore chaud,” the still-warm corpse of a Francophone outside Quebec. A spectre that (falsely) reminded this société distincte of what would happen if it did not seek refuge from the empire and its dominion, which had worked to uproot the fait français in Canada over centuries. 

It was, said my father years later, une mentalité de paroisse — a parish mentality. One that excludes, prompting the question: who has a right to be Québécois? Who has a right to be Franco-Canadian? Who has a right to belong? 

It’s a question that Francophone communities across Canada, at a crossroads in the expression of our identities, are contemplating with vastly different outcomes. We, Quebec and the rest of French-speaking Canada, are following divergent paths as we define what we aspire to be.

On the eve of la Fête Nationale last month, celebrated on June 24 under the banner of “our language of a thousand accents,” Quebec Premier François Legault threw oil on the traditional feu de joie, or bonfire. “It’s important that we don’t put all cultures on the same level; that’s why we oppose multiculturalism,” said Legault. “We prefer to concentrate on what we call interculturalism, where we have one culture, the Quebec culture.”

Quebec’s notion of predatory multiculturalism intertwines with its secularism law (which impacts Muslim women in particular) as well as its problematic new language law (a notable transgression on truth and reconciliation with Indigenous nations). Coupled with obstinate denials of the existence of systemic racism in the terrible aftermath of Joyce Echaquan’s death, this all conspires to put the province on a path to a narrow and exclusionary definition of who is truly Québécois. 

By contrast, Franco-Canadians are choosing a different path — one that rejects the notion of our provincial and national identities as being pure laine, instead connecting us back to a mosaic that is multiracial, multifaith, multilingual and multicultural. Our communities and institutions have recognized that, despite our unbreakable spirit, our declining demographic dividend may not sustain the French language over generations to come. Francophone immigration can ensure that the French language continues to thrive in Canada, opening us to an incredible “francophone galaxy.”

Despite my determined idealism, our communities in Franco-Canada are far from utopian. In my hometown of Sudbury, a “welcoming francophone community,” advocates are calling out systemic barriers to employment for francophone immigrants and the need for a northern anti-racism strategy in pursuit of equity for immigrants and First Nations, Inuit and Métis nations. We Franco-Ontarians have our work cut out for us.

And so, who belongs? 

After over 50 years in northern Ontario, my father continues to speak eloquent French and still-incomprehensible English. The jeune audacieux would grow to become a leader of la Franco-Ontarie, among the youth involved in the creation of the beloved Franco-Ontarian flag

He wasn’t from Sudbury, from the north, or even from Ontario. Yet he became Franco-OntarianOn ne naît pas Franco-Ontarien — on le devient. You aren’t born Franco-Ontarian — you become one.

As Franco-Canadians, we benefit immensely from multiculturalism. Our Francophonie is ripe with a thousand accents, persuading us that there is much to be gained in global citizenship — and as a mosaic of global sociétés distinctes in our own right.

Isabelle Bourgeault-Tassé is a Franco-Ontarian writer.

Source: Quebec and the rest of French-speaking Canada are at a crossroads

Les établissements francophones ontariens eux aussi plus touchés par les rejets de permis d’études

Of note. Would really be helpful to have more in-depth analysis of the factors that underlie these differences, rather than just the differences:

Les établissements postsecondaires francophones et bilingues de l’Ontario peinent à recruter des étudiants étrangers. Leur taux de refus de permis d’études auprès d’Immigration Canada est de loin supérieur à ceux observés dans les collèges et universités anglophones, a constaté Le Devoir.

Des directions francophones disent devoir travailler beaucoup plus fort que leurs collègues anglophones pour pouvoir atteindre leur cible de recrutement. Les deux seuls collèges de langue française de l’Ontario ont vu respectivement 67 % et 73 % des demandes de permis d’études de leurs futurs étudiants être refusées en 2021, d’après des données fournies par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Il s’agit d’une amélioration par rapport à 2020, où la moyenne pour les deux s’élevait à 79 %. Dans les 22 collèges anglophones répertoriés dans la base de données d’IRCC, ce sont en moyenne 40 % des demandes qui ont été refusées en 2021 et 50 % en 2020.

L’écart est similaire entre les universités francophones et bilingues d’un côté, et celles anglophones de l’autre. À l’Université de Hearst, au nord de la province, par exemple, 72 % des demandes de permis d’études pour étudiants étrangers ont été déclinées en 2021 et 86 % l’année précédente. Quelque 85 % des demandes l’ont été au cours des deux dernières années à l’Université Laurentienne. À Thunder Bay, à l’Université Lakehead, la plus grande du nord de l’Ontario, un établissement anglophone, la situation est tout autre : en 2021, seulement 28 % des demandes de permis d’études ont été refusées.

Bululu Kabatakaka, le directeur des programmes postsecondaires et de l’intégration au collège Boréal, ne comprend pas ce qui cause cet écart. « Est-ce qu’il y a un biais inconscient par rapport aux pays francophones ? » se demande-t-il. Le Devoir révélait en novembre qu’Ottawa refusait de plus en plus d’étudiants de l’Afrique francophone.

Le dirigeant estime qu’il doit travailler considérablement plus fort que ses collègues pour atteindre ses cibles. « Quand nos collègues [d’autres collèges] travaillent 35 heures, nous, on travaille 150 heures », dit-il.

Le même phénomène se produit au collège La Cité d’Ottawa et à l’Université de Hearst. Le recteur de l’université, Luc Bussières, critique le gaspillage associé aux taux de refus élevés : des ressources sont dépensées inutilement pour le recrutement, et des rêves d’étudiants sont gâchés, dit-il. « Ça rendrait notre travail plus efficace si on avait un meilleur taux, explique le recteur. Si on veut 100 personnes, il faut faire 500 offres. »

« Nous devons généralement faire de 15 à 20 offres aux candidats pour que 10 étudiants acceptent notre offre et que 3 de ces étudiants obtiennent un permis d’études », raconte pour sa part Pascale Montminy, directrice des communications de La Cité. En 2021, 67 % des demandes de permis d’études au collège ont été refusées. À quelques kilomètres à l’ouest du centre-ville d’Ottawa, au collège Algonquin, qui est anglophone, le taux tombe à 40 %.

Problème difficile à régler

Ce type de problème dure depuis environ quinze ans, estime Martin Normand, directeur de la recherche stratégique et des relations internationales à l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC). « Les établissements interpellent IRCC et ses prédécesseurs pour demander des explications et des modifications, ou à tout le moins plus de transparence », fait savoir le directeur.

Le gouvernement fédéral souhaite depuis 2003 que les immigrants francophones représentent 4,4 % des nouveaux arrivants à l’extérieur du Québec. L’échéancier pour atteindre la cible avait d’abord été fixé à 2008, mais il a ensuite été reporté de 15 ans. Pourtant, Martin Normand remarque que les agents du ministère « reprochent souvent aux étudiants leur intention de rester au Canada à la fin de leurs études », explique le directeur de l’association. L’intention de faire une demande de résidence permanente après les études constitue un motif de refus pour les permis d’études, soutient-il. Le directeur était du groupe de témoins qui ont récemment critiqué l’approche d’Ottawa, qu’ils estiment contradictoire, devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration.

Selon IRCC, même s’il existe une possibilité pour un étudiant étranger d’éventuellement devenir un résident permanent, chaque demandeur de permis doit convaincre l’agent d’immigration qu’il a l’intention de respecter ses obligations à titre de résident temporaire. Ainsi, chaque demandeur « doit être capable et désireux de quitter le Canada à la fin de sa période de séjour autorisé », explique Julie Lafortune, porte-parole du ministère, par courriel.

L’exercice d’analyse des établissements en ce qui concerne les motifs de refus est encore plus compliqué du fait du manque d’accès aux données. Lorsque contactées par Le Devoir au sujet des taux de refus, des directions ont dit ne jamais les avoir vues. « C’est un peu une boîte noire », lance Luc Bussières, recteur de l’Université de Hearst, qui compte entre 250 et 300 étudiants.

De l’université au collège

Les étudiants détenant un diplôme universitaire dans leur pays natal seraient aussi désavantagés s’ils souhaitent retourner aux études dans un programme collégial en Ontario, estime Bululu Kabatakaka. Dans sa campagne de recrutement, le Collège Boréal évoque la pénurie de main-d’œuvre dans la province, qui touche certains secteurs couverts par ses programmes, mais si des candidats étudiants tentent de répondre à ce besoin, ils se voient bloquer par IRCC, affirme M. Kabatakaka.

Il s’agirait plutôt de juger de la « bonne foi » des demandeurs, fait valoir IRCC. La demande d’une personne détenant déjà un diplôme universitaire pour suivre des études dans un domaine non connexe « ne pourrait peut‑être pas convaincre l’agent qu’il est un étudiant de bonne foi », cite comme exemple la porte-parole Julie Lafortune.

« Il faut que les agents comprennent bien les besoins des communautés francophones en matière d’immigration et de main-d’œuvre », affirme de son côté Martin Normand, de l’ACUFC.

Source: Les établissements francophones ontariens eux aussi plus touchés par les rejets de permis d’études

Trudeau promet « un examen détaillé » du refus d’étudiants africains francophones

PM comment of note:

Le premier ministre Justin Trudeau assure procéder à « un examen détaillé » des répercussions qu’ont les critères des programmes fédéraux sur la composition de l’immigration. Faisant référence au refus massif d’étudiants africains francophones, il a affirmé lors de la période des questions à la Chambre des communes mercredi « que ces rapports sont particulièrement inquiétants ».

Le Devoir révélait récemment que les taux de refus de permis d’études pour les ressortissants des pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest ne cessent de grimper. Certains candidats qui répondent à tous les critères sont ainsi empêchés de poursuivre leurs études au Québec.

M. Trudeau répondait mercredi à l’intervention du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet. Sous le « prétexte » que les agents d’immigration ne croient pas que ces étudiants rentreront chez eux après leurs études, ils sont refusés, a-t-il dit. « C’est un grave procès d’intention. Une forme de discrimination à dénoncer, qui nuit aux échanges et au développement de l’Afrique », a ajouté M. Blanchet, exhortant le gouvernement à intervenir.

« Nous n’allons tolérer aucune discrimination systémique », a rétorqué le premier ministre, rappelant qu’il a reconnu qu’il en existe « dans toutes nos institutions à travers le pays ». L’examen détaillé des répercussions des programmes d’immigration servira à garantir que tous les demandeurs sont traités « de manière équitable », a-t-il avancé.

Le taux de refus pour tous les pays d’origine est en outre beaucoup plus élevé dans la province que dans le reste du Canada, un phénomène qui préoccupe toute la classe politique québécoise. Il est « inacceptable » qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) « nous prive d’étudiants africains francophones correspondants en tout point au profil d’immigrant qu’on souhaite attirer au Québec, notamment pour développer nos régions, soutenir nos cégeps et pallier […] la pénurie de main-d’œuvre », a notamment écrit sur Twitter la députée du Parti québécois Méganne Perry Melançon.

Des problèmes documentés

Le nouveau ministre fédéral de l’Immigration, Sean Fraser, a également promis la semaine dernière de vérifier « personnellement » que les préjugés inconscients des fonctionnaires de son propre ministère ne font pas en sorte de discriminer les Africains francophones souhaitant venir étudier au pays.

Un rapport fédéral publié en octobre révélait que son ministère fait face à des problèmes de racisme à l’intérieur même de sa bureaucratie. Des fonctionnaires utiliseraient des clichés ouvertement racistes dans leurs conversations et des préjugés guideraient les embauches et les promotions.

IRCC échoue par ailleurs toujours à atteindre les cibles fixées pour l’accueil d’immigrants francophones au Québec et hors Québec, a aussi alors rappelé M. Fraser, malgré la pénurie de main-d’œuvre que connaît le pays.

Mardi, un nouveau rapport du commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, en a remis une couche : le Canada aurait dû admettre au moins 75 839 immigrants francophones de plus hors du Québec depuis 2008 pour maintenir le poids démographique du français dans les provinces à majorité anglophone.

Au Québec, les principaux bassins de recrutement des étudiants francophones africains font face à des taux de refus de permis d’études de plus de 80 %. La France arrive souvent en tête de liste des pays d’origine des étudiants étrangers. Depuis 2018, elle partage toutefois la première position avec l’Inde, d’où la majorité des ressortissants choisissent plutôt de poursuivre des études en anglais.

Source: Trudeau promet « un examen détaillé » du refus d’étudiants africains francophones

Déficit de 75 000 immigrants francophones hors du Québec

Long standing challenge of meeting demographic targets for francophones outside Quebec. Haven’t seen much analysis on the various factors involved:

Le Canada aurait dû admettre au moins 75 839 immigrants francophones de plus hors du Québec depuis 2008, soit environ l’équivalent de la population de la ville de Saint-Jérôme, pour maintenir le poids démographique du français dans les provinces à majorité anglophone, calcule le commissaire aux langues officielles.

Dans son rapport déposé mardi, le commissaire Raymond Théberge estime que le gouvernement fédéral est en voie de rater de nouveau son objectif d’augmenter, ou au moins de maintenir, le poids démographique des francophones à l’extérieur du Québec à 4,4 %. Cette cible avait d’abord été fixée pour 2008, puis reportée à 2023.

49 853 immigrants francophones ont été admis hors du Québec entre 2008 et 2020, un nombre bien en deçà des ​125 692 requis pour maintenir la francophonie hors Québec à 4,4 % de la population.

« Si la cible avait été atteinte depuis 2008, elle aurait pu contribuer à réduire le déclin du poids démographique de cette population entre les recensements de 2001 et de 2016 », note le rapport.

Déclin

À l’extérieur du Québec, la population francophone du pays, définie selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée, est en déclin. Elle représentait 4,4 % de la population en 2001 et 3,8 % en 2016.

Le nouveau ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a promis la semaine dernière de s’assurer que les préjugés inconscients de ses fonctionnaires ne font pas en sorte de discriminer les Africains francophones souhaitant venir étudier au pays. Du même souffle, il a promis de travailler à atteindre la cible de nouveaux arrivants francophones au Canada, tant au Québec que dans les autres provinces.

Selon les données compilées par Le Devoir, les taux de refus des étudiants originaires de l’Afrique ne cessent de grimper, alors que le nombre d’étudiants étrangers anglophones augmente au Québec.

« On est en train de causer des torts irréparables à la francophonie », indique le titre du communiqué de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada, qui a rapidement réagi au rapport du commissaire aux langues officielles.

Selon sa présidente, Liane Roy, les communautés francophones hors Québec « ont fait tout ce qu’elles ont pu pour développer l’immigration francophone de A à Z, et elles l’ont fait avec très peu d’appui du gouvernement fédéral sur les plans de la promotion à l’étranger et du recrutement ».

Elle note que, depuis plusieurs années, le taux de francophones parmi les immigrants qui s’installent hors du Québec stagne à 2 %, avec un creux historique de 1,5 % enregistré en 2015.

Source: Déficit de 75 000 immigrants francophones hors du Québec

Les francophones quasiment absents des postes clés de la diplomatie canadienne

While I focus more on visible minority representation, did a quick check of the head of mission data that I keep which confirms their concerns (the government over the past five years has improved representation of women and visible minorities in head of mission appointments):

L’ère des influents diplomates francophones au sein du réseau diplomatique canadien est révolue. Presque uniquement composée d’anglophones, la haute direction d’Affaires mondiales Canada ne fait accéder que d’autres anglophones aux postes stratégiques, forçant au passage bien des francophones ambitieux à faire carrière dans leur langue seconde.

Le Devoir s’est entretenu avec une dizaine d’employés d’expérience, cadres et ex-cadres d’Affaires mondiales Canada, dont un ambassadeur en fonction. Tous sont d’avis que l’absence de francophones aux postes clés de la diplomatie canadienne est très préoccupante. Plusieurs d’entre eux dénoncent un climat d’indifférence face au français qui s’est amplifié avec le temps, malgré les espoirs suscités par l’entrée en fonction du ministreFrançois-Philippe Champagne, lui-même francophone. Son bureau n’a pas directement réagi aux questions du Devoir, laissant la rédaction d’une réponse aux bons soins de ses fonctionnaires. Ils confirment « certains défis au niveau des cadres supérieurs », alors même qu’un grand nombre des employés du ministère sont francophones.

Tout en haut de la pyramide, les quatre sous-ministres qui dirigent l’institution fédérale sont tous anglophones, comme 11 des 12 sous-ministres adjoints des prestigieux secteurs « géographique » et « fonctionnel ». Tous secteurs confondus, les quelques sous-ministres adjoints francophones occupent les postes les moins stratégiques pour les affaires extérieures, comme les ressources humaines ou l’administration, selon une analyse de l’organigramme obtenu par Le Devoir, confirmée par des sources au sein de l’organisation. En plus, parmi les 15 sièges de directeurs généraux, patrons des ambassadeurs, seulement deux sont occupés par des francophones, dont le responsable d’Affaires panafricaines, qui n’a pas d’ambassade sous sa responsabilité.

« Affaires mondiales Canada est l’un des ministères les plus francophones de la machine fédérale, mais ça ne se traduit absolument pas au niveau supérieur. C’est un peu comme si on était dans les années 1950 : tout le monde sur le plancher de la manufacture est francophone et, au niveau des contremaîtres, tout le monde est anglophone », témoigne un employé haut placé d’une ambassade canadienne qui a requis l’anonymat puisqu’il n’est pas autorisé à parler publiquement de cette question.

« Je ne peux même pas vous nommer un francophone et dire “cette personne-là a de l’influence”. »

La dernière francophone à occuper un poste stratégique dans la haute direction des Affaires étrangères fut Isabelle Bérard, ex-cheffe de la branche Afrique subsaharienne. Elle a été remplacée en 2020 par une haute fonctionnaire anglophone ayant fait carrière dans d’autres ministères et qui n’a aucune expérience en diplomatie.

« La langue, c’est important, mais la compétence est importante aussi. Si vous ne connaissez rien à l’Afrique et vous êtes nommée sous-ministre adjointe à l’Afrique… À mon avis, c’est un sacré problème », a commenté Jocelyn Coulon, qui a été conseiller politique de l’ancien ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion.

Sommet de la pyramide

Si le gouvernement ne nomme que des anglophones dans les postes de haute gestion les plus importants, ce n’est pas faute de relève francophone au sein de l’organisation. Selon un courriel datant de 2019 obtenu par Le Devoir qui recense le nombre de cadres d’Affaires mondiales Canada pour chacune des langues officielles, les francophones représentent une grande part des gestionnaires de premier et de second niveau (EX1 et EX2), à environ 30 %. Au fur et à mesure que l’on monte les échelons, toutefois, leur nombre s’amenuise, à approximativement 1 gestionnaire sur 8 aux hauts niveaux (EX4 et EX5). Des données plus récentes, mais moins précises, fournies par Affaires mondiales Canada confirment que les francophones sont plus nombreux à rester au bas de la pyramide.

« La haute gestion est anglophone et a de la difficulté à lire ou écrire en français. C’est presque impossible de monter au sein du ministère à un poste de haute gestion », témoigne un ex-cadre francophone d’Affaires mondiales Canada qui ne souhaite pas être nommé, par crainte de répercussions pour non-respect d’une entente de confidentialité.

Tous les cadres et ex-cadres consultés s’entendent pour dire que, même si de nombreux anglophones parlent un excellent français à Affaires mondiales Canada, les exigences linguistiques pour les anglophones permettent même à ceux qui maîtrisent très mal la langue de Molière d’accéder à la haute direction, alors qu’une faiblesse en anglais écrit est susceptible de bloquer la carrière de francophones. Pourtant, l’article 39 de la Loi sur les langues officielles garantit les mêmes possibilités d’avancement pour les fonctionnaires des deux groupes linguistiques.

« Je ne dirais pas qu’il n’y a pas de cadres supérieurs francophones, mais de plus en plus, ils sont ghettoïsés dans des fonctions, pas sans importance, mais corporatives. Et c’est la même chose pour les ambassadeurs. Les francophones sont en voie de disparition au niveau des postes à l’étranger », se désole un ambassadeur qui a requis l’anonymat pour parler librement de cette question.

Nostalgique, le diplomate posté à l’étranger se désole de la fin d’une époque où des Canadiens francophones s’illustraient sur la scène mondiale, comme au début des années 2000, avec Claude Laverdure comme ambassadeur de France, Marc Lortie en Espagne, Joseph Caron en Chine ou encore Gaëtan Lavertu au Mexique, pour ne nommer que ceux-là. Excluant les « nominations politiques » de Stéphane Dion en Allemagne et d’Isabelle Hudon en France, ainsi que deux postes vacants, aucun diplomate francophone de carrière n’est ambassadeur dans un pays du G20 en ce moment, témoignent les profils des chefs de mission en poste.

Selon plusieurs sources, certains ambassadeurs canadiens à l’étranger ne parlent pas du tout français. « De plus en plus, nos ambassadeurs ne sont pas capables de s’exprimer en français, confirme Pierre Alarie, ex-ambassadeur du Mexique à la retraite depuis 2019. Je ne comprends pas que, dans un pays de 38 millions de personnes, on n’est pas capables de trouver 175 chefs de mission bilingues. »

Lente érosion

« Il y a eu une érosion ces dernières années. On a perdu une sensibilité au français, croit Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur canadien en Chine, jusqu’en 2006. C’est très préoccupant. Le ministère est le visage du Canada à l’étranger. Si on n’a plus de français, c’est un problème. »

Il précise toutefois que la langue de Molière est malmenée depuis longtemps aux Affaires étrangères. Lui-même témoigne avoir tenté d’obtenir une promotion dans les années 1990 devant un jury tout anglophone, dont un membre ne parlait pas français. Plusieurs sources indiquent que cette situation se produit encore de nos jours.

« Le français s’est émietté d’unefaçon progressive, en même temps que les sous-ministres sont devenus des gestionnaires et le pouvoir du bureau du premier ministre s’est accru », confirme l’ex-ambassadeur Ferry de Kerckhove, en poste jusqu’en 2011. Selon lui, l’incorporation du Commerce extérieur aux Affaires étrangères, dans les années 1980, puis plus récemment la fusion de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), en 2013, ont provoqué une centralisation du pouvoir qui a fait globalement diminuer l’influence des francophones dans la diplomatie canadienne.

Basée à Gatineau, l’ACDI était réputée comme étant la chasse gardée des francophones. L’institution a été engloutie par la mégastructure actuelle qui chapeaute trois ministères, renommée Affaires mondiales Canada par Justin Trudeau en 2015.

« On s’est privés de beaucoup d’expertise francophone », analyse Isabelle Roy, ex-ambassadrice retraitée depuis le début de l’année et spécialiste de l’Afrique. Selon elle, la tendance à l’anglicisation des hautes sphères diplomatique a des conséquencessur la manière dont le Canada pratique sa diplomatie. Plusieurs autres ex-ambassadeurs se désolent aussi de la perte du point de vue francophone dans la façon dont le Canada interagit avec le monde. « Ça creuse le sillon d’une sensibilité accrue envers certains pays, et une sensibilité déficiente pour d’autres pays », conclut Mme Roy.

Faire carrière en anglais

Faute de francophones dans la haute direction, de nombreux fonctionnaires du réseau diplomatique font le choix de mener leur vie professionnelle uniquement en anglais, confirment lesemployés et ex-employés interrogés.

« Faire carrière [en politique étrangère], pour un francophone, veut dire faire carrière en anglais. Si on veut faire carrière en français, c’est se cantonner dans des fonctions corporatives. Ça ne sera pas en politique étrangère comme telle », affirme un employé d’Affaires mondiales comptant 20 ans de carrière et ayant requis l’anonymat puisqu’il n’a pas l’autorisation de parler aux médias.

Les ambassadeurs et ex-ambassadeurs interrogés ont tous dressé le portrait d’une administration qui n’oblige pas explicitement l’utilisation de l’anglais dans les communications, mais qui instaure un climat dans lequel un travail sera ignoré des patrons s’il est rédigé dans la langue de Molière.

« Pour ce qui est des réunions, on nous réitère toujours qu’on est libres de parler la langue de notre choix. Mais surtout pour les réunions de haut niveau, c’est presque être le trouble-fête si on insiste à [vouloir] s’exprimer en français, parce qu’on sait qu’il y a des hauts gestionnaires qui ne maîtrisent pas le français, même s’ils ont peut-être le niveau C [niveau de compétence requis pour certains postes] », témoigne un ambassadeur actuellement en poste à l’étranger.

Affaires mondiales Canada confirme qu’une grande part de ses employés (42 %) sont francophones, un taux qui chute à 18 % chez les hauts cadres, selon son calcul. « Le ministère reconnaît qu’il existe certains défis au niveau des cadres supérieurs et cela fait partie des stratégies mises en place dans notre Plan d’action pour les langues officielles 2019-2022 », explique la porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Ciara Trudeau, par courriel.

Dans sa réponse fournie au Devoir, le gouvernement précise qu’il met en avant le caractère bilingue du Canada en guise d’exemple d’une société ouverte à la diversité linguistique auprès des autres pays.

Source: Les francophones quasiment absents des postes clés de la diplomatie canadienne

Ottawa débloque 11 millions pour l’immigration francophone

Useful expansion of pre-arrival integration/settlement services:

Les immigrants francophones auront accès à des services d’intégration en français dans les provinces canadiennes à majorité anglophone avant même d’arriver au Canada.

Le ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, a annoncé mercredi 11 millions sur cinq ans pour faire de la Cité collégiale à Ottawa le principal centre de services des nouveaux arrivants. Quatre organismes régionaux en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique pourront fournir de l’information sur leur province d’accueil.

« Ils pourront ouvrir des bureaux et embaucher du personnel à l’extérieur du Canada, dans des pays francophones comme le Maroc ou la Tunisie », a-t-il expliqué.

Les immigrants déjà sélectionnés par le Canada pourront ainsi avoir un « contact personnel » avec quelqu’un qui pourra répondre à leurs questions avant leur arrivée.

M. Hussen a donné l’exemple d’un ingénieur marocain sélectionné par le ministère de l’Immigration. Celui-ci aurait d’abord un premier contact avec la Cité collégiale, qui ensuite le référerait à l’Ordre des ingénieurs de la province où il compte s’installer. Cette personne pourrait ainsi commencer les procédures de reconnaissance de diplôme avant son arrivée en sol canadien.

Cette annonce vient corriger les lacunes existantes dans l’accueil des immigrants francophones qui pourront maintenant recevoir des services en français à toutes les étapes de leur intégration, selon la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).

« L’immigrant francophone avait de la misère à se retrouver dans cette panoplie de services où il y a une offre en anglais qui est beaucoup plus volumineuse qu’en français », a constaté son directeur général, Alain Dupuis.

Un montant de 36,6 millions sur cinq ans déjà annoncé dans le Plan d’action sur les langues officielles servira à améliorer l’accès aux services en français.

« Est-ce qu’on va avoir tous les services de A à Z avec cet investissement-là ? Non, a-t-il reconnu. Ce n’est pas assez, il va en falloir plus, mais c’est une bonne première étape pour commencer à s’assurer qu’on ait un continuum de services en français dans toutes les régions du pays. »

Baisse du prix des tests de français

Le ministre a également annoncé que les tests de français requis pour vérifier les compétences linguistiques des immigrants seront moins chers et plus accessibles. Ils pouvaient coûter quelques centaines de dollars de plus que les tests en anglais, un fait qui avait été dénoncé par l’ex-commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, en 2016. Le ministre Hussen a promis que le prix des tests en français sera « comparable » aux tests en anglais, qui coûtent environ 300 $. Dès le 1er décembre, ils seront offerts dans un plus grand nombre de villes.

Le gouvernement fédéral s’est fixé pour objectif d’attirer 4,4 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec en 2023.

Source: Ottawa débloque 11 millions pour l’immigration francophone

Une cible de 5 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec

Will be interesting to review implementation over the course of the next few years:

Pour la première fois de l’histoire, les treize provinces et territoires ont entériné une cible d’immigration francophone à l’extérieur du Québec de 5 %, vendredi.

Réunis à Whitehorse dans le cadre du Conseil de la fédération, les chefs de gouvernements ont adopté à l’unanimité une résolution en ce sens, pressant Ottawa de les aider à atteindre cet objectif.

Près de 4 % des résidents des provinces canadiennes autres que le Québec ont le français comme langue maternelle. La cible de 5 % fixée vise à accroître cette proportion.

« Cette décision est majeure. Nos leaders ont […] pris la décision de donner un élan à la francophonie », a déclaré le ministre québécois des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne Jean-Marc Fournier.

Sommet sur l’immigration francophone Un sommet sur l’immigration francophone réunissant ministres provinciaux et fédéraux de l’immigration et des affaires francophones doit être tenu au printemps 2017, afin de « déterminer les moyens d’action à prendre » pour atteindre la cible de 5 %. Une rencontre préparatoire est également prévue en octobre 2016.

Cette cible d’immigration est une revendication de longue date des communautés francophones en milieu minoritaire. De nombreuses provinces, dont l’Ontario, ont établi leurs propres cibles, mais la plupart d’entre elles ne sont pas parvenues à atteindre leurs objectifs jusqu’à présent.

Source: Une cible de 5 % d’immigrants francophones à l’extérieur du Québec | Le Devoir

Front commun contre les propos francophobes

More on the nature of on-line comments. My preference, rather than suppression, is requiring actual names and related authentication, as is done in letters to the editor:

Brodie Fenlon, le directeur des médias numériques pour le réseau CBC, a assuré au groupe par écrit vendredi que les commentaires identifiés seront supprimés. « Nous regrettons que ces commentaires se soient retrouvés sur notre site. Il s’agit d’une situation malencontreuse, mais inévitable lorsque l’on doit traiter un tel volume de commentaires. […] Dorénavant, nous nous assurerons que nos lignes directrices sont appliquées avec encore plus de rigueur et de jugement. » La politique de commentaires de CBC mentionne que les discours haineux, les attaques personnelles, les insultes ou encore les déclarations diffamatoires sont interdits.

En entrevue avec Le Devoir, l’instigateur de la lettre, Michel Doucet, n’est pas rassuré par cette réponse, tant s’en faut. Il exige que la CBC fasse preuve de vigilance en amont plutôt que de simplement retirer les commentaires litigieux après coup.

« Ils retirent les commentaires juste quand on les signale. Mais on ne va pas passer notre journée à surveiller le site de CBC ! C’est à CBC elle-même de veiller à la qualité du contenu », tonne-t-il. Selon l’avocat, il est inacceptable qu’une société d’État« permet[te] qu’on utilise son site de commentaires pour fomenter la division, l’incompréhension et l’intolérance vis-à-vis d’une communauté minoritaire ».

M. Doucet soutient que le phénomène existe « depuis que CBC a ouvert son site aux commentaires » et procède d’une tendance lourde. Chaque fois qu’il est question de sujets liés aux francophones au Nouveau-Brunswick, ces commentaires fusent. « L’autre jour, la ville de Dieppe a annoncé qu’elle aurait un anneau de glace et il y a eu des commentaires ! Un des commentaires qui revient souvent, c’est que les francophones ont tous les bénéfices alors que ce sont les anglophones qui payent tous les impôts. […] On mettrait une photo d’un beau petit chat portant un nom francophone que ces commentaires ressurgiraient », raille-t-il. Lui-même, un militant très en vue des droits linguistiques des francophones, est présenté dans certains commentaires comme un « individu radicalisé ».

Le sujet fait l’objet de conversations dans la communauté francophone néo-brunswickoise depuis très longtemps, raconte-t-il. Aussi, quand il a décidé de prendre la plume dimanche dernier, il a récolté ses 120 signatures prestigieuses en moins de 72 heures. C’est d’ailleurs un sénateur conservateur, Percy Mockler, outré et enflammé, qui a mis Le Devoir au parfum de la situation.

Les signataires demandent à ce que CBC ne permette plus les commentaires provenant de personnes anonymes, comme le font déjà plusieurs sites de médias. M. Fenlon rétorque dans sa lettre que cet anonymat est utile, quoiqu’il fasse l’objet d’un « examen ». « En autorisant l’utilisation de pseudonymes, on permet cependant à toutes les voix de participer au débat, y compris les victimes de crimes et les dénonciateurs d’abus, deux groupes qui, selon nous, ont de bonnes raisons de se cacher derrière l’anonymat. »

ICYMI: French new wave: A cultural shift for Toronto as ‘invisible francophones’ settle in

Less under the radar:

Every year roughly 1,000 French-speaking immigrants settle in Toronto, with the occasional spike – after the 2011 earthquake in Haiti, for example. Many more speak some English and French in addition to their own dialects, such as many newcomers from Congo, said Réjean Sirois, director of the Toronto-area French Catholic board.

It wasn’t clear just how many of these polyglots – using the same logic as scores of Canadian-born parents – would want their children to get an edge through fluent bilingualism, he said.

“They come here and they have to learn both languages, but they recognize that if they go in a French school, they will learn French because outside … everything is in English and they will learn it [anyway],” he said.

Nearly 50,000 Quebec residents (both francophone and anglophone) moved to Ontario between 2006 and 2011, according to census data. On top of that are the native-born Franco-Ontarians, whose numbers are difficult to pinpoint precisely.

After moving to Toronto, francophones often expect to live in English, especially if they marry an English speaker, Mr. Sirois said. They may not realize how much things can change when they ask for education in French. In the town of Collingwood, Ont., northwest of Barrie, a group of parents presented trustees of the regional French Catholic board with lists of local francophone families.

“Parents came to the school board and said, ‘Hey, there’s a lot of francophones there,’” Mr. Sirois said. “When you look at the statistics, at Statscan, you didn’t find that there were a lot of French people there.”

Source: French new wave: A cultural shift for Toronto as ‘invisible francophones’ settle in – The Globe and Mail