Réplique d’André Pratte à Mathieu Bock-Côté: une analyse injuste du PLQ qui ne tient pas la route

I’m with Pratte but appreciate the discussion and the contrasting perspectives. And for MBC to accuse Pratte of “ne soit pas conscient de ses propres mécanismes mentaux,” the same could be said by MBC:

Dans une chronique publiée dans Le Journal de Montréal samedi dernier, Mathieu Bock-Côté (MBC) accuse le Parti libéral du Québec de tenir un discours qui «repose explicitement sur la mise en minorité démographique des Québécois francophones par l’immigration massive pour fabriquer un nouveau Québec. Ce discours souhaite la disparition de notre peuple.»

Témoin à charge numéro un: Balarama Holness, qui s’est présenté aux élections de 2022 à la tête de son propre parti, Bloc Montréal. Celui-ci a recueilli moins de 0,2% du vote dans la province. M. Holness ne représente en rien le PLQ; c’est un marginal.

Témoin numéro deux: la militante Idil Issa, qui n’est pas membre du PLQ.

En quoi les propos supposément «haineux» de ces deux personnes démontrent-ils quoi que ce soit au sujet du Parti libéral du Québec? 

Le fond

J’aimerais m’arrêter au fond de ce qu’avance M. Bock-Côté: le PLQ manœuvrerait pour noyer le Québec francophone par une immigration massive devant produire «un nouveau Québec». Cette thèse, proche du «grand remplacement» des complotistes français, ne tient tout simplement pas la route.

D’abord, parce que le PLQ, s’il prône une hausse raisonnable de l’immigration afin de combler les besoins de main-d’œuvre, n’a jamais soutenu qu’il fallait une «immigration massive» au Québec, à l’image de l’Initiative du siècle proposée à l’échelle canadienne par le comité Barton.

Encore faut-il savoir ce qui, aux yeux de MBC, constitue une «immigration massive». Le seuil actuel, 50 000 nouveaux immigrants permanents par année, est clairement excessif à ses yeux. Qu’est-ce qui serait raisonnable: 30 000? 10 000? Zéro?

Quoi qu’il en soit, les projections de Statistique Canada montrent bien que même dans le cas d’une immigration beaucoup plus nombreuse qu’aujourd’hui, les immigrants et résidents non permanents ne représenteraient toujours que 27% de la population totale du Québec en 2041, contre 23% sous un scénario de faible immigration. De quelle «disparition» MBC parle-t-il?

Par ailleurs, des projections publiées par l’Office québécois de la langue française démontrent que même si les immigrants choisis par le Québec parlaient tous français à leur arrivée – c’est l’objectif du gouvernement Legault – cela ne changerait pas grand-chose aux grands indicateurs démolinguistiques. Le français langue maternelle continuerait de diminuer lentement – c’est le fait inexorable de la faible natalité chez les Québécois dits «de souche». L’élément le plus important, la connaissance du français au sein de la population québécoise, y compris les immigrants, resterait très élevée à près de 95%.

Main-d’œuvre

Il est vrai que depuis quelques années, le nombre de résidents non permanents a considérablement augmenté au Canada, entre autres au Québec. Cela est dû aux besoins croissants en main-d’œuvre et à la hausse du nombre d’étudiants étrangers. À un point tel que le ministre fédéral de l’Immigration a récemment évoqué la possibilité de limiter le nombre d’étudiants internationaux admis au pays. 

On se serait attendu à des applaudissements venant de François Legault, grand admirateur de MBC. Eh! non, l’intention fédérale a été dénoncée parce qu’il s’agirait d’une violation des compétences provinciales, tandis que les universités et collèges en région ont souligné l’importance cruciale pour eux de cette clientèle internationale. Il faudrait se décider: ou l’immigration est une menace, ou c’est une richesse?

Les libéraux du Québec, eux, optent avec conviction pour la seconde option. Il suffit de commencer à dresser la longue liste de Québécois de souche immigrante qui ont fait leur marque ici, en français, dans les domaines politique, économique et culturel pour confirmer cette vision positive des choses.

Si M. Bock-Côté fréquentait les libéraux du Québec au lieu de les imaginer dans ses cauchemars, il saurait combien ils aiment le Québec français et y sont profondément enracinés. Les accuser, sans fondement, de «souhaiter la mort de notre peuple» est faux et injuste. 

André Pratte, Coprésident du Comité sur la relance du Parti libéral du Québec

RÉPONSE DE MATHIEU BOCK-CÔTÉ

Oui, le PLQ instrumentalise politiquement l’immigration. Voyons pourquoi.

Le PLQ a-t-il intérêt à accélérer la transformation démographique du Québec? 

C’est ce que je soutenais dans ma chronique de jeudi. 

André Pratte soutient le contraire dans sa réplique, et semble même scandalisé qu’on puisse le suggérer. André Pratte fait semblant d’oublier que son parti, le Parti libéral du Québec, obtient moins de 5% d’appuis chez les Québécois francophones, et qu’il ne se maintient électoralement que grâce à l’appui des anglophones et de l’électorat issu de l’immigration. 

Il veut nous faire croire, probablement, que son parti ne s’en rend pas compte, et que son appui aux seuils d’immigration très élevés des dernières années n’a aucun lien avec cela. Non. Du tout. Zéro. 

D’ailleurs, le PLQ ne favoriserait pas une immigration massive – les seuils d’immigration fixés par les libéraux correspondraient seulement aux besoins des entreprises, ce qui est une fumisterie, mais j’y reviendrai une autre fois. 

Base électorale

Et si André Pratte dit ne pas se rallier à l’Initiative du siècle d’Ottawa, il préfère rester dans le Canada avec la «noyade» démographique (je reprends ici la formule de René Lévesque) annoncée qu’envisager la possibilité de l’indépendance. 

Le français se porterait même mieux que jamais au Québec: pour en arriver à cette conclusion loufoque, Pratte est évidemment obligé de prendre l’indicateur linguistique le moins significatif

Il est possible que Pratte ne soit pas conscient de ses propres mécanismes mentaux. Je n’exclus pas cette possibilité.

Si le PLQ est aujourd’hui chassé du Québec francophone, c’est qu’il l’a renié, en assimilant la moindre affirmation de son identité au souffle de «l’intolérance». 

La trudeauisation idéologique du PLQ sous Philippe Couillard a correspondu à son suicide électoral chez les Québécois francophones. Autrefois, le PLQ a porté une vision québécoise du Canada: il porte aujourd’hui une vision canadienne du Québec. Son objectif: toujours ramener à la baisse les critères d’adhésion du Québec au fédéralisme, et le transformer de telle manière que la question nationale se dissolve.

Le PLQ, rationnellement, cherche à élargir sa base électorale: cette stratégie l’a bien servi depuis 20 ans. La transformation de Laval en extension politique et sociologique du West Island en témoigne. Ce sera demain ou après-demain le tour des deux 450 – comme le reconnaissent bien des stratèges libéraux en privé, soit dit en passant. 

Évidemment, le PLQ ne va pas en criant sur les toits qu’il est favorable à une transformation démographique du Québec entraînant la mise en minorité progressive du Québec francophone. Il se contente de fonder son action politique sur cette logique.

Question nationale

Certains, parmi les multiculturalistes les plus militants, se permettent de le dire: j’en ai cité deux dans mon texte. 

Je les recite pour m’assurer que les lecteurs ne les oublient pas.

Balarama Holness affirmait ainsi que le PLQ aura besoin «de deux décennies pour se renforcer en région, le temps qu’il y ait des changements démographiques». Autrement dit, moins les régions seront francophones, plus le PLQ y progressera.

Je recite aussi Idil Issa, la militante multiculturaliste : «C’est les demographics qui vont gagner, finalement. Le Québec de Mathieu Bock-Côté, c’est le Québec du passé. Ils essaient de prendre une photo et de figer le Québec d’une ancienne manière. Nous sommes diverses, le Québec est différent maintenant. On doit être inclusifs. On doit pas aliéner les jeunes. On doit leur donner une place. Je veux que tout le monde qui aimerait être enseignante étudie l’éducation, étudie le droit. Ne soyez pas peur, la loi 21, ça restera pas au Québec, ça, c’est certain. Comme j’ai dit, que ce soit l’année 2300, on ira jusqu’au bout.» 

J’en cite un autre, sans savoir s’il est fédéraliste ou souverainiste, mais qui théorise les effets de cette révolution démographique pour le Québec. Amadou Sadjo Barry, dans Diversité culturelle et immigration (2023), qui écrit: «[…] on pourrait penser que dans les prochaines décennies, la population québécoise sera largement majoritaire en immigrants de première ou de deuxième génération et, par conséquent, aucun groupe, même les francophones descendants des Canadiens français, ne pourrait constituer la majorité. […] Le temps viendra où l’Europe et l’Occident ne suffiront plus comme références pour comprendre le peuple québécois et le définir. Ce temps, ce sera celui du grand déracinement auquel notre monde sera confronté». (p. 148)

Et qu’on me permette d’en citer un dernier: le philosophe Daniel Weinstock. 

Il ainsi affirmait en octobre 2009: «Manifestement, la préoccupation identitaire des Québécois est plus forte que dans le reste du Canada. Le Canadien anglais, c’est déjà un “post-ethnique”, une personne qui peut aussi bien être de souche écossaise que polonaise ou sud-américaine. Les Québécois, eux, ont toujours cette idée qu’ils ont un “nous” à protéger. […]. Quand Montréal comptera un aussi haut pourcentage d’immigrants que Toronto, ces questions ne se poseront plus avec autant d’acuité. Et encore moins quand on constatera qu’on n’a pas les moyens de se priver, par exemple, d’une infirmière, “hijab ou pas”». Autrement dit, la question identitaire québécoise allait se dissoudre au rythme de la transformation démographique de la société québécoise et de la mise en minorité des Québécois francophones. La société multiculturelle à laquelle rêvait Weinstock, et qui correspond globalement à la vision que le Canada de 1982 a de lui-même, présupposait pour se concrétiser une recomposition démographique québécoise.

Ce discours est courant, même si les médias y accordent peu d’attention. Je me corrige: il est possible d’en parler si c’est pour s’en réjouir. On chantera alors la diversification croissante du Québec. Si on s’en inquiète, on est accusé du pire. Il faudrait cesser, comme le fait Pratte, d’assimiler toute réflexion sur les effets démographiques et identitaires de l’immigration à la «théorie du grand remplacement», dont nulle figure publique ne se réclame au Québec – cette méthode relève à la fois de la malhonnêteté intellectuelle et de l’intimidation idéologique. 

C’est le simple bon sens: quand un pays reçoit davantage d’immigrés qu’il ne peut en accueillir, il favorise la formation de communautarismes dans ses frontières. Si les décennies passent, que l’immigration massive se poursuit, et que la machine à intégrer ne fonctionne toujours pas, c’est l’identité profonde de ce pays qui se transformera et sa majorité historique qui se minorisera. 

Mais revenons au PLQ. Il ne me semble pas inutile de rappeler qu’Ottawa, en 1995, a utilisé l’immigration massive à la manière d’un verrou démographique sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec. Plus la majorité historique francophone fondra démographiquement, et moins le Québec aura de chances d’accéder à l’indépendance. 

L’ex-député libéral Christos Sirros l’avait dit mot pour mot au lendemain du référendum: «le désir d’indépendance des Québécois allait s’éteindre avec l’immigration». Il ne faisait que dire tout haut ce que les partisans du plan B dans les années postréférendaires pensaient tout bas.

En cherchant à casser la structure démographique du Québec, Ottawa entend en finir une fois pour toutes avec la possibilité de l’indépendance, et c’est dans cet esprit, encore une fois, qu’au lendemain du dernier référendum, dès sa reprise du pouvoir, le PLQ a haussé les seuils.

Qu’on me comprenne bien: je ne réduis évidemment pas l’immigration à son utilisation politique par le PLQ. 

Il y a de belles histoires d’intégration, d’ailleurs, comme Pratte le rappelle, et nul ne le contestera. Qui serait assez sot pour dire d’un phénomène de grande ampleur comme l’immigration qu’il est exclusivement positif ou exclusivement négatif?

Régime canadien de 1982

Mais la dynamique de fond, portée par le régime canadien, favorise davantage l’intégration des immigrés aux Canadiens anglais du Québec qu’aux Québécois francophones, et rien ne laisse croire que la tendance basculera à court ou moyen terme. 

Cette intégration à la communauté anglophone passe normalement par une identification privilégiée à Montréal, métropole bilingue aux deux langues officielles, fondée sur le principe du bonjour-hi. Le français, dans cette perspective, devient optionnel. La loi 101 n’entend plus ici assurer l’intégration identitaire des nouveaux arrivants à la majorité historique francophone mais conserver le droit pour cette dernière de se faire servir en français. Ce n’est plus une loi mettant le français au pouvoir mais assurant les droits minoritaires des francophones. 

Alors revenons au sujet de notre discorde: autant il serait hasardeux de réduire la question de l’immigration à son usage politique par les partis, autant il serait absurde de nier cette dimension. 

Ce qui nous ramène à cette évidence: l’immigration massive est une richesse électorale pour le Parti libéral. Il est de bonne guerre qu’André Pratte le nie. Mais le fait que cette vérité soit désagréable ne la transforme pas soudainement en fausseté.

Mathieu Bock-Côté

Source: Réplique d’André Pratte à Mathieu Bock-Côté: une analyse injuste du PLQ qui ne tient pas la route

Signes religieux: le débat crée des remous au PLQ

The internal divisiveness on the PLQ on religious symbols and public sector employment:

Le débat sur le port de signes religieux par les employés de l’État explique le manque d’enthousiasme du leader parlementaire libéral Sébastien Proulx à poursuivre sa carrière politique. L’unanimité récente des députés libéraux contre toute interdiction, en dépit de la proposition Bouchard-Taylor, témoigne de l’ascendant du député André Fortin sur les instances du PLQ.

Dans un reportage de La Presse, la semaine dernière, Sébastien Proulx reconnaissait ne pas être convaincu de terminer le mandat que lui ont confié les électeurs de Jean-Talon, il y a quatre mois. Derrière des portes closes, à la fin de janvier, l’ancien ministre de l’Éducation était pratiquement seul au sein du caucus libéral à pousser pour que son parti adopte la proposition du rapport Bouchard-Taylor pour dénouer le noeud gordien, la question au centre du débat politique québécois depuis désormais 10 ans. Son unique appui : l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette. Les deux sont aussi favorables à ce qu’on enlève le crucifix de l’Assemblée nationale.

Pour MM. Proulx et Barrette, le PLQ doit prendre acte du verdict de la population lors des élections du 1er octobre et adopter des positions pour se rapprocher de la majorité francophone.

Seul député libéral élu dans une région très majoritairement francophone, M. Proulx a poussé devant ses pairs pour l’interdiction du port de signes religieux aux employés de l’État dotés d’un pouvoir de coercition, comme les juges, les policiers et les gardiens de prison, la proposition d’origine de Bouchard-Taylor. Il n’était pas favorable à l’idée d’élargir cette interdiction aux enseignants, comme le désire la Coalition avenir Québec, encore moins aux directeurs d’école, comme le propose le Parti québécois.

Mais la question a été évacuée sans affrontement lors du caucus du PLQ sur cette question, le 31 janvier. Porte-parole de son parti en la matière, l’ex-ministre Hélène David n’a pas pris position sous prétexte qu’elle animait la discussion. Alors que plusieurs élus s’attendaient à ce qu’on reporte la décision au moment du dépôt du projet de loi par le gouvernement Legault, Pierre Arcand a publiquement tiré un trait et dit que les députés restaient opposés aux interdictions.

Fortin consolide son emprise

Candidat à la succession de Philippe Couillard, André Fortin, élu dans l’Outaouais, était à l’évidence le porte-parole du camp majoritaire, qui soutenait que le PLQ devait continuer à prôner les libertés individuelles sur cette question. Issu du Parti libéral du Canada, il « joue la carte libérale classique », a confié un collègue.

Son adversaire probable, Dominique Anglade, est quant à elle restée plutôt vague sur cet enjeu délicat, « elle veut se donner le temps de réfléchir », a résumé un de ses proches.

L’ex-ministre Christine St-Pierre était clairement en faveur du maintien de la position du parti, tout comme les nombreux députés de l’Ouest-de-l’Île. À Laval, Francine Charbonneau ne s’est pas exprimée. Dans l’est de Montréal, Lise Thériault est restée vague, mais a soutenu qu’elle tenait à ce que le crucifix reste au Salon bleu, à l’Assemblée nationale.

André Fortin peut déjà compter dans les coulisses sur l’appui des anciens supporteurs de Pierre Moreau en 2013 – dont le chef intérimaire Pierre Arcand, désormais tenu à une neutralité officielle -, idem pour Filomena Rotiroti, la présidente du caucus.

C’est dans le bureau d’Arcand que s’est décidé le départ du directeur du PLQ, Sylvain Langis. Ce dernier avait souligné vouloir partir à la fin de son mandat de cinq ans, fin 2018. M. Arcand lui a demandé de rester en poste jusqu’en juin. Un appel de candidatures a été lancé, mais dans les cercles libéraux, il est déjà clair qu’Olivier Parent, ancien chef de cabinet de Pierre Moreau, sera choisi.

Atallah pose ses pions à l’interne

Dans la même mouvance, le président du PLQ, Antoine Atallah, pose ses pions. Son « conseiller spécial » sans poste précis au sein du parti, Jonathan Abecassis, ancien bras droit de Michael Applebaum, est sévèrement critiqué à l’interne. Après une réunion houleuse du conseil de direction du PLQ, le 27 janvier, Atallah a obtenu la majorité sur l’exécutif du PLQ, ce qui lui donne le contrôle des règles de nomination du futur chef.

Mais l’opération ne s’est pas faite sans heurts – à cette réunion, pendant plusieurs heures, le plan d’action de la direction et les militants se sont mesurés sur la nomination de Katherine Martin comme vice-présidente du PLQ. Issue du cabinet de Robert Poëti – un ancien supporteur de Pierre Moreau -, Mme Martin a été élue de justesse, un vote à 11 contre 11 qu’elle a remporté parce que la voix du président, M. Attalah, prévaut.

Comme le clan d’André Fortin, Attalah veut une course à la direction le plus tard possible, en 2021. Dans l’entourage de Dominique Anglade, on souhaite procéder plus rapidement.

Linda Caron a quitté la présidence de la commission politique, un poste pour lequel le fils de Jean Charest, Antoine Charest, a retiré sa candidature – le « comité de gouvernance » du parti a choisi Simon Papineau. La présidente de la commission politique, Émilie Nadeau, est aussi partie – déjà, elle n’avait pas digéré d’avoir été laissée sur le carreau par l’organisateur de la dernière campagne, Hugo Delorme.

Source: Signes religieux: le débat crée des remous au PLQ

Les libéraux évitent le terme «nationalisme ethnique»

Hard to deny Leitao’s point given ongoing identity politics. Meets the definition of a gaffe being speaking the truth too frankly:

Les libéraux n’ont pas voulu répéter les mots « nationalisme ethnique » utilisés par le ministre des Finances Carlos Leitão pour dénoncer la Coalition avenir Québec (CAQ), jeudi.

À leur arrivée à l’Assemblée nationale, des ministres du gouvernement Couillard se sont portés à la défense de leur collègue. Mais ils se sont gardés de reprendre l’expression qu’il a utilisée pour critiquer le parti de François Legault dans une entrevue à The Gazette.

Dans un article paru mercredi, M. Leitão a déclaré au quotidien que la CAQ propose un « nationalisme ethnique ».

« Ce à quoi nous nous opposons fondamentalement, ce à quoi le Parti libéral du Québec s’opposera toujours, c’est de la division, a affirmé le ministre de l’Immigration, David Heurtel. C’est de tenter d’antagoniser les Québécois. »

Pressé de répéter les propos son collègue, M. Heurtel a tourné les talons et fait dos aux journalistes pour ensuite répondre à des questions en anglais.

Son collègue à l’Éducation, Sébastien Proulx, a affirmé : « Je n’ai pas à répéter une affirmation dans un contexte où je ne l’ai pas entendue. »

« Je connais M. Leitão, a ajouté M. Proulx. Je sais pour quelles raisons il fait de la politique, je sais pourquoi il est motivé à faire de la politique, je sais qu’il accorde beaucoup d’importance à la place de gens comme lui dans notre société, qui se sont bâtis et qui sont aujourd’hui ministre des Finances. »

La déclaration de M. Leitão a fait bondir le chef caquiste François Legault, mercredi. Il a exigé des excuses et demandé au premier ministre Philippe Couillard de le rappeler à l’ordre.

La CAQ est revenue à la charge jeudi matin. Elle a présenté une motion pour que les parlementaires reconnaissent « qu’aucune formation politique représentée à l’Assemblée nationale du Québec ne prône le nationalisme ethnique ». Une initiative que le Parti libéral a refusé d’appuyer.

Au Salon bleu, le leader parlementaire caquiste, François Bonnardel, a souligné à gros traits le refus des ministres libéraux de répéter les propos de M. Leitão.

« Ce qui alimente le cynisme, ce sont les double-discours, a dénoncé M. Bonnardel. Pourquoi refuse-t-il de dire en français ce qu’il a dit en anglais ? Pourquoi ce double-discours ? Qu’il assume ou qu’il s’excuse. »

M. Leitão avait refusé de s’excuser mercredi.

« J’ai dit ce que j’avais à dire », a-t-il simplement déclaré jeudi matin.

via Les libéraux évitent le terme «nationalisme ethnique» | Martin Croteau | Politique québécoise

Signes religieux chez les élus: le PLQ dénonce un message «d’exclusion»

Consistent yes, but wrong also, banning PQ candidates from wearing religious symbols. “Harmony” indeed, according to Premier Marois. Quebec Liberal Party calling this one correctly, as they have been throughout the Charter debates and discussions.

Signes religieux chez les élus: le PLQ dénonce un message «d’exclusion» | Martin Ouellet | Politique québécoise.

And a reminder of the xenophobic current behind the third party in Quebec (CAQ, formerly ADQ), which provoked the original reasonable accommodation debate over 5 years ago and the Bouchard-Taylor Commission.

«L’islam, une religion de violence», selon le fondateur de l’ADQ | DENIS LESSARD | Politique québécoise

Daily round-up on Charte des valeurs québécoises

Usual daily round-up, starting with expression of concern from Prime Minister Harper:

Charte des valeurs: «le gouvernement souverainiste cherche la chicane avec Ottawa», dit Harper | Stéphanie Marin | Politique.

Followed by a nice contrast piece between PM Harper’s caution and Liberal Leader Justin Trudeau’s forthright and clear position, and where he drew parallels between MLK’s I have a dream speech and the implied segregation of the proposed Charter. This of course inflamed some of the Quebec intelligentsia and politicians, but Trudeau has a point:

A tale of two politicians: Harper and Trudeau wade into controversial Quebec issue

And the réplique (and ongoing sensitivity about the Trudeau legacy and family) in Quebec:

Charte des valeurs: Lisée lance un appel au calme

The Quebec Liberal Party seems to be holding to its position against the proposed Charter:

Signes religieux: Couillard réaffirme la position traditionnelle du PLQ

And lastly – if you have lasted this long – short commentary by Charles Taylor, one of the leading philosophers and thinkers on multiculturalism, and how he despairs of the political class and its limited world view:

La question est de savoir qui va rédiger cette charte. Si c’est rédigé par l’Assemblée nationale actuelle, je n’en veux pas. [gras] Ce sont des gens qui ont des idées tellement bornées…dans la plupart des cas. Ça me fait pleurer comme Québécois d’entendre ce qu’eux entendent par laïcité.

Les fines nuances de Charles Taylor