Harel, Weil et al: Le PL84 est en rupture avec l’interculturalisme 

Critique of the assimilationist aspects of Bill 84:

Le 30 janvier, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a déposé le projet de loi 84 sur l’intégration nationale, qui propose de définir le modèle québécois d’intégration ainsi que les responsabilités de l’État, des Québécois et des personnes immigrantes pour assurer la vitalité du français et de la culture commune. Depuis, il ne cesse de soutenir publiquement que cette loi se situe dans le prolongement de l’interculturalisme, le modèle pluraliste de vivre-ensemble auquel le Québec adhère officieusement.Or, le projet de loi 84 est loin de s’inscrire dans cette continuité. Avec son approche aux accents assimilationnistes, il s’agit d’une nette rupture par rapport au modèle hérité de la Révolution tranquille. Affirmer les spécificités de l’approche québécoise est essentiel pour offrir une option de remplacement à la fois crédible et juste au multiculturalisme canadien. L’initiative caquiste ne va pas dans ce sens, à notre avis. Au contraire, le message envoyé aux personnes immigrantes nuira au projet d’une société d’accueil québécoise.

La trajectoire d’un modèle pluraliste

Sans jamais l’avoir explicitement inscrit dans une loi, le Québec s’est doté d’un modèle de vivre-ensemble fondé sur la recherche d’un équilibre entre l’ouverture au pluralisme ethnoculturel et la continuité d’un projet national et francophone. Cet objectif a été poursuivi par tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur partisane, et a inspiré plusieurs lois et politiques.

En 1975, un gouvernement libéral fait adopter la Charte des droits et libertés de la personne qui reconnaît aux minorités le droit « de maintenir et de faire progresser leur propre vie culturelle avec les autres membres de leur groupe » ainsi que leur droit à l’égale dignité, en interdisant la discrimination à leur égard. Dès 1977, la Charte de la langue française, élaborée par un gouvernement péquiste, fait en sorte que les enfants de parents immigrants doivent désormais fréquenter l’école française, favorisant ainsi leur pleine participation à la société québécoise.

Un gouvernement péquiste dépose en 1978 la Politique québécoise du développement culturel, qui affirme le rôle central de la culture de tradition française tout en permettant aux diverses communautés de préserver leur culture et leurs valeurs. Rejetant à la fois l’assimilation et le repli identitaire, cette approche se renforce en 1981 avec le Plan d’action à l’intention des communautés culturelles, qui promeut les rapprochements entre la majorité et les minorités ainsi que la lutte contre la discrimination.

En 1991, un gouvernement libéral introduit la notion de « contrat moral » dans son Énoncé de politique en immigration et intégration. Dans un esprit de réciprocité, on demande aux nouveaux arrivants de respecter trois principes chers à la société d’accueil : le français comme langue commune, la démocratie et la participation, ainsi que le pluralisme et les relations intercommunautaires. Ces principes étaient au cœur de la recommandation du rapport de la commission Bouchard-Taylor voulant que l’État québécois adopte une politique ou une loi en matière d’interculturalisme.

Ces politiques reflètent une identité québécoise affranchie de son ancrage exclusivement canadien-français et marquent un tournant majeur dans notre histoire : le Québec francophone est appelé à se diversifier et à prendre en compte les différentes origines de sa population. Le cadre civique qu’elles ont défini guide encore aujourd’hui l’action gouvernementale en matière de vivre-ensemble.

Une rupture inquiétante

Plusieurs aspects du projet de loi 84 l’éloignent du modèle interculturel, équilibré et inclusif, au profit d’une logique aux tendances assimilationnistes. Il exige d’abord des personnes immigrantes qu’elles « adhèrent » à une culture commune, présentée comme « le creuset » d’une nation unie. Or, cette notion, associée au melting-pot américain, évoque l’effacement des différentes cultures et s’éloigne de la tradition pluraliste québécoise. De plus, le projet de loi ne dit rien sur les rapports entre la majorité francophone, la communauté anglophone et les Premières Nations, outre leur mention dans les considérants. Ce faisant, le projet de loi 84 s’écarte radicalement du pluralisme au cœur de l’interculturalisme.

Ensuite, le projet de loi 84 instaure une asymétrie dans les devoirs et les attentes envers l’État, les Québécois et les personnes immigrantes ; ces dernières étant soumises à des exigences nettement plus élevées. Elles doivent « participer à la vitalité de la culture québécoise en l’enrichissant », une obligation qui ne s’applique pas au reste de la population. Cette disparité fragilise le principe de réciprocité du modèle interculturel.

Finalement, le projet de loi 84 réduit l’intégration à l’acquisition du français et à l’adhésion à la culture commune, ignorant ses dimensions économiques et sociales. De plus, le document fait l’impasse sur la lutte contre le racisme et les discriminations, pourtant essentielle au respect du droit à l’égale dignité. L’épanouissement personnel et la participation à la société signifient aussi le plein accès aux emplois, aux services et au logement, quelles que soient son origine ou sa couleur de peau.

Révision majeure

Le projet de loi 84 rompt avec l’approche québécoise du vivre-ensemble de façon inacceptable. En souscrivant à une vision aux tendances assimilationnistes plutôt qu’en mettant en avant les dimensions civiques et plurielles de la culture commune, il risque davantage de repousser les minorités ethnoculturelles que de renforcer leur sentiment d’appartenance à la société québécoise. Le gouvernement doit donc revoir en profondeur le projet de loi 84 en adoptant une démarche fondée sur un esprit d’équilibre.

Une telle loi est trop importante pour ne refléter que la vision du gouvernement : incarner un large consensus est essentiel pour permettre à tous les Québécois, quelle que soit leur origine, de s’y reconnaître. En tant que société d’accueil ayant su conjuguer immigration et préservation de son identité nationale distincte, nous avons le devoir d’offrir mieux à celles et ceux qui choisissent de contribuer à notre développement collectif.

François Rocher, David Carpentier, Louise Harel et Kathleen Weil

Source: Le PL84 est en rupture avec l’interculturalisme

On January 30, the Minister of Immigration, Jean-François Roberge, tabled Bill 84 on National Integration, which proposes to define the Quebec model of integration as well as the responsibilities of the State, Quebecers and immigrants to ensure the vitality of French and common culture. Since then, he has continued to publicly maintain that this law is an extension of interculturalism, the pluralist model of living together to which Quebec unofficially adheres. However, Bill 84 is far from being part of this continuity. With its approach with assimilationist accents, it is a clear break with the model inherited from the Quiet Revolution. Affirming the specifics of the Quebec approach is essential to offer a replacement option that is both credible and fair to Canadian multiculturalism. The Caquist initiative does not go in this direction, in our opinion. On the contrary, the message sent to immigrants will harm the project of a Quebec host society.

The trajectory of a pluralist model

Without ever having explicitly inscribed it in a law, Quebec has adopted a model of living together based on the search for a balance between openness to ethnocultural pluralism and the continuity of a national and Francophone project. This goal has been pursued by all governments, regardless of their partisan color, and has inspired several laws and policies.

In 1975, a liberal government adopted the Charter of Human Rights and Freedoms, which recognized the right of minorities “to maintain and advance their own cultural life with the other members of their group” as well as their right to equal dignity, by prohibiting discrimination against them. As early as 1977, the Charter of the French Language, developed by a Péquist government, ensured that children of immigrant parents must now attend French school, thus promoting their full participation in Quebec society.

In 1978, a Péquiste government introduced the Quebec Cultural Development Policy, which affirms the central role of traditional French culture while allowing the various communities to preserve their culture and values. Rejecting both assimilation and identity retreat, this approach was strengthened in 1981 with the Action Plan for Cultural Communities, which promoted rapprochement between the majority and minorities and the fight against discrimination.

In 1991, a liberal government introduced the concept of “moral contract” in its Immigration and Integration Policy Statement. In a spirit of reciprocity, newcomers are asked to respect three principles dear to the host society: French as a common language, democracy and participation, as well as pluralism and intercommunity relations. These principles were at the heart of the recommendation of the Bouchard-Taylor Commission’s report that the Quebec State adopt a policy or law on interculturalism.

These policies reflect a Quebec identity freed from its exclusively Canadian-French anchorage and mark a major turning point in our history: Francophone Quebec is called upon to diversify and take into account the different origins of its population. The civic framework they have defined still guides government action today in terms of living together.

A worrying break

Several aspects of Bill 84 distance it from the intercultural, balanced and inclusive model, in favor of a logic with assimilationist tendencies. He first requires immigrants to “adhere” to a common culture, presented as “the crucible” of a united nation. However, this notion, associated with the American melting pot, evokes the erasure of different cultures and moves away from the Quebec pluralist tradition. In addition, the bill says nothing about the relationship between the Francophone majority, the English-speaking community and the First Nations, other than their mention in the recitals. In doing so, Bill 84 radically departs from pluralism at the heart of interculturalism.

Next, Bill 84 introduces an asymmetry in duties and expectations towards the State, Quebecers and immigrants; the latter being subject to much higher requirements. They must “participate in the vitality of Quebec culture by enriching it”, an obligation that does not apply to the rest of the population. This disparity weakens the principle of reciprocity of the intercultural model.

Finally, Bill 84 reduces integration to the acquisition of French and adherence to common culture, ignoring its economic and social dimensions. In addition, the document ignores the fight against racism and discrimination, which is essential for respecting the right to equal dignity. Personal development and participation in society also mean full access to jobs, services and housing, regardless of their origin or skin color.

Major revision

Bill 84 breaks with Quebec’s approach to living together in an unacceptable way. By subscribing to a vision with assimilationist tendencies rather than highlighting the civic and plural dimensions of the common culture, he risks pushing back ethnocultural minorities more than strengthening their sense of belonging to Quebec society. The government must therefore thoroughly review Bill 84 by adopting an approach based on a spirit of balance.

Such a law is too important to reflect only the government’s vision: embodying a broad consensus is essential to allow all Quebecers, regardless of their origin, to recognize themselves. As a host society that has been able to combine immigration and the preservation of its distinct national identity, we have a duty to offer better to those who choose to contribute to our collective development.

Kathleen Weil slams Jean-François Lisée’s immigration comments

More on Quebec immigration and identity debates:

Immigration Minister Kathleen Weil has slammed PQ leadership candidate Jean-François Lisée for listing three European cities as he called on Quebec to have the “best immigration possible.”

The Parti Québécois leadership hopeful said Monday the province should select rapidly employable, educated francophone immigrants from top job fairs in Paris, Brussels and Barcelona because they can integrate quickly into Quebec society. Lisée also talked about recruiting francophones from around the world.

“That is perfect immigration,” he said.

Weil attacked the comments as discriminatory.

“Every human being has the potential to integrate and to live a full life and to contribute to the society that they live in, and that is the history of Quebec,” she said.

Weil argued Quebec boasts the most diversified immigration in Canada.

 “Quebec is an open society; we have greeted, welcomed and settled people from all over the world and we’re going to continue to do that.”

Weil said she was surprised by Lisée’s comments because “people usually don’t discriminate in their comments, certainly not here (in the National Assembly) over the origins of somebody, about who’s a better immigrant.”

She told reporters it is “certainly” discriminatory to “differentiate people based on their cultural background, their origin.”

Lisée’s positions have earned him criticism from inside his own party, too.

PQ MNA Maka Kotto — who supports Lisée’s contender, Alexandre Cloutier, for the party leadership — told La Presse that Lisée was “agitating vectors that tickle the dark part of our souls.”

Kotto later told reporters in Quebec City it had been “imprudent” of Lisée to raise the issue of immigration levels and composition during the leadership race.

“You know this is a topic that stirs up passions and sometimes skids out of control,” Kotto said.

Lisée argued his critics are twisting his words.

“Saying that I want to favour European immigration is nothing but a willful distortion of what I said. My point is that perfect immigration is when we can provide a job, education and integration to every newcomer wherever he or she comes from.”

A new study by the Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) suggests immigrants in Quebec are victims of “systemic racism.”

Source: Kathleen Weil slams Jean-François Lisée’s immigration comments | Montreal Gazette

Les réfugiés scolarisés en anglais? | Le Devoir

One of the little details regarding refugee integration in Quebec and the sensitivities re language:

La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, a semé la confusion, mercredi, en affirmant que les commissions scolaires anglophones pourront assurer la formation professionnelle de réfugiés syriens adultes pour ensuite soutenir que tous les efforts de son ministère viseront à les diriger vers des cours en français.

En vertu de la loi 101, tous les enfants d’immigrants doivent fréquenter l’école française. Or, la Commission scolaire anglophone Lester-B.-Pearson (CSLBP) a demandé au gouvernement Couillard de permettre à des enfants de réfugiés syriens de fréquenter ses écoles en invoquant l’article 85.1 de la Charte de la langue française, qui permet des exceptions pour des raisons humanitaires.

Kathleen Weil, tout comme la ministre responsable de la Charte de la langue française, Hélène David, ont refusé, mercredi, d’accéder à cette demande. Toutefois, les immigrants, comme tous les Québécois, ont le choix de leur langue d’enseignement en ce qui a trait à la formation professionnelle, ainsi qu’au cégep et à l’université. Pour la Commission scolaire Lester-B.-Pearson, « il existe toutes sortes de possibilités en matière de formation professionnelle », a indiqué en anglais la ministre de l’Immigration lors d’une conférence de presse en matinée. « J’ai appelé la commission scolaire parce que je comprends ce désir d’aider. »

Priorité au français

Au terme de la réunion du Conseil des ministres en après-midi, Kathleen Weil tenait un discours différent. « La priorité, c’est la francisation, a-t-elle déclaré. Toutes nos actions avec les réfugiés, avec les immigrants, c’est de les orienter vers des cours de français. » Que ce soit à Montréal, à Laval ou à Longueuil, « ils sont là dans un bain linguistique français ».

On ne peut pas travailler en anglais seulement à Montréal. « Non, honnêtement, non, non. Essayez donc, si vous êtes unilingues anglophones, de trouver un emploi à Montréal », a dit la ministre. Du moins, un emploi qui exige un certain « niveau de scolarisation », a-t-elle dû préciser.

Source: Les réfugiés scolarisés en anglais? | Le Devoir

Travailler avec un intégriste: la ministre Weil se ravise

Reminds me of a discussion I had with some of my former staff during 2008 Quebec niqab and related debates, and I challenged my staff, who argued for accommodation, would they feel comfortable having a co-worker wearing a niqab? The body language discomfort was palpable:

Kathleen Weil a marché dans les mêmes traces mercredi, lorsqu’elle commentait la conception de son plan d’action pour la lutte au radicalisme, et le projet de loi péquiste sur un observatoire de l’intégrisme. Elle affirmait qu’il y avait de l’intégrisme qui pouvait être soit inoffensif ou soit dangereux, quand les échanges ont alors glissé, à savoir si elle aurait un problème à travailler avec un intégriste dans son propre cabinet.

«Intégriste, ça dépend jusqu’où (sur le plan) religieux, a-t-elle d’abord répondu au cours d’un point de presse en matinée. S’il est rigoriste, mais ne fait pas de mal à personne… C’est ça l’inquiétude pour une société démocratique, c’est la sécurité des gens.»

Elle a alors été appelée par un journaliste à préciser sa pensée, avec un exemple hypothétique d’un collègue qu’elle côtoierait au quotidien, un intégriste rigoriste qui respecte strictement ses préceptes religieux en privé.

«On n’a pas de jugement à porter sur cette personne en autant que la sécurité publique est protégée», a-t-elle confirmé.

Elle a soutenu que l’intégrisme en soi n’est pas dangereux et qu’elle ne connaît pas de pays disposant de plans d’action contre l’intégrisme. Toutefois, à la sortie du conseil des ministres en après-midi, son discours avait changé.

«Ce serait impossible que quelqu’un comme ça se retrouve dans mon cabinet, vraiment impossible», a martelé Mme Weil.

Sa définition de l’intégrisme s’était soudainement étoffée, pour justifier son rejet, et il ne s’agissait plus simplement d’un rigoriste et de ses pratiques religieuses en privé: un intégriste est devenu quelqu’un qui ne partage pas les valeurs démocratiques, qui ne croit pas en l’égalité entre les hommes et les femmes et qui fait la promotion de l’homophobie.

«C’est plus que de la rigueur (sic), a-t-elle justifié. C’est quelqu’un qui conteste la démocratie. C’est ce qui est ahurissant dans ce qu’on entend ces temps-ci. Je réagis fortement à ça.»

L’intégriste est «extrêmement conservateur», a-t-elle poursuivi, et n’a pas une «mentalité moderne». À la première entrevue d’embauche on verrait que cette personne n’a pas une «mentalité ouverte, progressiste».

Selon elle, il y a des gradations jusqu’au fondamentalisme, mais le lexique est «complexe» et elle veut rester simple pour être comprise. «C’est plus important de parler des vraies choses, c’est ce que les gens comprennent, je pense qu’il faut parler un langage simple», a-t-elle dit.

Travailler avec un intégriste: la ministre Weil se ravise | Patrice Bergeron | Politique québécoise.

Un imam radical prêchera aux jeunes Montréalais 

One really wonders why such people wish to stay in Canada, given their world outlook and values are so much at odds with liberal democratic values (other religions have their equivalents):

L’imam Hamza Chaoui a fait des vagues par le passé en raison de ses enseignements rigoristes. Sur sa page Facebook, où il prêche à quelques centaines d’abonnés, l’imam a récemment exposé son rejet total du système démocratique. «La législation islamique et la démocratie sont sur deux lignes en parallèle qui ne seront jamais en intersection» parce que la démocratie peut déboucher sur des Parlements formés «d’un mécréant ou bien d’un homosexuel ou d’un athée qui affirme l’inexistence d’Allah», selon M. Chaoui.

En réponse aux commentaires d’autres internautes, il a ajouté que «le vote en islam est haram (un péché) et n’est pas permis». «La démocratie est un système de mécréance et il faut le boycotter.»

M. Chaoui juge aussi sévèrement le système criminel canadien, qui n’apprendrait pas aux criminels à ne plus recommencer. Dans un prêche prononcé en 2013, il défend notamment l’amputation d’une main devant la foule pour punir les voleurs ainsi que la lapidation pour les époux adultères.

Il souligne toutefois qu’il s’agit de la conséquence prévue pour ces crimes dans l’islam, et que les musulmans canadiens ne devaient pas se faire justice eux-mêmes ou appliquer cette loi au Canada.

L’imam se prononce toutefois contre l’interdiction de conduire pour les femmes saoudiennes. De toute façon, la possibilité «d’entrer en contact physique avec les hommes» dans le transport en commun ou encore d’être seule dans un taxi avec un chauffeur de sexe masculin serait bien pire, selon lui.

Un imam radical prêchera aux jeunes Montréalais  | Philippe Teisceira-Lessard | Montréal.

And the Quebec government considers its options:

Jeudi, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil déclarait que cet imam tient des propos «dangereux» et qu’elle ne souhaite pas l’ouverture d’un tel centre communautaire. Or vendredi, La Presse a révélé que le projet avait déjà reçu l’aval de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, un feu vert permettant de réaménager le local que l’imam loue. Hamza Chaoui doit également obtenir un certificat d’occupation, une formalité qui, normalement, consiste seulement à vérifier si l’adresse correspond au zonage. Mais l’arrondissement et la Ville analysent également le dossier sous l’angle de la sécurité.

Alors que l’imam a déjà obtenu un permis, Kathleen Weil a répondu qu’elle «ressent des préoccupations» concernant «la sécurité publique». «L’État regarde tout ce qu’il a à sa disposition» pour intervenir dans ce dossier, a-t-elle dit au cours d’une brève mêlée de presse vendredi.

«L’État a beaucoup de choses à sa disposition. Il faut bien examiner la question. Il y a beaucoup d’acteurs au sein du gouvernement pour examiner ces questions. On pourra vous donner des réponses en temps et lieu», a-t-elle affirmé. Elle a souligné que la Sécurité publique est impliquée dans le dossier.

Parmi les outils à la disposition du gouvernement, elle a parlé de manière générale de «mesures dans la prévention, la détection et la répression de certains actes». «Il faut examiner, comprendre les enjeux avant de décider des actions. Ce n’est pas parce que moi je ne vous donne pas les réponses concrètes sur ce qui se fait que les choses ne se font pas», a-t-elle affirmé, mitraillée de questions sur les options qui s’offrent au gouvernement. La mêlée de presse a eu lieu avec 30 minutes de retard : la ministre a eu un long échange avec un membre de l’entourage du premier ministre Philippe Couillard avant de se présenter devant les journalistes.

Imam Chaoui: Québec étudie ses options

In English media:

Speaking to reporters in Quebec City, Kathleen Weil, Quebec’s minister of immigration, diversity and inclusion, said Mr. Chaoui’s views are “dangerous” and “unacceptable” in a democratic society like Quebec, where the rule of law applies and men and women are treated as equals.

“The city of Montreal, I am sure, shares our values, which are Quebec values,” Ms. Weil said. “They [his remarks] are dangerous.

“Clearly, my desire is that we don’t have this [community centre] where someone can spread these concepts. It’s unacceptable that we can have people on our territory who are teaching this to other people and the new generation.”

Later, Agnès Maltais, the Parti Québécois point person on secularism, and the PQ’s Carole Poirier denounced the imam’s statements and called on authorities to do everything in their power to impede him.

“The Imam Hamza Chaoui has made radical statements in the past, including stating the democracy and Islam are not compatible and that the vote is a sin,” Ms. Maltais said. “We strongly denounce these medieval statements.”

They said the situation shows that Premier Philippe Couillard’s statement that fundamentalism is a “personal choice,” as long as the laws are all respected, is illogical.

Anti-democracy imam gets cold reception from politicians over Montreal community centre plan

Laïcité : les libéraux en mission réparation | Related Commentary

A reminder of some of the challenges Minister Weil and the Couillard government will face as they develop their Charte de laïcité, but also some indication they that intend to use the previous Bill 94 of 2010 under the Charest government as the basis:

Au lieu d’une interdiction du port de signes religieux, le rapport Ouimet [an earlier parliamentary committee study on fundamentalism] propose une approche basée sur les demandes d’accommodement, avec des balises permettant de déterminer ce qui est raisonnable ou non.

Conçu comme une réponse du gouvernement Charest au rapport Bouchard-Taylor, le projet de loi 94 n’a jamais été adopté — même si les libéraux étaient majoritaires. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse avait critiqué ses « effets pervers dommageables » pour les musulmanes, à cause des dispositions sur le visage découvert. D’autres avaient au contraire dénoncé le principe de la « laïcité ouverte », jugé trop peu contraignant.

Quatre ans plus tard, il n’est pas dit qu’un projet de loi établissant le principe du visage découvert passerait plus facilement… ni qu’il réussirait le test des chartes. En novembre dernier, Mme Weil avait elle-même reconnu avoir reçu en 2010 des avis juridiques indiquant que l’obligation du visage découvert n’était pas conforme aux chartes.

Jeudi, elle soutenait toutefois que le projet de loi 94 aurait passé la rampe des tribunaux. « C’était une limite raisonnable, pas au nom de la neutralité, mais au nom de la sécurité, de la communication, de l’identification », a-t-elle expliqué.

Laïcité : les libéraux en mission réparation | Le Devoir.

Chris Selley has one of the more sensible commentaries on Premier Couillard’s intent to have a Charte de laicité and related issues to help have a more informed discussion of the issues:

Mr. Couillard’s pre-election pledge to release the legal opinions the PQ solicited on the secularism charter is an excellent start: Polls showed that while Quebecers supported the values charter, they also wanted it to pass constitutional muster. For the PQ, which was counting on it not passing constitutional muster — the better to foment grievance with Ottawa — that discussion was out of bounds. But with a majority government and no political capital invested in the issue, the Liberals can invite a far more intelligent discussion of how far, if anywhere, they need to go to protect secularism.

In the end, that would probably be healthier than walking away, or quickly passing some watered-down, mostly symbolic reaffirmation of Quebec’s secular nature. And it’s a debate I suspect the Rest of Canada would watch intently. In its opinion on the charter, Quebec’s Human Rights Commission warned that privileging gender equality over religious freedom in the dispensation of accommodations “would run counter to the individualized and contextualized approach that should prevail.” But a lot of people don’t like that approach. As we’ve seen in recent educational clashes between religious belief and sexual orientation — in Ontario’s and Alberta’s publicly funded schools, and at British Columbia’s Trinity Western University — many Canadians inside and outside of Quebec think religion holds too much sway in modern society.

There is no reason not to have such discussions, as long as you’re having it for the right motives. And there are few better motives than trying to convince Quebecers that there is nothing in their open, tolerant, diverse and perfectly secular society that necessitates the curtailing of anyone’s rights.

Chris Selley: Quebec’s values debate isn’t over | National Post.

Graeme Hamilton: The one gesture Philippe Couillard used to slam the door on Marois’ Parti Québécois

Not bad messaging:

But it was a subtler gesture by Mr. Couillard that truly slammed the door on Pauline Marois’ 19 months in power. Kathleen Weil, it was announced, would be “Minister of Immigration, Diversity and Inclusion.”

After the division wrought by the PQ’s charter of Quebec values, which sought to ban minorities who wear religious symbols from public-sector employment, the immigration department’s new name was clearly intended to send a message: The days of homogeneity and exclusion are over.

Addressing Ms. Weil in his speech after the 26-member cabinet was sworn in in the National Assembly’s Salon Rouge, Mr. Couillard said immigration is essential to Quebec’s future, and diversity is an asset.

“To welcome is to grow and to open oneself. In Quebec we are going to grow together,” he said.

“You will have the difficult but essential task of helping to heal the wounds of recent months by participating in the construction of an open, inclusive society proudly sharing an identity based on our language and our shared values.”

We will see how this is captured in the proposed Charte de laicité.

Graeme Hamilton: The one gesture Philippe Couillard used to slam the door on Marois’ Parti Québécois | National Post.

Martin Patriquin in Maclean’s makes the same point:

Kathleen Weil will be minister of “immigration, diversity and inclusion.” The name itself is an apparent middle finger to the former PQ government, which pushed a so-called Quebec values charter that sought to remove religious accoutrements from the heads and bodies of Quebec’s public-sector employees. Weil, an early Couillard supporter, and newly ensconced justice minister Stephanie Vallée will likely work together to bring about legislation on the “reasonable accommodations” file—and deflate a major PQ electoral cudgel in the process.

A government of low expectations for Philippe Couillard

La Presse‘s take:

Lors d’un point de presse, jeudi matin, en marge du premier caucus depuis la prestation de serment des libéraux, elle a dit juger que le gouvernement, dans une démarche d’inclusion, devra déployer des «gestes concrets» pour se rapprocher de ces communautés qui auraient été victimes «d’intimidation» en raison de la charte péquiste.

«Il y a des blessures», selon elle.

Le titre de Mme Weil, qui exerçait la même fonction dans le gouvernement Charest, a été modifié pour devenir «ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion».

Elle dit souhaiter que la société québécoise «s’ouvre» davantage aux nouveaux arrivants. «L’inclusion, ça va au-delà» de l’intégration, qu’elle décrit comme une «dimension nouvelle».

«Il faut revisiter toutes ces questions», selon Mme Weil, qui juge le moment venu de «rebâtir des ponts», loin du message «d’exclusion» prôné par le gouvernement précédent.

Laïcité: Québec juge nécessaire de rebâtir les ponts