Roberge juge intolérable que des immigrants temporaires ne parlent pas français
2023/05/10 Leave a comment
Well, they’re temporary unlike permanent who have a much greater incentive. And legitimate concerns regarding the impact of high immigration levels in the rest of Canada compared to more modest levels in Quebec (set by the Quebec government):
Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, juge intolérable que des milliers d’immigrants temporaires vivent au Québec en n’ayant aucune notion de français. Certains de ces travailleurs venus d’ailleurs veulent pourtant apprendre le français, mais Québec doit leur offrir des cours, si possible en milieu de travail, estime le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.
Plus de 290 000 immigrants temporaires se trouvaient en sol québécois au 31 décembre 2022, selon le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Il s’agit notamment de travailleurs et d’étudiants. Ces gens ne sont pas obligés d’apprendre le français, parce qu’ils viennent au Québec pour de courts séjours — qui peuvent tout de même s’échelonner sur plusieurs années. Certains souhaitent aussi devenir résidents permanents.
Ces gens travaillent entre autres dans les commerces, dans les cafés ou dans les restaurants de Montréal. Ils changent le visage de la métropole en ne maîtrisant pas la langue nationale du Québec. « On ne peut pas tolérer qu’ils anglicisent le Québec », a déclaré le ministre Roberge lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, lundi midi.
Le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, a salué la volonté du gouvernement d’aider les immigrants temporaires à se franciser. Il affirme que plusieurs entreprises (en technologies de l’information ou en aéronautique, par exemple) souhaitent garder leurs travailleurs temporaires.
« Il y a des gens qui travaillent fort, qui viennent d’arriver, parfois avec des enfants, des femmes ou des maris, qui veulent s’intégrer. Il faut leur faciliter la vie. Si on blâme l’immigrant, on perd de vue que notre système n’est pas assez accommodant pour son horaire, pour sa réalité », dit M. Leblanc.
Comme le faucon pèlerin
L’organisme Francisation Québec, qui entrera en fonction le 1er juin, est susceptible de faciliter l’apprentissage de la langue nationale de tous les nouveaux arrivants, y compris ceux issus des programmes temporaires, a fait valoir le ministre Roberge.
Le ministre québécois de la Langue française était invité par la CCMM avec son homologue fédérale, Ginette Petitpas Taylor, après leur entente historique visant à améliorer la protection du français au Québec. La ministre fédérale des Langues officielles a déjà reconnu, avec le projet de loi C-13, « qu’une seule des deux langues officielles est en déclin au Canada, y compris au Québec ». Et cette langue est le français.
Mme Petitpas Taylor a remis à son « ami » Roberge un faucon pèlerin en peluche, pour témoigner qu’il est possible de freiner le déclin d’une espèce vulnérable. Les deux ministres s’étaient entendus en mars dernier pour que le gouvernement Trudeau renforce le français au Québec. Il s’agit d’un geste impensable jusqu’à récemment, car Ottawa a généralement pour mission de protéger les minorités linguistiques, dont celle de langue anglaise au Québec.
Le projet de loi C-13 obligera notamment les entreprises sous réglementation fédérale au Québec à se conformer à la Charte québécoise de la langue française. La langue de travail devra être le français ; il sera aussi obligatoire de pouvoir servir les clients en français. Tout indique que ce projet de loi sera adopté cette semaine par la Chambre des communes.
Immigration francophone
Le ministre Jean-François Roberge a appelé les sénateurs canadiens à sanctionner par la suite le projet de loi « sans le passer à la lessive », en maintenant la référence à la Charte québécoise de la langue française.
Le ministre Roberge a pressé Ottawa d’établir des cibles ambitieuses d’immigration en français. Il dénonce l’« initiative du siècle » visant à faire grimper la population canadienne à 100 millions de personnes en 2100. « J’ose nommer la question de l’immigration massive. Certains appellent ça l’initiative du siècle. Pour moi, c’est la lubie du siècle de penser qu’on peut, de manière démesurée, perdre le contrôle de nos seuils d’immigration. Ce n’est pas bon pour le Québec et ce n’est pas bon pour la francophonie canadienne », a-t-il dit.
La ministre Ginette Petitpas Taylor, une francophone du Nouveau-Brunswick, a reconnu l’importance d’augmenter l’immigration francophone au pays, y compris au Québec.
Source: Roberge juge intolérable que des immigrants temporaires ne parlent pas français