Roberge juge intolérable que des immigrants temporaires ne parlent pas français

Well, they’re temporary unlike permanent who have a much greater incentive. And legitimate concerns regarding the impact of high immigration levels in the rest of Canada compared to more modest levels in Quebec (set by the Quebec government):

Le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, juge intolérable que des milliers d’immigrants temporaires vivent au Québec en n’ayant aucune notion de français. Certains de ces travailleurs venus d’ailleurs veulent pourtant apprendre le français, mais Québec doit leur offrir des cours, si possible en milieu de travail, estime le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.

Plus de 290 000 immigrants temporaires se trouvaient en sol québécois au 31 décembre 2022, selon le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Il s’agit notamment de travailleurs et d’étudiants. Ces gens ne sont pas obligés d’apprendre le français, parce qu’ils viennent au Québec pour de courts séjours — qui peuvent tout de même s’échelonner sur plusieurs années. Certains souhaitent aussi devenir résidents permanents.

Ces gens travaillent entre autres dans les commerces, dans les cafés ou dans les restaurants de Montréal. Ils changent le visage de la métropole en ne maîtrisant pas la langue nationale du Québec. « On ne peut pas tolérer qu’ils anglicisent le Québec », a déclaré le ministre Roberge lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, lundi midi.

Le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, a salué la volonté du gouvernement d’aider les immigrants temporaires à se franciser. Il affirme que plusieurs entreprises (en technologies de l’information ou en aéronautique, par exemple) souhaitent garder leurs travailleurs temporaires.

« Il y a des gens qui travaillent fort, qui viennent d’arriver, parfois avec des enfants, des femmes ou des maris, qui veulent s’intégrer. Il faut leur faciliter la vie. Si on blâme l’immigrant, on perd de vue que notre système n’est pas assez accommodant pour son horaire, pour sa réalité », dit M. Leblanc.

Comme le faucon pèlerin

L’organisme Francisation Québec, qui entrera en fonction le 1er juin, est susceptible de faciliter l’apprentissage de la langue nationale de tous les nouveaux arrivants, y compris ceux issus des programmes temporaires, a fait valoir le ministre Roberge.

Le ministre québécois de la Langue française était invité par la CCMM avec son homologue fédérale, Ginette Petitpas Taylor, après leur entente historique visant à améliorer la protection du français au Québec. La ministre fédérale des Langues officielles a déjà reconnu, avec le projet de loi C-13, « qu’une seule des deux langues officielles est en déclin au Canada, y compris au Québec ». Et cette langue est le français.

Mme Petitpas Taylor a remis à son « ami » Roberge un faucon pèlerin en peluche, pour témoigner qu’il est possible de freiner le déclin d’une espèce vulnérable. Les deux ministres s’étaient entendus en mars dernier pour que le gouvernement Trudeau renforce le français au Québec. Il s’agit d’un geste impensable jusqu’à récemment, car Ottawa a généralement pour mission de protéger les minorités linguistiques, dont celle de langue anglaise au Québec.

Le projet de loi C-13 obligera notamment les entreprises sous réglementation fédérale au Québec à se conformer à la Charte québécoise de la langue française. La langue de travail devra être le français ; il sera aussi obligatoire de pouvoir servir les clients en français. Tout indique que ce projet de loi sera adopté cette semaine par la Chambre des communes.

Immigration francophone

Le ministre Jean-François Roberge a appelé les sénateurs canadiens à sanctionner par la suite le projet de loi « sans le passer à la lessive », en maintenant la référence à la Charte québécoise de la langue française.

Le ministre Roberge a pressé Ottawa d’établir des cibles ambitieuses d’immigration en français. Il dénonce l’« initiative du siècle » visant à faire grimper la population canadienne à 100 millions de personnes en 2100. « J’ose nommer la question de l’immigration massive. Certains appellent ça l’initiative du siècle. Pour moi, c’est la lubie du siècle de penser qu’on peut, de manière démesurée, perdre le contrôle de nos seuils d’immigration. Ce n’est pas bon pour le Québec et ce n’est pas bon pour la francophonie canadienne », a-t-il dit.

La ministre Ginette Petitpas Taylor, une francophone du Nouveau-Brunswick, a reconnu l’importance d’augmenter l’immigration francophone au pays, y compris au Québec.

Source: Roberge juge intolérable que des immigrants temporaires ne parlent pas français

Ottawa doit revoir sa cible à la hausse, dit le ministre Roberge

Meanwhile, no revision of Quebec levels…:

Le gouvernement Trudeau a annoncé le mois dernier que le Canada prévoyait accueillir un nombre record de 500 000 nouveaux arrivants par année à compter de 2025. De ce nombre, il se fixe comme objectif de recevoir 4 % d’immigrants francophones. Selon M. Roberge, cette cible est carrément « insuffisante » pour assurer la vitalité des communautés francophones en milieu minoritaire et contrer le déclin du français au Canada. 

Ottawa n’a jamais réussi à atteindre cette cible dans le passé. Il y a donc un important retard à combler, a fait valoir M. Roberge en entrevue avec La Presse. Selon lui, le gouvernement Trudeau doit plutôt fixer « un seuil de réparation » de 12 % à 20 % d’immigrants francophones. 

« Atteindre la cible de 4 %, il n’y a pas personne qui va se satisfaire de cela. Le Québec ne sera pas satisfait si le gouvernement fédéral atteint sa cible insuffisante. C’est une mauvaise cible. Atteindre une mauvaise cible, c’est échouer quand même », a affirmé sans ambages M. Roberge. 

La cible de 4 % est trop basse. Cela fait trop longtemps qu’elle est trop basse. Et en plus, le gouvernement fédéral échoue à atteindre une cible trop basse. Cela veut dire qu’il a accumulé un retard au fil des années. Il a l’obligation morale de rattraper ce retard.

Jean-François Roberge, ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne

M. Roberge, qui était de passage à Ottawa jeudi et vendredi afin de rencontrer notamment son homologue fédérale, la ministre des Langues officielles Ginette Petitpas-Taylor, appuie sans hésiter une demande de la Fédération des communautés francophones et acadienne, qui presse le gouvernement Trudeau de refaire ses devoirs en matière d’immigration francophone. 

Des statistiques « alarmantes »

Le mois dernier, le ministre fédéral de l’Immigration, Sean Fraser, a confirmé que le Canada entendait ouvrir plus que jamais ses portes à l’immigration. Au cours des trois prochaines années, on compte accueillir près de 1,5 million d’immigrants. 

En 2023 et en 2024, les seuils d’immigration seront de 465 000 et 485 000 nouveaux arrivants respectivement, et de 500 000 en 2025. Ces cibles s’appliquent à l’ensemble du pays sauf le Québec. Au Québec, le gouvernement Legault s’en tient pour le moment à une cible de 50 000 immigrants par année. 

En entrevue, M. Roberge a affirmé que les statistiques sur le déclin du français sont alarmantes au Québec et dans le reste du pays. Au Québec, tous les voyants sont au rouge, a-t-il répété en citant les plus récentes données de Statistique Canada. Il a rappelé que l’on assiste à un recul du français sur plusieurs fronts dans la Belle Province — langue maternelle, langue de travail, langue parlée à la maison. 

Si ça va mal pour le français au Québec, eh bien, ce sont des temps durs pour la francophonie hors Québec. Et si la francophonie canadienne ne va pas bien, ce n’est pas bon non plus pour le français au Québec. C’est un déclin qui nourrit l’autre. En ce moment, il y a des reculs partout.

Jean-François Roberge, ministre des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne

« Ce n’est pas seulement causé par les politiques migratoires. Il faut faire attention. Ce n’est surtout pas la faute des immigrants eux-mêmes. Je ne jette pas la pierre aux immigrants. Mais on doit avoir des politiques d’immigration qui nous permettent de corriger les erreurs qui ont été commises. Il est temps que le gouvernement fédéral change la donne », a-t-il pris soin d’ajouter. 

Des étudiants francophones étrangers exclus

M. Roberge a indiqué avoir abordé ce dossier avec le lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec, le ministre du Patrimoine Pablo Rodriguez, et avec le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc. 

Un geste qui pourrait être fait rapidement touche les étudiants francophones étrangers. « Le premier signe de bonne foi, ce serait de changer dans les prochaines semaines, sans perdre de temps, le processus qui mène à l’octroi des permis pour les étudiants francophones étrangers. Il y a dans les formulaires un vice qui exclut des dizaines de milliers d’étudiants francophones étrangers quand on leur demande s’ils songent à rester au pays. Juste pour le Québec, c’est 20 000 étudiants francophones étrangers qui sont exclus. C’est énorme », a-t-il déploré. 

M. Roberge a aussi exhorté le gouvernement Trudeau à amender le projet de loi C-13 visant à moderniser la Loi sur les langues officielles. « Ce projet de loi, tel qu’il est en ce moment, n’est pas acceptable pour le Québec », a-t-il dit. 

Selon lui, il est impératif d’y inclure une approche « asymétrique » qui accorde la priorité à la protection du français tant au Québec que dans le reste du pays. « C-13 met les communautés linguistiques minoritaires sur un pied d’égalité. Cela veut dire qu’on s’inquiète pour les anglophones du Québec parce qu’ils sont minoritaires. Je m’excuse, mais c’est n’importe quoi. Le français est minoritaire à l’échelle pancanadienne et, bien que majoritaire au Québec, il y est menacé. Ce n’est pas Jean-François Roberge qui le dit. C’est Statistique Canada.

Source: Ottawa doit revoir sa cible à la hausse, dit le ministre Roberge