La déradicalisation doit passer par la religion, selon un rapport
2015/05/29 Leave a comment
More on the Vidino report and the challenge for security and other government agencies to engage on the religious side (see Beware of the Muslim Brotherhood, expert warns):
L’équipe de chercheurs à la source de l’étude s’est penchée sur les activités virtuelles de djihadistes nord-américains afin d’en disséquer le contenu. Et selon l’auteur principal, les conclusions qu’ils en ont tirées pourraient s’appliquer aux 10 jeunes Montréalais arrêtés la fin de semaine dernière à Montréal.
Le document de 74 pages analyse les communications sur les réseaux sociaux de sept djihadistes américains arrêtés ou tués dans les dernières années. Les chercheurs soulignent que la plupart de ces individus vivent une première phase de radicalisation pendant laquelle ils « recherchent avidement des connaissances et de l’information » sur l’islam. Ensuite vient une phase où « les affirmations, souvent débordantes de confiance, prennent le pas sur les questions ».
Les djihadistes étudiés s’intéressent notamment au niveau de crédibilité à accorder à différents érudits de l’islam, ainsi qu’à l’« hijra », un terme utilisé pour désigner l’émigration en terre musulmane.
« Tout effort de déradicalisation devrait, sans négliger d’autres aspects, prendre en considération le fait que les enjeux religieux sont au centre de la réflexion de ceux qui embrassent le djihadisme », indique le document. Au téléphone, son auteur principal a insisté sur cet élément.
« C’est très difficile pour des sociétés séculaires comme le Canada ou les États-Unis, mais ce sont des individus qui ont faim de connaissances religieuses. », explique Lorenzo Vidino, directeur d’un programme sur l’extrémisme à la George Washington University.
L’étude souligne aussi l’importance que prennent les théories du complot dans les discussions virtuelles qu’ont les individus radicalisés. « Ceux qui promeuvent des idéologies extrémistes et y adhèrent réfutent souvent les explications officielles ou communément acceptées relatives aux événements historiques importants », indique le rapport. Selon ses auteurs, les djihadistes allaient jusqu’à douter de l’existence de certains chefs terroristes recherchés par les gouvernements occidentaux.