Les députés libéraux déchirés autour du compromis Bouchard-Taylor

Ongoing tensions:

Dominique Anglade aimerait que le PLQ révise sa position traditionnelle

C’est fait : la ligne de fracture est apparue, clairement, au sein du caucus libéral. Deux camps se sont affrontés ouvertement : d’une part, les tenants du compromis proposé par la commission Bouchard-Taylor ; de l’autre, les partisans de la position traditionnelle du PLQ, le respect absolu des libertés fondamentales.

Le ton a monté rapidement à la « réunion de travail » qu’ont tenue les députés libéraux jeudi matin, à l’hôtel Alt de Montréal. Une série de sujets étaient à l’ordre du jour, mais la position du parti sur le projet de loi sur la laïcité, qui sera inscrit début mai au menu des travaux de l’Assemblée nationale, a monopolisé les discussions.

Pour la première fois, la probable candidate à la succession de Philippe Couillard, Dominique Anglade, a pris position sur cette question délicate – elle s’en était gardée jusqu’ici, même derrière les portes closes du caucus. Pour l’ex-ministre de l’Économie, le PLQ devrait adopter la position du compromis Bouchard-Taylor dans le débat sur la laïcité. Pas question pour autant d’approuver le projet de loi 21, qui propose d’ajouter les enseignants à la liste des employés de l’État qui n’ont pas le droit d’arborer de signes religieux.

Environ le tiers des députés – la plupart des 29 élus étaient présents – partageaient ce choix. Le ton « était respectueux, mais vigoureux, ces questions sont émotives », a confié un élu sous le couvert de l’anonymat.

Sébastien Proulx et Gaétan Barrette s’étaient déjà dits publiquement favorables à l’ouverture sur le compromis Bouchard-Taylor. La porte-parole du PLQ dans ce dossier, Hélène David, était dans le même camp, tout comme Isabelle Melançon, Saul Polo et Moncef Derraji. « Il y a un groupe qui pense que, si l’on doit terminer le débat sur le projet de loi 21, on ne peut rester sur notre position, ne pas être en conversation avec la majorité francophone du Québec », explique un élu.

Respect absolu

Dans l’autre camp, l’autre députée qui envisage de prendre part à la course à la direction du PLQ, Marwah Rizqy, est montée au créneau. Comme la majorité des députés, la députée de Saint-Laurent prône le respect absolu des libertés fondamentales – personne ne devrait être empêché d’afficher sa confession. Dans le même groupe, on retrouve Paule Robitaille, Lise Thériault, Marc Tanguay, Christine St-Pierre, Frantz Benjamin et Marise Gaudreault. Les anglophones Gregory Kelley et David Birbaum sont aussi favorables à ce que le PLQ garde la même position, tout comme Carlos Leitãao, toutefois plus ouvert à la discussion. Enrico Ciccone était absent, tout comme André Fortin.

Mmes Robitaille et St-Pierre ont confirmé être favorables à la position actuelle du PLQ dans le débat sur la laïcité, mais ont souligné que les délibérations des élus devaient rester confidentielles.

Devant le bras de fer, le chef du parti, Pierre Arcand, est resté neutre ; Filomena Rotiroti, comme présidente du caucus, n’a pas davantage pris position. À la blague, un élu libéral a comparé le caucus à « des colocs entre qui il y a une tension francophone-anglophone ».

L’un des défis du PLQ « est de rester connecté à la base francophone ; si on n’est pas capables de dialoguer avec les régions du Québec, cela ne fait pas des militants, des députés, un parti bien fort », de confier un autre élu.

Pas question pour le PLQ d’approuver le projet de loi de Simon Jolin-Barrette, mais il faut prévoir que l’opposition n’allongera pas la sauce, ne fera pas perdurer ce débat à l’Assemblée nationale.

Les libéraux souligneront que, de toute façon, le gouvernement avait annoncé qu’il allait utiliser le bâillon pour arracher de force, s’il le fallait, l’adoption de son projet de loi. Chez les députés, on convient que le PLQ n’a rien à gagner d’une longue et pénible agonie en public en adoptant une position qui n’emporte pas l’adhésion de la majorité francophone. « Le mot “filibuster” [faire de l’obstruction parlementaire] n’a même pas été prononcé », résume-t-on.

Source: Les députés libéraux déchirés autour du compromis Bouchard-Taylor

Quebec Liberals open to religious-symbols ban for judges, police

Back to the Bouchard-Taylor approach of limiting the ban to officials in positions of authority. And this compromise allows Fatima Houda-Pepin to remain in the Liberal caucus. This makes the Liberal Party of Quebec and CAQ positions very similar and it will be interesting to see what reaction, if any, of the federal political parties.

Quebec Liberals open to religious-symbols ban for judges, police – The Globe and Mail.

Fatima Houda-Pepin demeure dans le caucus libéral | PAUL JOURNET | Politique québécoise

Laïcité – La libérale Houda-Pepin fustige la position de son parti

Not surprising, eventually she would speak up against some elements of the Liberal Party of Quebec, in this case allowing the chador  (which covers everything but the face) in the unlikely event that a Liberal Party candidate wears the chador. A very strong political statement that bears reading:

« Suis-je encore dans le Parti libéral dont les élites politiques et intellectuelles se sont relayées pendant un siècle, pour mener un combat courageux pour la séparation de l’Église et de l’État au Québec ? Suis-je encore au Parti libéral d’Adélard Godbout qui a accordé aux Québécoises le droit de vote et d’éligibilité des femmes, un droit gagné de haute lutte par les suffragettes et les militantes libérales ? Suis-je encore au Parti libéral du même Adélard Godbout qui a institué l’école obligatoire forçant les parents de toutes les régions du Québec à scolariser leurs enfants, garçons et filles ? » ajoute la députée.

Puis, elle enfonce le clou : « Suis-je encore au Parti libéral du Québec de la Révolution tranquille qui a fait élire la première femme députée à l’Assemblée législative, Marie-Claire Kirkland, qui a mis fin à la tutelle des femmes en faisant adopter la Loi sur la capacité juridique de la femme mariée ? »

« Quand on connaît la signification du tchador et de sa variante afghane, le tchadri, comment peut-on justifier l’acceptation d’un tel symbole dans ce haut lieu de notre démocratie qu’est l’Assemblée nationale ? » poursuit-elle.

Laïcité – La libérale Houda-Pepin fustige la position de son parti | Le Devoir.

And the leader of the Liberal Party of Quebec Philippe Couillard threatens to exclude her from the Liberal caucus for not following the Party’s position. It strikes me a bit extreme as she wanted to draw the line at the chador, and remained silent on the general party opposition to the Bill:

Philippe Couillard envisage d’exclure Fatima Houda-Pepin | Denis Lessard | Politique québécoise

And in other Charter related news, CAQ “flexibility” or weakness on principles became clearer with their willingness to expand the scope of the Bill in the education sector:

Charte des valeurs: la CAQ propose un compromis sur l’éducation | Paul Journet | Politique québécoise

And an editorial in The Globe on the decision by Montreal’s Jewish Hospital will not apply for a temporary exemption from the Charter should it become law, but rather ignore it and dare the province to take it to court. About one-third of its employees wear religious symbols:

“The Jewish” has been around since 1934, and has grown into one of Montreal’s leading hospitals. For decades, it has successfully offered medical excellence to patients of all faiths and none, along with some facilities making allowance for religious Jews – such as kosher food. There is no good reason for it to turn itself into something different.

The PQ’s cynical Values Charter is clearly unconstitutional, solves no real-world problem, and is designed only to curry favour with xenophobic voters. It directly targets one of anglophone Montreal’s most important institutions, and all of the province’s religious and ethnic minorities. The Jewish General Hospital is an outstanding example of freedom of religion co-existing with excellent, non-discriminatory health care for all Quebeckers – which appears to be precisely why the PQ has it in its sights.

Hospital is right to ignore the Charter of Values