Yakabuski: After 120 years, France is still grappling with the meaning of the separation of church and state

Interesting survey and generational divide:

…A survey by the polling firm Ifop, marking the 120th anniversary of the 1905 law, found that while 67 per cent of French voters, and 85 per cent of those over 65, support banning religious symbols in the public sphere, this proportion falls to 46 per cent among 18- to 24-year-olds. While 52 per cent of those over 65 consider la laïcité to be an “essential” element of French identity, just 24 per cent of their younger counterparts agree. And the generational divide is growing.

Therein lies an irony: For a country that frowns on public manifestations of faith, French politics do seem to revolve an awful lot around religion. Fully 120 years after the official separation of church and state, France is still grappling with its meaning.

Source: After 120 years, France is still grappling with the meaning of the separation of church and state

Rioux: Une odeur de guerre civile

Mix of both side-ism and overly rigid perspective of “strong-borderism:”

….Certes, à 18 mois des élections de mi-mandat, l’envoi des gardes nationaux et des marines pour mater les émeutiers relève probablement d’un calcul politique. Mais le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, n’est pas non plus dénué d’ambition à un moment où les démocrates se cherchent un sauveur. Rappelons aussi que les rafles sauvages de la police de l’immigration (ICE) sont en partie dues au refus de la Ville de Los Angeles, une ville « refuge », de fournir, par exemple, les informations sur la sortie de prison d’illégaux condamnés par les tribunaux. C’est ce qu’a rappelé la journaliste du Wall Street Journal Allysia Finley, qui évalue leur nombre à quelques centaines de milliers sur tout le territoire américain.

On doit certes reprocher à Donald Trump et tout particulièrement à son chef adjoint de cabinet, Stephen Miller, leur acharnement sur ces illégaux qui travaillent et vivent pacifiquement depuis longtemps aux États-Unis. Mais certainement pas de combattre une immigration illégale devenue endémique, puisque le président a justement été élu pour ça. Et encore moins de renvoyer ceux qui ont été condamnés par la justice, comme ont souhaité le faire tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédé depuis dix ans en France. Dans ces combats — qu’il a d’ailleurs en partie déjà gagnés puisque les entrées à la frontière mexicaine ont chuté de manière spectaculaire —, Trump a le soutien d’une majorité d’Américains.

« L’indécence de l’époque ne provient pas d’un excès, mais d’un déficit de frontières », a écrit Régis Debray. Frontières que l’écrivain définissait comme « le bouclier des humbles ». Cette odeur de poudre, en France comme aux États-Unis, est le fruit de longues années qui ont vu triompher l’idéologie du sans-frontiérisme. Pas plus que les hommes ne peuvent vivre sans famille, les nations ne peuvent vivre sans frontières. Si celles du pays s’effondrent, des murs s’élèveront dans chaque région, des clôtures dans chaque quartier et autour de chaque maison. À terme, les citoyens décideront de se défendre eux-mêmes. C’est ainsi que l’on crée le terreau d’une guerre civile dont les symptômes avant-coureurs sont déjà sous nos yeux.

Source: Une odeur de guerre civile

…. Certainly, 18 months before the mid-term elections, the sending of national guards and the navies to control the rioters is probably a matter of a political calculation. But California Governor Gavin Newsom is also not without ambition at a time when Democrats are looking for a savior. Recall also that the savage round-ups of the immigration police (ICE) are partly due to the refusal of the City of Los Angeles, a “refuge” city, to provide, for example, information on the release from prison of illegals convicted by the courts. This is what Wall Street Journal journalist Allysia Finley, who estimates their number at a few hundred thousand throughout the American territory.

We must certainly blame Donald Trump and especially his deputy chief of staff, Stephen Miller, for their fierceness on these illegals who have been working and living peacefully in the United States for a long time. But certainly not to fight illegal immigration that has become endemic, since the president was precisely elected for that. And even less to dismiss those who have been convicted by justice, as all the interior ministers who have succeeded each other for ten years in France have wished to do. In these fights – which he has already partly won since entrances to the Mexican border have fallen dramatically – Trump has the support of a majority of Americans.

“The indecency of the time does not come from an excess, but from a deficit of borders,” wrote Régis Debray. Borders that the writer defined as “the shield of the humble”. This smell of powder, in France as in the United States, is the result of long years that have seen the ideology of borderlessism triumph. Just as men cannot live without a family, nations cannot live without borders. If those of the country collapse, walls will rise in each region, fences in each neighborhood and around each house. Eventually, citizens will decide to defend themselves. This is how we create the soil of a civil war whose harbingering symptoms are already before our eyes.

French parliament restricts birthright citizenship in Mayotte

Of note:

France’s parliament on Tuesday definitively adopted a bill to restrict citizenship rights for children born in its Indian Ocean overseas territory of Mayotte.

The bill put forward by the right does not affect the “right of soil”, also known as “jus soli”, for the rest of France.

But critics on the left have slammed the bill as a concession to the anti-immigration far right and fear it paves the way for restrictions nationwide.

At present, a child born in France to foreign parents can be granted French nationality from the age of 13, provided he or she has spent a certain amount of time in France.

But further conditions have existed since 2018 for Mayotte, a French archipelago that attracts a large number of migrants from its poorer neighbour, the Comoros islands, who travel there irregularly seeking a better life.

Until now, children born there additionally needed to have a parent who had resided there legally for at least three months at the time of birth to apply for nationality.

With the new bill, both parents will need to have legally lived there for at least a year, with an exception in place for single parents.

The Senate approved a final text on Thursday, and members of the lower-house national Assembly backed it on Tuesday.

Source: French parliament restricts birthright citizenship in Mayotte

Québec a dépensé 865 millions en cinq ans pour les étudiants français

Of note. Other countries also benefit from lower fees are listed in this Quebec government table:

Année après année, le contingent le plus nombreux d’étudiants étrangers arrive de France. Puisque ceux-ci paient les frais les moins élevés parmi les étudiants venus d’ailleurs, c’est Québec qui ramasse la facture : en cinq ans, 865 millions de dollars sont sortis des coffres de l’État pour eux. Les experts remettent néanmoins peu en question les ententes bilatérales qui établissent ce traitement de faveur, vu tantôt comme une politique d’immigration, tantôt comme une grâce diplomatique.

Entre 2019 et 2024, les Français ont formé autour du tiers des étudiants étrangers dans les cégeps et les universités du Québec, sauf en 2020, quand ils ont été surpassés par les Indiens. Les ententes avec la France ne datent pas d’hier : celle qui les exempte de droits de scolarité supplémentaires dans les cégeps a été signée en 1978 et n’a pas été renégociée depuis.

Les tarifs préférentiels ont été reconduits pour les étudiants universitaires en avril dernier. Les Français continuent de payer environ 9000 $ par année au premier cycle universitaire, contre un minimum de 20 000 $ pour les étudiants d’autres nationalités, et les mêmes droits de scolarité que les Québécois à la maîtrise et au doctorat.

Le ministère de l’Enseignement supérieur indique au Devoir que la « subvention nette » aux étudiants français se chiffrait à 187 millions en 2023-2024, et à entre 146 et 186 millions pour les années précédentes : ce qui donne un total de 865 millions depuis 2019. Mais l’on ne sait pas quel montant reviendrait dans les coffres sans les ententes bilatérales, car personne à Québec n’est en mesure de chiffrer précisément combien cette faveur coûte réellement au gouvernement….

Source: Québec a dépensé 865 millions en cinq ans pour les étudiants français

Rioux | La solitude des profs

A noter:

…En France, les islamistes s’évertuent à « maintenir un niveau de connaissances faible afin de tuer l’esprit critique et le rationalisme, l’imaginaire et la fiction, ou encore ignorer l’Histoire, qui n’aurait aucun intérêt pour la connaissance de Dieu », dit l’historien Pierre Vermeren. Sans parler de l’éducation sexuelle…

On ne s’étonnera pas que, laissés à eux-mêmes, 56 % des professeurs français s’autocensurent sur la Shoah, le conflit israélo-palestinien, et n’osent plus montrer à leurs élèves la Vénus de Botticelli. Avant l’assassinat de Samuel Paty, ils n’étaient que 38 %. Pourtant, combien sont-ils à se cacher la tête dans le sable sans même oser prononcer le mot « islamisme » ? Face à la démission de ceux qui ne veulent pas faire de vagues, ne vous demandez pas pourquoi les professeurs se sentent abandonnés.

… In France, Islamists strive to “maintain a low level of knowledge in order to kill critical thinking and rationalism, imagination and fiction, or ignore History, which would have no interest in the knowledge of God,” says historian Pierre Vermeren. Not to mention sex education…

We will not be surprised that, left to themselves, 56% of French teachers self-censor the Shoah, the Israeli-Palestinian conflict, and no longer dare to show their students the Botticelli Venus. Before the assassination of Samuel Paty, they were only 38%. However, how many of them hide their heads in the sand without even daring to say the word “Islamism”? Faced with the resignation of those who do not want to make waves, do not ask yourself why teachers feel abandoned.

Source: Chronique | La solitude des profs

France’s ban on athletes in hijabs makes a mockery of the Olympic charter

Of note (I am generally cynical about the IOC stated values, ethics and behaviour, but not the athletes):

The International Olympic Committee touts the 2024 Olympic Games as the first to nearly achieve gender parity. While six countries have no female athletes who qualified, gone are the days when the IOC repeatedly acquiesced to Saudi Arabia’s insistence on excluding women from its Olympic team. In advance of the 2012 Olympic Games, Saudi Arabia relented to prolonged international pressure and included female athletes for the first time. Since then, the country’s female participation rate has tripled, from roughly 10 per cent in 2012, to 30 per cent this year, including its first-ever female swimmer, 17-year-old Mashael Al-Ayed.

Heading into the Paris Olympics, IOC President Thomas Bach has effusively declared the Games as “the youngest, most inclusive, most urban and most sustainable.” But he didn’t mention the situation some athletes from France are facing.

You see, Olympians from across the world are welcome in Paris. Except French athletes who are Jewish, Sikh or Muslim and choose to wear religious apparel as part of their faith. These women and men are banned from the French Olympic team, in accordance with the French interpretation of laïcité (secularism). While Olympic athletes from other countries are permitted to wear religious apparel in Paris, French athletes cannot because of the religious “neutrality” of the state, which dictates that civil servants are forbidden from all religious expression. According to the French government, Olympic athletes are technically civil servants.

Not surprisingly, this ban disproportionately affects Muslim women. This was made clear last September when France’s Sports Minister Amélie Oudéa-Castéra announced that French Olympic athletes “will not wear the head scarf,” thus ensuring “the prohibition of any type of proselytizing and the absolute neutrality of the public service.”

Compare the French position to the Olympic Charter, which states: “the practice of sport is a human right. Every individual must have access to the practice of sport, without discrimination of any kind in respect of internationally recognized human rights within the remit of the Olympic Movement.”

And here we are: France has unequivocally banned its Muslim female hijabi athletes, while hosting the Olympic Games under the auspices of the IOC, whose very charter bars such discrimination.

The IOC’s response to the French position – “freedom of religion is interpreted in many different ways by different states” – is like the waters of the Seine: murky at best. By justifying discrimination, the IOC has rendered basic human rights meaningless. No Mr. Bach, you shouldn’t be boasting about how inclusive the games are. With its “move along, there’s nothing to see here” attitude, the IOC has shamefully abandoned French Muslim hijabi athletes who aspire toward the Olympics. It has made a mockery of its own charter.

Let’s not forget the role of France’s sports organizations, whose intransigence against hijabs has expanded over the years. As Anna Błuś, Amnesty International’s Researcher on Gender Justice in Europe writes: “Even at amateur levels and in regional competitions, several sports federations have banned sports hijabs. So, after training for years, excelling in their sport, coaching young girls and considering sports as a professional career, young Muslim women athletes are told to remove their hijabs or give up on their dreams.” A Muslim cannot play organized soccer, basketball or volleyball anywhere in France – even at a recreational level – if she wears a hijab. This, even though FIFA, FIBA and FIVB have authorized sports hijabs. No other European country has such draconian bans.

The ban extends to the opening ceremony. Sprinter Sounkamba Sylla was initially barred owing to her hijab, but worked out a deal with the French Olympic Committee to wear a cap instead of a head scarf as a compromise.

Les Hijabeuses, a group of soccer players, has challenged the French ban before the European Court of Human Rights. In June, they organized an “alternate Olympics,” which was more inclusive than the IOC’s version. Co-founder Founé Diawara captured its essence: “Our fight is not political or religious but centred on our human right to participate in sports.”

As Ms. Błuś states, “the Olympics should be for all women, including Muslim women.” This should be obvious in 2024, but it’s not. In the past, such challenges have sparked women to mobilize in solidarity with their sisters. In 2012, we raised our voices demanding the IOC sanction Saudi Arabia for excluding women on its Olympic team.

Today, only two countries immediately come to mind where I cannot play amateur sports, nor swim in my burkini: France and Afghanistan. France is not Afghanistan. But it is a G7 nation that is a signatory to international human rights treaties. It purports to be a champion of women’s rights. We must raise our voices again to demand the inclusion of all women in sports.

Sheema Khan is the author of Of Hockey and Hijab: Reflections of a Canadian Muslim Woman.

Source: France’s ban on athletes in hijabs makes a mockery of the Olympic charter

Rioux | Victoires à la Pyrrhus

One pessimistic longer term take on the French election results:

« Il faut que tout change pour que rien ne change », dit le dicton attribué à Tancrède, le jeune noble interprété par Alain Delon dans Le guépard de Visconti. Rarement une phrase aura mieux décrit le psychodrame qui s’est joué en France depuis trois semaines.

Tel est en effet le bilan de ces élections législatives déclenchées sur un coup de tête par Emmanuel Macron dans des délais qui ignorent toute exigence démocratique. Comment qualifier autrement des élections qui auront tout au plus permis à un président narcissique de revenir au centre du jeu, pour un temps du moins, et enfoncé le pays dans une forme de paralysie durable dont il ne pourra pas sortir avant un an, une nouvelle dissolution n’étant pas possible plus tôt ? À moins que le cauchemar ne dure jusqu’à la prochaine présidentielle, dans un peu moins de trois ans.

Car les « barrages » ne font ni un programme ni une majorité. On aura beau tourner les résultats dans tous les sens, personne ne sort victorieux de cette inutile saga électorale. Quel qu’il soit, le prochain gouvernement devra gouverner par ordonnances et faire passer ses lois à coups de procédures d’exception.

À tout seigneur tout honneur, commençons par la gauche, qui est la seule à crier victoire dans la cacophonie ambiante. Avec 182 députés, le bloc de gauche du Nouveau Front populaire arrive miraculeusement en tête, mais à des kilomètres de la majorité absolue (289). Cette pseudo-victoire n’a été possible qu’avec une alliance contre nature, qui a même vu l’ancien premier ministre Édouard Philippe voter communiste pour la première fois de sa vie ! La gauche a d’autant moins raison de crier victoire que sa propre union ressemble à un panier de crabes, où l’on trouve indifféremment un ancien président discrédité comme François Hollande, un « antifa » fiché par les services de police comme Raphaël Arnault, ainsi que des sociaux-démocrates ragaillardis, mais dont le leader Raphaël Glucksmann n’a cessé de traiter d’antisémite celui qui demeure le seul véritable patron de la gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Sans oublier que son programme économique, avec ses 230 milliards d’euros de dépenses supplémentaires d’ici 2027, plongerait dans un chaos indescriptible un pays déjà considéré comme l’homme malade de l’Europe et déclassé par les agences de notation. L’arrivée d’un premier ministre comme Jean-Luc Mélenchon apparaîtrait comme un coup fatal. D’autant que le pays devra justifier dès l’automne des compressions de 20 milliards d’euros dans ses budgets.

Avec 168 élus, l’ancienne majorité présidentielle évite la déroute, mais à quel prix ? Le président a peut-être démontré son habileté tactique, mais, dans son camp, son autorité est plus qu’émoussée. Même son premier ministre, Gabriel Attal, a pris ses distances, affirmant n’avoir pas choisi cette dissolution et avoir « refusé de la subir ». Les électeurs n’auront finalement accordé à Emmanuel Macron qu’une forme de sursis, alors qu’il s’apprête à présider un pays qui ressemble plus à la IVe République qu’à celle voulue par le général de Gaulle en 1958. De triste mémoire, cette IVe République avait connu 22 gouvernements en 12 ans, dont 9 avaient duré moins de 41 jours.

Au fond, le portrait qu’offre cette nouvelle Assemblée est à l’opposé de celui que dessinent les suffrages exprimés. À cause du front dit « républicain » contre une « extrême droite » à laquelle les Français croient de moins en moins, le parti le moins représenté à l’Assemblée se trouve être celui qui a recueilli le plus de voix. Avec ses 8,7 millions de voix (contre 7,4 millions à l’alliance de gauche et 6,5 millions à celle du centre), le RN est le champion toutes catégories du vote populaire. Sa progression depuis 2022 est historique. C’est de plus le seul parti qui progresse avec l’apport de voix propres et non d’alliances circonstancielles.

Force est pourtant de constater que le « cordon sanitaire » — que l’ancien premier ministre Lionel Jospin avait lui-même qualifié de « théâtre antifasciste » — fonctionne toujours. Avec pour conséquence que la France se retrouve dans la situation absurde d’un pays qui n’a jamais été aussi à droite, alors même que le résultat de dimanche pourrait entraîner logiquement un tour de vis à gauche et la nomination d’un premier ministre de gauche.

Plus grave encore, les Français ne cessent de répéter qu’après le « pouvoir d’achat », l’immigration et l’insécurité sont leurs principales préoccupations. Deux mots qui figurent à peine dans les programmes du centre et de la gauche. Les idées du RN n’ont jamais été aussi populaires — et sa représentation, si élevée — , mais le parti n’a toujours pas le droit de s’approcher du pouvoir. Lundi, l’ancien conseiller de François Mitterrand Jacques Attali faisait le parallèle avec les élections législatives de 1978, où le Parti socialiste avait lui aussi remporté le premier tour, mais perdu le second. Trois ans plus tard, il entrait à l’Élysée.

Tout cela n’est peut-être que partie remise. En attendant, ces élections ne pourront qu’accentuer le ressentiment. Un ressentiment qui, contrairement aux scrutins précédents, risque de s’exprimer dans une forme de chaos non plus seulement dans la rue, mais aussi à l’Assemblée.

Nous n’avons encore rien vu.

Source: Chronique | Victoires à la Pyrrhus

France: Citizenship, equality, jus soli: Republican principles cannot be betrayed

Good commentary:

You can’t equate a “political adversary and an enemy of the Republic”: This demand was clearly carried out by Albane Branlant, a candidate for Emmanuel Macron’s Renaissance party, who could have stood in the second round of the parliamentary elections but withdrew in favor of the left-wing candidate François Ruffin to help beat the far-right Rassemblement National (RN) in their Somme district. Far from being rhetorical, this demand is an imperative.

In contrast to this resolute and consistent defense of the “republican front” against the far right, the procrastination of leaders of the outgoing governing coalition and, worse still, the blindness of the part of the members of the right-wing Les Républicains who have not allied with the RN, reflect a loss of fundamental political bearings. The situation in France, which in a few days’ time risks being led by the heirs of a long anti-republican political history, calls for a painful but essential review of the hierarchy of priorities. At the top of the hierarchy is the defense of the principles inherited from the French Revolution.

In this respect, the RN’s plans to discriminate against dual nationals, roll back the right to citizenship for people born in France, and create a “national priority” are far less acceptable than any of the other policy platforms submitted to the electorate.

Unconstitutional discrimination

The promise to ban dual-nationals from certain civil servant jobs revives the far right’s long-standing obsession with the “false French,” which, from Charles Maurras’s Action Française monarchist movement to the Vichy regime, fueled hatred of Jews, calling them “unassimilable” and pushing for measures to “denaturalize” them. Today, it targets French people of Muslim culture or religion, accused of being “French on paper” but of dubious allegiance.

Insulting and absurd from an economic, cultural, security and diplomatic point of view, the hunt for dual nationals also amounts to unconstitutional discrimination between French citizens. In the RN’s arsenal, it adds to the astonishing plan to completely abandon jus soli, the right to citizenship for any person born in France, running against the principle of integration by birth through the socialization in France of children of foreigners. This principle has been enshrined in the Constitution or in French law since 1791, and not even Vichy wanted to call it into question. As for the “national priority,” it relies on self-proclaimed “common sense” to attack the constitutional principles of equality and solidarity.

Wind of revolt

What the RN’s first two projects have in common is that they would weaken France’s sovereignty by confining large segments of its population to foreign nationalities. All three measures, by multiplying attacks on the egalitarian and fraternal foundations of our society – in other words, on the republican promise – would provoke anger, resentment and violence. All the while opening up an immediate conflict with the Constitutional Council, whose current president, Laurent Fabius, appointed for nine years by President François Hollande in February 2016, has demonstrated his vigilance on this matter.

If constitutional and historical references appear to carry little weight in the face of the strong wind of revolt represented by the RN’s score in the first round of the elections, political leaders deciding on withdrawals for the second round who ignore or neglect them will bear a heavy responsibility: That of having sold out centuries of republican accomplishments in hazardous electoral bargaining.

Source: Citizenship, equality, jus soli: Republican principles cannot be betrayed

Rioux | La gauche et l’antisémitisme

On current French debates in the lead up to the elections and in general:

« Nous ne vivons pas un antisémitisme résiduel, mais un antisémitisme pesant, visible, palpable. Notre fille l’a vécu dans sa chair. » Ceux qui parlent ainsi sont les parents de cette enfant de 12 ans violée la semaine dernière dans un local désaffecté de Courbevoie.

Un geste d’une sauvagerie tellement inconcevable qu’il est devenu, à quelques jours du premier tour, l’un des événements marquants de cette campagne éclair des élections législatives en France. L’enfant a été violée, torturée, menacée d’être brûlée et soumise à une tentative d’extorsion par trois jeunes musulmans de 12 et 13 ans pour la seule et unique raison qu’elle aurait dissimulé à son petit ami qu’elle était juive. Celui-ci lui aurait « clairement reproché d’être juive, en affirmant qu’elle était forcément pro-Israël et complice d’un génocide en Palestine », selon son avocate, Muriel Ouaknine-Melki, présidente de l’Organisation juive européenne.

Craignant des représailles depuis le pogrom du 7 octobre, sa mère avait conseillé à la jeune fille de se faire discrète. La petite avait déjà perdu des amies à cause de la religion de ses parents.

Ce viol antisémite n’est pas un fait divers. C’est un fait de société qui illustre la peur croissante dans laquelle vivent des milliers de Juifs en France. Les actes antisémites recensés ont bondi de 300 % au premier trimestre de 2024, comparativement à la même période en 2023, année où ils étaient déjà en hausse.

Certains feront mine de s’en étonner, nombreux sont pourtant ceux qui nous avaient mis en garde. Cela va de Boulaem Sansal à Kamel Daoud, en passant par Smaïn Laacher et Georges Bensoussan, qui avait été poursuivi pour avoir affirmé que, dans nombre de familles influencées par l’islamisme, « l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère ». Traîné devant les tribunaux, il sera relaxé en 2019 « de toute accusation de racisme et d’incitation à la haine ».

On pourra chipoter sur la formulation, reste que l’antisémitisme est consubstantiel à cet islamisme qui se répand en France. Nombre de familles juives fuient d’ailleurs les banlieues pour protéger leurs enfants ; certaines envisagent même de quitter le pays.

Qui aurait pu s’imaginer que 80 ans après la Seconde Guerre mondiale et 37 ans après les déclarations antisémites de Jean-Marie Le Pen, la France serait à nouveau déchirée par un tel débat ? À la différence près que cet antisémitisme est aujourd’hui associé à la gauche.

Depuis des mois, La France insoumise (LFI) refuse de qualifier le Hamas d’organisation « terroriste ». Un jour, son leader, Jean-Luc Mélenchon, accuse la première ministre d’origine juive, Élisabeth Borne, de défendre un « point de vue étranger ». Le lendemain, il reproche à la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, elle aussi d’origine juive, de « camper à Tel-Aviv ». Selon lui, l’antisémitisme serait « résiduel en France ». Une déclaration qualifiée de « scandale » par le socialiste Raphaël Glucksmann, lui-même victime de tags antisémites.

Cette complaisance relève-t-elle d’une conviction profonde ou d’une simple stratégie électorale ? Chose certaine, depuis des mois, LFI a multiplié les signes en direction de l’électorat musulman où, selon un sondage de l’IFOP publié en 2020, 57 % des jeunes de 15 à 24 ans considèrent que la loi islamique devrait avoir préséance sur celle de la République.

Hier symboles de l’« Argent », les Juifs seraient-ils devenus celui du « Colonialisme », comme on dit dans le vocabulaire woke ? Ce ne serait pas la première fois qu’une partie de la gauche pactise avec l’antisémitisme, une attitude qu’à son époque, le social-démocrate August Bebel avait qualifiée de « socialisme des imbéciles ». Les exemples vont de Jean Jaurès, qui disait que « l’oeuvre de salubrité socialiste culmine dans l’extirpation de l’être juif », à l’Humanité, qui qualifia Léon Blum de « Shylock », en passant par Pierre-Joseph Proudhon, qui désignait « le Juif » comme « l’ennemi du genre humain » et voulait « abolir les synagogues ».

Un peu d’histoire permet de constater que personne n’a le monopole de la vertu. Elle permet aussi de relativiser cette affirmation pour le moins étonnante de l’avocat Arié Alimi et de l’historien Vincent Lemire, selon qui l’antisémitisme du Rassemblement national serait « ontologique » alors que celui de LFI ne serait que « contextuel ». L’histoire montre qu’il n’y a pas d’atavisme antisémite. Jaurès n’a-t-il pas finalement défendu Dreyfus ? L’écrivain Georges Bernanos, disciple de l’antisémite Drumont, n’a-t-il pas combattu courageusement le franquisme et le régime de Vichy ?

On comprend pourquoi, en refusant de participer à la grande manifestation unitaire contre l’antisémitisme du 12 novembre dernier, Emmanuel Macron a commis l’une des fautes les plus graves de son quinquennat. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n’a de cesse de flatter son électorat dans le sens du poil. « Certains discours politiques ont fait des Juifs des cibles légitimes », dit le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), Yonathan Arfi, d’ailleurs traité d’« extrême droite » par Mélenchon. Selon une récente étude réalisée par l’IFOP, 35 % des jeunes de 18 à 24 ans estiment qu’il est justifié de s’en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël.

Les parents de la jeune martyre de Courbevoie ont dénoncé avec raison un « mimétisme » sordide entre les actes perpétrés par les terroristes du Hamas et ce que leur fille a subi. Nul doute que ces événements pèseront sur les résultats de dimanche prochain.

Source: Chronique | La gauche et l’antisémitisme

‘Minimizing the danger the far right would represent for Jews if it came to power is naïve and dangerous’

French debate of note:

Serge Klarsfeld’s recent statements describing the Rassemblement National (RN) as a “pro-Jewish party” that “supports the State of Israel” and justifying a possible vote for this party against a La France Insoumise (LFI, radical left) candidate have provoked astonishment and sadness among many historians, including us. Is it necessary to recall the considerable role Klarsfeld has played in favor of understanding Vichy’s mechanisms and responsibility in the deportation of Jews? When one has worked on these subjects, it is even more astonishing.

We will not go back over the reasons behind Klarsfeld’s statement: There is no doubt that some more-than-ambiguous, if not anti-Semitic, positions have been expressed within the ranks of LFI – not least certain statements made by its leader. Whether these positions are the result of a calculated electioneering move aimed at an Arab-Muslim electorate or of more deeply rooted prejudices does not change their seriousness. However, minimizing the danger that the far right would represent if it came to power today, for Jews and for all minorities, is naïve and dangerous.

One could criticize the position of choosing a political party solely on the basis of its declared support for a minority as hardly being a universalist one. One could also explain that the RN’s “transformation” into a respectable party remains superficial, and that it has never truly condemned the historical heritage from which it stems, as political scientists and historians of the far right have repeatedly pointed out.

A form of blindness

By posing as “self-proclaimed defenders of the Jews of France,” the RN’s leaders are not only seeking to break the last barrier to their de-demonization. In a position mirroring the open anti-Zionism of certain LFI leaders, they are trying to appeal to an electorate that is paralyzed by anti-Semitism, whose disturbing resurgence is flourishing against the backdrop of the Israel-Palestine conflict.

Yet to give in to this temptation would be nothing more than a form of blindness that consists of ignoring the intimate link between xenophobia and anti-Semitism, which has been amply documented by the work of Klarsfeld himself. Need it be recalled that most contemporary anti-Jewish policies were preceded by measures against foreigners and that, despite the initial differences that persecuting states often professed between so-called “national” Jews and foreign Jews, discrimination eventually became widespread?

History shows that anti-Jewish accusations, or “anti-Semyths” [a neologism coined by Marie-Anne Matard-Bonucci], are liable to be reactivated in particular contexts when certain players see them as politically useful. Need we recall that the great universalist anti-racist associations did not conceive, and rightly so, of the fight against anti-Semitism without taking into account all forms of racism? On the other hand, communitarism and competition over historical legacies, encouraged by both the Soral-Dieudonné far right and the Parti des Indigènes de la République, provide a breeding ground for identity-based hostilities….

Source: ‘Minimizing the danger the far right would represent for Jews if it came to power is naïve and dangerous’