Le Devoir Éditorial | De quoi Bedford est-il le nom?

Valid critique of the union defending the undefendable:

…Il faut avoir le courage de revenir à la base : de quoi Bedford est-il le nom, au juste ?

Le scandale de Bedford, c’est d’abord le fait de profs qui ont refusé d’enseigner la science, la technologie ou l’éducation à la sexualité, ont rejeté le français comme langue d’usage, ont pratiqué le déni d’assistance et l’humiliation des élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage, ont refusé de se plier au principe de l’égalité filles-garçons en classe, ont harcelé et intimidé leurs collègues et leurs directions, ont piétiné la laïcité.

C’est cela qu’on veut dans nos classes ? Car c’est bien ce dont il s’agit ici, ne le perdons pas de vue.

Il y a déjà eu un rapport — dévastateur — d’un psychologue industriel dépêché sur les lieux en 2021. Il y a eu une enquête de cinq mois — tout aussi dévastatrice — de la Direction générale des affaires internes, au fil de laquelle 70 personnes ont été rencontrées. Un plan d’action ambitieux. Surtout, il y a eu 11 comités d’enquête, un pour chaque prof pour éviter tout amalgame fortuit, raccourci de facilité ou contamination malheureuse, dont certains sont toujours en cours.

Même le politique a joué ses cartes sans tricher ni plastronner. On peut reprocher bien des choses au gouvernement Legault, qui a multiplié les bourdes et les reculs inacceptables en éducation. Reste que, dans cette affaire, ses deux ministres, M. Drainville d’abord, Mme LeBel ensuite, ont fait les choses dans l’ordre, sans pression indue.

Qu’est-ce que l’Alliance voudrait de plus ?

Hélas, elle n’en dit mot. Elle se réfugie derrière l’article 47.2 du Code du travail, qui l’oblige à défendre ses membres. Il est vrai que cet article la pousse rudement dans les câbles. Mais ce n’est pas un absolu : il arrive qu’un syndicat se range derrière des preuves accablantes. L’« opacité » qui la pousse aujourd’hui à se lever pour ce noyau dur est-elle fondée, solidement harnachée sur des faits et non sur des impressions montées en épingle ?

Il est permis d’en douter, d’autant que l’Alliance comme le Centre de services scolaire de Montréal, d’ailleurs, n’auront pas spécialement brillé, allant jusqu’à renvoyer les plaintes des professeurs intimidés à leur délégué syndical… qui était lui-même membre de la clique contrôlant l’école Bedford.

Impossible de ne pas voir une dissonance dérangeante entre la fermeté d’un discours syndical qui refuse de faire son autocritique et la négation des besoins fondamentaux des plus vulnérables, une rengaine que le conflit à la Société de transport de Montréal (STM) a usée de triste manière.

À Bedford, des collègues professeurs et des patrons ont été intimidés des années durant. Surtout, des élèves ont été privés de leur droit le plus fondamental à une éducation de qualité dans un « milieu d’apprentissage sain et sécuritaire » exempt d’intimidation ou de violence. Car Bedford, c’est d’abord ça : un milieu détourné de sa mission première au détriment de ceux-là mêmes qui l’habitent. Et il faudrait que cela puisse encore être défendu ?

Source: Éditorial | De quoi Bedford est-il le nom?

… You need to have the courage to go back to the base: what is Bedford’s name, exactly?

The Bedford scandal is first of all the fact of teachers who refused to teach science, technology or sex education, rejected French as a language of use, practiced denial of assistance and humiliation of students experiencing learning difficulties, refused to comply with the principle of girl-boy equality in the classroom, harassed and intimidated their colleagues and their management, trampled on secularism.

Is that what we want in our classes? Because that’s what we’re talking about here, let’s not lose sight of it.

There has already been a report – devastating – of an industrial psychologist dispatched to the scene in 2021. There was a five-month – equally devastating – investigation by the Directorate-General for Internal Affairs, in the course of which 70 people were met. An ambitious action plan. Above all, there were 11 committees of inquiry, one for each teacher to avoid any fortuitous amalgamation, shortcut of ease or unfortunate contamination, some of which are still in progress.

Even the politician played his cards without cheating or cheating. We can blame many things on the Legault government, which has multiplied the blunders and unacceptable setbacks in education. However, in this case, his two ministers, Mr. Drainville first, Mrs. LeBel then, did things in order, without undue pressure.

What more would the Alliance want?

Alas, she doesn’t say a word. She takes refuge behind Article 47.2 of the Labor Code, which obliges her to defend her members. It is true that this article pushes her roughly through the cables. But this is not an absolute: sometimes a union ranks behind overwhelming evidence. Is the “opacity” that pushes it today to stand up for this hard core founded, solidly harnessed on facts and not on pin-mounted impressions?

It is permissible to doubt this, especially since the Alliance as well as the Centre de services scolaires de Montréal, moreover, will not have particularly shone, going so far as to return the complaints of intimidated teachers to their union delegate… who was himself a member of the clique controlling the Bedford school.

It is impossible not to see a disturbing dissonance between the firmness of a union discourse that refuses to make its self-criticism and the denial of the basic needs of the most vulnerable, a line that the conflict at the Société de transport de Montréal (STM) has worn out in a sad way.

In Bedford, fellow teachers and bosses have been bullied for years. Above all, students have been deprived of their most fundamental right to quality education in a “healthy and safe learning environment” free of bullying or violence. Because Bedford is first of all this: an environment diverted from its primary mission to the detriment of those who live there. And should it still be able to be defended?

Le Devoir Éditorial | Un laboratoire pour le Québec [laïcité in education]

Legitimate concerns regarding Bedford and the influence of more fundamentalist Muslim educators:

L’école Bedford nous a offert un concentré des dangers qui guettent l’école québécoise : déni de laïcité, refus de l’égalité hommes-femmes, gouvernance scolaire anémiée, mépris des besoins particuliers de certains élèves et incompétence pédagogique. Ce quintette délétère est au cœur du plan d’action rendu public vendredi. Les experts Jean-Pierre Aubin et Malika Habel invitent le gouvernement Legault à faire de Bedford l’aiguillon d’une réforme qui dépasse les frontières de cette école prise en otage par un clan dominant d’enseignants d’origine principalement maghrébine.

Leur ambition est justifiée. Un si grand mal ne saurait s’accommoder d’une réponse simpliste. Même s’il constitue un cas atypique tant par sa gravité que par son intensité, Bedford n’est pas un cas unique, comme en témoignent la poignée d’enquêtes ouvertes dans la foulée de la mise au jour du scandale, et alors que 11 de ses professeurs sont toujours en examen, avec plein salaire. Cela en fait au contraire le laboratoire idéal pour tester les limites des leviers prévus à la Loi sur l’instruction publique (LIP).

Si on arrive à Bedford à faire en sorte de clarifier une fois pour toutes la différence « entre discipline et violence », entre « bienveillance et laxisme », entre « difficultés d’apprentissage et paresse intellectuelle », comme le prescrivent les deux experts, c’est qu’on sera en mesure de faire de même partout au Québec. Qui s’élèverait contre cet objectif à l’heure où l’école connaît une telle crise de confiance ?

L’accent a été largement mis sur la proposition de soumettre l’ensemble des enseignants québécois à une évaluation de leurs compétences tous les deux ans. À raison, c’est l’épine dorsale de ce plan, qui cherche à rétablir les équilibres délicats entre la nécessaire préservation de l’autonomie professionnelle de l’enseignant et l’indispensable assurance de sa responsabilisation.

De telles évaluations sont courantes dans la plupart des milieux de travail. Pour les parents comme pour les élèves, cette mesure fait miroiter la promesse d’un programme enfin suivi à la lettre et d’un climat en classe conforme aux attentes. Pour les enseignants eux-mêmes, elle ouvre la porte à une uniformisation des pratiques professionnelles, ce qui évitera, par effet de domino, qu’une majorité ait à souffrir les guerres de chapelle que des groupes minoritaires voudraient leur imposer, comme ce fut le cas à Bedford.

Bien accueillie par le ministre de l’Éducation comme par le Centre de services scolaire de Montréal, la mesure, et plus largement le plan d’action qui l’encourage, a suscité quelques réticences, notamment de la part de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui s’élève contre l’imposition généralisée de solutions forgées sur mesure pour Bedford. À ses yeux, les leviers législatifs existants sont suffisants pour superviser et évaluer adéquatement le travail des enseignants. Si cela n’a pas été fait à Bedford — et si ce n’est pas toujours fait ailleurs, comprend-on entre les lignes —, c’est « faute de temps et de ressources », argue la CSQ.

Il est vrai que la pénurie de personnel et les compressions dans les services aux élèves mettent en péril la qualité éducative du réseau. Le ministre de l’Éducation aurait tort de s’imaginer qu’il peut effacer ces facteurs fragilisants de l’équation. Mais ce que conclut le rapport d’enquête comme le plan d’action, c’est qu’il est aussi trop facile pour les directions d’écoles de passer outre aux leviers législatifs actuels, que ce soit par manque de temps, faute de conviction ou même sous la pression d’un corporatisme malavisé.

C’est pourquoi vouloir mettre les écoles à l’abri de dérives comme celles qui ont permis l’instauration d’un climat de peur et d’intimidation à Bedford passe par un dépoussiérage législatif, défendent les deux experts. Ceux-ci prescrivent notamment l’ajout d’une clarification des concepts de culture et de religion dans la loi. Partisans d’une ligne franche, ils recommandent d’y inscrire noir sur blanc que l’école doit être préservée de toute manifestation du fait religieux, pendant et après les classes. Ils suggèrent aussi d’évaluer la possibilité d’y intégrer l’obligation de parler français dans tous les espaces susceptibles d’être fréquentés par les élèves.

Ce faisant, le duo fait preuve d’une bonne dose de courage en affirmant sans détour ce que plusieurs, y compris des intervenants en éducation, se refusent à reconnaître. À savoir que les leviers prévus dans la LIP ne suffisent plus, dans le contexte explosif de 2025, à offrir aux élèves un milieu d’apprentissage sain et sécuritaire à l’abri de toute forme d’intimidation ou de violence.

Ce plan, qui s’accompagne d’un projet pilote pour en tester les grandes lignes, compte, en plus de ses impératifs législatifs costauds, des appétits financiers qui risquent de poser de grands défis au ministre. Bernard Drainville jongle déjà avec la « discipline » prescrite par le ministre des Finances pour affronter un contexte budgétaire jugé difficile, sinon sombre. Il ne faudrait pas que cette ligne dure ait le dessus sur un dépoussiérage dont on ne devrait pas faire l’économie pour les élèves du Québec.

Source: Éditorial | Un laboratoire pour le Québec

Labeaume: Allah et le Québec – la suite

By former mayor of Quebec:

Mais pourquoi devrions-nous garder le silence sur les agissements d’enseignants et de parents maghrébins qui ont remis en question l’enseignement laïque à l’école Bedford, à Montréal ? Pour éviter de stigmatiser nos concitoyens de confession musulmane ?

Non, ce serait plutôt le contraire, nous museler laisserait justement le champ libre aux pires opportunistes pour cracher sur toute une communauté à des fins clientélistes.

Il faut justement en débattre pour mettre au clair une fois pour toutes que ces boutefeux rigides de l’école Bedford n’ont rien à voir avec l’ensemble de nos concitoyens musulmans.

Ce sont là des exceptions toxiques qui mettent en danger la notion du vivre-ensemble au Québec. Ils ne représentent en rien ce que je connais du respect des musulmans de Québec, par exemple, pour nos institutions laïques. Le mutisme affecterait tous les musulmans d’ici qui deviendront par association les premières victimes des agissements de ces éléments radicaux.

Ces derniers sont dangereux parce qu’ils tentent de créer une brèche dans le bâti de nos valeurs collectives fondamentales. Ils hypothèquent la cohésion sociale et la cohabitation interculturelle chez nous.

Dans mon ancien métier, je ne vous dis pas les fois où j’ai entendu des élus français ou belges désabusés par le fait que des quartiers entiers de villes de leur pays soient maintenant sous l’emprise d’islamistes radicaux. Et sachez qu’il ne s’agit pas là de fables urbaines.

La source de ce phénomène est justement qu’à un moment donné, on y a insidieusement remis en question des ancrages sociaux existants, et ainsi de suite. La cécité et l’inertie de certains dirigeants politiques ont permis l’accumulation de petits reculs, jusqu’à ce que la fatalité s’installe.

Et sachez que dès lors, le retour en arrière est presque impossible.

Le Québec est accueillant et généreux, et il doit le demeurer. Mais tout immigrant qui arrive chez nous doit respecter ce qui nous unit comme Québécois. On ne changera pas les règles du jeu d’une société sécularisée parce que de nouveaux joueurs s’ajoutent.

Notre nation est tolérante, mais jamais nous ne dérogerons à ce principe qu’est la laïcité dans nos institutions publiques. Jamais !

Ainsi, il n’y aura pas de place pour la naïveté dans ce débat. Il faut éliminer le germe de l’intégrisme islamique partout où il veut contaminer, et prestement. Il faut que le signal soit absolument limpide, et les décisions nécessaires, irrévocables.

Bon, le premier ministre François Legault s’est permis un raccourci sur le sujet, encore une fois, avec ces histoires de prières de musulmans sur la voie publique, mais ces fanatiques religieux lui ont offert un plat de bonbons politiques. Difficile de ne pas s’en gaver.

Et quoi qu’on en pense, il a fait mouche terriblement. Il sait que ces images nous sont détestables.

Il veut intervenir pour interdire des travers communautaristes intolérables, et il a raison, mais il faudra dénoncer toute dérive politique identitaire, s’il y a lieu. Des locataires de certains pupitres à l’Assemblée nationale pourraient être tentés de rajouter du combustible sur le feu…

Nous souhaitons qu’ils parlementent sur ce sujet éminemment sensible et complexe sans verser dans la recherche nauséeuse de grâces politiques en cassant du sucre sur le dos du musulman. Le contraire serait impardonnable.

Et j’ai le goût de demander : où est le député Haroun Bouazzi quand on a besoin de lui ?

Il s’est aussi permis du clientélisme avec ses histoires de « construction de l’autre ». Il n’avait peut-être pas complètement tort, mais il s’est payé la traite pas mal trop fort et a beurré beaucoup trop épais. Répulsif.

Il y a pour lui une occasion de rédemption dans ce dossier, la chance de faire preuve de leadership aux yeux des Québécois, qui ne l’ont pas en odeur de sainteté actuellement.

Il pourrait utiliser toutes les tribunes possibles pour répéter très explicitement qu’il condamne les tentatives de déviations religieuses à l’école Bedford, là ou ailleurs, aujourd’hui ou demain.

Rien de moins que ça, sans tenter de nous cuisiner une bouillie fadasse en l’alimentant d’autres dossiers pas rapport.

Et vous dire combien les Québécois espéreraient que d’autres voix de la communauté musulmane se fassent aussi entendre !

Et tant qu’à y être, permettez-moi de douter de l’ignorance du dossier par toute la chaîne de commandement du ministère de l’Éducation. Ça ne marche pas.

J’ai du respect pour les croyants authentiques. Avec les bêtises humaines sur cette Terre, comment blâmer quelqu’un d’espérer le nirvana ? Mais cette recherche de la félicité ne pourra jamais passer par l’utilisation de nos institutions.

Autrement, je ne crois pas avoir besoin de faire la preuve de mon affection pour nos concitoyens musulmans, particulièrement ceux de Québec.

Et oui, certaines vérités sont bonnes à dire, mais « celui qui dit la vérité est toujours insupportable, c’est connu », a soutenu l’écrivain et réalisateur québécois Roger Fournier.

Régis Labeaume, maire de la Ville de Québec 2007-21

Source: Allah et le Québec – la suite

But why should we remain silent about the actions of North African teachers and parents who have questioned secular education at Bedford School in Montreal? To avoid stigmatizing our fellow citizens of Muslim faith?

No, it would be rather the opposite, muzzling us would precisely leave the field open to the worst opportunists to spit on an entire community for clientelist purposes.

It is precisely necessary to debate it to make it clear once and for all that these rigid boutefeux of the Bedford school have nothing to do with all our Muslim fellow citizens.

These are toxic exceptions that endanger the notion of living together in Quebec. They do not represent in any way what I know of the respect of Muslims in Quebec, for example, for our secular institutions. Mutism would affect all Muslims here who will become by association the first victims of the actions of these radical elements.

They are dangerous because they try to create a breach in the construction of our core collective values. They mortgage social cohesion and intercultural cohabitation at home.

In my old job, I don’t tell you the times when I heard French or Belgian elected officials disillusioned by the fact that entire neighborhoods of cities in their country are now under the control of radical Islamists. And know that these are not urban fables.

The source of this phenomenon is precisely that at some point, existing social anchors have been insidiously questioned, and so on. The blindness and inertia of some political leaders allowed the accumulation of small setbacks, until fatality set in.

And know that from then on, going back is almost impossible.

Quebec is welcoming and generous, and it must remain so. But every immigrant who comes to us must respect what unites us as Quebecers. We will not change the rules of the game of a secularized society because new players are added.

Our nation is tolerant, but we will never derogate from this principle of secularism in our public institutions. Never!

Thus, there will be no place for naivety in this debate. The germ of Islamic sedigrism must be eliminated wherever it wants to contaminate, and quickly. The signal must be absolutely clear, and the necessary decisions must be irrevocable.

Well, Prime Minister François Legault allowed himself a shortcut on the subject, once again, with these stories of Muslim prayers on public roads, but these religious fanatics offered him a dish of political sweets. Hard not to gorge on it.

And whatever we think, he hit the bull’s eye terribly. He knows that these images are hateful to us.

He wants to intervene to prohibit intolerable communitarian faults, and he is right, but it will be necessary to denounce any identity political drift, if necessary. Tenants of some desks in the National Assembly could be tempted to add fuel to the fire…

We hope that they will parliament on this eminently sensitive and complex subject without pouring into the nauseating search for political pardons by breaking sugar on the back of the Muslim. The opposite would be unforgivable.

And I have the taste to ask: where is MP Haroun Bouazzi when we need him?

He also allowed himself clientelism with his stories of “construction of the other”. He may not have been completely wrong, but he paid for the milking a lot too hard and buttered much too thick. Repulsive.

There is for him an opportunity for redemption in this file, the chance to show leadership in the eyes of Quebecers, who do not currently smell holy.

He could use all possible tribunes to repeat very explicitly that he condemns attempts at religious deviations at the Bedford school, there or elsewhere, today or tomorrow.

Nothing less than that, without trying to cook us a fairy porridge by feeding it with other unrelated files.

And tell you how much Quebecers would hope that other voices of the Muslim community would also be heard!

And while at it, allow me to doubt the ignorance of the file by the entire chain of command of the Ministry of Education. It doesn’t work.

I have respect for authentic believers. With the human nonsense on this Earth, how to blame someone for hoping for nirvana? But this search for happiness can never go through the use of our institutions.

Otherwise, I don’t think I need to show my affection for our fellow Muslim citizens, especially those in Quebec.

And yes, some truths are good to say, but “he who tells the truth is always unbearable, it’s known,” said Quebec writer and director Roger Fournier.

ICYMI: Lisée | Le défroqué de la laïcité

More on laïcité and the Bedford school teachers imposing Islamic indoctrination and government funding of religious schools:

François Legault avait une décision lourde de sens à prendre cette semaine. Son parti allait-il garder le flambeau de la laïcité, dans la foulée de l’adoption il y a cinq ans de la loi sur ce sujet, ou allait-il signifier aux Québécois que sa soif de laïcisation était étanchée et qu’il n’irait pas plus loin ?

L’occasion est belle. Le Québec de 2024 continue à financer une cinquantaine d’écoles primaires et secondaires qui offrent, entre les mathématiques et le français, des cours où la religion — une religion, la bonne, évidemment — est inculquée aux enfants. Les traités internationaux protègent le droit des parents d’envoyer leurs enfants dans une école religieuse. Rien n’oblige cependant les États à les financer. Elles ne peuvent cependant ouvrir, au Québec, que si elles obtiennent une homologation, démontrant qu’elles offrent correctement le curriculum normal, avec des professeurs qualifiés, en plus de leur enseignement religieux. C’est pourquoi des écoles hassidiques à Montréal, ou une école catholique intégriste à Lévis, par exemple, font l’objet d’enquêtes et, parfois, de sanctions.

Dans la foulée du scandale de l’école Bedford, une école publique, donc laïque, qui, pendant sept ans, fut la cible d’entrisme religieux, le Parti québécois a présenté une motion offrant de franchir un nouveau pas dans la sécularisation de la nation : mettre fin aux subventions aux écoles privées religieuses. Que dit le ministère québécois de l’Éducation sur l’ampleur du phénomène ? Rien du tout. Il n’en tient pas le compte. Le dernier relevé crédible fut produit l’an dernier par la journaliste radio-canadienne Laurence Niosi : c’est à hauteur de 60 % que sont financées, selon son décompte, 27 écoles catholiques, 14 écoles juives, 4 écoles musulmanes, 2 écoles protestantes évangéliques, 2 écoles arméniennes et 1 école grecque orthodoxe. Pour un coût de 161 millions de dollars par an.

On savait Québec solidaire partant, depuis sa création, pour cette étape de la laïcisation. Le Parti libéral du Québec, lui, était réticent. Mais il a saisi l’occasion et a déclaré jeudi : « On est rendus là. » Il y aurait du Marwah Rizqy dans cette évolution que je ne serais pas surpris. Restait la Coalition avenir Québec (CAQ). Pensez-vous un instant qu’en leur for intérieur, Bernard Drainville et Jean-François Roberge, pour ne nommer qu’eux, souhaitent retarder le groupe ? À l’interne, à la CAQ, une source explique qu’on en a déjà assez sur le dos avec les cas comme ceux de Bedford, qu’on n’a pas un vrai portrait de la situation de ces autres écoles, qu’on ne veut pas ouvrir le débat plus large sur l’école à trois vitesses et que, si elles enseignent correctement le curriculum, pourquoi en vouloir aux écoles religieuses visées par la motion ?…

Source: Lisée | Le défroqué de la laïcité