Le Devoir Éditorial | De quoi Bedford est-il le nom?
2025/12/06 Leave a comment
Valid critique of the union defending the undefendable:
…Il faut avoir le courage de revenir à la base : de quoi Bedford est-il le nom, au juste ?
Le scandale de Bedford, c’est d’abord le fait de profs qui ont refusé d’enseigner la science, la technologie ou l’éducation à la sexualité, ont rejeté le français comme langue d’usage, ont pratiqué le déni d’assistance et l’humiliation des élèves éprouvant des difficultés d’apprentissage, ont refusé de se plier au principe de l’égalité filles-garçons en classe, ont harcelé et intimidé leurs collègues et leurs directions, ont piétiné la laïcité.
C’est cela qu’on veut dans nos classes ? Car c’est bien ce dont il s’agit ici, ne le perdons pas de vue.
Il y a déjà eu un rapport — dévastateur — d’un psychologue industriel dépêché sur les lieux en 2021. Il y a eu une enquête de cinq mois — tout aussi dévastatrice — de la Direction générale des affaires internes, au fil de laquelle 70 personnes ont été rencontrées. Un plan d’action ambitieux. Surtout, il y a eu 11 comités d’enquête, un pour chaque prof pour éviter tout amalgame fortuit, raccourci de facilité ou contamination malheureuse, dont certains sont toujours en cours.
Même le politique a joué ses cartes sans tricher ni plastronner. On peut reprocher bien des choses au gouvernement Legault, qui a multiplié les bourdes et les reculs inacceptables en éducation. Reste que, dans cette affaire, ses deux ministres, M. Drainville d’abord, Mme LeBel ensuite, ont fait les choses dans l’ordre, sans pression indue.
Qu’est-ce que l’Alliance voudrait de plus ?
Hélas, elle n’en dit mot. Elle se réfugie derrière l’article 47.2 du Code du travail, qui l’oblige à défendre ses membres. Il est vrai que cet article la pousse rudement dans les câbles. Mais ce n’est pas un absolu : il arrive qu’un syndicat se range derrière des preuves accablantes. L’« opacité » qui la pousse aujourd’hui à se lever pour ce noyau dur est-elle fondée, solidement harnachée sur des faits et non sur des impressions montées en épingle ?
Il est permis d’en douter, d’autant que l’Alliance comme le Centre de services scolaire de Montréal, d’ailleurs, n’auront pas spécialement brillé, allant jusqu’à renvoyer les plaintes des professeurs intimidés à leur délégué syndical… qui était lui-même membre de la clique contrôlant l’école Bedford.Impossible de ne pas voir une dissonance dérangeante entre la fermeté d’un discours syndical qui refuse de faire son autocritique et la négation des besoins fondamentaux des plus vulnérables, une rengaine que le conflit à la Société de transport de Montréal (STM) a usée de triste manière.
À Bedford, des collègues professeurs et des patrons ont été intimidés des années durant. Surtout, des élèves ont été privés de leur droit le plus fondamental à une éducation de qualité dans un « milieu d’apprentissage sain et sécuritaire » exempt d’intimidation ou de violence. Car Bedford, c’est d’abord ça : un milieu détourné de sa mission première au détriment de ceux-là mêmes qui l’habitent. Et il faudrait que cela puisse encore être défendu ?
Source: Éditorial | De quoi Bedford est-il le nom?
… You need to have the courage to go back to the base: what is Bedford’s name, exactly?
The Bedford scandal is first of all the fact of teachers who refused to teach science, technology or sex education, rejected French as a language of use, practiced denial of assistance and humiliation of students experiencing learning difficulties, refused to comply with the principle of girl-boy equality in the classroom, harassed and intimidated their colleagues and their management, trampled on secularism.
Is that what we want in our classes? Because that’s what we’re talking about here, let’s not lose sight of it.
There has already been a report – devastating – of an industrial psychologist dispatched to the scene in 2021. There was a five-month – equally devastating – investigation by the Directorate-General for Internal Affairs, in the course of which 70 people were met. An ambitious action plan. Above all, there were 11 committees of inquiry, one for each teacher to avoid any fortuitous amalgamation, shortcut of ease or unfortunate contamination, some of which are still in progress.
Even the politician played his cards without cheating or cheating. We can blame many things on the Legault government, which has multiplied the blunders and unacceptable setbacks in education. However, in this case, his two ministers, Mr. Drainville first, Mrs. LeBel then, did things in order, without undue pressure.
What more would the Alliance want?
Alas, she doesn’t say a word. She takes refuge behind Article 47.2 of the Labor Code, which obliges her to defend her members. It is true that this article pushes her roughly through the cables. But this is not an absolute: sometimes a union ranks behind overwhelming evidence. Is the “opacity” that pushes it today to stand up for this hard core founded, solidly harnessed on facts and not on pin-mounted impressions?
It is permissible to doubt this, especially since the Alliance as well as the Centre de services scolaires de Montréal, moreover, will not have particularly shone, going so far as to return the complaints of intimidated teachers to their union delegate… who was himself a member of the clique controlling the Bedford school.
It is impossible not to see a disturbing dissonance between the firmness of a union discourse that refuses to make its self-criticism and the denial of the basic needs of the most vulnerable, a line that the conflict at the Société de transport de Montréal (STM) has worn out in a sad way.
In Bedford, fellow teachers and bosses have been bullied for years. Above all, students have been deprived of their most fundamental right to quality education in a “healthy and safe learning environment” free of bullying or violence. Because Bedford is first of all this: an environment diverted from its primary mission to the detriment of those who live there. And should it still be able to be defended?
