Encore loin de la représentativité dans la fonction publique québécoise
2022/12/20 Leave a comment
Of note. But as in the case of the federal government, progress:
Le gouvernement du Québec tarde à atteindre ses objectifs d’accès à l’emploi pour les fonctionnaires des minorités visibles et ethniques. La fonction publique doit ajouter au strict minimum deux milliers d’employés issus de la diversité d’ici l’an prochain, mais le compte à rebours est bien amorcé.
Pour que « l’ensemble de la population du Québec puisse se reconnaître dans la fonction publique », Québec s’était fixé l’objectif que 18 % des employés de l’État fassent partie d’une minorité visible ou ethnique (MVE) en mars 2023. Or, selon des statistiques tout juste rendues publiques, le gouvernement est encore loin du compte.
Le 31 mars 2022, le taux de présence des personnes racisées parmi les quelque 60 000 employés de l’État s’élevait à 15,4 %, révèlent les données du Secrétariat du Conseil du trésor. C’est 1,4 point de pourcentage de plus que l’année précédente (14 %), mais encore loin de la cible réitérée l’an dernier par le Groupe d’action contre le racisme (GACR).
Mis sur pied lors du dernier mandat caquiste, ce comité interministériel n’a pas pu faire le bilan de ses actions en 2022 à temps pour les Fêtes. Celui-ci paraîtra « cet hiver, [donc] en 2023 », a indiqué au Devoir le cabinet du ministre responsable de la Lutte contre le racisme,Christopher Skeete. En décembre 2021, cependant, le ministre responsable de l’époque, Benoit Charette, avait convenu que la fonction publique en faisait « trop peu » en matière d’embauche de personnes racisées.En quatre ans, la représentativité des personnes issues des MVE au gouvernement a grimpé de 4,1 points de pourcentage.
Des meilleurs aux pires
Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration remporte, et de loin, la palme de la représentativité. En mars, près de la moitié (46,1 %) de ses employés provenait de la diversité, et l’ensemble de ses objectifs régionaux avaient été atteints. Au second rang : le ministère de la Famille, à 28,4 %, puis l’Économie, à 21,1 %.
Parmi les cancres, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs — depuis scindé —, qui comptait dans ses rangs 3,4 % de personnes racisées en mars 2022. Non loin de là, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles — lui aussi remanié cet automne — (8,9 %), ainsi que celui de la Culture et des Communications (10,9 %).Interrogé par Le Devoir à ce sujet, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs n’a pas répondu dans les temps impartis. Son rapport annuel de gestion 2021-2022 indique cependant que sur 1112 nouvelles embauches, 63 personnes étaient issues des MVE.Le ministère du Conseil exécutif, qui est piloté par l’équipe du premier ministre, atterrit aussi parmi les moins représentatifs. Au total, 8,3 % de ses employés sont des personnes racisées.
Dans son plan d’action déposé en décembre 2020, le GACR avait formulé cinq recommandations quant à l’emploi des minorités visibles et ethniques. « Pour faire de la fonction publique […] un employeur exemplaire », Québec s’engageait notamment à « négocier et à conclure, d’ici cinq ans, des ententes internationales en matière de reconnaissance des qualifications professionnelles » et à « garantir la présence d’au moins un membre provenant d’une minorité visible au sein de la majorité des conseils d’administration des sociétés d’État ».Le Secrétariat du Conseil du trésor, qui gère l’embauche des fonctionnaires, assure « met[tre] en place des actions pour soutenir les [ministères et organismes] dans l’atteinte des cibles ». « Au printemps et à l’automne 2021, le secrétaire du Conseil du trésor a transmis deux communications aux sous-ministres et aux dirigeants d’organismes afin de dresser le portrait de la situation et les inciter à mettre les efforts nécessaires en vue d’atteindre la cible de 18 % en 2023 », a écrit l’équipe des communications au Devoir vendredi.Source: Encore loin de la représentativité dans la fonction publique québécoise