Le débat sur les cibles d’immigration suscite l’engouement

Meanwhile in Quebec:

La consultation publique sur les cibles d’immigration qui aura lieu à la mi-septembre suscite un engouement sans précédent : 72 mémoires ont été déposés, soit plus du double que lors de la consultation précédente, il y a quatre ans, a appris Le Devoir.

Ce grand intérêt donne du fil à retordre au ministère de l’Immigration, qui doit organiser le calendrier pour entendre en un mois et demi une soixantaine d’individus et organismes ayant demandé à prendre la parole en commission parlementaire.

La période de dépôt des mémoires, qui devait se terminer le 11 août dernier, a été légèrement étirée pour quelques retardataires. En date du 17 août, la Commission des relations avec les citoyens avait reçu 72 mémoires venant de divers individus et organismes. Parmi eux, 66 ont demandé à intervenir lors d’audiences publiques. À cela s’ajoute une demande d’intervention non accompagnée d’un mémoire.

« On se réjouit de l’engouement que notre approche équilibrée de l’immigration permanente suscite dans la société québécoise », a déclaré Alexandre Lahaie, l’attaché de presse de la ministre Christine Fréchette. Or, la loi exige que la Planification pluriannuelle de l’immigration 2024-2027 soit déposée avant le 1er novembre, ce qui laisse au ministère à peine un mois et demi pour entendre tous les intervenants, qui pourront commencer à s’exprimer à l’ouverture des audiences, le 12 septembre prochain.

« Il y a des discussions avec les groupes parlementaires pour optimiser le déroulement de la consultation », a concédé M. Lahaie.

En mai dernier, le gouvernement de la Coalition avenir Québec a soumis au débat deux scénarios. L’un prône le statu quo, soit le maintien des cibles actuelles de 50 000 nouveaux arrivants. L’autre propose une hausse de 10 000, ce qui ferait grimper les seuils à 60 000 d’ici 2027. Par le biais d’un projet de règlement, le gouvernement a d’ailleurs exigé que l’ensemble des immigrants économiques admis au Québec parlent français.

Plaidoyers pour plus d’immigrants

Le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Charles Milliard, se réjouit lui aussi de voir une aussi grande participation aux consultations publiques en immigration. « C’est tant mieux ! C’est un bien meilleur forum qu’une campagne électorale pour en parler. Je pense qu’il y aura un peu moins de raccourcis et d’effets de toge », a-t-il soutenu.

Toutefois, même s’il est d’avis qu’il faut maximiser l’immigration francophone, il croit que le Québec ne peut pas non plus se priver de « talents exceptionnels » pour une question de langue. « On a besoin d’aller chercher d’autres expertises que la langue », souligne-t-il.

Dans son mémoire déposé en prévision des consultations débutant le 12 septembre, la FCCQ dit appuyer une plus grande immigration « en français, en région, en nombre suffisant et en bas de six mois d’attente », résume M. Milliard.

Et pour le p.-d.g., il est nécessaire de mesurer la capacité d’accueil et d’intégration au moyen de données probantes, qui ne laisseront plus de place à l’interprétation. « J’entends des gens qui disent qu’il faut dépolitiser le débat sur l’immigration. On peut le souhaiter, mais ça n’arrivera pas. Sauf qu’on peut objectiver le tableau de bord et prendre des décisions en fonction de ça. »

La FCCQ croit que chacune des régions du Québec devrait déterminer le nombre de places en service de garde, de logements, d’infrastructures culturelles et médicales, etc. « Ensuite, on additionne les 17 régions administratives du Québec, et le chiffre qu’on va obtenir va être beaucoup moins débattable », avance M. Milliard.

Un « faux débat » de chiffres ?

Représentant une centaine de membres, la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) fait valoir que le débat sur les seuils est un « faux débat ».

Étant donné qu’il y a environ 300 000 personnes à statut temporaire au Québec, dont plusieurs qui ont déjà postulé pour la résidence permanente, et que ce sont ces personnes qui vont bénéficier des places dans les seuils établis par Québec, pourquoi se livrer à un débat de chiffres ? demande Stephan Reichhold, directeur général de la TCRI.

« Que ce soit 50 000, 60 000 ou 70 000, c’est absurde de parler de chiffres », car les immigrants qui seront admis au cours des prochaines années sont déjà ici, logés et en emploi, même que plusieurs parlent français, poursuit-il. M. Reichhold se demande ainsi pourquoi on souhaite les comptabiliser dans les cibles. « Ce qu’on demande, c’est que les travailleurs et les réfugiés, notamment ceux reconnus sur place [dans la catégorie humanitaire], soient hors cible, comme ce sera le cas pour les étudiants étrangers. »

Le gouvernement avait effectivement annoncé en mai qu’il ne fixerait pas de plafond pour l’accueil de diplômés passés par le Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui subit par ailleurs une réforme. Donc aux 60 000 immigrants admis s’ajouteraient en réalité quelques milliers de diplômés du PEQ.

La TCRI souhaite par ailleurs profiter des consultations publiques en immigration pour remettre les projecteurs sur la question de l’immigration humanitaire, sa clientèle principale. « On a l’impression qu’on va être les seuls à en parler. Mais ce qui est proposé est une catastrophe. Maintenir les niveaux de 2019 pour l’immigration humanitaire, ça n’a aucun sens. »

Selon les scénarios du gouvernement du Québec, à peine 8000 places sont accordées à cette catégorie d’immigration, bien que le nombre de personnes s’y qualifiant soit en hausse, notamment en raison des arrivées par le chemin Roxham.

Source: Le débat sur les cibles d’immigration suscite l’engouement

CAQ’s immigration plan blasted for favouring European white francophones

I think this critique may be overblown if we look at the impact of the federal Express Entry system, where an offer from an employer is given considerable weighting: In 2008, immigration from Europe/UK was 17 percent of economic class, in 2017, it declined to 13.7 percent, from the USA, it declined from 3.1 percent to 2.4 percent:

Immigration hearings got off to a rocky start Monday when a group said the government is ignoring the issue of systemic racism faced by new arrivals even with a series of reforms that have been put in place.

And if you add into the mix the requirements of a Quebec values test and plans to give more power to employers to pick their own workers, the future is shaping up to mean most new arrivals will be white francophones from Europe, the group said.

The comments were made by representatives of the Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), which represents 150 groups across Quebec who aid immigrants and refugees.

Refugees and families from diverse countries will be overlooked because they are seen as a burden to society, while others with the right skills won’t stand a chance because of “unconscious ethnic profiling” by employers, they said.

With the Quebec business lobby exerting enormous pressure on the government to boost immigration levels to as high as 60,000 a year, the TCRI warned Quebec must not overlook the human side of the equation.

As it stands, the Coalition Avenir Québec government’s immigration plan is “simplistic and utilitarian,” light years from the dreams of diversity and so focused on plugging labour shortages it represents a “historic setback” for Quebec’s immigration policies, they said.

The TCRI representatives were presenting a brief on the opening day of legislature committee hearings into Quebec’s immigration plan for the next three years.

After slapping a reduction on the number of immigrants for the year 2019 at 40,000, Immigration, Diversity and Inclusiveness Minister Simon Jolin-Barrette shifted gears and is proposing to gradually increase it to 52,500 a year by 2022.

But he proposes to increase the percentage of qualified workers from 59 per cent to 65 per cent of the total to meet labour shortages, which has upset immigration groups. There are 120,000 vacant jobs in Quebec.

On his way into the hearings, Jolin-Barrette was cautious when asked whether he will boost the numbers as high as Quebec Inc. wants, saying he wants to listen to the views of everyone first.

But the TCRI gave the government an earful, saying cutting the number of refugees and candidates in the family unification category is wrong because they actually settle better into Quebec society while workers often move away.

“Immigration should not be instrumentalized to respond to economic needs,” Veronica Islas, a member of the group, told the committee.

“Immigration needs to be seen in a global sense. Yes, business plays a role. They need workers. But we need to avoid the privatization of immigration access.

“If we give business all the power, we could wind up with very homogeneous immigration. An employer could say it’s easier to integrate someone who is already like me.”

The group said they doubt Quebec’s much vaunted Arrima system — which matches immigrants with open jobs before they arrive — is the miracle solution, either.

It gives more power to employers to select workers, but there is no mention of how Quebec proposes to counter discrimination experienced by candidates with “non-Québécois”-sounding names.

That won’t disappear overnight with the new system, they said.

“Like it or not, there is a problem that can be qualified as systemic racism,” group member Dominique Lachance said during her testimony.

“It’s not so much intended by the employer, but there is a built-in discrimination in the system because people come from foreign countries, don’t know our system and don’t have the network of contacts others do to make their pitch (for work).”

The group said employers are completely unprepared to handle such powers.

“The TCRI fears that the net result is that we will observe a homogenization of permanent immigrant profiles to be more and more European white francophones,” it says in its brief.

“In partially leaving the power of selection of immigrants at the discretion of employers, and the bias of employers in this area is well documented, we can reasonably expect some candidates will never be approached despite their skills due to an unconscious ethnic profiling.”

Speaking to reporters later, group spokeswoman Eva Lopez said such discrimination hits the Maghrebian and black communities the most.

Some new arrivals even try to change their names to get around the problem of getting a job.

Speaking at the committee, Jolin-Barrette countered the comments, saying the Arrima system is based on skills and experience and “not the region of the world they come from,” so everyone has an equal chance of being admitted.

The immigration and refugee group is the first of 31 who will appear this week.

During the next few days, Jolin-Barrette will face an intense business lobby that will argue Quebec has to open the door to more immigrants than ever before.

The minister will present his final plan in November.

Source: CAQ’s immigration plan blasted for favouring European white francophones