Réfugiés syriens: l’impact sur la minorité francophone au Canada a été ignoré

In the context of the push to meet the target and deadline, understandable oversight:

Le gouvernement fédéral n’a pas tenu compte de l’impact de la réinstallation des réfugiés syriens sur les communautés francophones en situation minoritaire, reproche le Commissariat aux langues officielles (CLO).

La commissaire par intérim, Ghislaine Saikaley, conclut que le ministère de l’Immigration, des réfugiés et de la citoyenneté (MIRC) a contrevenu à certaines de ses obligations en matière de bilinguisme en réinstallant au pays ces milliers de migrants qui ont fui la guerre civile.

Car tout au long du processus, le ministère «n’a jamais cherché à connaître» les besoins des communautés francophones en situation minoritaire, tranche la commissaire dans un rapport d’enquête préliminaire de 12 pages obtenu par La Presse canadienne.

Or, en vertu de la Loi sur les langues officielles, qui a un statut quasi-constitutionnel, le fédéral «a l’obligation de prendre des mesures positives de façon proactive» afin d’appuyer ces communautés et d’agir de façon à ne pas nuire à leur «développement» et leur «épanouissement», est-il écrit.

Des communautés francophones en situation minoritaire ont bien tenté d’ouvrir leurs portes à certains de ces réfugiés syriens parrainés par le gouvernement, et dont «approximativement 95 % ne parlaient ni français ni anglais à leur arrivée au Canada».

Mais ce fut en vain. «Sur les 39 propositions reçues à l’hiver 2016, huit ont été soumises par des organismes d’établissement francophones, mais aucune de celles-ci n’a été retenue», a noté la commissaire Saikaley.

Pour le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière de langues officielles, François Choquette, «c’est une occasion manquée, une occasion ratée». Car c’est par l’immigration que passe – à tout le moins en partie – la survie des communautés francophones minoritaires.

Même son de cloche du côté de la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), Sylviane Lanthier, qui rappelle que le gouvernement fédéral a souvent raté la cible de 4,4 % en matière d’immigration francophone hors Québec.

«Les communautés ont peu bénéficié de l’immigration, a-t-elle souligné en entrevue téléphonique. C’est important que le gouvernement fédéral maximise les effets positifs potentiels de l’accueil des réfugiés dans nos communautés.»

Car la vitalité de ces milieux «repose beaucoup, et de plus en plus, sur l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants, y compris des réfugiés qui se réinstallent au Canada», a fait valoir Mme Lanthier.

Les représentants du MIRC ont bien plaidé auprès du CLO qu’il y avait urgence d’agir en raison de la promesse du gouvernement libéral d’accueillir 25 000 réfugiés en l’espace de deux mois et demi, mais cet argument n’a pas convaincu le chien de garde du bilinguisme au pays.

«À cet égard, je tiens à souligner que les mécanismes pour tenir compte des besoins des (communautés linguistiques minoritaires) auraient déjà dû être en place au moment où l’initiative de réinstallation des réfugiés syriens a été annoncée», est-il écrit dans le rapport du CLO.

Source: Réfugiés syriens: l’impact sur la minorité francophone au Canada a été ignoré | Mélanie Marquis | National

Ottawa doit soutenir l’immigration anglophone au Québec, recommande le commissaire Fraser

Logical. Just as the federal government has to promote immigration to francophone communities outside Quebec to ensure their long-term sustainability, the same approach should apply in Quebec.

However, given that Quebec is responsible for immigrant selection, this is more of a wish. And the reality of Quebec being a minority within an anglophone (and hispanophone) North America makes it unlikely that any Quebec government will take this idea up:

Dans son rapport annuel rendu public jeudi matin, le commissaire Fraser consacre deux de ses trois recommandations à la communauté québécoise anglophone, qu’il décrit comme ayant des difficultés et comme n’étant « pas toujours perçue à sa juste valeur».

Le commissaire a entre autres recommandé au ministère fédéral de l’Immigration d’« établir clairement les mesures qu’il entend prendre pour favoriser la vitalité des communautés anglophones du Québec par l’entremise de l’immigration ».

« Les difficultés que connaissent les communautés anglophones du Québec en matière d’immigration sont similaires à celles que doivent surmonter les communautés francophones du pays, a-t-il noté. En effet, certaines ont de la difficulté à attirer un nombre suffisant d’immigrants anglophones pour pallier leur faible taux de natalité et l’exode des jeunes, et pour revitaliser leurs institutions à long terme. »

M. Fraser a précisé en point de presse qu’il respecte la compétence du Québec de sélectionner ses propres immigrants et que ses recommandations ne visent pas à plaider directement en faveur d’une hausse de l’immigration anglophone au Québec.

Mais « je pense que votre intérêt à ce sujet va soulever une discussion intéressante », a-t-il ajouté, se disant aussi conscient de la nature sensible du dossier linguistique dans la province.

Le Bloc québécois n’a pas tardé à réagir. « Le rapport du commissaire aux langues officielles est déplorable. Il propose de renforcer l’immigration anglophone alors que c’est le français qui est menacé au Québec », a dénoncé le chef du Bloc, Mario Beaulieu.

Ottawa doit soutenir l’immigration anglophone au Québec, recommande le commissaire Fraser | Hugo de Grandpré | National.