Plaidoyer de Fatima Aboubakr pour une laïcisation complète au Québec

The extreme laïcité perspective:

…Fatima Aboubakr s’explique mal pourquoi l’interdiction de porter des signes religieux prévue dans le projet de loi 9 s’appliquera aux centres de la petite enfance et aux garderies privées subventionnées, mais pas aux garderies privées non subventionnées — y compris celle qu’elle dirige à Laval. « Nos institutions au Québec sont universalistes, sont égalitaires, sont mixtes. Et les religions ne sont ni universalistes ni égalitaires, et quelques-unes d’entre elles ne sont pas mixtes. Donc, il est juste cohérent que la laïcité commence dès la petite enfance [et s’étende] jusqu’à l’université », explique-t-elle.

Elle déplore au passage la contestation de la constitutionnalité de mesures favorisant la laïcité, adoptées par le gouvernement québécois, telle l’interdiction du port de signes religieux pour certains employés de l’État, par une organisation de défense des droits comme le Conseil national des musulmans canadiensau nom des 500 000 personnes de confession musulmane qu’il dit représenter. « Même en islam, il y a plusieurs lectures et interprétations qui permettent [aux femmes] d’enlever le voile si elles sont obligées de le faire », souligne-t-elle.

Fatima Aboubakr trouve également que le gouvernement Legault a manqué une belle occasion de légiférer afin d’interdire le visage couvert dans l’espace public, après que les membres de la CAQ lui eurent demandé de le faire en septembre dernier. « Le visage découvert, c’est vraiment un enjeu de sécurité », fait-elle valoir.

François Legault n’est pas à l’abri des critiques de Fatima Aboubakr. En accusant les « islamistes radicaux » de perpétrer des attaques contre « certaines de nos valeurs communes » comme l’égalité entre les femmes et les hommes sans donner plus de détails, le chef du gouvernement a semé, selon elle, de la « confusion ». « Un jour, une madame m’a [écrit :] “La personne qui a fait ma livraison de Maxi, elle est voilée. Je vais appeler Maxi pour leur dire de ne jamais m’envoyer cette personne.” Donc, dans sa tête, c’est une islamiste radicale. Je lui ai expliqué que ce n’est pas parce qu’elle porte un voile qu’elle est islamiste ou dans une idéologie. Tu peux juste prendre ta livraison et lui dire merci », relate la membre du conseil d’administration du MLQ.

Vendredi dernier, François Legault a promis de « continuer à protéger la laïcité » et de poser de nouvelles actions si le besoin s’en fait sentir.

Fatima Aboubakr « souhaite » que, durant la prochaine campagne électorale, « on ne parle plus des Québécois issus des communautés musulmanes ou de communautés juives ou… mais qu’on parle des Québécois tout court ».

Source: Plaidoyer de Fatima Aboubakr pour une laïcisation complète au Québec

… Fatima Aboubakr can’t explain why the ban on wearing religious signs in Bill 9 will apply to early childhood centres and subsidized private daycares, but not to unsubsidized private daycares — including the one she runs in Laval. “Our institutions in Quebec are universalist, egalitarian, mixed. And religions are neither universalist nor egalitarian, and some of them are not mixed. So, it is just consistent that secularism begins from early childhood [and extends] to university,” she explains.

In passing, she deplores the contestation of the constitutionality of measures promoting secularism, adopted by the Quebec government, such as the prohibition of the wearing of religious signs for certain state employees, by a rights organization such as the National Council of Canadian Muslims on behalf of the 500,000 people of Muslim faith that it says it represents. “Even in Islam, there are several readings and interpretations that allow [women] to remove the veil if they are forced to do so,” she emphasizes.

Fatima Aboubakr also finds that the Legault government missed a great opportunity to legislate to ban the face covered in public space, after members of the CAQ asked her to do so last September. “The uncovered face is really a security issue,” she argues.

François Legault is not immune from the criticism of Fatima Aboubakr. By accusing the “radical Islamists” of perpetrating attacks against “some of our common values” such as equality between women and men without giving more details, the head of government sowed, according to her, “confusion”. “One day, a lady [wrote to me:] “The person who made my delivery of Maxi, she is veiled. I will call Maxi to tell them never to send me this person.” So, in her head, she is a radical Islamist. I explained to her that it is not because she wears a veil that she is Islamist or in an ideology. You can just take your delivery and say thank you, “says the member of the MLQ board of directors.

Last Friday, François Legault promised to “continue to protect secularism” and to take new actions if the need arises.

Fatima Aboubakr “wishes” that, during the next election campaign, “we no longer talk about Quebecers from Muslim communities or Jewish communities or… but that we talk about Quebecers altogether”.

Le «Québec bashing» pour faire avancer l’agenda islamiste

Of note:

Je suis arrivée du Maroc en 2005 accompagnée de mes deux jeunes garçons de un et trois ans. Je ne me sauvais pas d’une situation de violence particulièrement grave, mais d’un état de dépendance et de soumission assez banal pour une femme dans une culture arabo-musulmane.

Cela n’a pas été facile de redémarrer une vie de mère de famille monoparentale dans un nouveau pays, mais le Québec a été pour moi une destination de rêve, et je suis reconnaissante de l’accueil dont j’ai bénéficié. J’ai toujours trouvé injustes les accusations de racisme et d’islamophobie dont les Québécois sont la cible. Je me sens plus respectée au Québec que je ne l’étais dans mon pays d’origine. C’est ici que je me suis sentie citoyenne à part entière, libre de mener ma vie comme je l’entendais, sans jugement, et j’ai le sentiment d’avoir bénéficié de l’égalité des chances.

On parle beaucoup d’islamophobie, mais on ne parle jamais de la pression communautaire qui pèse sur les ressortissants des pays arabes pour les forcer à se conformer à des normes culturelles et religieuses et les empêcher de s’intégrer dans leur pays d’accueil. Mon expérience récente dans le milieu associatif montre à quel point il est difficile de faire émerger un islam humaniste au Québec, et comment les accusations de racisme et d’islamophobie contre les Québécois sont utilisées pour faire avancer des objectifs islamistes.

J’avais envie de m’investir dans le milieu associatif pour aider d’autres ressortissants de pays musulmans, surtout les jeunes, à s’en sortir. Je voyais le danger de la radicalisation et l’influence que certains prédicateurs ont sur les jeunes ici même, à Montréal. Mon neveu de 25 ans habitant à Laval, plein de talent et de joie de vivre, artiste peintre, parolier, bon joueur de soccer, est soudain tombé entre les griffes du radicalisme. Du jour au lendemain, il a arrêté ses études, ses activités artistiques et le sport, pour se consacrer à la religion. J’avais tellement envie de crier fort : laissez les enfants vivre sans influence religieuse, arrêtez de les endoctriner.

Dès que j’en ai eu la possibilité, j’ai donc décidé de m’investir dans la société civile. Le passage à Montréal d’un penseur égyptien prônant une approche humaniste de l’islam m’en a donné l’occasion. Autour de ce penseur, la possibilité de créer une association de citoyens de culture arabo-musulmane favorables à la laïcité s’est présentée. Dans le cadre de cette nouvelle association, nous avons commencé à organiser des activités culturelles et des rencontres virtuelles avec des membres dans différentes villes du Canada et des États-Unis.

Arme aux mains des intégristes

Cependant, une personne très connue dans le milieu associatif et très influente dans une certaine communauté musulmane de Montréal prenait de plus en plus de place dans la direction de l’association. Le temps accordé aux personnes non pratiquantes, athées ou favorables à la laïcité diminuait au bénéfice de nouvelles personnes qu’il invitait, ayant des idées plus proches d’un islam radical. Lorsque je lui en parlais, il m’expliquait qu’il était important d’écouter ces personnes pour les amener un jour à changer d’idées.

Je n’étais pas convaincue par ses arguments, mais étant donné sa notoriété et son expérience associative de plus de trente ans, j’acceptais. Cependant, plus le temps passait, plus des personnes défendant l’islam politique se joignaient à l’association qui, rappelons-le, avait été créée justement pour faire face aux idées de l’islam politique.

À chaque occasion qui se présentait — rencontres en personne, virtuelles ou téléphoniques —, ce monsieur trouvait le moyen de décrire le Québec comme une province raciste et islamophobe. Il utilisait toutes les tribunes pour diaboliser le Québec. Lorsque j’intervenais pour parler de mon expérience positive au Québec, il ridiculisait mes propos et expliquait que si j’étais bien accueillie, c’était en raison de mes positions « anti-islam ».

Ma position en faveur de la loi 21 est ce qui m’a valu le plus de moqueries de sa part. Il insinuait que je voulais plaire aux Québécois et que je n’étais qu’un instrument entre leurs mains. Lors de la nomination d’Amira Elghawaby comme représentante canadienne à la lutte contre l’islamophobie, il fit des pressions sur moi pour que je ne puisse pas exprimer mon avis contre sa nomination.

C’est à la suite de la dernière rencontre que j’ai décidé de quitter l’association. Parmi les intervenants, il y avait une maman syrienne qui racontait son expérience douloureuse en nous montrant la photo de sa fille dans la vingtaine tuée par Daech [groupe État islamique]. Lorsque la réunion fut terminée, ce monsieur réagit violemment en interdisant la diffusion d’une vidéo présentant nos interventions et déclara que la maman n’aurait pas dû qualifier Daech d’organisation terroriste.

L’association dont j’avais été membre fondatrice n’avait plus rien d’humaniste ni de laïque.

Je ne sais pas quel sera le mandat de la représentante canadienne à la lutte contre l’islamophobie, mais je sais que ce concept est une arme aux mains des intégristes pour faire avancer leurs objectifs politico-religieux et pour creuser un fossé entre les musulmans et les autres. Il y a de quoi s’inquiéter.

Source: Le «Québec bashing» pour faire avancer l’agenda islamiste