Le gouvernement Couillard peut sauver la réforme de 2006

Good commentary by Christian Laville on Quebec’s “history wars” in relation to public education and the historical narrative used. The PQ government had plans to revise the curriculum, in line with their objective of creating long-term disengagement from Canadian history, a more balanced approach may come from the new Liberal government:

Comme on pouvait s’y attendre, le rapport Beauchemin–Famhy-Eid est bien conforme aux voeux du Parti québécois et de la Coalition. Ce qui est central dans ce rapport, c’est la proposition de revenir à un programme ordonné selon la trame nationale. En veut-on une illustration ? Dans la partie argumentative de ce petit rapport, quarante pages bien aérées, on compte 25 fois les mots « trame nationale », dont 13 fois « la trame nationale ». Comme il est expliqué, la trame nationale doit servir de fil conducteur vers la question nationale « qui organise et singularise l’histoire du Québec, depuis les premiers balbutiements d’une communauté découvrant sa singularité jusqu’aux méandres de la “ question nationale ” telle qu’elle circonscrit aujourd’hui nos conflits et nos rassemblements » (p. 41).

Il est donc facile de reconnaître ce que cela implique. D’autant plus facilement que dans les milieux nationalistes-conservateurs, ladite trame nationale apparaît souvent comme synonyme de cheminement vers la souveraineté. Ainsi, chez un des principaux animateurs de l’opposition au programme actuel, l’historien Éric Bédard, qui, commentant la défaite du Parti québécois du 7 avril, explique : « On annonce un peu vite la défaite du mouvement souverainiste. Cette trame nationale traverse notre histoire. »

Le ballon est maintenant entre les mains du nouveau gouvernement. Durant la campagne électorale, Philippe Couillard a déclaré : « Je veux m’assurer qu’on est dans une direction de mieux informer les gens de notre histoire, et qu’il n’y ait pas de teinte politique partisane, qui est parfois subtile. » Le moment est venu de s’en assurer. Et de procéder pour sauver un enseignement de l’histoire de qualité qui peut encore être sauvé, un enseignement de l’histoire moderne sachant tenir compte des réalités de notre époque et des besoins des élèves d’aujourd’hui.

Sauver l’enseignement de l’histoire en préservant la forme moderne du programme en vigueur, cependant, n’empêcherait pas de corriger certains des irritants que les enseignants ont constatés dans leur pratique, et dont plusieurs, il est juste de le dire, sont mentionnés dans le rapport Beauchemin–Famhy-Eid. Nous pensons par exemple au rétablissement d’une chronologie continue, à une rédaction plus claire du programme, à la clarification des connaissances à faire acquérir… Le rapport propose aussi d’accroître la part de l’histoire dans la formation des maîtres, ce que nous appuyons.

Le gouvernement Couillard peut sauver la réforme de 2006 | Le Devoir.