Rioux | Drôles de prières
2025/09/06 Leave a comment
When is a prayer a prayer, and when is it more a political event. Other examples would arguably include the Annual March for Life and telling that most Christian religious figures oppose the ban:
…La France a toujours résisté à la tentation de légiférer sur ces prières, consciente que la religion a toute sa place dans les lieux publics pourvu qu’elle ne gêne pas l’ordre public et que sa présence ne relève pas de la provocation. Il n’est pas besoin d’être diplômé en théologie pour savoir que, dans nos pays, la prière n’est pas un banal instrument d’agit-prop. Ce prosélytisme exacerbé est en contradiction avec nos traditions culturelles et le sens même de la prière, celle-ci étant généralement considérée comme un geste intime et personnel qui exige le recueillement et ne saurait donc être confondu avec des slogans militants hurlés par une foule hystérique. Comment s’étonner dès lors que, en s’exhibant ainsi sur la voie publique, ces hommes (car les femmes en sont exclues) provoquent des réactions de rejet ? Et, à plus forte raison, s’ils le font un dimanche devant une église !
Pour peu que l’on daigne sortir de sa bulle, on constatera que ces prières publiques sont aujourd’hui instrumentalisées aussi bien sur Downing Street que devant la porte de Brandebourg. Si l’idée de la laïcité est étrangère à l’islam, se pourrait-il que, comme le voile, ces prières soient une façon pour lui de marquer son territoire ?L’idée n’est pas nouvelle. On ne compte plus les intellectuels qui, durant tout le XXe siècle, et même avant, ont démontré le caractère conquérant de l’islam. Admirateur de la richesse de la culture musulmane, l’islamologue français Roger Arnaldez fut un ami du grand écrivain égyptien Taha Hussein, l’un des artisans de la renaissance intellectuelle arabe (la Nahda). Il considérait que « la conquête est pour les musulmans un moyen normal, voulu et conduit par Dieu, pour répandre la foi dans les pays des infidèles ». Cette conquête n’est pas toujours le fait des armes, écrivait-il dès 1994, mais « d’une volonté non seulement de convertir des individus, ce qui est normal, mais de prendre pied et position dans la vie sociale et politique des pays de l’ancien Dar al-Harb [où l’islam n’a pas triomphé]. Il n’est plus alors question de djihad armé, moins encore de terrorisme, mais d’un projet de conquête insinueuse qui n’en est pas moins une conquête ».
Tout en reconnaissant que ces thèses pouvaient être contestées, l’islamologue membre de l’Académie des sciences morales et politiques de France jugeait que « l’Islam, par beaucoup de ses traits et par son histoire passée, pose des problèmes que ne pose aucune autre des grandes religions. Il en résulte qu’on doit, à son égard, rester très attentif et garder une attitude de grande prudence »….
Source: Chronique | Drôles de prières
