Nicolas: Chers collègues
2025/08/15 Leave a comment
Of note. One question that I always have is the degree to which Palestinian journalists can report on domestic issues and politics, not just the obvious and needed coverage of Israeli actions:
…Troisièmement, j’aimerais qu’on se parle de la place qu’on fait dans toute cette destruction et cette horreur aux voix qui sont elles-mêmes palestiniennes — et même arabes, de manière plus générale.
Vu les positions que je prends moi-même dans mes chroniques, j’ai reçu les confidences de plusieurs collègues qui travaillent ou ont travaillé comme recherchistes dans différents médias francophones et anglophones. On m’a parlé à plusieurs reprises d’une hésitation à mettre en ondes des invités pourtant compétents et qualifiés, mais arabes, sur des questions liées au « Moyen-Orient ». Du surtravail effectué en préentrevue, pour bien vérifier que tout sera bon, lorsqu’on se rend même à l’étape de la discussion.
La question a aussi été dénoncée ces dernières années par des journalistes qui sont eux-mêmes arabes ou palestiniens, surtout dans le Canada anglophone, certains après avoir démissionné de salles de nouvelles et s’être dits fatigués d’être constamment soupçonnés de « manquer d’objectivité », d’être moins professionnels à cause de leurs origines.
Pour les journalistes qui sont eux-mêmes à Gaza — pendant qu’il en reste —, j’aimerais finalement nous amener à réfléchir au fait que la simple notoriété internationale peut rendre politiquement plus épineux de bombarder des individus. Le fait d’interviewer des gens qui vivent un conflit garde non seulement le public informé sur ce qui se passe sur le terrain, mais, dans le contexte, peut aussi être une manière directe de contribuer à sauver des vies.
Source: Chers collègues
