Although not new (see Ottawa was warned two years ago high immigration could affect housing costs, documents show), bears repeating:

« En tant que responsables de la gestion de l’immigration, les décideurs politiques doivent être conscients du désalignement entre la croissance démographique et l’offre de logements, ainsi que de la manière dont l’immigration permanente et temporaire influence la croissance démographique », relève Matthew Saayman, analyste en politiques au ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, dans un document coécrit avec ses collègues chercheurs au même ministère, Sébastien Vachon et Dan Hiebert (ce dernier à titre d’universitaire en résidence).

Intitulé Population Growth and Housing Supply (en français, « Croissance démographique et offre de logements »), ce document a été rendu public après une demande d’accès à l’information de Richard Kurland, un avocat spécialisé en droit de l’immigration en Colombie-Britannique.

La croissance rapide du nombre d’arrivants, « en particulier des étudiants internationaux, n’a pas été anticipée et les modèles n’ont pas été ajustés assez rapidement pour prendre en compte ces nouvelles tendances », peut-on aussi lire dans l’étude.

Les auteurs précisent que « les indicateurs du marché immobilier montrent à quel point le Canada se classe parmi les pires de ses pairs. Entre 2005 et le quatrième trimestre 2021, le ratio entre les prix des logements et les revenus des ménages au Canada a augmenté de 163 %, la hausse la plus importante parmi les pays du G7, indiquant que le logement est devenu moins abordable ».

Au surplus, insistent les fonctionnaires, « la demande [en logements] pourrait être sous-estimée : la taille moyenne des ménages canadiens a diminué au cours du siècle dernier. En général, cela a entraîné une augmentation de la demande de logements par habitant au Canada ».

Aussi, « l’offre pourrait être surestimée : il y a eu une augmentation du nombre de logements qui ne sont pas réellement occupés ».

Dans quelle mesure la crise du logement affecte-t-elle la réputation du Canada quand une personne se cherche un pays d’accueil ?

L’étude ne s’attarde pas trop sur cette question, mais souligne tout de même à quel point l’accession à la propriété d’un nouvel arrivant est considérée comme un « jalon important dans son établissement et son intégration au Canada ».

Les nouveaux arrivants « recherchent des logements dans toute la gamme des prix, des unités locatives les plus abordables jusqu’aux maisons de luxe les plus chères. Pratiquement tous les segments du marché sont affectés ».

Dans les échanges de courriel aussi obtenus par une demande d’accès à l’information, il est mentionné que le document sera aussi envoyé à la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Les seuils revus à la baisse

MRichard Kurland indique qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour obtenir sa réponse à sa demande d’accès à l’information et ainsi recevoir le rapport et les échanges de courriels entre fonctionnaires.

Selon lui, ces documents démontrent que « les fonctionnaires étaient au fait de la crise du logement causée par Immigration [Canada]. Ils ont servi des avertissements, qui ont été ignorés. Un mea culpa d’un ministre ne va pas diminuer le coût des loyers ni enlever le mal qui a été causé aux familles canadiennes ».

Le nombre d’immigrants a continué de croître après 2022, donnant lieu à un bras de fer entre Justin Trudeau et les premiers ministres des provinces, notamment François Legault.

En avril 2024, Justin Trudeau a fini par admettre que l’immigration temporaire des dernières années avait atteint un rythme « bien supérieur à ce que le Canada a été en mesure d’absorber » (la « capacité d’absorption » étant précisément le thème abordé en 2022 par les analystes d’Immigration Canada).

Ce n’est qu’en octobre 2024 que le gouvernement Trudeau a consenti à revoir ses seuils d’immigration à la baisse.

À partir de 2025, le nombre de résidents permanents acceptés au pays passera de 485 000 en 2024 à 395 000 en 2025.

En plus d’accentuer la crise du logement, l’arrivée massive d’immigrants s’est fait sentir dans les écoles, entre autres sur l’île de Montréal.

Selon le bilan démographique de l’Institut de la statistique du Québec publié jeudi, Montréal a accueilli 91 300 personnes supplémentaires entre 2023 et 2024, soit une augmentation de 4,2 %. Ce taux représente la plus forte croissance jamais enregistrée pour une région du Québec.