C’est Québec qui cautionne la venue d’immigrants temporaires, dit Ottawa

More back and forth:

Le niveau record d’immigrants temporaires cette année est surtout causé, au Québec, par la permission accordée par le gouvernement Legault aux entreprises de recourir aux travailleurs étrangers, réplique le ministre fédéral Pablo Rodriguez.

« Les gens qui sont là, c’est parce qu’il y a des entreprises québécoises qui nous [les] ont demandés », a indiqué au Devoir le lieutenant québécois de Justin Trudeau, jeudi.

Il tenait à répondre à la ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette, qui a demandé la veille au gouvernement fédéral de revoir ses cibles d’immigration, peu après la publication par Statistique Canada de données témoignant de l’explosion du nombre de résidents non permanents au Canada et au Québec.

Le Parti québécois a récupéré le dossier, jeudi, en anticipant une « minorisation » de la langue française. Le député Pascal Bérubé a fait valoir que le Québec n’a pas une capacité d’accueil suffisante pour toute cette immigration temporaire. Le Parti libéral du Québec est d’accord, parlant de « drapeau rouge » pour la capacité d’accueil, alors que Québec solidaire demande au contraire qu’on régularise leur statut pour en faire des immigrants permanents.

Validée par Québec

Pablo Rodriguez, qui est devenu ministre fédéral des Transports cet été, rappelle que la venue de travailleurs étrangers temporaires est validée par le gouvernement provincial. Les statistiques montrent que ces travailleurs formaient 43 % des 470 976 résidents non permanents qui se trouvaient au Québec le 1er juillet 2023.

« Il n’y a pas un seul dossier qui est ouvert par Ottawa tant que le demandeur n’a pas reçu un certificat d’acceptation du Québec, dit-il. Ces gens-là qui sont là, il faut vraiment faire attention à ne pas pointer du doigt, [et] comprendre que s’ils sont là, c’est parce que ce sont des entreprises de chez nous qui les veulent. »

Interpellée jeudi, la ministre Fréchette a invité le gouvernement fédéral à « être plus sensible à l’impact de ses cibles d’immigration ». « La majorité des immigrants temporaires sont [au Québec] grâce à des programmes contrôlés entièrement par le fédéral », a-t-elle affirmé dans une déclaration écrite transmise au Devoir. « Le Québec contrôle seulement les travailleurs admis via le Programme des travailleurs étrangers temporaires et les étudiants étrangers », soit le tiers des immigrants non permanents accueillis en territoire québécois.

L’élue caquiste invite le fédéral à se concentrer sur les demandeurs d’asile, qui représentent 31 % des résidents non permanents québécois malgré la fermeture du chemin Roxham. « Le gouvernement canadien doit s’assurer d’une répartition équitable des demandeurs d’asile à travers le Canada, a-t-elle dit. Il y a un examen de conscience à faire à Ottawa. »

Le Québec ne dispose pas de cible pour l’accueil de travailleurs étrangers temporaires. Ces nouveaux arrivants font pourtant explicitement partie de la stratégie du gouvernement Legault publiée l’an dernier, qui prévoit d’« appuyer les employeurs » pour augmenter la main-d’oeuvre temporaire.

Près de 7000 entreprises au Québec ont demandé d’embaucher des travailleurs étrangers temporaires l’an dernier.

Les temporaires deviennent permanents

Les autres catégories d’immigrants temporaires comprennent les étudiants étrangers, qui sont convoités par Québec, les membres de la famille qui accompagnent ces immigrants ainsi que les demandeurs d’asile. Ces derniers forment 31 % de tous les résidents non permanents du Québec, et la province ne peut pas en gérer le nombre.

Selon le décompte de Statistique Canada, 146 723 demandeurs d’asile étaient présents sur le territoire québécois en juillet dernier.

Le gouvernement fédéral a pour objectif d’accueillir 500 000 immigrants par année au Canada. Or, un grand nombre d’entre eux sont déjà arrivés physiquement sur le territoire, comme par un programme d’immigration temporaire.

Les cibles d’immigration fixées par Québec sont moindres que son poids démographique dans le Canada, ce qui crée un goulot d’étranglement des demandes. Le Devoir a rapporté que des immigrants temporaires entrant dans certaines catégories pourraient devoir attendre plus de 25 ans avant d’obtenir leur résidence permanente.

Source: C’est Québec qui cautionne la venue d’immigrants temporaires, dit Ottawa

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

Leave a comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.