Reichhold | Québec doit respecter les droits fondamentaux en immigration permanente et temporaire

Quebec settlement sector perspective:

…Les politiques d’immigration, animées par un esprit utilitariste tant au fédéral qu’au Québec, renforcent ainsi les discriminations systémiques des programmes existants et des processus d’accès à la résidence permanente.

La planification de l’immigration temporaire et permanente doit rompre avec le discours anti-immigrant grandissant dans le monde et à nos portes, qui débouche sur la mise en œuvre de procédures arbitraires et répressives envers toute personne racisée. Québec doit offrir des voies d’accès à la résidence permanente dont les étapes sont lisibles et prévisibles. Cela suppose aussi d’améliorer les moyens pour l’accès à la francisation, avec une responsabilisation des employeurs, ainsi que les subventions pour les organismes travaillant auprès des personnes migrantes et immigrantes. Il faut montrer aussi que le Québec est prêt à intervenir auprès des employeurs abusant de la vulnérabilité des personnes migrantes et immigrantes.

Nous voulons renouer avec l’esprit d’une société qui revendique la justice sociale et une égalité réelle entre ses habitants. C’est pourquoi nous exigeons d’afficher notre volonté d’accueil. Les personnes migrantes et immigrantes ont en effet toujours contribué à la richesse de notre « société distincte ».

Amel Mokhtar et Stephan Reichhold, Le premier est membre du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI); le second est directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), et la Campagne québécoise pour la régularisation et la justice migrante.*

Source: Idées | Québec doit respecter les droits fondamentaux en immigration permanente et temporaire

Fréchette et Roberge comme cautions nationalistes à l’Énergie et à l’Immigration

Some analysis of the new Quebec immigration minister:

….À l’Immigration, l’arrivée de Jean-François Roberge est vue comme un moyen d’aligner les orientations du ministère avec le programme nationaliste de la Coalition avenir Québec (CAQ). Pour certains, Mme Fréchette — qui est ex-présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal — est perçue comme étant trop près des demandes des associations patronales, qui réclament des hausses radicales des niveaux d’immigration.

Cela ne l’a pas empêchée de « livrer les commandes » qui lui ont été passées par la CAQ, observe une source du milieu économique. Ex-péquiste, Mme Fréchette avait claqué la porte du gouvernement Marois en 2014, incapable de défendre la Charte des valeurs que son parti allait proposer en campagne électorale.

Les talents de Mme Fréchette à l’Immigration ont été remarqués au bureau du premier ministre. La ministre a su calmer le jeu, surtout après le tollé causé par une affirmation de son prédécesseur. En pleine campagne électorale, en 2022, Jean Boulet avait déclaré que « 80 % des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise ».

À l’aube d’élections fédérales, et vu l’explosion de l’immigration temporaire, les troupes de François Legault estiment que le moment est venu d’être plus revendicateur, plus « politique » dans ce ministère. Jean-François Roberge, notamment responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, apparaît tout désigné.

M. Roberge, ex-ministre de l’Éducation, fait partie de la frange nationaliste de la CAQ. « Jean-François, c’est un grand nationaliste, un enseignant, quelqu’un qui a à coeur le français », a dit à son sujet M. Legault après son assermentation. Dans ses fonctions actuelles, M. Roberge a notamment négocié une entente sur les langues officielles avec Ottawa. Quant à Christine Fréchette, elle est diplômée en administration et en relations internationales. Elle est souvent décrite comme une femme pugnace, mais discrète, capable d’obtenir les résultats qu’elle recherche….

Source: Fréchette et Roberge comme cautions nationalistes à l’Énergie et à l’Immigration

Computer translations:

…. At Immigration, the arrival of Jean-François Roberge is seen as a means of aligning the ministry’s orientations with the nationalist program of the Coalition avenir Québec (CAQ). For some, Ms. Fréchette — who is the former President and Executive Officer of the East Montreal Chamber of Commerce — is perceived as being too close to the demands of employers’ associations, which are calling for radical increases in immigration levels.

This did not prevent her from “delivering the orders” placed with her by the CAQ, observes a source from the economic community. Ex-Péquiste, Mrs. Fréchette slammed the door of the Marois government in 2014, unable to defend the Charter of Values that her party would propose in the election campaign.

Ms. Fréchette’s talents in Immigration were noticed in the Prime Minister’s office. The minister was able to calm the game, especially after the outcry caused by a statement by her predecessor. In the middle of the election campaign, in 2022, Jean Boulet said that “80% of immigrants go to Montreal, do not work, do not speak French or do not adhere to the values of Quebec society”.

On the eve of federal elections, and given the explosion of temporary immigration, François Legault’s troops believe that the time has come to be more demanding, more “political” in this ministry. Jean-François Roberge, in particular responsible for Canadian Relations and Canadian Francophonie, appears to be designated.

Mr. Roberge, former Minister of Education, is part of the nationalist fringe of the CAQ. “Jean-François is a great nationalist, a teacher, someone who cares about French,” said Mr. Legault after his oath. In his current duties, Mr. In particular, Roberge negotiated an agreement on official languages with Ottawa. As for Christine Fréchette, she has a degree in administration and international relations. She is often described as a pugnacious, but discreet woman, capable of obtaining the results she is looking for….

A related article, Le milieu de l’immigration craint que Roberge ne soit qu’un «ministre à temps partiel»

Nommer au ministère de l’Immigration Jean-François Roberge, qui détient déjà les portefeuilles de la Langue française et des Relations canadiennes, est « un choix cohérent » pour le gouvernement caquiste actuel, qui prône un nationalisme identitaire et économique et qui est engagé dans un bras de fer avec Ottawa. Mais l’Immigration est un véritable « monstre », qui demande une expertise complexe qui va au-delà des questions de langue et de main-d’oeuvre, indiquent des acteurs du milieu. M. Roberge est-il l’homme de la situation ?

« Je ne suis pas certain qu’il est très connaissant de tous les dossiers en immigration », dit Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), qui représente plus de 150 organismes communautaires. Il rappelle que, au point de vue du budget et du nombre d’employés, c’est la francisation qui occupe le plus de place au sein du ministère de l’Immigration. « J’imagine que c’est surtout ça qui va intéresser [le ministre]. On va voir. On va laisser une chance au coureur. »

M. Reichhold craint surtout que l’immigration ne reçoive pas toute l’attention qu’elle mérite. « Ce sera un ministre à temps partiel et, pour nous, c’est toujours très handicapant », dit-il. Il cite comme exemple des prédécesseurs de Christine Fréchette : Jean Boulet, qui était aussi ministre de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale, et Nadine Girault, qui avait aussi la responsabilité des Relations internationales et de la Francophonie. « Le plus gros problème, on l’a vécu avec Jean Boulet, c’est l’absence du ministre. »

Il dit toutefois avoir été bien servi avec la ministre Fréchette, dont l’immigration était l’unique responsabilité. « Elle maîtrisait bien ses dossiers, et même si on n’était pas toujours d’accord, il était possible d’avoir de bons échanges avec elle, raconte M. Reichhold. Je ne sais pas dans quelle mesure M. Roberge va être à l’écoute, mais on espère avoir de bonnes relations avec lui. »

Au début de l’année, Jean-François Roberge avait suscité l’ire de plusieurs immigrants et personnes travaillant dans le milieu en déclarant que le grand nombre de demandeurs d’asile menaçait les services et pourrait aller jusqu’à compromettre l’identité québécoise. Aura-t-il un accueil plus tiède du milieu ? « Difficile à dire », avance M. Reichhold. « Il calquait son discours sur celui du premier ministre. Ça va freiner ses ardeurs [de devenir] ministre de l’Immigration. Il va comprendre que ce n’est pas à son avantage de tenir ce type de propos. »

Le portefeuille de l’Immigration, « pas un cadeau »

Professeure adjointe au Département de science politique de l’Université de Montréal, Catherine Xhardez fait aussi remarquer que la ministre sortante avait réussi à piloter habilement les dossiers de l’Immigration pour plaire aux diverses « coalitions » — économiques, identitaires — de la Coalition avenir Québec. « Elle avait réussi à gagner le respect et la confiance de plusieurs groupes et à naviguer entre eux. C’est ça qui est le plus difficile. Ça va constituer un défi pour le nouveau ministre », dit la chercheuse spécialiste en politiques publiques et en immigration.

Le défi sera aussi de gagner la confiance des acteurs de la première ligne. « Quand on devient ministre de l’Immigration, on est confronté à toute cette complexité. C’est tellement hétéroclite. Il y a beaucoup de programmes. C’est un monstre, l’Immigration. Ce n’est pas un cadeau », constate-t-elle. C’est là une occasion pour le nouveau ministre de se plonger dans la réalité du terrain. « C’est son défi et en même temps une opportunité de gérer mieux, en synergie et de manière plus holistique », croit Mme Xhardez.

Et l’immigration, c’est beaucoup plus que de la francisation. « Pour être en mesure de négocier, il faut connaître sur le bout des doigts les programmes, les chiffres, comprendre les accords et rester compétitif par rapport au reste du Canada, et ça veut dire aussi comprendre les employeurs, le patronat, le milieu des affaires et comprendre les problèmes de terrain dans l’accueil et la disponibilité des services. »

Source: Le milieu de l’immigration craint que Roberge ne soit qu’un «ministre à temps partiel»

Appointing Jean-François Roberge, who already holds the French Language and Canadian Relations portfolios, to the Ministry of Immigration, is “a coherent choice” for the current Caquist government, which advocates identity and economic nationalism and is engaged in a tug-of-war with Ottawa. But Immigration is a real “monster”, which requires complex expertise that goes beyond language and labor issues, say actors in the field. Mr. Is Roberge the man of the situation?

“I’m not sure he’s very knowledgeable about all immigration issues,” says Stephan Reichhold, director of the Table for Concertations for Refugees and Immigrants (TCRI), which represents more than 150 community organizations. He recalls that, from the point of view of the budget and the number of employees, it is the francization that occupies the most space within the Ministry of Immigration. “I imagine that this is mainly what will interest [the minister]. We’ll see. We’ll give the runner a chance. ”

Mr. Reichhold fears above all that immigration will not receive all the attention it deserves. “It will be a part-time minister and, for us, it is always very disabling,” he says. He cites as an example Christine Fréchette’s predecessors: Jean Boulet, who was also Minister of Employment, Labour and Social Solidarity, and Nadine Girault, who was also responsible for International Relations and La Francophonie. “The biggest problem, we experienced it with Jean Boulet, is the absence of the minister. ”

However, he says he was well served with Minister Fréchette, whose immigration was the sole responsibility. “She mastered her files well, and even if we did not always agree, it was possible to have good exchanges with her,” says Mr. Reichhold I don’t know to what extent Mr. Roberge will be listening, but we hope to have good relations with him. ”

At the beginning of the year, Jean-François Roberge had aroused the ire of several immigrants and people working in the environment by stating that the large number of asylum seekers threatened the services and could go so far as to compromise Quebec identity. Will he have a lukewarm welcome from the environment? “Hard to say,” says Mr. Reichhold “He modelled his speech on that of the Prime Minister. It will curb his ardor [to become] Minister of Immigration. He will understand that it is not to his advantage to make this type of comment. ”

The Immigration portfolio, “not a gift”

Catherine Xhardez, an assistant professor in the Department of Political Science at the Université de Montréal, also notes that the outgoing minister had managed to skillfully manage immigration issues to please the various “coalitions” – economic, identity – of the Coalition avenir Québec. “She had managed to gain the respect and trust of several groups and navigate between them. That’s what’s the most difficult. It will be a challenge for the new minister, “says the researcher specializing in public policy and immigration.

The challenge will also be to gain the trust of front-line actors. “When you become Minister of Immigration, you are faced with all this complexity. It’s so heterogeneous. There are many programs. It’s a monster, Immigration. It’s not a gift,” she says. This is an opportunity for the new minister to immerse himself in the reality of the field. “This is his challenge and at the same time an opportunity to manage better, in synergy and in a more holistic way,” believes Ms. Xhardez.

And immigration is much more than francization. “To be able to negotiate, you have to know the programs, the numbers, understand the agreements and remain competitive with the rest of Canada, and it also means understanding employers, employers, the business community and understanding the field problems in the reception and availability of services. ”

Un service de Québec dédié aux nouveaux arrivants rate la cible

Of note. Those in the rest of Canada shouldn’t feel to smug as they also have gaps in settlement services:

Le service Accompagnement Québec, visant à guider les nouveaux arrivants dans leurs démarches d’installation et d’intégration, rate sa cible. Alors que certains organismes d’aide aux immigrants s’interrogent sur son utilité, les plus récentes données démontrent que le service est très peu utilisé, voire carrément méconnu.

En 2023-2024, à peine plus de 12 000 personnes ont bénéficié d’une évaluation de leurs besoins par Accompagnement Québec, révèlent les plus récentes données du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). L’année précédente, en 2022-2023, près de 10 000 personnes immigrantes avaient eu une rencontre avec un agent du service.

Pour Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des réfugiés et immigrants, atteindre quelques milliers de personnes sur un total de centaines de milliers d’immigrants qui arrivent ici, « c’est rien ! »

Selon lui, la centaine d’organismes d’aide aux immigrants qu’il représente et qui sont aussi financés par le MIFI pour soutenir et accompagner les immigrants en a accueilli bien plus : soit près de 100 000 personnes au cours des 12 derniers mois. « Tout le monde est d’accord pour dire qu’[Accompagnement Québec], ça ne fonctionne pas », a-t-il déclaré. « C’est une marque de commerce du gouvernement, mais [en fait], ça ne peut pas continuer. »

Parachevé en mai 2023, un sondage réalisé par le MIFI obtenu par Le Devoir révèle que 70 % des répondants affirmaient ne pas connaître Accompagnement Québec. De plus, environ la moitié des personnes interrogées indiquaient ne pas connaître les étapes à suivre pour immigrer, pour chercher un emploi ou pour faire reconnaître leurs compétences.

Qu’il soit ici ou dans son pays d’origine, un immigrant qui reçoit un certificat pour résider au Québec de manière permanente ou temporaire devrait être invité par courriel à s’inscrire à Accompagnement Québec par l’entremise de la plateforme Arrima. Il sera par la suite contacté par un agent d’aide à l’intégration qui lui concoctera un plan individualisé en fonction de ses besoins (francisation, emploi, etc.) et le dirigera vers un organisme sur le terrain.

Un service qui fait doublon

À l’été 2019, le ministre de l’Immigration d’alors, Simon Jolin-Barrette, avait bonifié le service Accompagnement Québec en ouvrant plus de bureaux régionaux et en augmentant l’effectif en région. Il réagissait ainsi aux critiques dans le rapport de la vérificatrice générale, qui reprochait au gouvernement de ne pas connaître les besoins réels des immigrants et d’échouer à les orienter vers les bons services.

Depuis la réforme, Accompagnement Québec a plus spécifiquement comme mission d’inciter les immigrants à s’installer en région et d’aider les employeurs à recruter ces derniers. Mais, sur le terrain, certains organismes se questionnent sur le rôle que joue le service.

À l’organisme Groupe Inclusia, au Saguenay, très peu d’immigrants — environ 5 % — ont été envoyés par Accompagnement Québec. « La grande majorité des gens qui viennent à nous, c’est grâce au bouche à oreille ou à des employeurs qui recrutent à l’international », explique la coordonnatrice, Sylvie Pedneault. Même si plusieurs rencontres ont lieu par année avec les fonctionnaires de Québec et les organismes de la région afin d’arrimer leur travail, elle constate qu’il y a quand même « des doublons ». « Nous, les organismes d’accueil, on a toujours fait des plans d’intégration pour diriger la personne immigrante vers les ressources appropriées. Mais c’est le rôle qu’Accompagnement Québec a pris », dit-elle. « Concrètement, ce que ce service fait de plus, je ne le sais pas. »

Le fait que les immigrants doivent eux-mêmes s’inscrire aux services d’Accompagnement Québec dans Arrima ajoute une certaine « lourdeur » pour eux, croit Mme Pedneault. « C’est comme une étape qui se rajoute dans leur parcours, alors qu’ils ont déjà un paquet d’autres choses à faire. Ce n’est pas optimal. » Cette lourdeur s’étend aussi aux organismes vers qui les immigrants sont de toute manière redirigés et qui ont la charge de les accompagner dans les méandres d’Arrima.

Pour plus d’efficacité, Sylvie Pedneault suggère qu’Accompagnement Québec s’occupe des personnes qui ne tombent pas dans les critères de financement de son organisme, comme les demandeurs d’asile, par exemple.

Des dirigeants d’un centre de francisation en région se sont également montrés très critiques à l’endroit de ce service gouvernemental. « C’est quoi, leur mission ? On ne le sait pas », a indiqué au Devoir l’un de ces dirigeants, qui demeure anonyme pour ne pas nuire à ses relations avec le MIFI. Il dit avoir contacté à maintes reprises les agents pour mieux connaître leurs services et savoir comment conseiller des immigrants qui ont des besoins excédant la francisation… en vain. « On dirait que personne ne travaille là. On ne sait pas ce qu’ils font. C’est très flou », avance cette personne. « Les organismes d’aide aux immigrants, on voit leurs actions sur le terrain, mais Accompagnement Québec… on ne sait pas trop. »

Peu d’accueils à l’aéroport

À l’aéroport de Montréal, le service d’accueil pour immigrants, notamment censé les diriger vers Accompagnement Québec, est un échec. Selon le rapport annuel de gestion de 2022-2023, à peine 9 % des immigrants adultes ayant transité par ce comptoir d’accueil se sont véritablement inscrits à Accompagnement Québec, ce qui rate complètement la cible de 75 % qui avait été fixée.

Selon le MIFI, la non-atteinte de l’objectif s’explique par le fait que les immigrants sont, depuis le printemps 2021, invités à s’inscrire en ligne directement sur la plateforme Arrima. Depuis 2020, le nombre de personnes accueillies par le service à l’aéroport est en chute libre, selon des données obtenues par la Loi sur l’accès à l’information. Les travailleurs étrangers temporaires, qui sont à peine quelques dizaines à être passés par ce comptoir, ne sont pas reçus « systématiquement » par le service d’accueil de l’aéroport. « Une réflexion plus large est en cours », lit-on dans le rapport.

Source: Un service de Québec dédié aux nouveaux arrivants rate la cible

Douglas Todd: Quebec to get 10 times more than B.C. and Ontario to settle immigrants

Almost an annual event, criticism of the Canada-Quebec immigration accord’s unbalanced funding arrangement, one that becomes more unbalanced as immigration to the rest of Canada continues to outstrip immigration to Quebec:

Quebec will be handed roughly 10 times more taxpayer dollars from Ottawa to settle each one of its immigrants than B.C., Ontario, Alberta and the other provinces.

The pandemic is further distorting an already lopsided and increasingly bizarre three-decade-old accord with Ottawa that this year will provide Quebec with roughly $20,000 to support each new permanent resident to the province.

Meanwhile, each new permanent resident set to move to B.C. will be allocated only about $1,800 in settlement services, which include language training, assistance with housing and job counselling.

Immigration, Refugees and Citizenship Canada settlement allocations show, in addition, that Ontario will be handed about $2,000 this year to support each of its new immigrants.

“If I were the other provinces, I would be really, really angry about it,” says Stephan Reichhold, who heads the umbrella organization that oversees 150 settlement agencies in Quebec.

“The other provinces can complain. They can make public statements that it’s not fair,” Reichhold said, explaining that the ever-widening transfer disparity is rooted in a funding formula embedded in the 1991 Canada-Quebec immigration accord.

The upshot of the accord is that Quebec, despite reducing its immigration levels two years ago, will nevertheless be handed a whopping $650 million to help settle the 30,000 to 35,000 new permanent residents it expects in 2021.

Meanwhile, the settlement allocations show all the other provinces and territories combined are this year scheduled to receive $741 million to help integrate about 370,000 new permanent residents, based on Ottawa’s target, which is a record 401,000 immigrants for 2021.

B.C. is set to receive only about $109 million, even while it is projected to take in more than 65,000 new permanent residents, about twice as many as Quebec.

Ontario, which normally takes in 45 per cent of all immigrants to Canada, will be transferred just $372 million, far less than Quebec.

It all adds up to mean, said Reichhold, that Quebec, which accepts only one-tenth of the country’s new immigrants, will receive almost as much transfer money as the other nine provinces and three territories combined.

Vancouver-based Chris Friesen, chair of a national umbrella association that represents immigrant serving agencies across the country, said the gross imbalance in immigrant-support payments is yet another reason he and others are calling for a national dialogue, possibly a royal commission, into the country’s immigration policies.

Friesen, who is also director of the Immigrant Services Society of B.C. that supports refugees, said the Quebec-Canada formula constantly escalates the proportion of transfer funds going to Quebec. As a result the province will actually receive $58 million more to settle permanent residents this year than last year — despite taking in fewer  immigrants than it did in 2019 and 2020.

Even though the provinces have a moral right to protest their poor treatment, Quebec’s Reichhold doubted it would do much good.

That’s because the Canada-Quebec immigration accord, which prime minister Brian Mulroney signed in 1991, gave unique immigration powers and generous transfer payments to the province, mainly to appease a then-surging sovereigntist movement. The other provinces do not have anywhere near the same level of influence over immigration, which is constitutionally in the hands of Ottawa.

Quebec, because of the accord, has long raked in more money per immigrant from Ottawa than the other provinces. In 2019, Quebec received about $11,000 for each of the roughly 40,000 permanent residents it accepted. That compared to about $2,400 each for immigrants to B.C. and Ontario.

This year, because of both COVID-19 border restrictions and Premier Francois Legault’s campaign promise to further reduce immigration levels, the money gap continues to grow wider than ever. Quebec expects only about 30,000 to 35,000 new permanent residents in the province this year, said Reichhold, who noted that Legault’s government announced Wednesday it is considering upping its target to 50,000 in 2022.

Despite the unfairness of the transfer system, Reichhold said Quebec can always use the federal money. And he was pleased to see that Legault is directing two to three times more of Ottawa’s funding into immigration services than the previous Liberal premier, Philippe Couillard, who mostly shovelled it into general revenue.

“Legault has really raised the amount that goes into language training and other resources,” said Reichhold. Asked if he thought other provinces should get as much money per capita as Quebec for settlement services, Reichhold laughed and said, “Can you imagine the amount? It would cost three to four billion dollars.”

Quebec’s immigration program is unique in the world in the way it gives so much control to a regional jurisdiction, Reichhold said.

Quebec also has its own distinct immigrant-investor program, which had for years been bringing in about 4,000 rich newcomers from around the world, mostly Asia. Nine out of 10 don’t stay in Quebec, but instead move to Toronto or Vancouver. Reichold said the program, which critics call a “cash-for-passport scheme,” is not taking new applicants, as it deals with a backlog.

The media outside Quebec don’t often look at how the immigration system works, or its dramatic anomalies, because most English-language journalists show little interest in francophone Quebec, said Reichhold. For that matter, he said, most Quebeckers don’t understand immigration policy either.

The public’s overall ignorance is one of the reasons Friesen, along with Jean McRae of Victoria, B.C., and Victoria Esses of London, Ont., are calling for a national inquiry into Canada’s convoluted immigration policies, which are produced closed doors. That includes Ottawa’s announcement in October that its objective is to admit over 1.2 million new permanent residents between 2021 and 2023, the most ever.

Although a recent poll found Canadians are among the most welcoming people in the world to immigrants, Friesen, MacRae and Esses said the public’s “lack of control and generalized uncertainty can easily stoke anti-immigrant and anti-immigration sentiments. Involving Canadians in an informed consideration of how Canada’s  future immigration programs and policies should be structured will work to dampen these effects.”

It may be possible to forgive Canadians for not comprehending what’s actually going on in Quebec or elsewhere in regard to immigration policy. Still, it would be prudent to avoid being naive.

Source: https://vancouversun.com/business/douglas-todd-quebec-to-get-10-times-more-than-b-c-and-ontario-to-settle-immigrants

ICYMI: Le Québec en voie de dépasser ses cibles

One of the more recognized voice of settlement services in Quebec, Stephen Reichhold:

Québec sous-estime le nombre d’immigrants qui seront admis en 2016 et dans les années futures. C’est du moins ce que croit Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).

À l’instar de la plupart des intervenants qui défilent depuis mercredi devant la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, dans le cadre de la consultation publique sur la planification de l’immigration au Québec pour 2017-2019, il penche en faveur d’une augmentation des niveaux d’immigration.

« Les cibles citées sont nettement sous-estimées », note M. Reichhold. Pour 2016, le document soumis à la consultation en cours sur la planification de l’immigration fait état d’un maximum de 6600 réfugiés au total. Or, en date du 8 août, le Québec avait déjà accueilli 6181 réfugiés syriens. La cible initiale est donc déjà dépassée, suppose-t-il, puisqu’il faut y ajouter les réfugiés d’autre provenance.

C’est « l’effort humanitaire exceptionnel » envers les Syriens qui explique ce dépassement, a indiqué au Devoir le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI).

Mais tout indique que la tendance ne fléchira pas dans les prochaines années. « Ce qu’ils proposent ne correspond plus à la réalité », soutient le directeur de la TCRI. Il cite notamment l’objectif fédéral de 300 000 nouveaux résidents permanents en 2016, dont au moins 51 000 réfugiés, annoncé en mars par le ministre fédéral de l’Immigration, John McCallum. Ce dernier a réitéré mercredi ses intentions de ne pas faire fléchir cette tendance dans le cadre d’une série de consultations.

Le Québec possède ses propres pouvoirs en la matière, mais il reçoit une proportion de réfugiés correspondant à son poids démographique en vertu de l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration. Si le nombre de réfugiés augmente, et que l’immigration économique doit représenter 63 % du total en 2019 comme le souhaite la ministre Weil, les seuils totaux devront être gonflés.

Planification et français

« Il faut revoir les niveaux proposés », conclut M. Reichhold. Une estimation plus juste permettra de mieux planifier les programmes de francisation et d’intégration, juge-t-il.

Source: Le Québec en voie de dépasser ses cibles | Le Devoir