Front commun contre les propos francophobes

More on the nature of on-line comments. My preference, rather than suppression, is requiring actual names and related authentication, as is done in letters to the editor:

Brodie Fenlon, le directeur des médias numériques pour le réseau CBC, a assuré au groupe par écrit vendredi que les commentaires identifiés seront supprimés. « Nous regrettons que ces commentaires se soient retrouvés sur notre site. Il s’agit d’une situation malencontreuse, mais inévitable lorsque l’on doit traiter un tel volume de commentaires. […] Dorénavant, nous nous assurerons que nos lignes directrices sont appliquées avec encore plus de rigueur et de jugement. » La politique de commentaires de CBC mentionne que les discours haineux, les attaques personnelles, les insultes ou encore les déclarations diffamatoires sont interdits.

En entrevue avec Le Devoir, l’instigateur de la lettre, Michel Doucet, n’est pas rassuré par cette réponse, tant s’en faut. Il exige que la CBC fasse preuve de vigilance en amont plutôt que de simplement retirer les commentaires litigieux après coup.

« Ils retirent les commentaires juste quand on les signale. Mais on ne va pas passer notre journée à surveiller le site de CBC ! C’est à CBC elle-même de veiller à la qualité du contenu », tonne-t-il. Selon l’avocat, il est inacceptable qu’une société d’État« permet[te] qu’on utilise son site de commentaires pour fomenter la division, l’incompréhension et l’intolérance vis-à-vis d’une communauté minoritaire ».

M. Doucet soutient que le phénomène existe « depuis que CBC a ouvert son site aux commentaires » et procède d’une tendance lourde. Chaque fois qu’il est question de sujets liés aux francophones au Nouveau-Brunswick, ces commentaires fusent. « L’autre jour, la ville de Dieppe a annoncé qu’elle aurait un anneau de glace et il y a eu des commentaires ! Un des commentaires qui revient souvent, c’est que les francophones ont tous les bénéfices alors que ce sont les anglophones qui payent tous les impôts. […] On mettrait une photo d’un beau petit chat portant un nom francophone que ces commentaires ressurgiraient », raille-t-il. Lui-même, un militant très en vue des droits linguistiques des francophones, est présenté dans certains commentaires comme un « individu radicalisé ».

Le sujet fait l’objet de conversations dans la communauté francophone néo-brunswickoise depuis très longtemps, raconte-t-il. Aussi, quand il a décidé de prendre la plume dimanche dernier, il a récolté ses 120 signatures prestigieuses en moins de 72 heures. C’est d’ailleurs un sénateur conservateur, Percy Mockler, outré et enflammé, qui a mis Le Devoir au parfum de la situation.

Les signataires demandent à ce que CBC ne permette plus les commentaires provenant de personnes anonymes, comme le font déjà plusieurs sites de médias. M. Fenlon rétorque dans sa lettre que cet anonymat est utile, quoiqu’il fasse l’objet d’un « examen ». « En autorisant l’utilisation de pseudonymes, on permet cependant à toutes les voix de participer au débat, y compris les victimes de crimes et les dénonciateurs d’abus, deux groupes qui, selon nous, ont de bonnes raisons de se cacher derrière l’anonymat. »