Immigration temporaire« Je prie tous les jours »

A really nice series in La Presse capturing the regional realities of Temporary Foreign Workers in Quebec regions, this one being Mont-Tremblant and the Fairmont employees:

Située au cœur des Laurentides, Mont-Tremblant est la troisième destination touristique du Québec. Réputée pour sa station de ski, son village piétonnier, son parc national et ses nombreuses activités de plein air, la ville attire chaque année plus de trois millions de visiteurs.

Derrière cette vitrine, une réalité plus fragile : l’économie locale repose en partie sur une main-d’œuvre immigrante.

Au Fairmont Tremblant, quelque 60 des 277 employés détiennent un statut temporaire. L’hôtel loge plusieurs d’entre eux dans des maisons qu’il loue à Saint-Jovite, un secteur de la ville.

« Quand on fait venir des personnes de l’étranger, on est capables de les loger dans nos maisons de manière temporaire, explique Julie Labelle, directrice adjointe aux ressources humaines. On les accompagne de A à Z. »

Mais depuis que le gouvernement fédéral a imposé une nouvelle règle limitant à 10 % le nombre d’employés temporaires à bas salaire – soit ceux payés moins de 34,62 $ l’heure – que chaque entreprise peut embaucher, tout est paralysé.

« On dépasse déjà ce ratio, souligne Julie Labelle. On ne peut donc pas renouveler leurs permis. »

« Un petit coin de paradis »

Adelina Rebelo, 55 ans, est arrivée du Brésil en juillet 2023. Son fils Lucas, 29 ans, l’a rejointe quelques mois plus tard. Tous deux ont été embauchés à l’hôtel : elle comme femme de chambre, lui comme équipier à l’entretien ménager.

« Quand j’ai vu Mont-Tremblant, je me suis dit : mon Dieu, on va travailler dans un petit coin de paradis », dit-elle dans un français impeccable.

Avant de venir au Québec, elle a vécu huit ans en Suisse, puis est retournée au Brésil, où la violence l’a rattrapée. « On a subi trois vols à main armée à la maison. J’ai vu les bandits avec un revolver sur la tête de mon fils, comme ça. »

Convaincue par des amis brésiliens installés à Montréal, elle a quitté São Paulo. Aujourd’hui, elle se sent bien et souhaite rester au Québec pour de bon.

Le Fairmont Tremblant, comme d’autres employeurs de la région, se retrouve dans une impasse. La limite fédérale empêche de renouveler les permis… et d’embaucher à nouveau.

Est-ce que l’hôtel pourrait fonctionner sans ces employés temporaires ?

« Non, répond Julie Labelle. Il faudrait fermer des restaurants, restreindre des heures d’ouverture, peut-être réduire des chambres, nos disponibilités. »

Pour elle, leur contribution dépasse largement la logistique.

« C’est ça qui enrichit l’environnement de travail. Ils apportent tous leur petite touche. » 

Ça apporte une richesse dans l’hôtel pour le service à la clientèle. On a des employés qui parlent plusieurs langues. Des fois, c’est pratique.

 Julie Labelle, directrice adjointe aux ressources humaines du Fairmont Tremblant

Julie Labelle est catégorique : « On veut les garder, et eux veulent rester. »

Adelina, elle, garde espoir. « Je vais rester ici jusqu’au dernier jour », dit-elle.

Source: Immigration temporaire « Je prie tous les jours »

Located in the heart of the Laurentians, Mont-Tremblant is the third tourist destination in Quebec. Renowned for its ski resort, pedestrian village, national park and many outdoor activities, the city attracts more than three million visitors every year.

Behind this showcase, a more fragile reality: the local economy is partly based on an immigrant workforce.

At Fairmont Tremblant, some 60 of the 277 employees have temporary status. The hotel houses several of them in houses that he rents in Saint-Jovite, an area of the city.

“When we bring people from abroad, we are able to house them in our homes on a temporary basis,” explains Julie Labelle, Assistant Director of Human Resources. We accompany them from A to Z. ”

But since the federal government imposed a new rule limiting the number of low-wage temporary employees to 10% – those paid less than $34.62 per hour – that each company can hire, everything has been paralyzed.

“We already exceed this ratio,” says Julie Labelle. We cannot therefore renew their permits. ”

“A little corner of paradise”

Adelina Rebelo, 55, arrived from Brazil in July 2023. Her son Lucas, 29, joined her a few months later. Both were hired at the hotel: she as a maid, he as a housekeeping team member.

“When I saw Mont-Tremblant, I said to myself: my God, we are going to work in a little corner of paradise,” she said in impeccable French.

Before coming to Quebec, she lived eight years in Switzerland, then returned to Brazil, where violence caught up with her. “We suffered three armed robberies at home. I saw the bandits with a revolver on my son’s head, like that. ”

Convinced by Brazilian friends living in Montreal, she left São Paulo. Today, she feels good and wants to stay in Quebec for good.

The Fairmont Tremblant, like other employers in the region, finds itself at an impasse. The federal limit prevents you from renewing permits… and hiring again.

Could the hotel operate without these temporary employees?

“No,” answers Julie Labelle. We should close restaurants, restrict opening hours, maybe reduce rooms, our availability. ”

For her, their contribution goes far beyond logistics.

“This is what enriches the work environment. They all bring their little touch. ”

It brings a wealth in the hotel for customer service. Sometimes it’s convenient.

Julie Labelle, Assistant Director of Human Resources at Fairmont Tremblant

Julie Labelle is categorical: “We want to keep them, and they want to stay. ”

Adelina, on the other hand, remains hopeful. “I will stay here until the last day,” she says.