Counselling as important as criminal charges for radicalized Muslims returning to Canada: Report

Sensible recommendations:

Ottawa needs a more humane approach to effectively deal with terrorism cases, including court-ordered therapy for at-risk individuals and counselling — not just criminal charges — for those coming back from Syria and Iraq, according to a new report.

The recommendations are contained in an in-depth account of how a group of young Muslims from Quebec were, according to police allegations, radicalized by charismatic preachers, peer pressure and polarizing political debates, and attempted to flee the country in 2015 for the ranks of Daesh, the terror group also known as the Islamic State.

Eleven of the people who are the focus of the report — six females and five males — attended the same school, Montreal’s Collège de Maisonneuve. Four of them were among 10 stopped at the Montreal airport just before boarding a flight for Turkey, which borders Syria, police have alleged. Two others are facing criminal terrorism charges in Quebec.

But five students who disappeared in January 2015 made it to Syria and Iraq and some of them now regret their decision and want to return home, said Benjamin Ducol, head of research for the Centre for the Prevention of Radicalization Leading to Violence, which prepared the report.

“That leaves us with some issues in terms of how we are going to bring them back. Do they pose a security threat? I’m sure some of them have been really traumatized by what they have seen and what they have done there,” he said.

The report, which was commissioned by Collège de Maisonneuve, is based on interviews with family, friends and acquaintances of the students, as well as officials at the school.

The report estimates that up to 250 Canadians have travelled to Syria and Iraq, including up to 30 from Quebec.

Some may want to return because of remorse or family pressures, disillusionment with life in a war zone, fear of injury and death, or due to more nefarious plans to conduct attacks in Canada, the report says.

 But they may waver out of fears they will be arrested or killed by the groups they try to desert, or the likelihood of arrest upon their return to Canada, the report said. Others may be worried about being labelled a national security threat or having to pay back the financial debts incurred to fund their initial voyage, it read.

There must be legal consequences, the report said, but it is folly to prosecute young radicals without also trying to reason with them and offer rehabilitation.

“The conviction of radicalized individuals cannot be society’s end goal,” it says. “Our system of justice has long recognized the importance of working towards the social reintegration of offenders.”

Source: Counselling as important as criminal charges for radicalized Muslims returning to Canada: Report | Toronto Star

Le collège de Maisonneuve se dote d’une équipe anti-radicalisation | Le Devoir

Sensible initiative, one that the government can learn from, whether it succeeds or not:

Le collège de Maisonneuve, qui a été aux prises avec l’extrémisme religieux au cours des derniers mois, s’apprête à embaucher cinq professionnels dans l’espoir de désamorcer les idées « radicales » des étudiants.

Selon ce que Le Devoir a appris, la direction du collège prépare l’embauche de trois travailleurs de corridor et de deux autres spécialistes de la radicalisation en vue de la rentrée scolaire. Les cours commencent lundi prochain, mais le processus de sélection des cinq professionnels sera terminé dans deux semaines.

Ce projet-pilote de 400 000 $ survient après une série de cas de radicalisation d’étudiants du collège. Certains ont tenté d’aller faire la guerre en Syrie pour le groupe armé État islamique, classé comme terroriste par le Canada. Sabrine Djaermane et El-Madhi Jamali, deux anciens élèves du collège de Maisonneuve arrêtés en 2015, font face à la justice pour avoir planifié un attentat à Montréal, en plus d’avoir cherché à aller faire le djihad en Syrie.

Des tensions, des bagarres sont aussi survenues entre des groupes du collège au cours des derniers mois. De jeunes musulmans se sentent exclus et stigmatisés.

« Les travailleurs de corridor seront sur le terrain pour recueillir la parole des étudiants. Leur défi est de se faire accepter, de gagner la confiance des jeunes pour les aider », dit Line Légaré, porte-parole du collège de Maisonneuve.

En plus des trois travailleurs de corridor, deux autres professionnels seront embauchés pour appuyer les étudiants et le personnel du collège. Ces experts, formés en relations interculturelles ou qui ont un profil de psychologue ou de travailleur social, aideront la communauté du collège à comprendre et à réagir aux idées « radicales ».

Gare aux dérapages

Cette initiative est un bon point de départ pour rétablir un climat serein au collège de Maisonneuve, estime Cécile Rousseau, pédopsychiatre et directrice de l’Équipe de recherche et d’intervention transculturelles (ERIT) de l’Université McGill. Il existe tout de même un risque : il faut éviter que ces travailleurs de corridor deviennent des informateurs de la police, prévient la spécialiste.

« Le pire qui puisse arriver, c’est qu’on invite un jeune à s’ouvrir et qu’il se sente trahi. Le programme sera un échec si des jeunes se retrouvent fichés par la police ou par les services de renseignement après s’être confiés à un travailleur de corridor », explique Cécile Rousseau.

Source: Le collège de Maisonneuve se dote d’une équipe anti-radicalisation | Le Devoir

Procès pour terrorisme: «l’islamophobie» n’est pas une raison pour cacher la preuve au public

Good decision:

La Cour du Québec a réitéré le droit fondamental à un procès public jeudi et rejeté la demande de deux accusés de terrorisme, qui souhaitaient qu’une partie de la preuve amassée contre eux soit cachée au public sous prétexte qu’elle risque de compromettre leur droit à un procès équitable en alimentant « l’islamophobie » et « le climat de panique » au Québec.

La requête avait été présentée par Sabrine Djaermane et El-Madhi Jamali, deux anciens élèves du collège de Maisonneuve arrêtés il y a un an et accusés d’avoir tenté de rejoindre un groupe terroriste à l’étranger et d’avoir planifié un attentat à Montréal.

En attente de leur procès, tous deux souhaitaient empêcher la publication d’éléments de preuve résumés par les enquêteurs de la GRC dans une demande pour obtenir un mandat de perquisition.

Leur demande s’appuyait sur le témoignage d’une témoin experte, Valérie Amiraux, sociologue et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en étude du pluralisme religieux à l’Université de Montréal. Avec l’aide de deux collègues, cette dernière a produit un rapport de 22 pages sur l’effet que pourrait avoir la divulgation de la preuve au sein de la population québécoise.

Dans son rapport, la professeure souligne que l’image publique des musulmans s’est considérablement altérée depuis le 11 septembre 2001, « notamment par l’effet du traitement médiatique des informations ». Elle ajoute qu’il existe « une antipathie généralisée vis-à-vis des musulmans au Canada » et que « l’islamophobie s’est banalisée au Québec » dans la foulée des débats sur les accommodements raisonnables et la Charte des valeurs. Le contexte s’apparente à ce que certains sociologues appellent une « hystérie politique ».

Dans ce contexte, le dévoilement de certains éléments de preuve est « problématique », conclut-elle, car « ces éléments […] sont particulièrement susceptibles d’aider à tracer des liens entre l’islamophobie, le climat de panique et le sentiment d’insécurité ».

FRONT COMMUN DES MÉDIAS

Les avocats de La Presse, Québecor et de Radio-Canada ont fait front commun pour s’opposer à cette requête au nom de la liberté d’expression et des principes établis qui veulent que la justice soit publique au Canada.

La juge Lori Renée Weitzman leur a donné raison. La magistrate a résumé l’affaire à un conflit entre deux droits fondamentaux protégés par la Charte canadienne des droits et libertés : le droit des accusés à un procès juste et équitable, et le droit à la liberté d’expression.

La juge reconnaît que la témoin experte possède une grande expertise en sociologie et traite d’enjeux réels.

«Nul besoin d’un expert en sociologie pour affirmer qu’en 2016 au Québec, la population musulmane confronte des préjugés et stéréotypes à leur égard.»

Extrait du jugement

Mais pour la cour, l’existence de ces préjugés ne justifie pas de restreindre l’accès du public aux procédures judiciaires. « Sans minimiser l’étendue de l’expertise de Mme Amiraux, la faille dans son opinion est qu’elle extrapole des données qu’elle maîtrise parfaitement en sociologie pour arriver à une conclusion portant sur le système de droit criminel canadien, sans avoir les connaissances requises dans ce domaine », poursuit la juge.

Elle rappelle que selon la Cour suprême, « la bonne administration de la justice comprend le droit prévu par l’article 11 (d) de la Charte, qui garantit un procès public, et le droit à ce que les médias aient accès au procès et rapportent ce qui s’y déroule ».

Source: Procès pour terrorisme: «l’islamophobie» n’est pas une raison pour cacher la preuve au public | Vincent Larouche | Procès