«Je veux que Trump militarise la frontière nord»
2024/11/29 Leave a comment
Not surprising that many in border communities feel this way:
Chris Oliver n’avait pas besoin que le président désigné Donald Trump parle de la « frontière nord » pour savoir qu’il y a beaucoup de gens qui entrent aux États-Unis depuis le Canada : les traces de pas sont au bout de son champ, où les buissons sont piétinés au point de laisser voir des sentiers. Sa famille est établie depuis six générations à Fort Covington, dans l’État de New York, tout juste au sud de la frontière canado-américaine, qui délimite ses terres.
Il passait auparavant « quelques personnes par année », dit-il. Mais depuis un peu moins d’un an, le jeune père de famille américain est témoin de dizaines de passages par mois. Ce qui l’a mené à installer des caméras le long de ses champs et de sa forêt. « Cours, cours, cours », entend-on en anglais sur l’une des vidéos ainsi captées, où l’on voit trois jeunes enfants et une femme qui progressent vers le sud. Une autre femme, celle-ci enceinte, apparaît ensuite.
Les données sont claires : les migrants qui passent par le Canada pour traverser aux États-Unis représentent une fraction de ceux qui effectuent la traversée depuis le Mexique. Près de deux millions de personnes par année en moyenne ont été interceptées au sud des États-Unis entre 2021 et 2023, un sommet nettement redescendu dans les dix derniers mois, selon les chiffres du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (U.S. Customs and Border Protection). En comparaison, il y a eu 23 000 personnes interceptées le long de la frontière nord entre octobre 2023 et la fin septembre 2024. C’est donc plus de 80 fois moins qu’au sud.
Reste que l’augmentation du nombre de ces interceptions frappe l’imaginaire : elles représentent plus que les 13 années précédentes combinées. Cet été, « le trafic », comme M. Oliver nomme le phénomène, était tel qu’il a interpellé des élus fédéraux américains et a régulièrement parlé avec la patrouille frontalière.
Un modeste bungalow surplombe son terrain. Tout juste à côté, on peut voir une luxueuse voiture Mercedes — qui ne lui appartient pas. « Oui, c’est rendu qu’ils traversent en voiture », soupire-t-il. Le véhicule a été abandonné en août dernier par trois personnes, qu’il désigne comme des migrants, avant que la patrouille frontalière américaine ne vienne les chercher. Ceux qui forcent la frontière en voiture empruntent généralement d’anciens chemins transfrontaliers aujourd’hui condamnés, passent à travers champs et défoncent les clôtures.
La zone est pourtant très surveillée. Tout au long de son chemin qui touche à la frontière, il arrête sa camionnette à plusieurs reprises pour pointer les caméras installées par les autorités américaines.
« J’espère qu’un nouveau gouvernement va mieux gérer le problème », dit-il, révélant du même souffle avoir voté pour Donald Trump le 5 novembre dernier. Ne craint-il pas, comme plusieurs politiciens québécois, qu’au contraire, les arrivées se multiplient, même s’il s’agit plutôt de traversées vers le Canada ? « La seule chose décente à faire est d’essayer de ralentir ces gens. Donc, oui, ça va rester une préoccupation. Et, surtout, je ne saurai pas plus qui ils sont », répond M. Oliver, qui dit croire que M. Trump sera plus prompt à investir les ressources nécessaires pour l’aider….
Source: «Je veux que Trump militarise la frontière nord»
Chris Oliver did not need President-designate Donald Trump to talk about the “northern border” to know that there are many people entering the United States from Canada: the footprints are at the end of his field, where the bushes are trampled to the point of showing trails. His family has been established for six generations in Fort Covington, New York State, just south of the Canadian-American border, which delimits his land.
He used to spend “a few people a year,” he says. But for a little less than a year, the young American father has witnessed dozens of visits per month. This led him to install cameras along his fields and forest. “Run, run, run,” we hear in English on one of the videos thus captured, where we see three young children and a woman advancing south. Another woman, the pregnant one, then appears.
The data is clear: migrants who cross through Canada to the United States represent a fraction of those who make the crossing from Mexico. Nearly two million people per year on average were intercepted in the southern United States between 2021 and 2023, a peak significantly reduced in the last ten months, according to figures from the United States Customs and Border Protection Service (U.S. Customs and Border Protection). In comparison, there were 23,000 people intercepted along the northern border between October 2023 and the end of September 2024. It is therefore more than 80 times less than in the south.
However, the increase in the number of these interceptions strikes the imagination: they represent more than the previous 13 years combined. This summer, “trafficking”, as Mr. Oliver calls the phenomenon, was such that he challenged U.S. federal officials and regularly spoke with the border patrol.
A modest bungalow overlooks its land. Right next door, we can see a luxurious Mercedes car – which does not belong to it. “Yes, it’s made that they cross by car,” he sighs. The vehicle was abandoned last August by three people, whom it designated as migrants, before the American border patrol came to pick them up. Those who force the border by car usually use old cross-border roads that are now condemned, pass through fields and smash the fences.
However, the area is very guarded. Along his way to the border, he stops his van several times to point the cameras installed by the American authorities.
“I hope that a new government will better manage the problem,” he says, revealing with the same breath that he voted for Donald Trump on November 5. Doesn’t he fear, like many Quebec politicians, that on the contrary, arrivals are multiplying, even if they are rather crossings to Canada? “The only decent thing to do is to try to slow down these people. So, yes, it will remain a concern. And, above all, I will no longer know who they are, “answers Mr. Oliver, who says he believes that Mr. Trump will be quicker to invest the necessary resources to help him….
