Immigration: Une Contamination vertueuse

Useful reminder of the integration dialectic, and how positive influences work in both directions:

…Ce choc de valeurs est au cœur de débats déchirants sur le vivre-ensemble. Certains y voient le signe d’une incompatibilité fondamentale, irrémédiable. Les immigrants issus de sociétés plus conservatrices seraient porteurs de valeurs si éloignées des nôtres, si dangereuses, qu’ils constitueraient une menace pour notre identité.

Et si c’était l’inverse ? Et si c’étaient eux qui se laissaient contaminer par nos coutumes ?

Plusieurs études ont mis en lumière un tel effet de contagion. Deux chercheurs de Statistique Canada, Kristyn Frank et Feng Hou, se sont par exemple intéressés à la répartition des tâches entre conjoints. En compilant les données de six recensements, ils ont constaté qu’au départ, les nouveaux arrivants continuent d’être influencés par les rapports femmes-hommes qui étaient la norme chez eux. Ainsi, les immigrantes nées dans des pays où les femmes sont moins présentes sur le marché de l’emploi ont tendance, une fois au Canada, à consacrer moins d’heures au travail rémunéré et plus de temps aux corvées ménagères, comparativement à celles qui ont grandi dans des sociétés plus égalitaires.

Mais au fil du temps, l’empreinte du pays natal s’estompe. Plus les années passent, plus le labeur est divisé équitablement, selon l’étudeparue en 2015.

Même les gens qui immigrent à l’âge adulte, donc, en viennent à épouser les normes de leur terre d’accueil, du moins en partie. Et il suffit d’une génération pour que la conversion s’achève.

C’est ce que révèle un sondage mené dans 27 pays européens et relayé en 2014 dans Social Forces. À leur arrivée, les immigrants adhèrent davantage que les non-immigrants au modèle de l’homme pourvoyeur et de la femme au foyer. Avec les années, cependant, leurs opinions se rapprochent de celles des natifs. Et les immigrants de la deuxième génération, nés au pays de parents étrangers, pensent comme la majorité.

…À écouter le portrait qu’en brossent certains leaders, on pourrait croire que le Québec est une société fragile dont les valeurs les plus chères risquent de s’effondrer au contact d’autres cultures.

Mais le Québec n’est pas un château de cartes. C’est un phare qui, malgré ses imperfections, brille suffisamment pour inciter des gens venus d’ailleurs à embrasser ses idéaux. Un lieu où l’égalité, comme la douceur de vivre, est contagieuse.

Source: Contamination vertueuse

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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