Dupuy – La langue inclusive : lorsque des mythes font leur entrée dans les politiques publiques
2025/10/27 Leave a comment
The he/she/they debates in French:
En interdisant l’usage de certaines formes d’écriture inclusive en français, le gouvernement québécois s’inscrit dans une longue tradition d’aménagement linguistique, mais au risque de restreindre l’expression même des identités qu’il prétend protéger.
Au mois de septembre, le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, a annoncé le dépôt d’un décret visant à interdire l’utilisation de certaines formes de langue inclusive comme « iels », « toustes » et les doublets abrégés, comme « étudiant.e.s ». Cette mesure s’applique à l’Administration publique québécoise, aux municipalités, aux centres de services scolaires, au réseau de la santé et s’appliquera éventuellementaux cégeps et aux universités.
Une histoire qui se répète
De l’autre côté de l’Atlantique, cette décision donne un air de déjà vu. En 2017, le premier ministre français Édouard Philippe signait une circulaire invitant à ne pas utiliser la langue inclusive dans l’Administration publique française et en 2021, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a publié un règlement interdisant l’utilisation de la langue inclusive dans le milieu de l’éducation. Parmi les motifs évoqués : les difficultés de lecture que les formes inclusives engendrent.
Alors que le gouvernement français se prononçait sur l’usage de l’écriture inclusive, aucune étude empirique n’avait encore mesuré l’effet des formes inclusives en français chez les personnes dyslexiques (plus particulièrement les formes abrégées comme « locuteur·ices »). Des personnes concernées y voyaient d’ailleurs une instrumentalisation des personnes en situation de handicap….
Source: La langue inclusive : lorsque des mythes font leur entrée dans les politiques publiques
By prohibiting the use of certain forms of inclusive writing in French, the Quebec government is part of a long tradition of linguistic development, but at the risk of restricting the very expression of the identities it claims to protect.
In September, the Minister of the French Language, Jean-François Roberge, announced the filing of a decree to prohibit the use of certain forms of inclusive language such as “iels”, “toustes” and abbreviated doublets, such as “students”. This measure applies to the Quebec Public Administration, municipalities, school service centers, the health network and will eventually apply to CEGEPs and universities.
A story that repeats itself
On the other side of the Atlantic, this decision gives an air of déjà vu. In 2017, French Prime Minister Édouard Philippe signed a circular inviting the use of inclusive language in the French Public Administration and in 2021, the Minister of National Education, Jean-Michel Blanquer, published a regulation prohibiting the use of inclusive language in the educational environment. Among the reasons mentioned: the reading difficulties that inclusive forms generate.
While the French government was ruling on the use of inclusive writing, no empirical study had yet measured the effect of inclusive forms in French on dyslexic people (more particularly forms abbreviated as “speakers”). Those concerned also saw it as an instrumentalization of people with disabilities….
