Québec songe à réduire les services donnés aux demandeurs d’asile

Ongoing positioning, not without legitimate concerns:

Québec menace de réduire graduellement les services offerts aux demandeurs d’asile si leur nombre n’est pas radicalement abaissé par Ottawa.

Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, qui déposait jeudi ses scénarios potentiels d’accueil des nouveaux arrivants pour la période 2026-2029, a révélé en conférence de presse qu’il n’excluait pas cette possibilité. « Si on est obligés de faire ces choix difficiles, nous les ferons », a-t-il dit, avant de convenir qu’il n’en était « pas là aujourd’hui ». « On ne veut pas se rendre là. »

Il y avait toujours plus de 180 000 demandeurs d’asile en territoire québécois au 1er janvier 2025, selon Statistique Canada. Et le gouvernement Legault commence à s’impatienter devant l’incapacité du fédéral à réduire ce nombre de moitié, comme il le demande depuis belle lurette.

« Je ne peux pas exclure que, éventuellement, si Ottawa ne fait pas le travail, bien, on soit obligés de revoir le panier de services », a-t-il soulevé. « Le statu quo n’est pas tenable, ni pour les services publics ni pour les finances publiques. »


Selon M. Roberge, « la balle est dans la cour d’Ottawa ».

Une « stratégie de négociation » ?

Au Québec, les demandeurs d’asile ont notamment accès à une série de services de santé, d’accès au logement et d’éducation. Le Programme régional d’accueil et d’intégration des demandeurs d’asile, le PRAIDA, leur permet par exemple d’accéder à des professionnels de santé et d’être suivis régulièrement. Certains d’entre eux touchent également une aide financière de dernier recours. L’an dernier, François Legault avait d’ailleurs exclu de leur couper ces prestations.

En 2024, les gouvernements Legault et Trudeau s’étaient entendus pour que 750 millions de dollars soient transférés dans les coffres du Québec afin d’accueillir les demandeurs d’asile en sol québécois.

Aux yeux du directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes, Stephan Reichhold, le ministre Roberge a adopté une nouvelle « stratégie de négociation » en ouvrant cette porte jeudi. « Ça n’a aucun sens », a-t-il souligné à l’autre bout du fil. « S’ils coupaient l’aide sociale aux demandeurs d’asile, ça veut dire qu’on se retrouve avec des campements sous la Métropolitaine. »

Ça me choque, cette sortie-là. Puis même [que le gouvernement] considère cette possibilité-là », a enchaîné la présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration, Stéphanie Valois, qui craint une « démonisation » des immigrants temporaires. « Ce ne sont pas les demandeurs d’asile qui sont responsables de la pénurie d’enseignants, il faut arrêter de les blâmer pour tout. »

Faible réduction des temporaires sous contrôle québécois

En matinée, le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, avait soumis à consultation trois scénarios de seuils d’immigration à la baisse : un à 25 000 nouveaux arrivants permanents par année, un à 35 000 et un à 45 000.

Dans son cahier de consultation, le ministre prévoit par ailleurs une réduction graduelle sur quatre ans du nombre d’immigrants temporaires sous le contrôle de Québec. Si ces cibles sont respectées, le nombre d’étudiants étrangers et de participants au Programme des travailleurs étrangers temporaires passerait de 200 000 en 2024 à environ 175 000 en 2029, une réduction d’environ 13 % qui est bien plus limitée que celle qu’exige le gouvernement Legault du fédéral (50 %).

Jean-François Roberge a tenu à se justifier jeudi : les immigrants temporaires sous contrôle fédéral, comme les demandeurs d’asile, n’ont pas la même valeur pour le Québec que les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers qu’il contrôle, a-t-il laissé entendre.

« C’est comme si [quelqu’un] disait : “on doit tous les deux couper quelque chose. Moi, je vais me couper les cheveux, puis vous, coupez-vous un bras. Mais c’est égal : on coupe chacun de notre bord.” C’est un peu ça quand on dit qu’on va comparer des travailleurs étrangers temporaires qui sont ici depuis trois ans, qui gardent une entreprise dans certains cas, puis un demandeur d’asile arrivé il y a quelque temps », a-t-il affirmé.

« Je m’excuse, mais ça n’a rien à voir, et je ne suis pas gêné de dire qu’on a des demandes beaucoup plus exigeantes en termes de réduction pour Ottawa », a indiqué M. Roberge.

Le gouvernement Legault soumettra ses orientations en immigration au test d’une consultation l’automne prochain, afin de décider quel scénario il priorisera d’ici 2029.

Source: Québec songe à réduire les services donnés aux demandeurs d’asile

Quebec threatens to gradually reduce the services offered to asylum seekers if their number is not radically reduced by Ottawa.

The Minister of Immigration, Jean-François Roberge, who on Thursday submitted his potential scenarios for welcoming newcomers for the period 2026-2029, revealed at a press conference that he did not rule out this possibility. “If we are forced to make these difficult choices, we will make them,” he said, before agreeing that he was “not there today”. “We don’t want to go there. ”

There were still more than 180,000 asylum seekers in Quebec territory as of January 1, 2025, according to Statistics Canada. And the Legault government is beginning to get impatient with the federal government’s inability to reduce this number by half, as it has been asking for a long time.

“I cannot rule out that, eventually, if Ottawa does not do the job, well, we will be forced to review the basket of services,” he said. “The status quo is not tenable, neither for public services nor for public finances. ”

According to Mr. Roberge, “the ball is in Ottawa’s courtyard”.

A “negotiation strategy”?

In Quebec, asylum seekers have access to a range of health services, access to housing and education. The Regional Program for the Reception and Integration of Asylum Seekers, PRAIDA, for example, allows them to access health professionals and to be monitored regularly. Some of them also receive financial assistance as a last resort. Last year, François Legault had also ruled out cutting off these services.

In 2024, the Legault and Trudeau governments agreed that $750 million would be transferred to Quebec’s coffers to welcome asylum seekers on Quebec soil.

In the eyes of the Director General of the Concertation Table of Organizations Serving Refugees and Immigrants, Stephan Reichhold, Minister Roberge adopted a new “negotiation strategy” by opening this door on Thursday. “It doesn’t make any sense,” he stressed on the other end of the line. “If they cut off social assistance to asylum seekers, it means that we end up with camps under the Metropolitan. ”

It shocks me, this exit. Then even [that the government] considers this possibility, “said the president of the Quebec Association of Immigration Lawyers, Stéphanie Valois, who fears a “demonization” of temporary immigrants. “It is not the asylum seekers who are responsible for the shortage of teachers, we must stop blaming them for everything. ”

Low reduction of temporary under Quebec control

In the morning, the Minister of Immigration, Jean-François Roberge, had submitted for consultation three scenarios of downward immigration thresholds: one at 25,000 permanent newcomers per year, one at 35,000 and one at 45,000.

In his consultation book, the Minister also provides for a gradual reduction over four years of the number of temporary immigrants under the control of Quebec. If these targets are met, the number of international students and participants in the Temporary Foreign Worker Program would increase from 200,000 in 2024 to about 175,000 in 2029, a reduction of about 13% that is much more limited than that required by the federal government (50%).

Jean-François Roberge wanted to justify himself on Thursday: temporary immigrants under federal control, such as asylum seekers, do not have the same value for Quebec as the temporary workers and foreign students it controls, he suggested.

“It’s like [someone] is saying, “we both have to cut something. I’m going to cut my hair, then you, cut off your arm. But it doesn’t matter: we cut each of our edge.” It’s a bit like that when we say that we’re going to compare temporary foreign workers who have been here for three years, who keep a company in some cases, then an asylum seeker who arrived some time ago,” he said.

“I’m sorry, but it has nothing to do with it, and I’m not embarrassed to say that we have much more demanding requests in terms of reduction for Ottawa,” said Roberge.

The Legault government will submit its immigration guidelines to the test of a consultation next fall, in order to decide which scenario it will prioritize by 2029.

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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