La cible proposée dans ce rapport, publié ce mercredi, contraste fortement avec les intentions de Québec, qui examine trois scénarios pour l’immigration permanente, tous sous la barre des 50 000 par année, selon des informations obtenues par La Presse1.
Le Québec compte aujourd’hui plus de 615 000 personnes à statut temporaire, un record. Travailleurs étrangers, étudiants internationaux, demandeurs d’asile : leur présence a soutenu la croissance, mais a aussi mis sous pression les services publics, le logement et les capacités d’intégration.
Parmi eux, les travailleurs étrangers temporaires (TET), notamment ceux recrutés par les employeurs à l’international, s’installent majoritairement en région. Selon le rapport de l’IDQ, 81 % des TET vivent à l’extérieur de Montréal, où leur apport a permis à plusieurs localités de freiner le déclin démographique et de maintenir certains services essentiels.
Face à cette situation, l’IDQ propose une solution de transition : réduire progressivement les admissions temporaires, tout en offrant la résidence permanente à un plus grand nombre de personnes déjà sur le territoire.
Le rapport recommande d’admettre temporairement 90 000 immigrants permanents par an. Il s’agirait en grande partie de personnes qualifiées, diplômées, bien intégrées, qui vivent déjà au Québec.
Le but est de réduire le roulement de main-d’œuvre précaire et d’offrir une trajectoire claire à ceux qui ont démontré leur capacité d’intégration.
Deux vitesses
Le recours massif aux statuts temporaires, qui ne mènent pas automatiquement à la résidence permanente, a créé un système à deux vitesses. Les employeurs recrutent rapidement, parfois en dehors des filières économiques prévues, tandis que les personnes admises temporairement restent dans l’incertitude, souvent confinées à des emplois peu qualifiés et à bas salaire.
« Ces dernières années, on a vu un peu les limites de ce modèle. Accueillir beaucoup d’immigrants, s’ils ont de la difficulté à trouver un emploi ou s’ils occupent des emplois moins bien rémunérés ou qui ne répondent pas à leurs aspirations, ça fait grossir la taille de l’économie, mais ça ne crée pas nécessairement de la richesse », affirme Emna Braham, directrice générale de l’IDQ….
About Andrew Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.