Les exigences en français pour les travailleurs temporaires se font attendre, Requirements in French for temporary workers are long overdue
2024/08/29 Leave a comment
A noter. Another government having implementation issues:
Le gouvernement de François Legault, qui avait annoncé en novembre 2023 ses intentions d’exiger une connaissance minimale du français chez les travailleurs temporaires, n’a toujours pas déposé le règlement qui le lui permettra.
Le cabinet de la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, a confirmé mardi au Devoir ne pas avoir encore déposé les modifications réglementaires nécessaires à l’imposition de nouvelles exigences en français pour les quelque 60 000 immigrants du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) actuellement sur le territoire québécois. Un projet de règlement sera déposé « cet automne », a-t-on assuré.
Sur son site Web, vendredi, la Coalition avenir Québec (CAQ) s’était pourtant félicitée d’avoir posé « de nombreuses actions importantes […] pour mieux réguler l’immigration temporaire » depuis son arrivée au pouvoir. Parmi celles-ci : avoir « exigé la connaissance du français pour renouveler les permis de travail temporaires ».
Cela fait près de dix mois que le premier ministre, François Legault, a officialisé, en conférence de presse à Québec, ses intentions de rendre le renouvellement d’un permis de travail conditionnel à la maîtrise de la langue française.
À l’époque, la ministre Fréchette avait affirmé que les travailleurs du PTET — à l’exception de ceux qui travaillent dans les champs — devraient bientôt démontrer une connaissance de la langue de niveau quatre, c’est-à-dire être capables de « discuter avec leur entourage » de « sujets familiers ». Le gouvernement de Justin Trudeau a depuis emboîté le pas à Québec, en promettant d’appliquer les mêmes exigences aux immigrants inscrits au programme fédéral de mobilité internationale (PMI).
Après plusieurs questions du Devoir, mardi, le cabinet de la ministre de l’Immigration a finalement indiqué qu’il procéderait à la « prépublication du règlement cet automne », avec pour objectif que celui-ci entre en vigueur au cours de l’année 2025. Aucune explication n’a été fournie pour les retards constatés depuis près d’un an.« Improvisation »
En entrevue, le porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’immigration, André A. Morin, a cependant accusé le gouvernement d’avoir « improvisé » dans le dossier. « C’est toujours le même problème avec la CAQ : des grosses annonces, puis après ça, il n’arrive rien », a-t-il déploré à l’autre bout du fil. « Pour moi, c’est un autre exemple du manque de planification et du manque de contrôle de la CAQ, que ce soit dans le domaine de l’immigration, de la francisation ou de l’intégration. »
Quoiqu’exaspéré, M. Morin se dit peu surpris d’apprendre que la mesure caquiste n’a toujours pas été mise en application. Il se permet d’ailleurs une hypothèse pour l’expliquer : « En matière de francisation, le gouvernement, actuellement, est incapable de répondre à la demande », a-t-il observé, mardi. « Il y a des gens que je connais qui veulent suivre des cours, mais qui ne sont pas appelés. »
Dans son rapport annuel déposé en mai, le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, avait constaté d’importants retards dans l’offre de service chez Francisation Québec. À l’époque, la moitié des demandeurs attendaient toujours de suivre leur premier cours.
Interrogé mardi, le député de Québec solidaire Guillaume Cliche-Rivard a lui aussi raillé les retards du gouvernement en la matière. « Les bottines de la CAQ ne suivent pas les babines pour la protection du français », a-t-il affirmé dans une déclaration écrite.
« Ça fait des mois que les échecs de Francisation Québec font la manchette et que les travailleurs immigrants font la file pour apprendre le français. Protéger le français, ça ne passe pas seulement par des exigences, mais aussi par des résultats positifs en francisation », a-t-il lancé.
« La CAQ se vante d’être le parti qui en a le plus fait pour l’immigration francophone. Déjà qu’elle n’imposait qu’un niveau 4 aux travailleurs du PTET, on apprend que le règlement qui devait mettre cela en oeuvre n’a pas encore été déposé », a pour sa part dénoncé le porte-parole du Parti québécois en matière de langue française, Pascal Bérubé.
Son parti, a-t-il rappelé, doit déposer cet automne « un plan de réduction des immigrants temporaires afin de diminuer la pression sur le français, notamment ».
Source: Les exigences en français pour les travailleurs temporaires se font attendre
Computer translation
The government of François Legault, which had announced in November 2023 its intentions to require a minimum knowledge of French among temporary workers, has still not filed the regulation that will allow it.
The office of the Minister of Immigration, Francisation and Integration, Christine Fréchette, confirmed Tuesday to Le Devoir that she had not yet filed the regulatory amendments necessary to impose new requirements in French for the approximately 60,000 immigrants of the Temporary Foreign Worker Program (PTET) currently in Quebec territory. A draft regulation will be tabled “this fall,” it was assured.
On its website on Friday, the Coalition avenir Québec (CAQ) was pleased to have taken “many important actions […] to better regulate temporary immigration” since it came to power. Among these: having “required knowledge of French to renew temporary work permits”.
It has been almost ten months since the Prime Minister, François Legault, formalized, at a press conference in Quebec City, his intentions to renew a conditional work permit to master the French language.
At the time, Minister Fréchette had said that PTET workers – with the exception of those who work in the fields – should soon demonstrate a knowledge of the language of level four, that is, be able to “discuss with those around them” about “familiar subjects”. Justin Trudeau’s government has since followed in the footsteps of Quebec City, promising to apply the same requirements to immigrants enrolled in the federal International Mobility Program (PMI).
After several questions of the Duty, on Tuesday, the office of the Minister of Immigration finally indicated that it would proceed with the “pre-publication of the regulation this fall”, with the aim of it entering into force during the year 2025. No explanation has been provided for the delays noted for almost a year.
“Improvisation”
In an interview, the spokesperson for the Parti libéral du Québec (PLQ) on immigration, André A. Morin, however, accused the government of having “improvised” in the file. “It’s always the same problem with the CAQ: big announcements, then after that, nothing happens,” he lamented on the other end of the line. “For me, this is another example of the lack of planning and lack of control of the CAQ, whether in the field of immigration, francization or integration. ”
Although exasperated, Mr. Morin says he is not surprised to learn that the Caquist measure has still not been implemented. He also allows himself a hypothesis to explain it: “In terms of francization, the government is currently unable to respond to demand,” he observed on Tuesday. “There are people I know who want to take classes, but who are not called. ”
In his annual report submitted in May, the Commissioner for the French Language, Benoît Dubreuil, noted significant delays in the service offer at Francisation Québec. At the time, half of the applicants were still waiting to take their first course.
Asked on Tuesday, Québec solidaire MP Guillaume Cliche-Rivard also mocked the government’s delays in this regard. “The boots of the CAQ do not follow the babines for the protection of French,” he said in a written statement.
“The failures of Francisation Québec have been making headlines for months and immigrant workers have been queueing to learn French. Protecting French requires not only requirements, but also positive results in francization, “he said.
“The CAQ boasts of being the party that has done the most for Francophone immigration. Already that it imposed only level 4 on PTET workers, we learn that the regulation that was supposed to implement this has not yet been tabled, “denounced the spokesman for the French-language Party of the Quebec Party, Pascal Bérubé.
His party, he recalled, must submit this fall “a plan to reduce temporary immigrants in order to reduce the pressure on French, in particular”.
