David: L’implacable loi du nombre [#cdnimm and declining demographic weight of Quebec]

Noting the impact on population-based transfer payments:

Selon des documents du ministère fédéral des Finances obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, une somme de 87,3 millions sera soustraite des sommes versées au Québec dans le cadre du Transfert canadien en santé, déjà jugé très insuffisant par le gouvernement Legault, et du Transfert canadien en matière de services sociaux, qui sont calculés au prorata de la population. Inversement, l’Ontario, qui accueille une proportion beaucoup plus forte d’immigrants, aura droit à des versements additionnels de 91 millions.

Même si on a fait tout un plat des 5 à 7 millions versés aux Kings de Los Angeles, une baisse de 87 millions peut sembler peu de chose, dans la mesure où les transferts fédéraux au Québec vont totaliser 31,5 milliards en 2023-2024, mais elle risque de devenir de plus en plus importante au fur et à mesure que l’écart entre le nombre d’immigrants accueillis au Québec et dans le reste du Canada continuera d’augmenter.

S’il est vrai que de plus en plus de Canadiens, d’un océan à l’autre, s’inquiètent des conséquences économiques de seuils d’immigration trop élevés, notamment l’aggravation de la crise du logement, le gouvernement Trudeau maintient toujours un objectif annuel de 500 000 nouveaux arrivants permanents au cours des prochaines années, alors que le Québec a fixé le seuil à 56 000. À ce rythme, le pourcentage d’environ 22 % de la population canadienne qu’il représente aujourd’hui chutera rapidement.
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Les formules qui déterminent les transferts fédéraux aux provinces sont basées sur des calculs qui ne tiennent pas compte de considérations comme la capacité d’intégration, d’ailleurs très difficile à évaluer de façon précise, ou encore la protection de l’identité.

Il ne faut sans doute pas voir dans la baisse des sommes versées au Québec une stratégie machiavélique pour le forcer à aligner ses politiques d’immigration sur celles d’Ottawa, sous peine d’être pénalisé, mais l’effet est le même.

La loi du nombre est implacable. Il était déjà manifeste que la volonté du Québec de maintenir les seuils d’immigration à des niveaux compatibles avec sa capacité d’accueil entraînait une diminution de son poids démographique et politique au sein de la fédération. Il apparaît maintenant qu’elle a aussi un coût financier.

Il est nettement plus difficile d’intégrer un nouvel arrivant à une société dont la langue est aussi marginale que le français l’est en Amérique du Nord, et le gouvernement fédéral verse au Québec des sommes substantielles à cet effet, mais on ne peut pas lui demander de le dédommager pour les immigrants qu’il refuse d’accueillir ni d’adapter ses objectifs en fonction des intérêts du Québec. Il appartient plutôt aux Québécois de juger si tous ces aspects sont compatibles.

Source: L’implacable loi du nombre

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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