Le collège de Maisonneuve se dote d’une équipe anti-radicalisation | Le Devoir

Sensible initiative, one that the government can learn from, whether it succeeds or not:

Le collège de Maisonneuve, qui a été aux prises avec l’extrémisme religieux au cours des derniers mois, s’apprête à embaucher cinq professionnels dans l’espoir de désamorcer les idées « radicales » des étudiants.

Selon ce que Le Devoir a appris, la direction du collège prépare l’embauche de trois travailleurs de corridor et de deux autres spécialistes de la radicalisation en vue de la rentrée scolaire. Les cours commencent lundi prochain, mais le processus de sélection des cinq professionnels sera terminé dans deux semaines.

Ce projet-pilote de 400 000 $ survient après une série de cas de radicalisation d’étudiants du collège. Certains ont tenté d’aller faire la guerre en Syrie pour le groupe armé État islamique, classé comme terroriste par le Canada. Sabrine Djaermane et El-Madhi Jamali, deux anciens élèves du collège de Maisonneuve arrêtés en 2015, font face à la justice pour avoir planifié un attentat à Montréal, en plus d’avoir cherché à aller faire le djihad en Syrie.

Des tensions, des bagarres sont aussi survenues entre des groupes du collège au cours des derniers mois. De jeunes musulmans se sentent exclus et stigmatisés.

« Les travailleurs de corridor seront sur le terrain pour recueillir la parole des étudiants. Leur défi est de se faire accepter, de gagner la confiance des jeunes pour les aider », dit Line Légaré, porte-parole du collège de Maisonneuve.

En plus des trois travailleurs de corridor, deux autres professionnels seront embauchés pour appuyer les étudiants et le personnel du collège. Ces experts, formés en relations interculturelles ou qui ont un profil de psychologue ou de travailleur social, aideront la communauté du collège à comprendre et à réagir aux idées « radicales ».

Gare aux dérapages

Cette initiative est un bon point de départ pour rétablir un climat serein au collège de Maisonneuve, estime Cécile Rousseau, pédopsychiatre et directrice de l’Équipe de recherche et d’intervention transculturelles (ERIT) de l’Université McGill. Il existe tout de même un risque : il faut éviter que ces travailleurs de corridor deviennent des informateurs de la police, prévient la spécialiste.

« Le pire qui puisse arriver, c’est qu’on invite un jeune à s’ouvrir et qu’il se sente trahi. Le programme sera un échec si des jeunes se retrouvent fichés par la police ou par les services de renseignement après s’être confiés à un travailleur de corridor », explique Cécile Rousseau.

Source: Le collège de Maisonneuve se dote d’une équipe anti-radicalisation | Le Devoir

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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