Les fonctionnaires saluent le gouvernement Trudeau

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Mel Cappe, un ancien greffier du Conseil privé (sorte de grand patron de la fonction publique fédérale), accueille lui aussi favorablement la nouvelle, tout en apportant un bémol. Il rappelle que les fonctionnaires ont le devoir de servir leurs maîtres politiques du jour. Si les scientifiques devraient avoir le droit de parler de leurs recherches, cela ne leur donne pas pour autant le droit de critiquer publiquement les choix politiques du gouvernement.

Fonctionnaires partisans ?

Cette annonce vendredi n’est pas le seul événement à avoir ébranlé la bulle fédérale. En après-midi, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a donné à son ministère un point de presse au cours duquel plusieurs fonctionnaires présents l’ont applaudi à trois reprises : lorsqu’il a parlé de la valeur de tous les fonctionnaires, d’évaluations environnementales et de lutte contre les changements climatiques.

Les critiques ont fusé sur les réseaux sociaux, de nombreux commentateurs y voyant la preuve que la fonction publique fédérale est « rouge » dans l’âme et que Stephen Harper avait raison de s’en méfier.

Debi Daviau y voit plutôt une « réaction complètement naturelle et humaine après neuf ans d’abus complet et absolu »« Notre fonction publique vit une lune de miel du fait qu’elle peut, après neuf ans, être autorisée à faire son travail correctement. On ne doit pas s’inquiéter que notre fonctionpublique célèbre cela. »

Tom Flanagan, professeur de sciences politiques de Calgary et ancien collaborateur de Stephen Harper, trouve ces applaudissements problématiques. Ils trahissent non pas un biais pro-libéral, mais un biais en faveur d’une vision interventionniste de l’État.« Les fonctionnaires ont intérêt à ce que l’État soit gros. C’est leur industrie. Plus l’État est gros, plus il y a d’emplois, d’occasions de promotions et meilleur est le salaire. C’est pour cela qu’ils sont toujours suspicieux des gouvernements qui prônent la retenue. » Les visions politiques libertariennes véhiculées par les partis politiques de l’Ouest sont donc perçues comme étant étrangères.

« Je vais utiliser cet exemple dans mes cours pour démontrer la dominance du courant de pensée laurentien [du Canada central] à Ottawa et comment l’Ouest est encore perçu comme un outsider ! » reconnaît-il.

Mel Cappe lui donne en partie raison. Les applaudissements soulignaient, à son avis, « la revitalisation et la renaissance du rôle du Canada sur la scène internationale ». En ce sens, dit-il, les fonctionnaires avaient beaucoup aimé le gouvernement de Brian Mulroney, preuve que ce n’est pas la « partisanerie » qui anime les fonctionnaires, mais une certaine vision de l’État.

Source: Les fonctionnaires saluent le gouvernement Trudeau | Le Devoir

Unknown's avatarAbout Andrew
Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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