Québec désapprouve l’abolition de la banque de données des statistiques officielles
2015/08/07 Leave a comment
Quebec’s cancellation of the census moment?
La décision a été vivement dénoncée mercredi, notamment par des chercheurs qui y avaient recours. « La banque de données fait partie de ces coupes dont on s’évertue à faire croire qu’elles n’auront pas d’impacts sur les usagers. Mais elles en auront », s’est indigné André Lemelin. Ce professeur d’économie à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) s’intéresse de près aux statistiques régionales et utilise régulièrement les données de l’ISQ, dont celles de la BDSO.
« Les chercheurs devront dorénavant courir à droite et à gauche, trouver quel ministère et qui est responsable de quoi pour pouvoir obtenir des données. C’est décidément une perte déplorable », décrit-il. L’ISQ effectuait en effet un travail de sélection, de préparation et de mise en forme des données pour les rendre « intelligibles, conviviales et accessibles », mentionne Patricia Caris, directrice générale adjointe aux statistiques et à l’analyse sociales. Des compilations statistiques sur mesure, un service déjà offert moyennant plusieurs centaines de dollars, pourront être obtenues. M. Lemelin doute toutefois que les chercheurs soient prêts à assumer ce fardeau supplémentaire pour leurs fonds de recherche qui fondent aussi.
Le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Robert Perron, s’inquiète aussi vivement : « C’est une “ harpérisation ” de l’État qui rendra plus difficile la dénonciation de ce qui se passe », croit-il.
« La transparence est l’un des outils de la démocratie, l’information nous permet de comprendre la société dans laquelle on vit », renchérit Lise Millette, présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Elle déplore le fait que les journalistes devront « reprendre le bâton du pèlerin et cogner à la porte de chacun des ministères quand notre coffre à outils n’est déjà pas très garni ».
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