France: «une politique du peuplement» contre les ghettos

Direct words by French PM Valls on the lack of integration (not no-go-zones, but nevertheless highly problematic no (or limited) public service zones):

Le premier ministre a également justifié sa dénonciation deux jours plus tôt d’un «apartheid territorial, social, ethnique» qui se serait «imposé» en France: «L’erreur, la faute, c’est de ne pas avoir le courage de désigner cette situation, peu importe les mots».

Dix ans après les émeutes urbaines de 2005, le soutien dans certaines banlieues aux trois jihadistes français auteurs des attentats qui ont fait 17 morts du 7 au 9 janvier à Paris, a rappelé à la France la désespérance de ses quartiers populaires paupérisés.

Mais le chef du gouvernement socialiste, ovationné debout pour sa fermeté face à la menace terroriste dans une scène historique d’unanimité à l’Assemblée nationale le 13 janvier, essuie désormais les foudres de l’opposition de droite.

«Comparer la République à l’apartheid est une faute», a accusé mercredi soir l’ancien président Nicolas Sarkozy, patron du parti conservateur UMP. D’autres élus de son camp ont dénoncé une «insulte» au pays.

«Il ne faut pas penser à je ne sais quelle échéance», a rétorqué jeudi Manuel Valls, dans une pique à l’ambition de l’ex-chef de l’État (2007-2012) de regagner l’Élysée à la prochaine présidentielle de 2017.

Le premier ministre a reproché à l’ex-chef d’État de vouloir «briser l’esprit du 11 janvier», date de la marche monstre à Paris contre le terrorisme. «Moi, j’ai utilisé toujours les mêmes mots depuis dix ans, parce qu’ils disent la réalité», a-t-il ajouté.

«Ne plus faire semblant»

Longtemps élu d’Evry, banlieue populaire au sud de Paris, Manuel Valls avait déclenché une vive polémique en 2009 lorsque, filmé dans une brocante de la ville, il avait demandé en souriant qu’on y ajoute «quelques blancs, quelques white, quelques blancos».

«Arrêtons la langue de bois, arrêtons le politiquement correct, assumons la réalité», s’était-il défendu à l’époque en revendiquant déjà vouloir «casser» les «ghettos», «émanciper ces quartiers qui méritent de représenter demain l’avenir de ce pays».

Classé à la droite du Parti socialiste au pouvoir, le premier ministre a reçu jeudi le soutien d’un élu de banlieue parisienne issu de la gauche du parti Razzy Hamadi, souvent critique à son égard. Selon lui, M. Valls a employé le «mot fort» d’apartheid «parce que la situation est forte».

«Ca veut dire qu’il y a une ségrégation, ça veut dire qu’il y a une séparation, ça veut dire qu’il y a des quartiers où il n’y a pas la culture, où il n’y a pas le service public, plus la police (…) On ne peut plus faire semblant de ne pas voir le problème», a-t-il résumé.

France: «une politique du peuplement» contre les ghettos | Bertrand PINON, Marianne BARRIAUX | Europe.

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Andrew blogs and tweets public policy issues, particularly the relationship between the political and bureaucratic levels, citizenship and multiculturalism. His latest book, Policy Arrogance or Innocent Bias, recounts his experience as a senior public servant in this area.

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