Québec dit avoir été trop «passif» | Le Devoir
2016/07/13 Leave a comment
Suspect the reasons are deeper than what a small advertising campaign can fix:
La désaffection des immigrants envers les cours de francisation est en partie la faute de Québec, a reconnu lundi la ministre Kathleen Weil, qui dit que le gouvernement « a été passif ». Pour corriger la situation, Québec mise sur une campagne estivale de promotion des cours.
Québec investira 250 000 $ d’ici le 30 août en publicité dans différents journaux, radios et sites Internet — de même que dans le métro et les autobus de Montréal — pour inciter les immigrants à s’inscrire à des cours qui, souligne-t-on, ne coûtent rien. « Apprendre le français, c’est gratuit et c’est gagnant », vante ainsi le slogan de la campagne.
L’objectif est d’augmenter de 10 % le nombre d’immigrants qui suivent des cours de francisation, a indiqué la ministre de l’Immigration. Selon le rapport annuel de gestion 2014-2015 du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion [MIDI], 26 109 personnes ont participé à un ou des cours de français l’an dernier.
C’est là une baisse de 6,1 % par rapport à l’année précédente — résultant notamment d’un recul de fréquentation des cours de français à temps plein (-6,3 %) et des cours en ligne (-30 %). Dans les faits, si l’objectif est atteint, Québec retrouvera le niveau atteint en 2011-2012, mais demeurera sous celui de 2012-2013 (29 200 personnes).
En janvier, Le Devoir révélait que près de 60 % des immigrants adultes qui ne connaissent pas le français en arrivant au Québec refusent de suivre des cours. Or, si l’apprentissage du français est évidemment important pour l’intégration à la société québécoise, il l’est aussi pour aider à la rétention des immigrants. Une étude du MIDI dévoilée en avril montrait que 46 % des immigrants admis entre 2004 et 2013, sélectionnés en raison de leurs qualifications professionnelles et ne parlant pas français à leur arrivée, avaient quitté le Québec en 2015.
Méconnaissance
« Nous avons noté que pas assez de personnes immigrantes se prévalaient de notre offre en francisation », a indiqué Mme Weil. Elle a fait valoir que cette offre est « complète, variée et flexible » en fonction des besoins et des horaires, et que le gouvernement offre jusqu’à 115 $ par semaine à ceux qui sont inscrits à temps plein et ne peuvent donc pas travailler en même temps. « Ces éléments sont méconnus », pense Mme Weil.
