Travailler avec un intégriste: la ministre Weil se ravise
2015/02/13 Leave a comment
Reminds me of a discussion I had with some of my former staff during 2008 Quebec niqab and related debates, and I challenged my staff, who argued for accommodation, would they feel comfortable having a co-worker wearing a niqab? The body language discomfort was palpable:
Kathleen Weil a marché dans les mêmes traces mercredi, lorsqu’elle commentait la conception de son plan d’action pour la lutte au radicalisme, et le projet de loi péquiste sur un observatoire de l’intégrisme. Elle affirmait qu’il y avait de l’intégrisme qui pouvait être soit inoffensif ou soit dangereux, quand les échanges ont alors glissé, à savoir si elle aurait un problème à travailler avec un intégriste dans son propre cabinet.
«Intégriste, ça dépend jusqu’où (sur le plan) religieux, a-t-elle d’abord répondu au cours d’un point de presse en matinée. S’il est rigoriste, mais ne fait pas de mal à personne… C’est ça l’inquiétude pour une société démocratique, c’est la sécurité des gens.»
Elle a alors été appelée par un journaliste à préciser sa pensée, avec un exemple hypothétique d’un collègue qu’elle côtoierait au quotidien, un intégriste rigoriste qui respecte strictement ses préceptes religieux en privé.
«On n’a pas de jugement à porter sur cette personne en autant que la sécurité publique est protégée», a-t-elle confirmé.
Elle a soutenu que l’intégrisme en soi n’est pas dangereux et qu’elle ne connaît pas de pays disposant de plans d’action contre l’intégrisme. Toutefois, à la sortie du conseil des ministres en après-midi, son discours avait changé.
«Ce serait impossible que quelqu’un comme ça se retrouve dans mon cabinet, vraiment impossible», a martelé Mme Weil.
Sa définition de l’intégrisme s’était soudainement étoffée, pour justifier son rejet, et il ne s’agissait plus simplement d’un rigoriste et de ses pratiques religieuses en privé: un intégriste est devenu quelqu’un qui ne partage pas les valeurs démocratiques, qui ne croit pas en l’égalité entre les hommes et les femmes et qui fait la promotion de l’homophobie.
«C’est plus que de la rigueur (sic), a-t-elle justifié. C’est quelqu’un qui conteste la démocratie. C’est ce qui est ahurissant dans ce qu’on entend ces temps-ci. Je réagis fortement à ça.»
L’intégriste est «extrêmement conservateur», a-t-elle poursuivi, et n’a pas une «mentalité moderne». À la première entrevue d’embauche on verrait que cette personne n’a pas une «mentalité ouverte, progressiste».
Selon elle, il y a des gradations jusqu’au fondamentalisme, mais le lexique est «complexe» et elle veut rester simple pour être comprise. «C’est plus important de parler des vraies choses, c’est ce que les gens comprennent, je pense qu’il faut parler un langage simple», a-t-elle dit.
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